Je
voudrais remercier les organisateurs, M. Graf et M. Brunner, de m'avoir
invité ici aujourd'hui. Le fait que vous ayez choisi un sujet aussi
controversé que l'or en dit long, et est pour moi une preuve de courage. En
effet, jusqu'à il y a encore peu de temps, parler d'or était presque tabou.
Quiconque en parlait risquait d'être considéré comme un excentrique. Mais
vous avez eu tout à fait raison de choisir ce sujet. Comme je suis sur le point
de l’explique,r l'or a joué un rôle central et positif dans l'Histoire de
l'humanité, depuis l'aube de la civilisation.
Je
vous fournirai ici la preuve que sans une devise gagée sur l'or, nous sommes
destinés à faire face à des crises et à des conflits militaires dans le monde
entier. La preuve la plus évidente nous en a été apportée par les événements
du XXe siècle et de ce début de XXIe siècle.
Je
prouverai également, ou tout du moins affirmerai, que sans un nouvel étalon-or,
le monde tombera dans un nouvel âge sombre. Je ne sais pas si ceci a une
quelconque signification, mais le calendrier de l'ancienne civilisation maya
se termine en l'an 2012. Selon les estimations, le système financier actuel,
ou non-système, comme je l'appelle, n'existera plus à ce moment-là. Comme
vous le savez, ce système est fondé sur la tromperie ainsi que sur une dette
gigantesque dont les intérêts peuvent à peine être honorés. Il y a fort à
parier que cette dette faramineuse écrasera un jour le monde.
Je
voudrais aussi, toutefois, vous donner de l'espoir en vous décrivant les
systèmes financiers qui existaient autrefois et qui étaient meilleurs que
celui dont nous disposons aujourd'hui. Mon discours est également un appel.
Je vous appelle, vous la jeune génération, à considérer l'or comme une
monnaie. Lancez-vous dans l'archéologie monétaire. Essayez de consacrer de
votre temps à l'étalon-or. C'est à vous de sauver le monde, personne ne le
fera pour vous.
Mon
discours durera 45 minutes. Ensuite, vous pourrez me poser des questions.
Pour ceux d'entre vous qui souhaiteraient acheter mon dernier livre, Die
Gold-Verschwörung (1) (Gold Wars), je serais heureux d'y inscrire
une dédicace.
Introduction
: la situation actuelle découle de l'abandon de l'étalon-or
Tous
les malheurs du monde d'aujourd'hui trouvent leur origine dans deux
événements précis. Ces événements ont donné naissance aux problèmes les plus
troublants du XXe et du XXIe siècle, y compris les dilemmes politiques, les
guerres, les crises financières, les urgences économiques, la pauvreté de
grande échelle, le racisme, l'holocauste, les migrations de masse et le
terrorisme. Toutes ces choses sont massivement imputables aux deux événements
que je vais décrire maintenant.
Le
premier de ces deux événements est l'abandon de l'étalon-or au début de la
première guerre mondiale en 1914, et le second événement est l'instauration
du système de la Réserve Fédérale aux États-Unis en 1913. L’Histoire du monde
montre qu'il existe une relation très étroite entre les systèmes monétaires,
la guerre et la paix.
Et
l'Histoire économique nous montre que les marchés financiers ne fonctionnent
correctement que sous un étalon-or.
Il
est également évident qu'il existe une relation étroite entre les systèmes
monétaires, l'éthique et la moralité.
Malheureusement,
peu de gens savent que le XIXe siècle était une période de prospérité et de
croissance économique sans inflation.
Lorsque
nous apprenons aujourd'hui que les principales devises du monde sont restées
stables pendant une longue période, nous croyons nous trouver dans un conte
de fées. Le franc français, par exemple, est resté stable pendant un siècle.
C'était à l'époque de l'étalon-or.
La
durée de vie des devises
Franc
français
1814 – 1914, 100 ans
Florin
hollandais 1816 – 1914, 98
ans
Livre
sterling
1821 – 1914, 93 ans
Franc
suisse
1850 – 1936, 86 ans
Franc
belge
1832 – 1914, 82 ans
Couronne
suédoise 1873 – 1931, 58 ans
Mark
allemand
1875 – 1914, 39 ans
Lire
italienne
1883 – 1914, 31 ans
(Source:
Pick’s Currency Yearbook 1977 – 1979)
Comment
fonctionnait l'étalon-or
La
règle de base de l'étalon-or était un prix fixe de l'or, c'est-à-dire que
chaque devise était convertible en or à un taux défini. Les devises étaient
gagées sur l'or et convertibles en or sur demande. Les réserves monétaires
d'une nation consistaient seulement en de l'or. Au niveau international,
l'importation et l’exportation d'or n’étaient soumises à aucune restriction.
Tous les déficits de balance des paiements étaient remboursés par de l'or
(balance des paiements : la somme de toutes les transactions entre une économie
domestique et le reste du monde). Ainsi, l'or avait une influence disciplinaire
sur les économies nationales.
L’or
limitait les dépenses publiques. Il fournissait aux citoyens une devise dont
la valeur était stable et qui était reconnue internationalement. Sous un tel
système, si un déficit de la balance des paiements se développe en raison de
l'augmentation des prix domestiques, de l'or sort automatiquement du pays. .
