Dernière ligne droite avant
l’élection présidentielle. Les candidats,
déclarés ou non, rivalisent de propositions censées nous
sortir de la crise.
Mais aucun n’ose aller à l’encontre
des idées étatistes. Petit décryptage hebdomadaire de la
langue de bois et de la mauvaise foi habituelle de nos politiciens.
• Dans
un mois et une semaine, les Français iront aux urnes pour choisir
entre les deux finalistes de l’élection présidentielle.
Si les sondages se confirment, François Hollande sortira en tête
devant Nicolas Sarkozy. Et justifiera ainsi le sentiment de bipolarisation de
la vie politique française entre deux formations financièrement
puissantes, ne laissant que peu de place aux autres.
Le
scénario n’est pourtant pas écrit à
l’avance. Le 21 avril 2002, un sondage confidentiel
réalisé le jour même du premier tour donnait le duo
Chirac-Jospin en tête. Le candidat PS avait même 2,5
d’avance sur Jean-Marie Le Pen. On connaît la suite… Evidemment,
à l’heure actuelle, il est difficile d’imaginer la sortie
d’un des deux favoris dès le 22 avril. Mais la
possibilité n’est pas à exclure. Pourquoi ? Parce
que la campagne est, au mieux, médiocre. Elle ne semble pas
répondre aux vraies interrogations des électeurs. On les
comprend. La France fait face à l’histoire. La politique
économique de ces trente-cinq dernières années,
basée sur le crédit, s’est révélée
désastreuse. L’État est au bord de la faillite. Le pays
doit reconstruire les fondamentaux
permettant à son économie d’être
compétitive dans un monde globalisé. Cela passe
forcément par une réforme en profondeur de cet État.
Mais quel État voulons-nous ? Quel doit être sa taille et
son rôle ? Avons-nous besoin de cette structure pour organiser nos
vies ? Quel rôle joue-t-il vraiment pour donner à chaque
citoyen la chance de se réaliser ? Aucun candidat n’a
osé aborder ces questions alors que les Français serrent les
dents à chaque hausse des prélèvements. Il ne serait pas
étonnant qu’ils se lassent…
• A
défaut d’un débat de fond, Nicolas Sarkozy et
François Hollande pratiquent la stratégie du vide à
combler. Ils ne jouent pas aux échecs mais à reversi, ce jeu de
société combinatoire qui consiste à changer la couleur
des pions de l’adversaire en fonction de la case où l’on
pose les siens. L’idée est simplement de limiter la
visibilité de l’autre dans les médias. Ce qui nous a
permis, le week-end dernier, d’avoir droit à un florilège
de fadaises démagogiques. Samedi, François Hollande s’est
permis une sortie aussi osée que superficielle sur la présence
du mot « race » dans la constitution. Passons…
Dimanche, Nicolas Sarkozy a avoué son mécontentement à
l’égard des accords de Schengen alors même qu’ils
sont en cours de réforme à Bruxelles. Ce que le
président sait pertinemment. Intellectuellement malhonnête donc,
mais ça fait son petit effet. Surtout envers les électeurs
d’extrême-droite. Et puis, si ça permet de souligner le
manque de crédibilité internationale des adversaires,
c’est toujours ça de pris !
Et
après ? Aucune de ces propositions n’est applicable.
François Hollande ne touchera pas à la Constitution – le
mot race y a justement sa place pour rappeler que l’État ne fait
pas de distinction entre les citoyens. Et Nicolas Sarkozy ne fermera pas les
frontières avec les voisins européens. Bref, c’est
inutile, mais ça fait causer dans les médias et sur les
réseaux sociaux. La campagne 2012 est celle de Twitter
et Facebook. Il faut faire le buzz !
Sauf que les
électeurs ne vont pas juste cliquer sur « j’aime »
ou « je n’aime pas »...
• La
phrase de la semaine : « Les
journalistes sont tous des Pinocchio ». Carla Bruni.
Ce qui
confirme ce qui se dit dans les rédactions : la première
dame en a connu beaucoup au cours de sa carrière de mannequin et de
chanteuse…
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