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Cours Or & Argent
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Après le dollar, que se passera-t-il?

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Publié le 09 janvier 2012
1492 mots - Temps de lecture : 3 - 5 minutes
( 19 votes, 4,5/5 ) , 3 commentaires
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Rubrique : Or et Argent

 

 

 

 

LE TERRIBLE DESTIN DU DOLLAR

Mes lecteurs sont plus ou moins familiers avec mon point de vue quant à l’effondrement imminent du dollar. L’Amérique fait face à une banqueroute tragique, incapable de rembourser ses prêteurs sans imprimer toujours plus de dollars, et tourbillonnant dans une dépression sans fin. Il ne se passera pas bien longtemps avant que le dollar subisse une crise due à un sérieux manque de confiance, comme l’ont fait toutes les bulles par le passé. La différence majeure entre cet effondrement et celui du marché de l’immobilier réside en le fait que le dollar soit la colonne vertébrale de l’économie des Etats-Unis. Sa dissolution laissera place à un vide qu’il faudra rapidement combler.

La majorité des analystes proposent souvent pour ce faire trois des autres devises principales à l’échelle globale : l’euro, le yen, ou le renminbi Chinois (yuan). Ces devises souffrent cependant de défauts critiques qui les rendraient incapables de prendre le relai en tant que devise de référence mondiale si le dollar venait à s’effondrer. Pour ce qui est du domaine économique fiduciaire, il semblerait que nous nous dirigions tout droit vers la catastrophe.


EURO : LE DEBUT DE L’EFFILOCHAGE

L’euro est une expérience, aujourd’hui âgée de dix ans, ayant été mise en place afin d’unifier des intérêts politiques, économiques et culturels divergents sous le drapeau d’une devise commune placée entre les mains de banques centrales surpuissantes.

Lorsque gérée correctement, une telle devise permet de conserver une certaine honnêteté parmi les états membres – malheureusement, dans le monde dans lequel nous vivons actuellement, ce n’est pas le cas. En effet, les membres, fiscalement irresponsables, proposent l’abandon de l’euro dès ses premiers signes de faiblesse. Cela signifie qu’ils préfèreraient avoir chacun leur devise propre, qu’ils puissent imprimer à leur guise en vue de se débarrasser du fardeau que sont leurs dettes. Afin de protéger l’euro, les états créditeurs se sont lancés dans des opérations de sauvetage en faveur des états les plus en difficulté – bien que de telles mesures représentent une violation du pacte ayant permis à la création de la devise commune.

La question que je me pose est la suivante : combien de temps les Allemands – encore blessés par la mémoire de l’hyperinflation sous la république de Weimar et du Troisième Reich – imprimeront-ils encore des euros afin de rembourser la dette de la Grèce ? Combien d’hommes politiques Allemands monteront au pouvoir grâce à des promesses de plans de sauvetage et d’augmentation des prix de par l’Europe ? C’est là le principal défaut de l’euro.

Et bien entendu, la Grèce n’est pas le seul problème. L’Irlande et le Portugal se disputent la place de deuxième plus importante crise de la dette Européenne. L’Espagne, responsable de 12% du PIB de l’Europe, a vu ses rendements souverains passer de 4,1% début 2010 à 6,6% à la fin de l’année. Les rendements de nombreux pays Européens ont également augmenté – une indication que la zone Euro est un pari de plus en plus risqué.

Alors qu’une sécession de l’euro par les PIGS pourrait déboucher sur un renforcement de la devise, elle représenterait tout de même un évènement des plus traumatisants. Cette perspective réduit la confiance envers l’euro à une époque où le monde tente de décider de quelle sera sa prochaine devise de référence.

Une devise mature capable de se maintenir dans le contexte actuel de crise financière ferait parfaitement l’affaire. L’euro est à la fois une devise jeune et troublée. Si moins de deux douzaines de nations sont déjà trop nombreuses pour l’euro, alors qu’en sera-t-il lorsqu’il devra en soutenir 200 ?


YUAN : PAYS CAPITALISTE, DEVISE COMMUNISTE

La communauté de l’investissement commence peu à peu à comprendre mon excitation quant à la croissance miraculeuse de la Chine. Il n’y a pas cependant là de frénésie. Je pense que beaucoup d’investisseurs sont encore bien trop nerveux au sujet de ce marché. Cependant, ceux ayant eu le courage de sauter dans le train en marche sont désormais d’avis que le yuan serait le successeur légitime du dollar en tant que devise de référence. Mais dans le même temps que la Chine devient une puissance économique incontestable, le yuan lui-même est handicapé par son passé communiste.

De plus, la Chine a mis en application des contrôles sévères sur sa devise. Une devise de référence se doit d’être échangeable librement et aisément contre toute autre devise que ce soit. A l’intérieur même des frontières de la Chine, il est difficile d’échanger d’importantes quantités de yuans contre des dollars ou monnaie d’autre devise.