En conséquence, l'or devient moins disponible à l’échelle domestique, et les
prix se stabilisent ou baissent. Les exportations redeviennent compétitives,
et la balance des paiements s'inverse. De l'autre côté, si un pays possède
une balance des paiements excédentaire, de l'or afflue dans le pays et permet
à son économie de croître. Des réévaluations à la hausse ou des dévaluations
étaient impensables à l’époque de l’étalon-or. Le système maintenait à lui
seul sa stabilité. C'est l'une des raisons pour laquelle les hommes
politiques n'aiment pas l'or : il les oblige à équilibrer leur budget.
Des
devises stables au travers des âges
L'Histoire
recèle d’exemples de monarques et de rois qui ont appliqué une grande
discipline à la création monétaire. La Grèce antique, où les premières pièces
d'or ont été frappées, en est un. En raison de la quantité d'or qu'elle
contenait, la drachme est en effet devenue la devise de l’ensemble du monde
civilisé de l'époque. Sur toute la période, les cités grecques ont prospéré,
et le commerce a pu se développer.
L'exemple
le plus impressionnant d’adoption d’une monnaie saine est Byzance. Ayant
voulu perpétrer la tradition grecque de la monnaie stable, l'empereur
Constantin Ier a décrété la création d'une nouvelle pièce, le solidus.
Pendant plus de huit siècles, le solidus a servi de devise mondiale,
circulant de la Chine aux îles Britanniques, en passant par la mer Baltique
et l'Éthiopie.
Les
lois byzantines concernant les questions monétaires étaient très strictes.
Avant d'accepter un candidat dans la guilde des banquiers, ce dernier devait
avoir des sponsors, et fournir des références. Les autorités voulaient être
certaines que le candidat ne s’adonnerait jamais à des activités de
contrefaçon. Quiconque violait ces règles se faisait couper les mains.
Que
l'Empire byzantin ait pu demeurer le centre du commerce mondial pendant huit
siècles est un fait historique extraordinaire. Au cours de cette période, il
n'y a eu ni dévaluation monétaire ni accumulation de dette. Aucune autre
civilisation, depuis l'Antiquité jusqu’à l'Âge moderne, n'a pu fournir un
exemple similaire. Grâce à sa monnaie, Byzance a pu contrôler à la fois le
monde civilisé et le monde non-civilisé. Ce phénomène remarquable a pris fin
lorsque l'empereur Alexis Ier Comnène, accablé par ses dettes de jeu, s’est
trouvé forcé de dévaluer. Deux siècles plus tard, les Turcs ont envahi
Byzance, et sa splendeur s'est éteinte.
Un
autre exemple remarquable du succès de la standardisation des pièces d’or est
le dinar d'or de l'Empire arabe. À son apogée, cet empire s'étendait de
Bagdad à Barcelone.
L'émergence
de cités telles que Florence, Sienne, Venise et Gênes a été rendue possible uniquement
grâce à une nouvelle monnaie d’or, le florin florentin. Cette monnaie d’or,
stable et fiable, a encouragé le commerce et favorisé la prospérité des cités
italiennes et de vastes régions d'Europe occidentale. L'or en tant que
monnaie a formé la base économique de la Renaissance. La culture ne fleurit
que lorsque règne la prospérité, et non quand le peuple souffre de pauvreté.
La puissance et la fiabilité naturelles de l'or ont, finalement, élevé
l'humanité à un plus haut degré de civilisation.
Dans
leur grande sagesse, les pères fondateurs des États-Unis ont stipulé dans la
Constitution américaine que seuls l'or et l'argent pouvaient avoir cours
légal. Ils avaient en horreur les concepts de monnaie papier et de banque
centrale. Aujourd'hui, tout cela est ignoré et considéré comme anachronique.
L’étalon-or
du XIXe siècle, la plus grande réussite monétaire du monde civilisé
L’étalon-or
n'a pas été conçu lors d'une conférence monétaire, et n’est pas non plus
l'invention personnelle de quelque génie. Il a été le résultat de siècles
d'expériences, et c'est la Grande-Bretagne qui en a été l'architecte. Au plus
fort de la période de l'étalon-or, au début du XXe siècle, environ cinquante
des plus grandes nations industrialisées utilisaient l'étalon-or. Elles
formaient une grande communauté financière, qui fonctionnait parfaitement.
Dans
son livre Währungen am Scheideweg (3) (Managed Money at the
Crossroads – The European Experience), Melchior Palyi a écrit, en 1960 : «
Pour la première fois depuis l'apogée de Rome, le monde civilisé avait réussi
à créer une unité monétaire. L'intégration commerciale et financière du monde
fut accomplie sans l'aide d'un empire militaire ou d'une utopie rêveuse. En
théorie et en réalité, cette unité monétaire était acceptée et reconnue comme
le seul système monétaire rationnel. En raison du mécanisme automatique et de
la discipline auxquels les institutions monétaires étaient liées, les
fluctuations des taux de changes étaient très limitées voire impossibles.
C'était là l'avantage incalculable d'une devise gagée sur l'or.
