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Cours Or & Argent

L’insupportable ultra-libéralisme des supermarchés ouverts le dimanche sans caissière

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Publié le 14 août 2019
1231 mots - Temps de lecture : 3 - 4 minutes
( 2 votes, 3/5 ) , 2 commentaires
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Rubrique : Editoriaux

Il faut se faire une raison : la France fut jadis un beau pays, mais elle a été sauvagement jetée dans les bras du turbolibéralisme assoiffé du sang des travailleurs par tous ses dirigeants depuis 50 ans qui, tous, sans exception, se sont bruyamment réclamé de ce courant du Diable. Le bilan est désastreux puisqu’on ne compte plus tous les effets néfastes de cette liberté totale et cette absence de toutes lois et de tous règlements qui a mis le pays dans le chaos le plus total.

Je veux pour preuve de cette tempête ultra-libérale la dernière abomination consumériste qui est en train de se mettre en place actuellement à Angers, dans l’un de ces temples modernes de la consommation échevelée sans freins ni lois : un supermarché Casino va prochainement ouvrir ses portes le dimanche après-midi, et, pire encore, les clients devront utiliser des caisses automatiques car aucun caissier ne sera en poste !

Oui. Vous avez bien lu : les clients devront eux-mêmes faire passer leurs achats devant les scanners pour obtenir leur total. C’est absolument horrible !

Ouvrir un supermarché le dimanche, mais c’est complètement inouï ! Cela veut dire que des gens seraient assez veules pour vouloir vendre des biens et des produits même le dimanche, pendant que d’autres seraient assez lâches pour accepter de les acheter ! La République, certes laïque et normalement pas du tout intéressée par les célébrations religieuses, n’en est pas moins très à cheval sur le repos hebdomadaire, surtout lorsqu’il tombe le dimanche et pas un autre jour.

Tout le monde sait que le dimanche, on se repose. On ne va pas à la boulangerie (le boulanger se repose). On ne peut pas aller à l’hôpital (qui est fermé). Les pompiers ne travaillent pas le dimanche. L’électricité n’est pas produite par des employés d’EDF et des autres opérateurs qui sont de toute façon en repos. Les autoroutes n’acceptent pas de véhicules, les péages, incapables de fonctionner sans la moindre présence humaine, étant fermés. Quant à internet, les cinémas, les activités de tourisme diverses, les bars et les restaurants, ils se concentrent sur leur reprise du lundi après un dimanche à buller, c’est bien connu.

La France, le dimanche, est à l’arrêt total, c’est maintenant admis et cela justifie donc amplement les cris d’orfraie qu’on entend à chaque fois qu’un commerce (ou une chaîne de magasins) tente de façon beaucoup trop turbo-libérale d’ouvrir ce jour-là.

Dans ce contexte, ouvrir un supermarché le dimanche et demander aux clients de scanner eux-mêmes leurs achats relève du crime de lèse-vivrensemble, au moins. D’ailleurs, les petits sondages gluants effectués en marge de cet événement ne laissent aucun doute sur l’ampleur de l’outrage ressenti.

L’horreur est palpable et c’est d’autant plus insoutenable que moyennant l’un de ces saltos arrières carpés avec double pirouette élastique dont les têtards subventionnés de l’URSSAF sont coutumiers, on pourrait requalifier les clients de ce supermarché de travailleurs dissimulés de Casino, ceux-ci effectuant le travail des caissières en semaine. J’exagère ? Malheureusement, des affaires précédentes ne laissent guère de doute.

Ces constats effectués, il n’en reste pas moins vrai qu’encore une fois, le Français de base (celui qui vote « non » au sondage précédent, par exemple, ou le syndicaliste qui frémit de la moustache à l’idée qu’une telle pratique se développe sur le territoire) ne baigne guère dans la cohérence ni même l’intelligence minimum qui lui permettrait pourtant de voir son pays remonter une pente aussi glissante qu’aigue qui l’amène pour le moment droit vers le cloaque dans lequel barbote actuellement le Venezuela (notamment).

D’une part, il ne semble effleurer l’esprit de personne qu’un magasin ouvert le dimanche, même s’il n’a plus de caissières, n’en constitue pas moins une source de revenu pour tout un tas de salariés qui bénéficient directement de cette ouverture. Les produits ne se mettent pas en rayon tout seul. Les livraisons ne sont pas automatiques. La surveillance nécessite toujours des présences humaines. Bref : les caissières ne sont pas là, mais tout ou partie de l’équipe habituelle sera bien là, et touchera un salaire pour ce travail.

On peut, comme les syndicaliste, imaginer que ces salariés, corvéables à merci et dont on a saboté le week-end avec cette méchante ouverture, sont donc exploités et misérables. Ou on peut se rappeler que le travail du dimanche apporte de nombreuses primes, que pas mal de personnes préfèrent travailler ce jour là et disposer d’un autre jour de la semaine pour leur repos, que souvent, le samedi et le dimanche constituent des jours de choix pour toute une classe de population qui doit aussi travailler, ailleurs, le reste de la semaine (à commencer par les étudiants) et qui trouve dans ces ouvertures un intéressant revenu d’appoint. Ces cas là, les syndicalistes n’en ont généralement rien à faire puisqu’ils représentent des populations qui sont assez faiblement syndiquées.

