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Comment se fait-il que nos hommes politiques, jouissant
d’une intelligence, d’un pouvoir et d’une capacité
de contrôle importants, ne soient pas en mesure de venir à bout
de la crise financière ? C’est une question facile à
poser, mais dont la réponse est loin d’être simple.
Penchons-nous sur le concept de démocratie, cette structure
supposée apporter une réponse à tous les maux, et ayant
été adoptée de part et d’autre du monde
développé. Quel est le rôle de la démocratie dans
le contexte actuel de crise ?
La démocratie est une institution qui requiert que
toutes les personnes majeures (malgré quelques exceptions)
témoignent de leur soutien pour une poignée d’individus
appartenant généralement à l’un des trois partis
politiques dominants, en votant pour un petit nombre de propositions
qu’ils pensent correspondre au mieux à leurs aspirations
personnelles. Les partis présentent leur manifeste à
l’approche des élections, tenues généralement tous
les cinq ans. En dehors de ces élections, les citoyens n’ont que
très peu, voire aucun pouvoir sur la sphère politique. Les
hommes politiques agissent donc de manière à accroître
leur popularité à l’approche de ces dates fatidiques.
Cela permet aux décisions les moins populaires d’être
prises en début de mandat, et à la popularité des hommes
politiques de grandir à l’approche des élections. La
liberté de choix est donc limitée et occasionnelle.
En Europe comme aux Etats-Unis, ce système
s’est grandement délabré. La pratique
d’élections y a développé une telle pression sur
la sphère politique que les gouvernements ne sont plus en mesure d’agir
efficacement. Aux Etats-Unis, les républicains et démocrates se
sont tant paralysés les uns les autres qu’ils ne peuvent plus
aujourd’hui gérer le problème du déficit
budgétaire. Les partis sont si puissants que les intérêts
de la nation qu’ils gouvernent ont été mis de
côté. Les intérêts des partis ont
transgressé les intérêts de leur nation. Il en va de
même en Europe, où des emprunts gouvernementaux ont
été accordés malgré l’avis de l’Union
Européenne à laquelle ils ont prêté
allégeance. Alors que l’Europe traverse la pire crise de son
histoire, les hommes politiques ne parviennent pas à s’imposer
face aux partis pour sauver la zone Euro d’une banqueroute individuelle
ou collective.
Comme l’avait dit un dirigeant Européen,
‘Nous savons quoi faire, mais le problème sera
d’être réélu après que nous l’ayons
fait’. Nous attendons maintenant qu’une solution surgisse de cet
amas d’indécisions, sans réel espoir. Quand les hommes
politiques agiront-ils ? Encore une fois, la démocratie
elle-même influence leurs actions. Lorsqu’un homme politique
résout un problème par le biais de mesures impopulaires, il ne
conserve pas sa place bien longtemps, victime de son impopularité
auprès des électeurs. Cependant, lorsque les électeurs
viennent à être touchés par ce problème, leur
attitude change. Leur seul espoir devient alors d’éradiquer ce
problème par le biais de l’action politique. Les mesures
impopulaires sont désormais acceptées par la classe des
électeurs. Si les mesures impopulaires parviennent à
régler le problème en question, alors l’homme politique
qui les a instaurées devient un véritable héros et a de
fortes chances d’être réélu. Nous attendons
actuellement que les électeurs soient ‘touchés par le
problème’. Cela se produira avant même la date des
élections présidentielles aux Etats-Unis. Le rôle du
président sera de s’assurer que le parti opposé en porte
le blâme. Le rôle de l’opposition sera de faire porter le
blâme par le président. Les deux partis espèrent que les
électeurs soient assez crédules pour leur présenter leur
support et ne pas blâmer le système avant d’en
réclamer un changement radical.
Mettez cela en contraste avec un système convaincu
de connaître les besoins de ses électeurs mieux encore
qu’eux-mêmes, comme c’est le cas en Chine. Le pouvoir du
gouvernement y est quasi-total, lui permettant un contrôle sur
l’économie et sur le système monétaire sans aucune
opposition ou presque. En Chine, les citoyens ont confiance en
l’épargne, et particulièrement en l’or, à
défaut d’avoir confiance en leur système gouvernemental.
Comment
l’or bénéficiera de l’impasse politique
Avec les considérations politiques placées
bien au-dessus des considérations financières, la mort de la
confiance envers la monnaie nationale portera à nouveau les
intérêts politiques au second plan. Cela semble être une
réponse simple, mais ça ne l’est pas. Les maux du
système financier s’étendent jusque dans l’ossature
qu’est le système bancaire. Plus il faudra de temps pour
résoudre la crise, plus la situation deviendra critique. Une fois que
la perte de confiance aura atteint un certain niveau, elle sera
irréversible. Le système aura besoin d’être
restructuré. Plus la confiance se détériorera, plus
cette restructuration devra être radicale. Et plus le gouvernement aura
alors besoin d’étendre son contrôle sur sa nation. Cela
signifie qu’un parti ou un autre doit être en mesure de dominer
tous les autres afin de pouvoir sortir de l’impasse.
Jusqu’à présent, les performances des partis politiques
du monde développé ne laissent pas transparaître un tel
support.
Que
doit faire l’investisseur ?
Dans un monde développé, nous pouvons passer
d’un investissement à un autre dans l’espoir de trouver
une formule magique qui puisse sauver notre patrimoine.
Par exemple, un investisseur peut se tourner vers les obligations américaines
ou les devises. Du fait que la courbe de rendement de ces dernières
n’ait jamais été si élevée, toute
dépréciation de capital peut sembler inespérée.
Une hausse des rendements signifie baisse des prix et pertes. Mais
c’est là la souche même du système de devises
fictif. Il semblerait donc qu’il n’y ait rien d’autre vers
quoi se tourner.
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