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Cours Or & Argent

SNCF : la belle assurance de Pépy

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Publié le 23 avril 2018
1246 mots - Temps de lecture : 3 - 4 minutes
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Rubrique : Editoriaux

Cela fait maintenant trois semaines que la SNCF et la France avec elle subissent la grève perlée mise en place par une minorité de salariés qui visent essentiellement à empêcher toute évolution de leur entreprise. Cependant, à mesure que les jours chômés s’accumulent, les effets collatéraux de cette action syndicale commencent à se faire sentir…

Et alors que, au 3 avril – date de début des hostilités syndicales envers le petit peuple travailleur – rares étaient les articles de presse qui relataient l’agacement pourtant sensible d’une partie croissante des Français lassés de payer toujours plus cher un service toujours plus médiocre, on voit à présent apparaître plus facilement quelques remontées d’information nettement moins unanimes sur le soutien des usagers à ces revendications cheminotes.

La grogne devient palpable : assez logiquement, de nombreux abonnés SNCF réclament un dédommagement pour les jours de grève et plusieurs pétitions à ce sujet circulent sur les réseaux sociaux. Parallèlement, le tourisme pâtit directement de l’absence de préavis de travail d’une certaine partie mécontente de salariés SNCF.

Eh oui : si la grève de 1995, habilement placée entre les vacances de Novembre et celles de Noël, avait bien fonctionné grâce à une propagande assez consternante des médias subventionnés, il en va quelque peu différemment actuellement alors que les réseaux sociaux d’un côté et le calendrier de l’autre ne jouent guère en faveur des grévistes. De Facebook à Twitter, de pétitions en sites dédiés, certains clients de la compagnie nationale de trains ne se gênent pas pour faire connaître leur désaccord de plus en plus profond avec ce qui apparaît de plus en plus comme des revendications d’enfants gâtés, et ce d’autant plus que ce sont bel et bien les travailleurs les moins privilégiés qui subissent le plus fort préjudice de cette action syndicale particulière.

Ce mouvement finit par coûter très cher aux individus les plus pauvres dont le temps et les moyens sont les plus limités pour gérer les conséquences lourdes de cette grève sur leur vie quotidienne. Malgré l’affichage prétendument solidaire des grévistes, peut-être cette hypocrisie de plus en plus flagrante finit-elle par lasser certains cheminots ?

En tout cas, force est de constater un léger essoufflement du mouvement : au lieu de s’amplifier comme pourraient le faire croire une hypothétique convergence de luttes disparates avec Air France (elle aussi parcourue d’inévitables spasmes syndicaux), le trafic tend à s’améliorer malgré l’obstination de certains à vouloir bloquer le pays. Même Air France compte assurer 75% de ses vols.

Dans ce contexte, on ne sera cependant qu’à moitié surpris d’apprendre que la grève, destinée à s’étendre mollement jusqu’au début du mois de Juin, soit à présent prolongée jusqu’en août : l’impact n’aurait finalement été que bien trop faible pour pouvoir décemment parler de rapport de force favorable aux organisations syndicales pour s’arrêter en juin. Le fait d’étendre ainsi les actions de nuisance permet essentiellement de continuer à montrer ses muscles à peu de frais. Après tout, on peut obtenir une paralysie décente ou des tracas notoires même si une minorité toujours plus petite de salariés s’arrête de travailler, à condition de choisir les postes clés.

24hGold - SNCF : la belle assu...De son côté, et comme à son habitude, Guillaume Pépy, l’actuel patron de la société publique massivement endettée, s’est à la fois montré rassurant et parfaitement à côté de ses pompes : pour lui, les prochains jours de grève se passeront bien. La fin de l’année scolaire, avec ses semaines d’examens et d’étudiants en voyage pour passer leurs concours, sera largement prise en compte par la SNCF. Quant à l’été, il ne sera pas copieusement saboté par l’amicale syndicale de la SNCF.

Lors de l’émission Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI, le patron de la SNCF a ainsi sorti, avec son regard bien droit fermement planté dans l’oeil gauche de son interlocuteur que, je cite :

« Il n’y aura pas de grève cet été car les cheminots sont des gens responsables. (…) Personne n’admettrait qu’un jeune qui se présente à un examen le rate parce qu’il est arrivé en retard »

Ah, il n’y a pas à dire, lorsque le grand chef de la SNCF s’exprime sur la belle responsabilité des cheminots, c’est vraiment trop mignon.