Les capitaux pouvaient être utilisés pour les transactions à
court terme comme pour les transactions à long terme. Le commerce et
l'industrie pouvaient planifier à l'avance. C'était surtout le mécanisme
automatique ainsi que les comportements décents observés dans les affaires
monétaires à l'époque qui affranchissaient la valeur de l'argent de l'impact
des caprices du gouvernement. En substance, la monnaie était stabilisée à un
niveau mondial. En dépit de toutes les assurances offertes par les
réformateurs des systèmes monétaires, aucun remplacement raisonnablement
équivalent n'a été trouvé depuis. »
Dans
son livre Human Action (4), l'économiste Ludwig von Mises a écrit ceci
:
« L’étalon-or était l'étalon mondial de l'âge du
capitalisme, augmentant la richesse, la liberté et la démocratie, à la fois
sur un plan politique et économique. Aux yeux des libre-échangistes, sa plus
grande distinction était précisément le fait qu'il était un étalon
international tel que le commerce international, les transactions de monnaie
internationales et les marchés de capitaux l’exigeaient. Il était le moyen
d'échange par lequel l'industrie et les capitaux occidentaux ont pu apporter
la civilisation occidentale dans les endroits les plus reculés du globe... et
créer des richesses jamais vues auparavant. Il a accompagné le progrès
triomphal et sans précédent du libéralisme occidental, prêt à réunir toutes
les nations en une communauté de nations libres coopérant pacifiquement entre
elles…
Il est certain que l’étalon-or ne soit ni parfait ni idéal.
La perfection n'existe pas dans les affaires humaines. Mais personne n’a
jamais pu nous en offrir une alternative plus satisfaisante. »
Avant
qu’Alan Greenspan (5,6) ne vendre son âme, il décrivait l'étalon-or comme un mécanisme
de défense de la prospérité et de la liberté.
Selon
ce qu'il disait à l'époque, seul ce système monétaire pouvait prévenir le
déficit chronique de l'État-providence ainsi que les excès spéculatifs
récurrents du monde financier, qui conduisent toujours à des dépressions. Il
pensait que l'or et la liberté économique sont inséparables, que l'étalon-or
est un instrument de laisser-faire et que l’un implique et nécessite l'autre.
Une répartition réelle de l'économie de travail ne saurait exister sans l'or.
Au
XIXe siècle, l'ère de l'étalon-or était l'âge d'or de l'homme blanc, ainsi
que du Japon. Sur toute cette période, après Napoléon, il n'y a eu que sept
guerres d'importance.
Les guerres postnapoléoniennes
du XIXe siècle
1855
: Guerre de Crimée
1861-65 : Guerre de Sécession
1866 : Guerre Prusse-Autriche, Confédération Germanique
1870-71 : Guerre Franco-allemande
1877-78 : Guerre Russo-turque, Congrès de Berlin
1894-95 : Guerre Sino-japonaise
1900 : Guerre des Boers en Afrique du Sud
Il
n'y avait alors pas non plus de terrorisme à l'échelle que nous le connaissons
aujourd'hui.
Une
affirmation
J’affirme
que si l'étalon-or avait été maintenu et que si les nations en guerre avaient
continué d'observer les règles de l'étalon-or, la première guerre mondiale
aurait été très courte. En raison du mécanisme automatique et des règles de
comportement décent qui régnaient à l'époque, financer la guerre grâce au
crédit à la manière keynésienne aurait été impossible (notons que l'historien
suisse Jacob Burckhardt décrit Keynes comme l'une des grandes forces
destructrices de l'Histoire, avec Karl Marx). Peu de temps après le début de
la première guerre mondiale, le monde s'est tourné vers l'escroquerie
monétaire. Les pressions politiques en faveur d’un financement de la guerre
au travers de l’émission d’obligations a rendu impossible la poursuite d’une
politique monétaire saine, et a mené les devises à la ruine. Sans politiques
de déficit budgétaire, la guerre aurait duré six mois tout au plus. Mais en l’absence
de la discipline d'une devise gagée sur l'or, elle a duré quatre ans et demi.
Le monde a été mis en ruines, et des millions de jeunes gens - une génération
entière - ont trouvé la mort sur les champs de bataille.
La
mort de l'étalon-or a renversé le vieil ordre mondial
La
catastrophe de la première guerre mondiale signifiait également la mort de l’ancien
ordre mondial. Le livre de Stéphane Zweig, Le monde d’hier (7), décrit
le confort que connaissait le monde avant la guerre. Le financement de la
guerre a été particulièrement ruineux pour l'Allemagne, qui à l'époque
possédait l'économie la plus forte et la plus prospère du monde. La
Reichsbank a financé à court terme une grande partie des dépenses de guerre
du pays, contrairement aux Britanniques qui ont eu recours à des prêts de
guerre à long terme. Cela, en plus du traité de Versailles et des versements
déraisonnables de dommages, a mené le pays à l’hyperinflation, à la
destruction de sa classe moyenne et enfin, à Hitler. Ainsi, le terrain a été
préparé pour la deuxième guerre mondiale. Regardez ce que les socialistes,
incapables de voir à long terme, on fait du miracle économique avec leur
État-providence : une Allemagne lamentable.
La
tragédie monétaire du XXe siècle
Après
la première guerre mondiale, le retour à l'étalon-or était une évidence. Mais
les responsables manquaient de sagesse et de conviction. A l’issue de la
Conférence de Gênes de 1922, l'étalon de change-or a vu le jour.
Veuillez
remarquer qu’il ne s’agissait pas là du rétablissement d’un étalon-or, mais
plutôt de l’adoption d’un étalon dilué de change-or. Cela signifiait qu’en
plus de l'or, les banques centrales pouvaient également utiliser le dollar et
la livre sterling (les devises des nations triomphantes) comme devises de
réserve. Le dollar et la livre sont devenus les équivalents de l’or. Cette
décision s’est avérée inflationniste, car les dollars et les livres ont pu
être comptabilisés comptabilisés deux fois : une première fois dans les pays
dans lesquels ils étaient émis, et une deuxième fois dans les pays qui les
mettaient en réserve.