D’autre part, le dimanche travaillé, c’est exactement comme ces périodes où certains sont en vacance et d’autres travaillent pour les satisfaire. Très souvent, les tenanciers de camping sont en vacance pendant que leurs clients travaillent (et inversement). Lorsqu’on a 44% de Français qui ne partent pas en vacances en été, certains pour raisons financières, certains par choix assumés et non subis, expliquer qu’il est indécent d’ouvrir le dimanche revient à gifler près de la moitié d’une population.

En outre, on ne s’étonnera pas de l’incohérence complète de certains (CGT en tête) : d’un côté, ils s’offusquent que certains travaillent le dimanche – des caissières obligées de venir travailler ce jour-là, c’est autant d’enfants qui ne verront pas leur maman, c’est autant de maris esseulés, c’est autant de malheur dans les familles françaises, ma brave dame ! De l’autre, ces mêmes frisent l’apoplexie lorsque, finalement, les caissières pourront rester chez elles parce qu’on pourra se passer d’elles ce jour-là. Le mieux serait sans doute que ces dernières restent chez elles mais soient payées pour leur travail dominical qu’elles ne font pas : être payé pour un non-travail, c’est, en quelques mots, la synthèse parfaite des revendications permanentes de ces offusqués.

Évidemment, nos habiles incohérents emballeront leurs cris dans un argumentaire déjà rôdé : tout le monde sait que ces caisses automatiques vont créer du chômage, car tout le monde sait que plus il y a de robots, moins il y a d’humains, et plus l’emploi est en berne.

L’argument marche assez bien sur les Français moyens : repliés sur eux-même, sa presse a fait sur eux un excellent travail de cloisonnement en écartant toute réalité alternative en provenance du reste du monde. Rares sont ceux savent que la robotisation d’un pays lui permet de mieux salarier ses citoyens, et que le taux d’emploi est corrélé positivement avec le développement de la robotisation

Sauf à considérer les Français comme une masse d’idiots incapables de s’adapter, au contraire de leurs confrères allemands comme en témoigne les chiffres assez clairs ci-dessous, force est de constater que la numérisation et la robotisation des sociétés permettent de créer de la richesse, et de rémunérer plus d’individus et non moins. Quant à l’évolution spécifique des caisses, tout indique que le personnel qui y est attaché ne disparaîtra pas avant un bon moment.

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Source : h16free.com
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H Seize écrit sur http://h16free.com ses chroniques humouristiques d’un pays en lente décomposition, et apporte des solutions dans son livre, Egalité, Taxes, Bisous. Dans un monde toujours plus dur, et alors que la crise, la vilénie, les aigreurs et les misères allant de la maladie aux bières tièdes font rage, un pays fait courageusement face et propose toute une panoplie de mesures plaisamment abrasives qui permettront d'aplanir les aspérités, gommer les difficultés et arrondir les angles. Ce pays, rempli de gentils et d'aimables tous les jours mieux pensant, est devenu un véritable phare scintillant dans la nuit noire de l'obscurantisme des méchants et des vilains. Et pour mieux scintiller, il s'est doté d'une devise qui est parvenue à se hisser au rang de slogan, d'accroche et de modus vivendi : pour chacun et pour tous, il faudra de l'égalité, des taxes, et des bisous.
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La machine comme l'instrument est fait pour l'homme.
Non l'homme pour la machine. Quand l'homme est soumis au rythme de la machine et notre société a les pieds dedans, c'est que l'homme devient esclave de la machine.
D'où la robotique. Tout cela de bout en bout se termine par l' I.A. qui crée sa proche autonomie. Les hommes sont émerveillés par toute cette technique, ils peuvent rêver tant qu'ils en ont encore le temps.
Le travail du dimanche est symptomatique de cette "évolution" qui détruit les coutumes et les lois.
On a voulu soulagé l'homme des l'automatisation (Chaplin, les Temps modernes) pour retomber encore plus bas par la suppression du travail, Seize devrait comptabiliser l'évolution des chômeurs sur 30 à 50 ans et voir que de crise économique en crise, les hommes ont perdu leur travail.
Bravo la conclusion.
En fait il y a ceux qui font la promotion de la robotique actuellement (les intelligents et les riches forcément) et les autres, les gueux.
l'homme est prisonnier de ses propres fantasmes techniques, ce sera sa perte car d'autres facteurs non moins importants contribuent à ce constat.
"Les hommes n'ont plus faim" (ND de Fatima), en relation avec l'avènement des machines agricoles dans les champs.
En fait, même par l'Ordinateur nous sommes soumis malgré tout à cette automatisation (circuit imprimés et fibre optique qui nous permet d'écrire à tous), mais celà a un revers et ses failles, maintenant le monde ne tient plus sur rien si un seul des facteurs de cette évolution cède.
Ne pas croire à ces faux prophètes qui vous prédisent de belles choses et qui temporisent pour mieux vous tromper.
La France est un pays merveilleux, ou tout est possible entre adultes consentants.
Sauf travailler l'un pour l'autre, bien entendu
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blitzel - 15/08/2019 à 08:46 GMT
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