Le
prix des terres rares a flambé au cours de ces deux dernières
années en raison d’une forte hausse de la demande industrielle
mais aussi des décisions prises par le plus important importateur de
terres rares du monde – la Chine – en matière de
réduction d’importation de ces métaux. Le secteur
automobile et les entreprises haut-de-gamme souffrent grandement de cette
situation, dans la mesure où leurs activités requièrent
l’utilisation de quantités importantes de terres rares.
L’augmentation du capital d’investissement dédié
aux terres rares a encouragé les efforts d’exploration sur ce
secteur et la semaine dernière, des scientifiques de
l’Université de Tokyo ont annoncé en avoir
découvert d’importants dépôts sous-marins dans
l’océan Pacifique.
Les
terres rares sont utilisées dans la production de
téléphones portables, d’ordinateurs,
d’éoliennes, de technologies solaires, de systèmes
lance-missile et d’autres produits de la haute technologie. De
nombreuses sociétés impliquées dans ces secteurs sont
entièrement dépendantes des exportations de terres rares de la
Chine qui est actuellement responsable de 97% de la production globale de
terres rares.
Pas
moins de 17 éléments composent la famille des terres rares
– le néodyme et le scandium sont les deux plus importants de ces
éléments. Nombreux sont ceux à avoir critiqué les
hommes politiques et environnementalistes aux Etats-Unis, au Canada et en
Australie pour avoir osé développer des mines de terres rares
dans leur pays, offrant ainsi aux Chinois un quasi-monopole. Beaucoup
s’inquiètent du fait que les Chinois puissent utiliser leurs
exportations de terres rares comme une arme stratégique, les
industries de la planète étant menacées des
réductions des quotas d’exportations imposées par le
gouvernement Chinois.
La découverte d'importants dépôts de
terres rares sous le sol de l'océan Pacifique pourrait renverser cette
dynamique. Selon les scientifiques de l’Université de Tokyo,
ces dépôts auraient une forte concentration, ce qui rendrait
leur extraction économiquement faisable. Selon le professeur de
géologie Yasuhiro Kato,
un kilomètre carré de ces dépôts suffirait
à satisfaire un cinquième de la demande annuelle globale en
terres rares.
Ces
gisements rares sont pris au piège dans les boues marines et ont
été découverts à des profondeurs se situant entre
3000 et 6000 mètres sous la surface de l’océan. Plus
d’un tiers des dépôts sous-marin découverts possède
une très forte concentration en minéraux. Ils sont
situés dans les eaux internationales, à l’est et à
l’ouest d’Hawaii, ainsi qu’à l’est de Tahiti
et de la Polynésie Française. Selon le professeur Kato, ces dépôts pourraient contenir 80
à 100 milliards de tonnes de terres rares. Selon US Geological Survey, seules 110 millions de tonnes de
terres rares auraient été découvertes à ce jour.
Les
dépôts existants sont particulièrement concentrés
sur le territoire Chinois, aux Etats-Unis, en Russie et dans certaines
anciennes républiques Soviétiques. Compte tenu de la
compétition sur le secteur des terres rares, espérons que les
nations puissent parvenir à des accords pacifiques quant à la
division des gisements du Pacifique.
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