De
plus, il était évident que ces devises papier n'étaient en aucune façon
protégées contre une perte de pouvoir d'achat. Par conséquent, elles ne
pouvaient ni durer ni, de manière générale, servir de mesures valables. L'or
conserve toujours sa valeur, pas les devises papier. L'une des décisions les
plus catastrophiques de l'Histoire monétaire a également été prise lorsqu'en
dépit de l'apparition de l'inflation, Winston Churchill, en tant que Ministre
britannique des Finances, a choisi de maintenir la parité-or au même niveau
qu’en 1914, au lieu de dévaluer la livre. La Fed, confrontée à un léger
ralentissement économique aux États-Unis en 1927, a commencé à fournir de
grandes quantités de liquidités au système bancaire. Elle voulait aussi aider
la Banque d'Angleterre, qui à l'époque perdait beaucoup d'argent parce que
les investissements à revenus fixes américains étaient plus attractifs. Afin
de baisser le niveau des taux d'intérêt, la Fed a injecté toujours plus de
liquidités dans le système. Cet argent a fini par atteindre le marché des
actions, et en 1929, la situation est devenue incontrôlable. Lorsque les
autorités ont décidé que le temps était venu de mettre un terme à cette
expansion, il était déjà trop tard. L'économie des États-Unis s'est effondrée
et a entraîné le monde dans la Grande Dépression des années 1930. Les partisans
d'une économie planifiée perçoivent encore aujourd’hui l'étalon-or comme responsable
de cette débâcle ; mais il n'y avait alors plus d'étalon-or. Si cela avait
été le cas, il aurait fonctionné.
Banques
centrales, banques et guerres
Lorsque
l'étalon-or a été abandonné, les banques centrales représentaient le dernier
rempart contre la création illimitée de monnaie ; tant qu'elles étaient
encore capables de maintenir leur indépendance. Mais ces garantes de la
stabilité monétaire se sont avérées inefficaces. L'indépendance des banques
centrales était en réalité bien différente de ce qu'elle aurait dû être. Les
banques centrales sont vite devenues les pions dociles des gouvernements. En
effet, ce sont précisément les banques centrales et le système bancaire qui,
via leur création de crédit, ont rendu possibles les déficits et les dépenses
de guerre des gouvernements, et les ont même défendus à de nombreuses
reprises. Dans son livre Debt and Delusion (8), l'économiste Peter
Warburton attribue la plus grande part de la responsabilité de la
détérioration de la politique économique et financière depuis le début des
années 1980 aux banques centrales et à l’absence de leurs freins dorés.
Le
système de Réserve fédérale
Tout
au long de l'Histoire des banques centrales, l'événement le plus menaçant et
de plus mauvais augure a été la création du système de Réserve Fédérale aux
États-Unis en 1913. La Banque d'Angleterre et la Reichsbank allemande lui ont
servi de modèles. Si vous ne comprenez pas pourquoi je considère la création
de la Fed comme un événement de mauvais augure, je vous conseille de lire le
livre de G. Edward Griffin, The Creature from Jekyll Island – A Second
Look at the Federal Reserve System (9). Etablie sous le prétexte de
protéger la population des faillites bancaires et de maintenir la stabilité
de la monnaie, la Réserve fédérale américaine (laquelle n’est pas fédérale du
tout mais au contraire, très privée) est en réalité un cartel conçu pour
protéger ses membres d'une compétition malvenue ; et en cas de pertes
financières, financer ces dernières grâce à l’argent des contribuables. Sa
création défie la Constitution américaine telle que les pères fondateurs l’ont
imaginée. Certains présidents, tels que Thomas Jefferson et Andrew Jackson,
se sont toujours opposés à la création d'une banque centrale. La Fed est
apparue de manière très sournoise, la loi sur la Réserve Fédérale ayant été
votée à la hâte et juste avant Noël 1913, alors que la plupart des membres du
Congrès étaient déjà chez eux avec leur famille. Sa création constitue une
violation de la Constitution américaine, qui stipule que seuls l'or et
l'argent peuvent avoir cours légal aux Etats-Unis.
Monsieur
Griffin recommande l'abolition du système de Réserve fédérale pour les
raisons suivantes :
Elle
est incapable d'atteindre les objectifs qu'elle s'est fixée, à savoir
maintenir la stabilité de la monnaie. Depuis sa création, la valeur du dollar
a chuté de plus de 95 %.
C'est
un cartel qui viole l'intérêt public.
C'est
un instrument qui sert à encourager des prix exorbitants de la part du
système bancaire.
Elle
crée des taxes très injustes.
Elle
encourage et soutient des guerres.
Elle
déstabilise l'économie.
C'est
un instrument de totalitarisme.
