Question: Lorsque les banques centrales
prêtent leur or, quelle garantie leur permet de s’assurer que ce
prêt leur soit rendu dans sa totalité?
Si vous le
permettez, j’aurai plusieurs aspects à avancer. Les banques
centrales ne vendent désormais plus leur or dans le but d’en
supprimer le prix. Elles ne le vendent que pour couvrir des livraisons qui ne
pourraient être satisfaites avec les stocks disponibles des autres
intervenants. Jetez un œil
aux ventes effectuées par le trésor américain vers la
fin des années 1970. Il a
vendu à hauteur d’un million de dollars d’or par mois en l’annonçant
haut et fort pour supprimer les velléités de hausse. Si les banques centrales
désiraient vendre leur or physique pour en diminuer le prix, elles en
feraient de même.
Les ventes
sont aujourd’hui menées avec discrétion. L’or doit
se diriger vers des endroits stratégiques. C’est pourquoi les
ventes n’affectent aujourd’hui plus le prix de l’or. Les
transactions ont un acheteur précis. Toutes ces transactions sont
effectuées par le biais de certaines banques commerciales, parce que l’acheteur
doit être livré discrètement.
Lorsque
livraison a lieu, l’acheteur déboucle ses positions de
couverture à terme, en général simultanément avec
les communiqués de presse des banques centrales, ce qui limite les
effets sur le prix, des mois plus tard (dans le même temps que les
déclarations de vente des banques centrales), ces couvertures tombent
et affectent le prix du marché.
Il est
important de comprendre qu’aucune des ventes effectuées par les
banques centrales n’a besoin d’atteindre le marché libre. La BRI(*) pourrait bien tout
acheter ! Acheter l’ensemble des réserves d’or du
Canada, par exemple, ne lui serait pas plus difficile que de boire un verre d’eau
fraiche en été. De
si petites quantités de monnaie ne sont rien pour eux.
Toutes les
devises sont aujourd’hui arrimées au dollar
américain. De
manière tout à fait concrète, il n’y a aucun
intérêt pour un pays de de posséder de l’or puisque
la BRI organise tous les flux de monnaie. C’est pourquoi le Canada, l’Australie
et bien d’autres se sont dit un jour qu’il n’y avait aucun
intérêt à détenir de l’or.
La BRI,
plutôt que de s’en accaparer directement, place l’or où
le système en a besoin.
Tant
qu’il existera un marché libre sur l’or, son prix ne sera
pas autorisé à monter au-dessus de sa valeur en tant que
matière première. .
Sa valeur est bien trop élevée pour qu’elle puisse
être affichée. Tout
comme le prix d’une obligation à taux zéro est
très faible par rapport à sa valeur nominale, le prix de l’or
se négocie avec un taux d’actualisation très élevé,
si vous me permettez la comparaison. Vous pensez que l’or est cher
aujourd’hui ? Vous y repenserez dans le futur.
Les
banques prêtent leur or dans l’objectif d’en contrôler
le prix. Comprenez qu’elles ne vendent que de l’or papier, et non
de l’or physique. L’or placé sur le marché sous ce
type de contrats appartient à une tierce personne. La question pour les banques centrales
n’est pas de savoir si elles vont pouvoir récupérer leur
or, mais plutôt sur leur papier n’a pas été
prêté aux mauvaises personnes.
La BRI ne
permettra jamais que l’or soit distribué pour régler
toutes les engagements de livraison de physique qui ont été
prises. Les mines d’or du
monde entier seront forcées de vendre la BRI à un prix
verrouillé, celui du prix courant pour la « matière
première » or.
Ceci se passera dans un grand nombre d’années, et aucun
autre marché « officiel » ne sera
toléré autre que celui de la BRI.
Vous
voyez, le pétrole circule, mais l’or et le pétrole ne
circuleront jamais dans la même direction.
Another
(*) : La BRI est
la Banque des Reglements Internationaux, la banque
centrale des banques centrales
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