La Chine met eu à peu en place des réformes afin de lever ces contrôles, mais il est nécessaire de garder à l’esprit que ces derniers n’avaient au départ pas été lancés arbitrairement. Ces contrôles permettent à la Chine de supprimer la valeur du yuan et de maintenir les exportations à des niveaux artificiellement élevés. Si la Chine autorisait une totale liberté commerciale, alors elle perdrait son pouvoir sur sa devise – et par extension, sur son peuple.

Rappelons-nous que toutes les devises fiduciaires sont régulièrement manipulées et font régulièrement l’objet d’inflation. La Banque Populaire de Chine a reporté une croissance M2 de plus de 140% sur ces cinq dernières années – en majeure partie due à sa volonté de maintenir des taux de changes stables. Du fait de l’inflation rampante, combinée aux restrictions commerciales et à un sérieux manque de transparence, le yuan n’est simplement pas prêt de faire son entrée sur le devant de la scène.


YEN : LE TROU NOIR DE LA DETTE

Le yen Japonais est le troisième invité de notre petite fête fiduciaire internationale. Dans le même temps qu’il ne souffre pas des mêmes risques structurels que ceux dont souffre l’euro, le yen subsiste dans un environnement criblé par la dette. Le ratio dette/PIB du Japon est le plus élevé de tous les pays développés, avec 225%. Cela signifie qu’il sera nécessaire au Japon d’imprimer plus yens pour payer sa dette. Le yen se doit d’endurer le nœud-coulant de cet endettement, et est donc une alternative faible au dollar, qui souffre du même problème.

Je pense que le Japon est dans une meilleure situation puisqu’il maintient généralement un surplus commercial net et détient la plus importante part de sa dette à l’échelle domestique. Cependant, cela ne fait pas du yen une devise assez fiable pour conduire les échanges internationaux.

Plus important encore, si la demande en yen venait à augmenter à l’échelle internationale, alors le prix de la devise augmenterait de manière dramatique. Cette situation serait insoutenable pour le Japon, où le lobby des exportations tente constamment de supprimer le prix de la devise pour stimuler ses ventes à l’étranger.

Ces deux facteurs se combinent de telle manière qu’il serait impossible pour le yen de devenir la devise de référence internationale. Une appréciation de la valeur du yen empirerait la situation d’endettement du Japon et endommagerait son secteur d’exportation, ce que nous ne désirerions pas.

De plus, si vous recherchiez ‘yen as reserve currency’ dans Google, alors vous vous verriez proposer ‘yuan as reserve currency’. Je suppose que même l’outil de recherche le plus intelligent de la planète doute que le yen puisse un jour remplir ce rôle.


LA REPONSE LA PLUS SIMPLE EST BIEN SOUVENT LA MEILLEURE

Comme JP Morgan l’avait annoncé devant le Congrès en 1913, ‘l’or est une monnaie, et rien d’autre’. Il voulait dire par là que l’or est une devise inégalée en termes de valeur et de moyen d’échange.

Du fait que sa banque homonyme ait commencé à accepter de l’or en février dernier comme collatéral, pourquoi un retour général vers l’or serait-il uniquement considéré comme solution de dernier recours ? Au contraire, ce retour devrait être imminent – pour la simple et bonne raison que toute autre devise est fondamentalement lamentable.

Les marchés sont puissants, et requièrent un moyen d’échange fiable. L’appel d’un retour à une monnaie réelle n’est pas seulement une question philosophique, il découle du marché lui-même. Tout au long de l’histoire humaine, les marchands se sont toujours tournés vers l’or et l’argent. Nous n’en sommes pas à notre première tentative de système économique fiduciaire, ni à notre première expérience de dévaluation globale de devises. En réalité, les leçons de l’Histoire ont tellement marqué les Pères Fondateurs qu’ils ont inscrit dans notre Constitution : ‘Nul ne pourra faire de toute chose qui ne soit pas une pièce d’or ou d’argent un moyen de rembourser sa dette’.

Alors qu’il a toujours été possible qu’une nouvelle devise prenne la place du dollar en tant que devise de référence tout en conservant notre système irrationnel de monnaie sans valeur, une telle situation me semble de moins en moins plausible. J’aperçois plutôt les signes d’un retour à l’étalon or à une vitesse à couper le souffle.

Ce serait là un retour à la normale qui ne pourrait qu’être bénéfique à l’économie globale. C’est certainement une tendance que nous trouverons tous bienvenue, et dont nous pourrons tous profiter.


 

 


 


 



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Peter Schiff est expert en économie politique et monétaire, et dans le conseil de la diversification internationale du patrimoine.
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Il faut bien reconnaître que cet avis clair et convenablement étayé n'est pas fait pour déplaire ici !
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Il n'est pas suffisamment étayé. La conclusion me semble plus un troll d'ailleurs. Beaucoup (ceux qui font du fric en s'appuyant sur un système de mensonge et de schéma pyramidal) ont à perdre à passer à une monnaie physique. Et tant que le système de prêt (promesse de remboursement sans contrepartie de valeur équivalente mise en gage) actuel est présent, le vers restera dans le fruit ...
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