L'État,
ou plus précisément, l'État-providence
L'économiste
Wilhelm Röpke, l'un des hommes à l'origine du miracle économique allemand
(10), a un jour déclaré ceci : « On peut se risquer à dire que les
gouvernements ont très rarement eu un contrôle total sur leurs devises sans
en abuser. À notre époque d'États-providence, la probabilité d'un tel abus
est encore plus grande qu'elle ne l'a jamais été. »
Le
monde a besoin, aujourd'hui plus que jamais, de l'étalon-or, car nous avons tous
appris à nos dépens que nous ne pouvons pas faire confiance aux hommes
politiques. L'établissement politique actuel résistera avec détermination à
toute tentative de réintroduction d’une devise gagée sur l'or, car une telle
devise rendrait impossible le maintien des Etats-providence. L'existence des États-providence
est fondée sur l'escroquerie des citoyens par leur gouvernement, puisque
l'État est le principal responsable de l'érosion de la valeur de la monnaie.
Les
décisions malheureuses prises à Bretton Woods en 1944
Le
monde n'avait pas du tout retenu la leçon. À la fin de la seconde guerre
mondiale, il a été décidé d'introduire l'étalon « or-dollar ».
Ainsi, les États-Unis ont obtenu le monopole effroyable de régler leurs
dettes avec de la monnaie papier qu'ils imprimeraient eux-mêmes, ce dont Charles
de Gaulle percevait comme un privilège exorbitant. Personne n'aurait su
résister à pareille tentation. Une conséquence directe de cette décision a
été l'inflation des années 1970.
Je
vous demande d’en considérer les points principaux : après la première guerre
mondiale, nous sommes passés de l'étalon-or à l'étalon de change-or, avec le
dollar et la livre. Ensuite, après la seconde guerre mondiale, nous sommes
passés à l'étalon or-dollar. Lors de la période intérimaire, la livre a perdu
de son envergure jusqu’à ne plus convenir en tant que devise de réserve.
Signe de la puissance économique croissante des États-Unis, en dehors de
l'or, le dollar est resté la seule monnaie de réserve du monde.
Lorsque
le président Nixon a abandonné unilatéralement cet étalon or-dollar le 15
août 1971, il a causé la faillite des États-Unis. L'ère des taux de change
flottants a commencé en 1973, ce qui a ouvert les vannes de la création monétaire,
de l'expansion du crédit, des déficits budgétaires et de la spéculation. Pour
ce qui est de la création du FMI et de la Banque Mondiale, elles aussi de
mauvais augure, nous n'avons pas le temps de les traiter en profondeur
aujourd'hui. Je dirai simplement qu'il ne fait aucun doute que ces deux
institutions ont encouragé et soutenu le socialisme dans le monde entier.
L'ordre
international actuel comme conséquence
Dans
un discours qu'il a prononcé le 7 août 2002, le président George W. Bush a
déclaré : « On ne sait pas combien il faudra de guerres pour assurer la
liberté dans le monde ». Avec ce commentaire, M. Bush a annoncé qu'il
n'y aurait peut-être pas qu'une guerre contre l'Irak, mais de nombreuses
guerres tout autour du globe. Il n'a pas expliqué comment déterminer une
guerre comme étant gagnée ou perdue. Les guerres pouvaient donc continuer
indéfiniment. Et être indéfiniment financées par les dépenses déficitaires et
le système bancaire. Sous un étalon-or, cela serait impossible.
Je
vais maintenant m'intéresser de plus près à la manière dont les États-Unis
financent leurs guerres. En principe, les États-Unis sont à court d'argent.
Le déficit de leur balance commerciale approche les 600 milliards de dollars,
leur déficit budgétaire excède les 500 milliards de dollars. Leur dette
étrangère est elle-aussi énorme.
Les
États-Unis sont à court d'argent depuis le 15 août 1971, le jour où ils ont
intensifié leur guerre contre l'or. Les États-Unis ont manqué à leur
obligation de convertir des dollars en or. Théoriquement, si vous êtes ruiné,
vous ne pouvez pas faire la guerre. Sous la discipline de l'étalon-or, cela
ne serait certainement pas possible. Pourtant, les États-Unis peuvent
financer des guerres grâce à de la monnaie papier, ou à de la fausse monnaie.
Mais
alors, qui finance ces guerres ? La réponse est simple : nous tous ! C'était
également le cas pour la guerre du Vietnam de Kennedy et de Johnson. Le monde
aide à financer les déficits, et les Américains font la guerre. Voilà
finalement le résultat scandaleux de l'abandon de l'étalon-or. Mais personne
ne le remarque ou ne veut l'admettre. C'est comme ça : nous avons tous notre
part de responsabilité.
Le
XXe siècle et le début du XXIe siècle
Contrairement
au XIXe siècle, qui a connu une croissance solide et sans inflation, une
stabilité monétaire remarquable et relativement peu de guerres, le XXe siècle
a été marqué par l'inflation, l’hyperinflation, des guerres financières et commerciales,
des vagues de spéculation et des conflits militaires. Le XXe siècle a
également connu deux guerres mondiales, des centaines voire des milliers de
guerres locales, des centaines de millions de morts, des génocides
systématiques, des migrations de masse, une érosion monétaire mondiale, la
ruine économique, des bidonvilles gigantesques, l'épidémie du sida, et en fin
de compte, le déclin de la civilisation.
Pourquoi
y a-t-il des guerres ?
