Presque un emploi sur 3 de la construction pourrait être éliminé
dans les 2 décennies à venir alors que les progrès de la robotique et des
technologies numériques signifient que les salariés de la construction seront
remplacés.
Une nouvelle recherche de Mace prédit que 600 000 des 2,2 millions
d’emplois du secteur de la construction pourraient être automatisés d’ici
2040 alors que la « 4e révolution industrielle » bouleverse le
secteur.
L’un des postes qui devraient être les plus touchés est celui du maçon.
Aujourd’hui, ils sont 73 000 à vivre de cette activité sur les chantiers
britanniques. Leurs rangs pourraient chuter jusqu’à 4 300.
D’ici 2040, il ne devrait plus y avoir que 15 500 charpentiers alors que
leur nombre est aujourd’hui de 263 000. Les peintres et décorateurs devraient
également être touchés de plein fouet, avec 6 500 postes restants dans 2
décennies comparés aux 111 000 emplois d’aujourd’hui.
L’adoption généralisée de l’intelligence artificielle, des robots et des
véhicules autonomes dans le domaine de la construction devraient également
donner un coup de fouet à une productivité moribonde, aider à résoudre le
problème de la pénurie immobilière en Grande-Bretagne ainsi qu’améliorer la
sécurité sur les chantiers, d’après l’étude menée par le groupe de
construction Mace.
Si les nouvelles technologies engendrent la disparition de certains
postes, elles créeront également de nouvelles opportunités qui n’existent pas
en ce moment. Ces employés auront besoin de compétences nouvelles que l’on ne
trouve pas dans la construction, comme des programmeurs pour programmer les
robots constructeurs. Certains employés dont le poste est devenu redondant
pourront néanmoins être reclassés dans d’autres fonctions fraîchement créées.
Mais le secteur doit commencer dès maintenant à s’adapter à la révolution
à venir, avertit le rapport de Mace. Si les formations ne sont pas mises en
place afin de permettre aux travailleurs d’aujourd’hui d’acquérir les
compétences du futur, le secteur risque d’être en crise. (…)
Une analyse du gouvernement sur le futur du secteur de la construction,
intitulé « Se moderniser ou mourir », a lancé des avertissements
similaires l’année dernière. Son auteur, Mark Farmer (patron de la société de
conseil spécialisée dans la construction, Cast), valide les conclusions de
cette étude récente. Il a déclaré : « La technologie va révolutionner la
construction, qui fut axée pendant des décennies sur l’artisanat. »
« Seul le temps dira si les pertes d’emplois s’élèveront à 33 ou
à 25 % de la main-d’œuvre actuelle, mais ce qui est sûr c’est que la
technologie va avoir un impact significatif sur le nombre d’emplois dans le
secteur de la construction. Celui-ci doit augmenter sa productivité, ces
changements seront donc peut-être imposés sous la forme d’automatisation, de
processus de fabrication et d’intelligence artificielle. » (…)
Ces prédictions font écho à un rapport récent de la société
d’infrastructure Balfour Beatty, qui prédit que les chantiers pourraient être
quasi désertés par les humains d’ici 2050. La société anticipe des
pelleteuses et des grues automatiques, des bâtiments qui s’auto-assembleront
et des flottes de drone pour surveiller l’avancement des travaux. (…)
Robotisation : l’émergence des machines se concrétise
- Premier Foods vient de faire l’acquisition de 47 robots
pour emballer les gâteaux Mr Kipling.
- L’hôtel Nagaski, au Japon, est devenu le premier hôtel à
être opéré par des robots.
- Boston Dynamics, la société de Google, fut initialement
créée pour fabriquer des robots militaires.
- Des robots télécommandés conçus par Toshiba ont été
utilisés pour nettoyer la centrale nucléaire de Fukushima.
- L’université de Californie a lancé des pharmaciens
robots qui, jusqu’à présent, ont distribué 350 000 doses de médicaments
sans faire la moindre erreur.
- En France, le robot Wall-Ye est utilisé en viticulture
pour la récolte du raisin.
- Le secteur minier se tourne vers les robots pour
atteindre des secteurs éloignés et dangereux.
- McDonald’s remplace ses caissiers par des écrans
tactiles.
Source : Telegraph.com