Les élections
départementales qui ont vu la droite triompher sans appel sont l’occasion de
revenir sur un des talons d’Achille de la gauche : sa politique fiscale.
Il est intéressant de la distinguer de celle de la Suisse et d'en accentuer
les différences.
Prenons
l'exemple de l’impôt sur les sociétés. Il existe une tendance à la baisse
dans plusieurs pays européens. Ainsi, l’Espagne, après avoir rehaussé
son niveau d’imposition sur le revenu – ce qui ne l’a pas empêchée de s’embourber
dans un chômage de masse – a compris la nécessité de baisser
son taux d’imposition sur les sociétés à 25% afin d’attirer plus
d’entreprises sur son territoire.
A contrario,
la France – qui dispose déjà d’un taux d’imposition sur les sociétés bien supérieur
à celui des autres pays de l’OCDE – a bien du mal à en envisager la baisse.
Dans le même
temps, la communication du chef de l’État est désastreuse. En effet, François
Hollande avait martelé,
en 2013 puis en 2014 qu’il y aurait une « pause fiscale » puis
l’absence d’impôt supplémentaire sur qui que ce soit ».
Bien
évidemment, nul besoin de connaître finement tous les aspects des plus
récentes réformes fiscales pour se rendre compte que le président de la
République a menti et qu’après ses déclarations démagogiques, de nombreuses
surtaxes ont été votées, comme sur la taxe d’habitation, sans oublier la taxe
de séjour. Le gouvernement ne manque pas non plus de s’en prendre à un des
nouveaux fleurons du e-tourisme, Airbnb, en le désignant « agent
du fisc ».
Outre les
augmentations d’impôt citées, certaines taxes ont également été créées. Bercy
se plaint d’avoir des recettes fiscales inférieures aux prévisions. Mais
Bercy devrait, si ce n’est pas déjà fait, s’intéresser
à la courbe
de Laffer qui énonce le « paradoxe sensé » selon lequel la
hausse des taux d'impositions débouche inéluctablement sur une baisse des
recettes fiscales. C'est exactement ce qui se passe en
« Hollandie » actuellement.
L’avocat,
Frédéric Parrat, dans son texte publié dans Atlantico, en juin 2014,
semblait regretter le contexte européen actuel, à savoir une zone de
libre-échange sans harmonisation fiscale. L’harmonisation fiscale est un
serpent de mer continuellement mis en exergue par des politiciens et
« analystes » français qui veulent éviter toute concurrence
fiscale. À cet égard, l’affaire
frappant les géants du Net est particulièrement révélatrice d’un gouvernement
aux abois n’hésitant pas à s’attaquer à des entreprises qui sont pourtant
dans la légalité.
L’ambiance
régnant dans notre pays quant à la fiscalité est donc particulièrement
inquiétante et, surtout, contraste avec celle de la Suisse.
Dans ce pays,
le mouvement politique, La Gauche, avait lancé une initiative en 2012 au nom
parlant : « Halte aux privilèges fiscaux des millionnaires ».
Cette initiative a été rejetée par 59% des Suisses interrogés par référendum.
Un événement
isolé dans l’histoire de ce pays ? Pas vraiment.
Cela n’a pas
été dit mais, près de cent ans auparavant, en 1918, les Suisses avaient
également rejeté (à 54,1%) une initiative populaire, déposée par le parti
socialiste, visant à introduire un impôt fédéral direct.
En 1922, l’impôt
unique sur la fortune avait, quant à lui, été rejeté à… 87% !
Puis, en 1946,
un impôt avait été projeté par le peuple, lequel impôt touchait aussi bien
les entreprises publiques que privées. Là encore, le peuple suisse a rejeté,
de façon éclatante, cette nouvelle mesure à plus de 67%.
En 1950, le
Parti suisse du travail, un obscur mouvement politique d’inspiration
marxiste, avait voulu créer un nouveau « monstre » : un impôt
sur le chiffre d’affaires.
Tous ces
exemples illustrent parfaitement la différence de mentalité entre la Suisse
et la France où la recherche de recettes fiscales se mêle à la jalousie à
l'égard des plus riches.
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