Parmi
les divers motifs de dispute qui ont finalement mené le monde jusqu’à une
guerre, les raisons économiques ont sans aucun doute été les plus
significatives : depuis des luttes primitives pour les territoires de chasse,
les pâturages, les mines de sel et les vallées fertiles, jusqu’à des attaques
prédatrices et la conquête de nations maritimes et commerçantes, en passant
par des batailles, plus modernes, pour les espaces vitaux, les territoires de
vente et, le motif le plus important de tous, l'accès aux ressources
naturelles. Cependant, les problèmes politiques intérieurs ont également joué
un rôle important. Des guerres ont en effet souvent été déclenchées afin de détourner
notre attention de problèmes internes.
Au
Moyen-Orient, ces deux aspects ont été importants pour les Américains, à
savoir :
Contrôler
les ressources pétrolières du Moyen-Orient, et détourner l'attention de la
situation désastreuse du système financier américain.
Saddam
Hussein n'était qu'un prétexte. N’oublions pas que ce sont les États-Unis qui
l’ont établi et l’ont soutenu pour faire tampon contre l'Iran.
Cependant,
il existe une autre raison : l'incroyable arrogance du gouvernement
américain. Dont les chefs en ressentent désormais le contrecoup.
Premièrement, nous ne pourrons pas gagner la guerre en Irak, et deuxièmement,
elle causera encore plus de tort au dollar. Les guerres ont toujours réduit
le pouvoir d'achat des devises. Tandis qu'une pièce d'or de l'époque
d'Alexandre le Grand possède toujours la même valeur aujourd'hui, les devises
papier sont destinées à revenir à leur valeur intrinsèque, c'est-à-dire zéro.
Les
Allemands en savent quelque chose. Leur devise a subi une perte totale de son
pouvoir d’achat après la première guerre mondiale, puis à nouveau après la
seconde guerre mondiale. Ils ont ensuite été admis dans l'union monétaire
européenne, et accepté l'euro comme devise. Tout ceci s’est passé en moins
d'un siècle.
L'or
est synonyme de liberté
Il
y a non seulement une corrélation entre les devises gagées sur l'or et la
guerre, mais aussi entre les devises gagées sur l'or et la liberté. Dans un
célèbre essai intitulé Gold and economic freedom (5), écrit en 1966
par le président de la Fed de l’époque, Alan Greenspan, ce dernier a défendu
la prospérité et la liberté. Lorsque nous réalisons que l'une des premières
actions officielles de Lénine, Mussolini et Hitler (et Franklin Roosevelt,
par ailleurs) a été d'interdire la propriété privée d'or, cette relation
devient très claire. Aujourd’hui encore, le prix de l'or reste manipulé
chaque jour, et est maintenu artificiellement bas. Ceux qui sont au pouvoir
souhaitent maintenir le statut fictif du dollar pendant aussi longtemps que
possible. Je me penche sur cette manipulation dans mon livre, Gold Wars (11).
Pourquoi
l'or est-il manipulé ?
L'or
est en effet manipulé chaque jour par une clique de malfaiteurs financiers
irresponsables.
Pour
vous donner un exemple, le prix de l'or augmente en Europe, mais dès que le
Comex ouvre ses portes à New York, il baisse - et ce déclin est plus ou moins
important selon les jours. Cela a lieu sans aucune considération pour les
torts économiques causés de par le monde.
Quel
est l'intérêt, pour ces malfaiteurs financiers, de manipuler l'or ?
Dans
toute discussion concernant l’avenir de l'or et de son prix, une chose doit
être clairement comprise :
L’OR
EST UN METAL POLITIQUE.
Et
cela pour la simple raison qu’étant donné son rôle monétaire historique, l'or
est incompatible avec le système financier moderne. Jusqu'au 15 août 1971, il
n'y a eu aucune période au cours de laquelle aucune devise n’était liée à
l'or.
L'Histoire
mondiale des devises grouille d'exemples de dévaluations, de rognages de
pièces et de faillites. Mais pendant longtemps, il a été possible de se
tourner vers d'autres devises gagées sur l'or. En laissant de côté le franc
suisse, cela n'est plus possible depuis 1971.
Toutes
les catastrophes économiques, monétaires et financières de ces trente
dernières années trouvent leur source dans la décision de Nixon.
Notre
système actuel de monnaie papier à découvert est encore très jeune. Il repose
uniquement sur la confiance du public en la capacité du système à rembourser
ses dettes.
Un
événement exceptionnel susceptible d’ébranler cette confiance, et donc les
bases du système financier, serait une augmentation soutenue du prix de l'or
en dollar.
C'est
la raison pour laquelle l'or est manipulé chaque jour.
Mais
nous savons, grâce à l'Histoire du Gold Pool des années 1960, que l'or ne
pourra pas être manipulé indéfiniment. À l'époque, les banques centrales ont
essayé de fixer le prix de l'or à 35 dollars l'once. Le Gold Pool a été
dissout le 17 mars 1968, et cette expérience pitoyable a vite été tournée au
ridicule.
Aujourd'hui,
l'or est très peu cher, parce que les gouvernements du monde entier
manipulent son prix chaque jour.
Où
en sommes-nous aujourd'hui ? Dans un monde en guerre et en crise
1. Nous sommes au cœur d'une guerre
mondiale de dévaluation des monnaies.
2. La devise de réserve du monde, le
dollar, est faible en raison de la situation financière alarmante des États-Unis
: plus de 34.000 milliards de dollars de dettes, 200.000 milliards de dollars
de produits dérivés et quelques 10.000 milliards de dollars d'obligations en
dehors de la comptabilité officielle du gouvernement américain (et
souvenez-vous qu'en 1997, on craignait que la structure financière mondiale
ne s'écroule à cause d'un seul fonds alternatif, Long Term Management
Capital).
