Les estimations peuvent varier, mais il y a environ 100 fois plus d’or papier en circulation que d’or physique disponible. Tandis que le métal est transféré en Orient, et notamment vers le Shanghai Gold Exchange où le marché repose sur le physique, le métal disponible pour garantir l’or papier ne cesse de baisser. Ce qui devrait un jour déboucher sur une pénurie, selon Jim Rickards (source) :
« La pénurie d’or physique est presque inéluctable. Le marché de l’or est tellement basé sur le papier. Le marché de l’or papier est tellement manipulé que revenir là-dessus est inutile. Les exemples documentés sont nombreux. Mais il repose sur une toute petite base d’or physique. Selon moi, le marché ressemble à une pyramide reposant sur sa pointe. L’or physique, en faible quantité, se trouve en dessous, tandis que le poids de l’or papier repose sur cette petite base.
La quantité d’or physique disponible diminue, ce qui peut en surprendre plus d’un. On pourrait penser qu’avec une production minière annuelle de 2000 tonnes, qui s’ajoutent à l’or existant déjà, l’offre devrait être supérieure.
Il faut cependant faire la différence entre l’offre totale et l’offre disponible. L’offre totale augmente chaque année d’environ 2000 tonnes. La plupart de l’or existant est là pour rester, l’or n’est pas consommé ou détruit, il est accumulé. Donc l’offre totale augmente constamment.
Et lorsque des lingots sont transférés de Londres à Shanghai, il n’y a évidemment aucun impact sur l’offre totale. Mais l’offre disponible baisse. Qu’est-ce que je veux dire par offre disponible ? Il s’agit du métal physique qui est disponible pour servir de base au marché papier.
Lorsque vous envoyez de l’or de Londres à Shanghai, par exemple, l’impact sur l’offre totale est neutre. En revanche, l’offre disponible baisse. Je l’ai vu de mes propres yeux. Il y a peu, j’étais en Suisse, et je me suis entretenu avec l’une des 4 grandes sociétés de logistique sécurisée du monde. Ce sont les entités qui se chargent du transport des métaux physiques.
Ces sociétés construisent des entrepôts sécurisés aussi vite que possible. Ils ont négocié avec l’armée suisse. Au fil des ans, l’armée a créé dans les entrailles des montagnes des bunkers et des entrepôts reliés par des tunnels capables de résister à des attaques nucléaires.
Ces sociétés sont en négociation pour louer ces installations dans les montagnes suisses. Ma source m’a indiqué qu’ils tentent d’augmenter aussi vite que possible leurs capacités, car elle fait défaut. Je leur ai alors demandé d’où provenait l’or. Ils m’ont répondu d’UBS, de Deutsche Bank et de Credit Suisse. Les clients récupèrent leur or auprès des institutions bancaires pour leur confier la garde.
Il s’agit d’un autre exemple d’offre totale inchangée, mais d’offre disponible réduite. Ces sociétés de logistique stockent cet or physique, alors que les banques de lingots comme UBS vendent 10 fois cet or. Cela signifie que pour chaque once d’or physique, il y a 10 propriétaires. Comment cela va-t-il se terminer ?
Un beau jour, quelqu’un va demander la livraison de son or et la banque sera dans l’incapacité de le fournir (note : c’est déjà arrivé avec ABN-AMRO, qui a indemnisé ses clients en cash grâce aux clauses incluses dans les contrats permettant de contourner le problème).
Que se passera-t-il s’il s’agit d’une institution majeure qui souhaite récupérer son métal jaune et qui essuie un refus ? Ce sera une véritable onde de choc. Cela déclenchera une vague panique d’achats d’or. »