Le plus intéressant est sans doute qu’il a globalement raison : la grosse majorité des salariés de cette entreprise sont bel et bien des gens tout ce qu’il y a de plus responsables et de parfaitement professionnels. À ce titre, Pépy ne fait pas réellement un pari risqué en imaginant que ces derniers, dévoués et travailleurs, feront tout ce qu’il faut pour qu’en effet, les étudiants parviennent à leurs examens et que l’été ne soit pas qu’une longue litanie de plaintes de touristes perdus en rase campagne.

Malheureusement, il en va autrement de ceux qui font effectivement la grève. Il y a en effet comme un léger écart entre ceux qui font vivre (ou survivre) la SNCF au jour le jour et ceux, nettement moins nombreux mais bien présents, qui sabotent consciencieusement tous les efforts faits par les autres pour ramener l’entreprise à proximité de la rentabilité et d’un service décent.

Il suffit pour s’en convaincre de regarder la proportion réelle de gréviste sur l’ensemble du personnel pour bien comprendre les rapports de force en présence :

Comme on peut le constater, quel que soit le jour de grève, ceux qui ont décidé de rester chez eux sont toujours minoritaires par rapport au total des salariés de l’entreprise (on ne dépasse jamais les 40%). Le bilan reste cependant sans appel : bien qu’une très grande majorité de Français se prononce régulièrement en défaveur de ces mouvements sociaux à répétition, bien qu’une majorité même des salariés de l’entreprise refuse d’entrer en grève, l’entreprise se retrouve régulièrement presque totalement paralysée.

Dès lors, l’assurance de Pépy semble extrêmement fragile, d’autant que ceux qui refuseront de travailler sont aussi connus pour ne pas se contenter de regarder les autres faire, mais aussi pour activement empêcher leurs collègues d’exercer leur mission. D’intimidations en pressions plus ou moins fortes, on sait que le gréviste syndiqué saura se faire comprendre de ses camarades pas forcément d’accord mais finalement eux aussi grévistes, par la force des choses.

Dans ce contexte, difficile d’imaginer que les services de la SNCF seront correctement rendus, même pendant la période d’examen, même lors des ponts de Mai, même pendant les vacances, même si l’intérêt collectif (dont se gargarisent pourtant ces syndicalistes hypocrites) commanderait une autre attitude.

Combien d’étudiants devront subir un échec à cause de ce noyau dur de grévistes jusqu’au-boutistes ? Combien d’entreprises, dépendantes d’une façon ou d’une autre des services du rail français, devront mettre la clé sous la porte suite à ces grèves de 2018, générant combien de chômeurs ? Combien de touristes ne reviendront plus en France y dépenser leur argent après avoir été abandonnés au milieu de nulle part avec une petite bouteille d’eau ou un sandwich ridicule en guise de seul dédommagement ?

De la même façon, et alors que chaque jour de grève coûte 20 millions d’euros à l’entreprise publique (donc au contribuable, qui éponge toujours au final), on pourra encore une fois se demander si l’assurance de Pépy au sujet du non-paiement des jours chômés se conservera à mesure que le mouvement perdurera.

Devant ces constats, on en vient à espérer que Macron et son gouvernement jouissent, pour une fois, d’un contexte différent et retrouvent une paire de gonades qui a trop souvent manqué à tous les précédents dirigeants. Pari éminemment risqué qui vaut bien celui de Pépy.