3. La masse monétaire augmente de façon
spectaculaire aux États-Unis et dans le monde entier.
4. Les marchés d’aujourd'hui ressemblent
à des casinos ; ils sont surévalués et dangereux. Le Dow Jones est manipulé
chaque jour par le Groupe de Travail sur les Marchés Financiers (créé en 1987
par le président Ronald Reagan). Il n'y a plus de marchés libres. Les initiés
sont en train de déserter les lieux.
5. Nous sommes confrontés à des taux
d'intérêt négatifs (c'est-à-dire que l'inflation excède les revenus générés
par les intérêts), ce qui est une mauvaise chose pour l'investissement et
l'économie.
6. Il existe un déficit entre la
production d'or et la demande : les banques centrales ont prêté entre un
tiers et la moitié de leur or. Il n'y a plus d'or disponible. Cela pourrait
créer une panique si les gens réalisaient que l'or est la seule garantie de la
valeur monétaire et qu'une grande partie de l'or des banques centrales a été
vendue.
7. La dette a atteint des niveaux
historiques dans le monde entier. Cela va créer un fardeau d'intérêts très
onéreux pour la jeune génération, qui seront peut-être impossibles à
financer. Cette dette pourrait engendrer une panique, ou peut-être être prise
en charge par l'inflation.
8. L'érosion actuelle de la monnaie est
catastrophique pour les salariés et les retraités. Les classes moyennes sont étouffées.
Un milliard de personnes vivent dans des régions frappées par la pauvreté.
Bientôt, un citadin sur trois vivra dans un bidonville. De telles conditions
encourageront la propagation du radicalisme. La haine monte.
9. Au cours des dix prochaines années,
l'économie mondiale se trouvera dans une phase descendante du cycle de
Kondratiev. Jusqu'à maintenant, l'humanité a réussi à surmonter toutes les
crises, mais étant donné la façon dont se dégrade aujourd’hui la situation
monétaire, cette nouvelle crise aura de graves conséquences.
10. La confusion politique s'aggrave. La
situation géopolitique n'a jamais été aussi mauvaise. Un coup d'état en
Arabie Saoudite pourrait à lui seul avoir un impact désastreux sur l'approvisionnement
global en pétrole et sur l'économie mondiale.
Laissez-moi
à présent vous lire le passage d'un discours prononcé en 1948 à Washington
D.C. par le membre du Congrès Howard Buffet, le père du plus prospère
investisseur au monde, Warren Buffet :
« En raison de notre force économique, il nous faudra
attendre de nombreuses années pour que se développe la maladie de la monnaie
papier. Mais nous approchons peut-être déjà du stade critique. Lorsque ce
jour arrivera, nos dirigeants politiques percevront probablement des guerres
à l'étranger et une discipline excessive et impitoyable à l’échelle
domestique comme des alternatives astucieuses aux dissensions domestiques,
comme ce fut le cas pour l'économie basée sur la monnaie papier d'Hitler et
de bien des autres... Si l'on veut que la liberté des Hommes survive en
Amérique, nous devrons restaurer une monnaie honnête. Il n'y a pas de défi
plus important que celui-ci : la restauration de notre liberté d’obtenir de
l'or en échange des fruits de notre labeur ».
Mesdames
et Messieurs, il existe des liens subtils entre la liberté, l'argent,
l'esprit, la guerre, la paix et l'or.
Mesdames
et Messieurs, je crois à présent vous avoir fourni suffisamment de raisons
pour lesquelles une devise saine et stable gagée sur l'or est nécessaire.
C'est la seule solution qui s’offre à nous ! Nous devons en revenir à une
monnaie honnête ; nous devons en revenir à l'étalon-or.
Ou
comme Otto Von Habsbourg l’a un jour déclaré : « L'éthique et la moralité
restent l'approche la plus sûre dans tous les domaines ».
Pour
conclure, je vais donc laisser deux autres personnes qui ont un sens aiguisé
des affaires s'exprimer sur la question d'une devise gagée sur l'or. Harry
Schultz, un consultant en investissement de renommée internationale, nous a
donné l’une des meilleures définitions d’un étalon, or ou autre :
« Je l’ai déjà écrit plusieurs fois ces 36 dernières
années, et j’aimerais réaffirmer ce principe avec force : je suis pro-or,
quel que soit son prix ! Et je ne me bats pas pour l'or afin de faire des
profits sur des actions, des lingots ou des pièces ! L'or est important pour
des raisons bien plus fondamentales, et j'aurais honte de promouvoir l'or à
des seules fins de gains financiers. L'or est le pilier essentiel de notre
liberté en tant qu'individus, et non de groupe ou de nation. L'or appartient
au système monétaire en tant que facteur gouvernant. Il nous faut revenir à
l'étalon-or. J'avais autrefois l'habitude de transiger et de dire qu'un
« quasi » étalon-or ferait probablement l'affaire, une version
modifiée de Bretton Woods. Et c'est peut-être ce vers quoi nous avançons
aujourd’hui. Mais selon moi, nous devrions nous battre pour un étalon-or pur,
à l'ancienne, parce qu'il fonctionnait ! Et pas seulement pour des raisons
fiscales ! Il force les nations à limiter leurs systèmes socialistes, de
dettes et de dépenses, il génère des habitudes comportementales saines, qui
se transmettent à tout un chacun. Les gens étaient plus honnêtes sous un
étalon or, plus moraux, plus décents, plus gentils, parce que le système
était honnête et moral. C'est le principe de la cause et de l'effet.
