La
saison des conférences a commencé sur le marché de la vente de métaux au
gros, comme l’a expliqué Adrian Ash de chez BullionVault. Elle a commencé hier
à Londres avec la semaine du London Metals Exchange, et se déplacera à Vienne
ce week-end à l’occasion de la conférence sur l’or, l’argent et les métaux de
groupe platine.
Les
conférences sont une occasion rêvée pour le commérage. Notamment si les présentations
sont entrecoupées de pauses boisson. Plus encore si des journalistes sont
présents.
Le
lancement de la semaine du LME à Londres a marqué une occasion rêvée pour des
« sources » - deux d’entre elles, selon Reuters – de déclarer que
le Japonais Mitsui était sur le point de fermer ses divisions de négoce de
métaux précieux à Londres et à Hong Kong.
La
rumeur a désormais été confirmée. La société parente, Mitsui & Co, blâme
la profitabilité. Les journalistes et analystes pointent du doigt les
enquêtes des agences de régulation.
La
semaine du LME nous promet bien des renversements. Après une demi-décennie de
baisses de prix, le cuivre, l’acier et l’aluminium font désormais face à une
surabondance significative en raison du ralentissement de la croissance
chinoise.
La plus
importante rumeur en cette nouvelle saison des conférences est bien entendu
la direction que prendront les prix. Fort heureusement, l’opinion des délégués
de sociétés minières, de raffineries et de banques, de traders, d’analystes,
de marchés, de vendeurs au gros, d’exportateurs, de bijoutiers et de
détaillants sera condensée dans un seul nombre : leur prévision moyenne
des prix sur un an.
Pour ce
qui est du marché chinois, première destination mondiale de l’or physique,
les prix ont désormais chuté en-dessous du prix au comptant de Londres, avec
un rabais d’1,5 dollar par once, contre un premium moyen de 2,5 dollars par
once enregistré au cours de ces douze derniers mois. Sur le court terme, les
importations devraient être dissuadées, parce que c’est le premium du marché
de Shanghai qui, grâce à la magie du capitalisme, attire le métal étranger
(du moins habituellement).
La Chine
et son marché de l’or feront bien entendu parler d’eux à l’occasion de la
conférence du LBMA. Peut-être que l’on entendra même dire que, si la Chine
gagnait davantage de contrôle sur la détermination du prix de l’or, ce
dernier pourrait potentiellement flamber.
Le sujet
sensible ? La régulation. Personne, à la conférence du LBMA, n’a quoi
que ce soit à dire au sujet de la manipulation du marché (quelle
surprise !). Mais le bruit de fond que le sujet a créé étouffe la voix
du marché et sa gestion de ses propres affaires.
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