Source : h16free.com
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H Seize écrit sur http://h16free.com ses chroniques humouristiques d’un pays en lente décomposition, et apporte des solutions dans son livre, Egalité, Taxes, Bisous. Dans un monde toujours plus dur, et alors que la crise, la vilénie, les aigreurs et les misères allant de la maladie aux bières tièdes font rage, un pays fait courageusement face et propose toute une panoplie de mesures plaisamment abrasives qui permettront d'aplanir les aspérités, gommer les difficultés et arrondir les angles. Ce pays, rempli de gentils et d'aimables tous les jours mieux pensant, est devenu un véritable phare scintillant dans la nuit noire de l'obscurantisme des méchants et des vilains. Et pour mieux scintiller, il s'est doté d'une devise qui est parvenue à se hisser au rang de slogan, d'accroche et de modus vivendi : pour chacun et pour tous, il faudra de l'égalité, des taxes, et des bisous.
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Grève pour défendre le service public et les usagers.....Je me souviens pas d'une grève après le drame de Montigny pour la sécurité des cheminots et des usagers ... Ha, leurs avantages n'étaient pas remis en cause...
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Pour régler définitivement le(s) problème(s).Je propose que l'on attribue gratuitement la totalité des actions (titres de propriété) de la SNCF exclusivement aux cheminots et à leurs syndicats
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C'est sans doute le meilleur moyen pour faire du client une victime.
Alors que si tous les clients étaient actionnaires, les employés n'en seraient pas.
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Le service public ne sert pas le chemin de fer, mais la mobilité générale et populaire. À un moment du siècle dernier, le train était incontournable. Ce n'est plus le cas. La force publique devrait plutôt faire preuve de réalisme et défendre ce qui assure réellement aujourd'hui la mobilité générale et populaire, c'est à dire la voiture personnelle moyenne (9 ans d'âge). Elle est réellement menacée et c'est un drame silencieux.
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Je suis du genre plutôt libéral... Mais, je considère qu'il est parfaitement contre productif d'ouvrir certains services à la concurrence !

A-t-on besoin de plusieurs postes en France ?
A-t-on besoin de plusieurs compagnies de chemins de fer ?

J'imagine déjà tout le rouge que je vais recevoir pour avoir simplement osé poser ces questions.

Ce dont la France a besoin, c'est une compagnie de chemins de fer qui fonctionne bien, qui garantit un service sûr et de qualité au meilleur prix.

Croyez-vous vraiment que l'ouverture à la concurrence voulue par Bruxelles permettent d'atteindre cet objectif ? Probablement pas !

Ce que cette situation prouve, en revanche, c'est que la France n'est plus un pays souverain. Elle a l'obligation de se plier au diktat d'un pouvoir supranational antidémocratique.
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@ glanduron
Étant d'accord avec votre commentaire, je vous ai mis un flèche verte à titre préventif...!
Il est évident que l'on ne peut pas continuer ad vitam æternam avec une sncf qui coûte un bras au contribuable tous les ans. De là à faire du "Bruxelles", c'est autre choses. Mais Macron est aux manettes et il continuera avec cette entreprise comme il l'a fait avec d'autres de vendre la France. Dieu seul sait ce qu'il restera de "sérieux" au pays à la fin de son quinquennat. Ce n'est pas le tout d'aller faire le Kakou en Syrie, mais une fois gratté ce vernis, que va-t-il rester?!
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Voilà un article qui se termine en plaidoyer pour la dureté vis à vis des syndicats Sncf... français, et un blanc seing pour l'ouverture du marché et la destruction d'une autre entreprise française, une de plus et la plus irréductible.
Félicitation !
on peut facilement déplorer cette grève qui fait un tort irréparable à de nombreux voyageurs qui ont déjà la vie dure à transiter au moins 1 h de trajet sur le transilien en temps normal et tout le monde est conscient de la difficulté de se rendre au travail , car il s'agit bien de cela. Mais à soutenir les réformes du Gouvernement, qui ne sont pas dans l'intérêt de la richesse française mais dans celle de Bruxelles et de ceux qui s'engraissent à la commission pour appauvrir encore plus les entreprises de chaque pays, le résultat sera encore plus navrant.
Un seul député européen gagne plus que 13 fois le salaire le plus bas d'un smicard qui prend le train.
Le député a tout intérêt à continuer ses réformes....
La responsabilité de cette situation en incombe à ce gouvernement certainement mais plus encore à Ceux qui ont voté avec leurs pieds en donnant carte blanche pour déstructurer les Entreprises françaises... et qui prennent le train.
Ce que le Gouvernement Hollande n'a pas réussi à détruire, le nouveau y parviendra sauf à en arriver à un clash social et nous y courons tout droit; n'allez pas imaginez que la colère des usagers ne trouvent la même amplitude chez les cheminots encore plus déterminés et à bout, car d'autres articles montrent bien le seuil de tolérance dépassée des responsables Sncf!