Aujourd'hui, nous avons des causes et des effets qui sont à l'opposé : plus aucune
limite à ce que le gouvernement fait, contrôle, impose ; plus aucune
limite aux systèmes de dettes, sociaux ou socialistes. Il n'y a plus de
gouverneur au gouvernement.
Ces habitudes ont déteint sur la population, la faisant
s'endetter, perdre tout respect pour le système et pour la moralité. Et il en
résulte davantage de divorces, d'escroqueries, de crimes, d'enfants
illégitimes et de foyers brisés. Lorsque la monnaie de n'importe quel pays
perd ce sur quoi elle est basée ou gagée, il n'y a plus de modèle de
comportement. La monnaie établit un modèle qui se répand dans tous les
domaines de l'activité humaine. Du papier-monnaie sans garantie mène à une
absence de sens moral. C'est pour cela que la monnaie sous forme de pièces
d'or fonctionnait si bien, et que les États-Unis sont passés à une monnaie
papier très lentement, très prudemment, en continuant de couvrir leurs
dollars de papier par de l’or. Mais lentement, cette couverture a diminué,
jusqu'à disparaître complètement. Nous en vivons les conséquences tous les
jours. Les films violents reflètent une société violente qui reflète un
manque de respect envers la société. Couche sociale après couche sociale, nous
sommes corrompus à mesure que la monnaie devient incertaine. La bulle
boursière actuelle en est une autre conséquence, de la même manière que le
seront les méga-krachs et la méga-récession de demain. Big Brother a été rendu possible grâce
à l'absence de contrôles automatiques et la perte des libertés individuelles
au travers d’une devise non-convertible. Alors, passez le mot. Battez-vous
pour l'or. Pas pour ses bénéfices, bien que ceux-ci soient utiles et nous
aident à nous battre pour nos libertés individuelles, mais pour un avenir
meilleur. Avec un étalon-or, nous obtiendrons un meilleur modèle humain ! Les
deux sont liés. Ils sont la cause et l'effet ultimes. »
Charles
de Gaulle, président de la France, a offert à son pays le plus beau cadeau
qu'il pouvait lui offrir : il a restauré la confiance de la France.
Le
4 février 1965, il a déclaré ceci :
« Il est temps aujourd'hui d'établir le système
monétaire international sur une base indiscutable qui ne porte la marque
d'aucun pays en particulier. Sur quelle base ? Franchement, il est difficile
d'imaginer que cela puisse être autre chose que l’or. Oui, l'or, dont la
nature ne s'altère pas, qui peut prendre indifféremment la forme de lingots
ou de pièces, qui n'a pas de nationalité et qui est, de manière éternelle et
universelle, considéré comme la devise inaltérable par excellence. »
Je
vous remercie.
Discours prononcé par Ferdinand Lips à
l’Université de St Gallen le 24 juin 2004 dans le cadre de la série de
conférences internationales sur la Finance et la Sécurité.
Bibliographie
:
·
1) Lips, Ferdinand, Die Gold-Verschwörung (Gold Wars), Rottenburg, Kopp
Verlag, 2003
·
2) Lips, Ferdinand: Das Buch der Geldanlage (The Guide to Investments),
Düsseldorf: Econ-Verlag, 1981
·
3) Palyi, Melchior: Währungen am Scheideweg (Managed Money at the Crossroads
– The European Experience), Frankfurt am Main, Fritz Knapp Verlag, 1960
·
4) Mises, Ludwig von: Human Action, New Haven, CT: Yale University Press,
1949
·
5) Greenspan, Alan: Gold and Economic Freedom, reprinted in Ayn Rand’s
Capitalism: The Unknown Ideal, New York, NY: New American Library, 1967
·
6) Parks, Lawrence: What does Mr. Greenspan Really Think?, New York:
Foundation for the Advancement of Monetary Education FAME, 2001
·
7) Zweig, Stefan: Die Welt von Gestern (The World of Yesterday), Stockholm:
Bermann-Fischer Verlag, 1944
·
8) Warburton, Peter: Debt and Delusion, Middlesex, England: Alan Lane The
Penguin Press, 1999
· 9)
Griffin, G. Edward: The Creature From Jekyll Island – A Second Look at the
Federal Reserve System, Westlake Village, California: American Media, 1994
· 10)
Röpke, Wilhelm, Jenseits von Angebot und Nachfrage (Beyond Supply and
Demand), Erlenbach/Zurich, Eugen Rentsch Verlag, 1961
· 11)
Lips, Ferdinand: Gold Wars – The Battle Against Sound Money as Seen From a
Swiss Perspective, New York, NY, Foundation for the Advancement of Monetary
Education FAME, 2002
· 12)
Habsburg, Otto von: Ethik und Moral des Geldes (The Ethics and Morality of
Money), Frankfurter Allgemeine Zeitung, printed in the supplement Geist und
Geld (Mind and Money) on 12 April 1988
· 13)
Lips, Ferdinand, Die Gold-Verschwörung (Gold Wars), Rottenburg, Kopp Verlag,
2003
· 14) Rueff, Jacques, The Monetary Sin of the West,
New York, NY, Macmillan, 1972
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