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Cours Or & Argent

Vive la France ! La route de l'hyperinflation

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Publié le 20 mars 2008
1128 mots - Temps de lecture : 2 - 4 minutes
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Rubrique : Editoriaux




Cette semaine, tandis que le secteur financier a commencé à céder sous le poids d’une dette garantie par de mauvais emprunts immobiliers, la Réserve Fédérale est arrivée à la rescousse. C’est en tout cas ce que dit le scénario.


Dans un geste surprise, la Réserve Fédérale a annoncé son intention d’échanger 200 milliards de dollars de dettes du Trésor contre 200 milliards de dollars de titres adossés à des emprunts immobiliers potentiellement sans valeur. Il est possible que la Fed ait été incitée à agir ainsi suite à l’effondrement rapide de Carlyle Capital Group, une société cotée en Bourse, filiale de Carlyle Group. La firme hollandaise n’a pas su honorer les appels de marge sur ses titres adossés à des emprunts immobiliers, qui bénéficiaient pourtant d’une notation AAA et qui était garantis par Fannie Mae et Freddie Mac, mais dont la valeur se dépréciait. Vendredi, la Fed a donc pris l’initiative inhabituelle de fournir des fonds d’urgence, sans recours, à Bear Stearns, garantis par la dette sans valeur de Bear Stearns adossée à des emprunts immobiliers. Apparemment, la Fed est désormais prête à supporter tout risque lié à des emprunts immobiliers qu’aucune autre société privée n’oserait toucher.


Ces mesures extrêmes prises par la Fed, qui aurait été considérées comme impensables il y a encore quelques mois, ont suivi quelques événements médiatiques notables qui ont peut-être changé sa façon de penser. Lundi, Wall Street a été ébranlé par un article dans Barron’s qui suggérait que Fannie Mae et Freddie Mac, les organismes de prêt sponsorisés par le gouvernement, manquaient de capitaux suffisants pour couvrir leurs pertes probables sur les 5.000 milliards de dollars d’emprunts immobiliers qu’ils assurent (ce que je pense depuis des années) et a soulevé la possibilité soit d’une faillite, soit d’un renflouement par le gouvernement. Le lendemain, sur CNBC, Paul McCulley, le directeur de Pimco, le plus gros fonds obligataire mondial, a appelé publiquement la Fed à utiliser son bilan et ses planches à billets pour acheter des emprunts immobiliers.


Selon la Fed, son nouveau plan ne revient pas à acheter des emprunts immobiliers mais simplement à les accepter comme nantissement pour des prêts de 28 jours. Cependant, la Fed rendra-t-elle vraiment ces bombes à retardement à leurs vrais propriétaires au bout de 28 jours, provoquant ainsi ce même effondrement que son action était à l’origine supposée repousser ?  Pourquoi la Fed croit qu’elle que ces emprunts immobiliers auront une valeur de marché le mois prochain, ou même le mois suivant ?


Nous ne pouvons pas non plus croire que de tels « prêts » seront restreints à seulement 200 milliards de dollars. Bear Stearns et Carlyle ne sont certainement pas les seuls à être exposés massivement à de mauvaises dettes. Étant donné l’effet de levier sans précédent que nombre des plus grosses sociétés financières avaient l’habitude de mettre en œuvre sur ce marché, il y aura encore bien d’autres faillites. La Fed est-elle réellement prête à renflouer toutes les faillites à venir ? Si oui, la Fed, ou plus précisément les citoyens américains, se retrouveront non plus avec des milliards de dollars, mais avec des milliers de milliards de dollars de ces titres sans valeur dans leurs livres de comptes.


Le problème de ces emprunts immobiliers (en dehors du fait que les emprunteurs manquent de moyens ou de désir de les rembourser) est que le nantissement sous-jacent ne vaut qu’une fraction de la quantité nominale. Avec les taux récents du recouvrement suite à des saisies (moins de 50 cents pour un dollar), il n’est pas étonnant que personne n’en veuille. La bulle de l’immobilier a permis aux emprunteurs de s’endetter au maximum en utilisant comme nantissement la valeur exagérée de leur maison. Néanmoins, maintenant que la bulle a explosé, les emprunts dépassent de loin la valeur des maisons. C’est une bombe à retardement de plusieurs milliers de milliards de dollars que personne n’est en mesure de désamorcer.


Techniquement, les dollars papiers sont des Notes de la Réserve Fédérale, ce qui signifie qu’elles représentent des créances sur la Fed. Lorsque cette dernière met en circulation des billets fraîchement imprimés, elle le fait en achetant des actifs, habituellement des bons du Trésor américain, qu’elle met ensuite au passif de son bilan pour équilibrer cet achat. En échangeant ses bons du Trésor contre des emprunts immobiliers, la Fed altère sa feuille de bilan ainsi que la garantie qui couvre ses Notes.



Une « Note de la Réserve Féderale », créance de un dollar sur la FED


Cependant, garantir du papier-monnaie avec les emprunts immobiliers n’a rien de nouveau. Les Français ont essayé à la fin du XVIIIe siècle, et ça les a menés à l’hyperinflation. Les assignats, émis pour la première fois en 1790 afin de financer la Révolution Française, étaient garantis par des emprunts immobiliers sur des propriétés confisquées au clergé. Bien que le nantissement sous-jacent volé avait de la valeur, les révolutionnaires ne virent aucune raison à limiter le nombre d’assignats qu’ils imprimaient, ce qui entraîna une dépréciation massive de ces derniers. En l’espace de trois ans, des contrôles de prix furent décrétés, et le refus d’accepter des assignats, auparavant passible de six ans de prison, devint un crime puni de mort. En 1799, les assignats n’avaient plus aucune valeur.


Si même une menace de mort n’a pas réussi à relever l’assignat, quelqu’un croit-il qu’il aurait pu être sauvé si Robespierre avait formulé avec fermeté une « politique de l’assignat fort », tels que le président Bush le fait aujourd’hui avec le dollar ? Plutôt que de répéter les erreurs de l’histoire, nous devrions en tirer les leçons. Notre propre expérience ratée du dollar Continental, ainsi que la Grande dépression, devraient nous prouver que nous devrions repecter les enseignements de l’école économique Autrichienne, et non ceux de l’histoire française.



Peter D. Schiff

Président, Euro Pacific Capital, Inc.

10 Corbin Drive, Suite B

Darien, Ct. 06820

phone 203-662-9700

email schiff@europac.net

web www.europac.net



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Peter Schiff est contributeur à 24hGold.com. Les vues présentées sont les siennes et peuvent évoluer sans qu’il soit nécessaire de faire une mise à jour. Les articles présentés ne constituent en rien une invitation à réaliser un quelconque investissement.  L’auteur, 24hGold ainsi que toutes parties qui leur seraient directement ou indirectement liées peuvent, ou non, et à tout instant, investir ou vendre dans tous les actifs présentés dans ces colonnes. Tous droits réservés.







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Peter Schiff est expert en économie politique et monétaire, et dans le conseil de la diversification internationale du patrimoine.
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