Il est sûr que si chaque position se faisant face se durcit, on va vers un conflit social de grande ampleur, et avec la chaleur du printemps et de l'été, cela ne va pas arranger les choses.
Le Gouvernement vu la faillite financière ne peut plus se permettre de céder, il est acculé.
Et le mouvement cheminot, outragé, se lève comme un mur infranchissable, car ne croyez pas qu'il voudra perdre la face à cause de la structure programmée de ses jours de grève.

En fait le combat n'est pas LA SNCF. Le combat est la survie de nos Entreprises françaises et quand chaque français aura compris l'enjeu de cette survie, alors il aura fait un grand pas.
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@ blitzel
Si on avait des syndicats dignes de ce nom on en serait pas là. La cgt c'est le communisme stalinien, l'inquisition catholique ou l'islamisme radical. Ce qui n'empêche pas la responsabilité des dirigeants. Comment peut on accepter qu'une entreprise de ce niveau soit déficitaire? Parce que la solution de facilité consiste à faire renflouer systématiquement les caisses par l'argent public, c'est à dire le contribuable. Au nom du service public qu'il faut sauver, on a accepté toutes les compromissions et autres bassesses.
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Pour qu'un monopole soit continuellement déficitaire, il suffit de le faire exprès.
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Je reviens sur cette "maxime".
Et c'est le plus important. La Sncf avait les moyens pour assurer une bonne gestion, du moins les dividendes de l'Etat mais force est de reconnaître que depuis 20 ans ou plus l 'Etat n' a plus contribué à aider la Sncf. Il a décidé sans doute de saper le transport ferroviaire du moins les lignes secondaires au profit d'une politique TGV avec les coûts exorbitants qui en ont découlé.
Pour résumer un TGV pour l' Europe et des "glands" pour les petites lignes ainsi que pour les cheminots.
c'est dans la droite ligne de ce que veut Bruxelles, après avoir coupé les "branches", maintenant Macron s'attaque "à la racine."
Holà, vous vous prenez le train, compartiment voyageur !!!

il est un peu facile de tirer à boulet rouge sur des syndicats qui appartiennent à des corps comme la SNCf, car ils n'ont rien de comparable avec la CGT (de Martinez).
Ils ne passent pas leur temps à faire des jours de grève. S'il le font c'est qu'ils ont un objectif : défendre non seulement le Service public dont ils dépendent mais aussi les salaires comme je l'ai déjà dit qui sont des misères et qui n'augmentent pas depuis 10 ans..
Quant aux grève, faire un parallèle avec le communisme stalinien, l'inquisition catho, et l'islamisme radical, est ce bien raisonnable ?
N'allez surtout pas en traversant une manif de cheminots prononcer ce genre de sentences, vous pourriez ne plus jamais prendre le train, ni la voiture.
Macron savait très bien qu'il allait opposer les français entre eux et son objectif est de casser la Sncf, cela aujourd'hui tout le monde l'oublie.
Ce que les gens veulent c'est le train gratuit (ou presque), les trains fréquents et propres, le service voyageur ouvert et... aimable. mais cela c'est du passé, cela ne marche plus comme cela.
Avant c'était ainsi, mais depuis que les présidents de l'Europe sont entrés en scène, ce sont les trains en retard, les guichets fermés et le service voyageur inexistant, le mauvais entretien du matériel, la dette et .... la grève et j'en passe.
Demain avec la casse du Service public vous serez le premier à pester, mais pour d'autres motifs. Sans doute trains bondés encore plus, prix du billet exorbitant, sécurité limite, et une faune importée de l'étranger qui vous empêchera de respirer et de vous asseoir.
Personnellement pour mes enfants, ce n'est pas souhaitable.
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Je reviens sur cette "maxime". Et c'est le plus important. La Sncf avait les moyens pour assurer une bonne gestion, du moins les dividendes de l'Etat mais force est de reconnaître que depuis 20 ans ou plus l 'Etat n' a plus contribué à aider la Sncf. Il  Lire la suite
blitzel - 03/05/2018 à 16:32 GMT
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