Ca commence à faire long . Très long. Si
long que c’en est même fatigant. Aujourd’hui, c’est
au tour d’Eddie George, il me semble, de demander au FMI de vendre son
supposé stock d’or pour aider les pauvres (lisez gouvernements)
d’Afrique. Que ce soit lui ou un autre ne fait aucune
différence, toutes les banques centrales participent à la
même arnaque. Les dépositaires changent au fil du temps, mais
les mêmes mensonges et menaces persistent.
Mettez
la main sur un partisan de l’or et vous découvrirez que sa
passion réelle ne concerne rien de plus que ce que l’or
représente. Non pas du métal, mais
l’honnêteté. Puisque la moitié des réserves
d’or de la planète dormait dans des coffres du Trésor des
Etats-Unis en 1950 et que le dollar était à
l’époque échangeable contre de l’or par les
étrangers, les échanges internationaux des Etats-Unis ont
proliféré. Les Etats-Unis étaient les rois du monde. Le
gouvernement pouvait vendre ses obligations et ses titres de créance,
échangeables contre de l’or à hauteur de 35 dollars
l’once, à des banques centrales étrangères contre
les dollars obtenus par leurs propres citoyens lors d’échanges
commerciaux avec les Américains. L’or Américain
reçu à la suite de ces échanges était
détenu en tant que réserve monétaire par les banques
étrangères en vue de soutenir l’émission de leur
propre devise domestique. La vie était belle. Le monde entier adorait
les Etats-Unis – pour leur honnêteté.
C’est
alors qu’eut lieu la grande trahison. Vous savez très bien de
quoi je parle. La Corée, le Vietnam, la Grande Société,
les armes à feu et le beurre, l’ONU, les aides
étrangères, et l’aide militaire pour n’importe quelle
raison que ce soit. Les Américains ont permis le transfert de la
richesse depuis ceux qui l’avaient gagnée vers ceux qui
n’avaient rien fait pour l’obtenir. Et ça, c’est
loin d’être honnête.
Les
gouvernements font ce genre de choses. En permanence. L'or n'appartenait, au
départ, pas au gouvernement. La possession de quelque chose qui
appartient à la collectivité n’a rien à voir avec
l’appartenance – mais avec le contrôle.
Plus
le gouvernement offrait des aides aux Américains, plus il avait de
chances d’être réélu. Après tout, un bon
père n’est-il pas celui qui récompense son enfant
mécontent en lui donnant ce qu’il désire ? Pas
vraiment… Toute famille ordinaire attend d’un enfant qu’il
mérite une récompense. D’un autre côté, la
famille est peut-être l’institution la plus socialiste que nous
puissions tolérer. Elle est une institution où
privilèges et récompenses sont garantis, si tant est
qu’ils sont réciproques. Une famille est soudée par l’amour
qui existe entre chacun de ses membres. Seul l’amour est attendu en
retour.
Sans
pour autant parler d’une relation amoureuse avec nos propres voisins,
nous pouvons toutefois nous attendre à un certain degré
d’honnêteté et de respect de leur part. Dire que le monde
est une famille ou un village est complètement absurde. Les autres
pays du monde sont nos voisins, pas nos amants. Pour prouver que nous sommes
un bon voisin, nous les payons lorsqu’ils viennent tondre notre pelouse
ou nous aident à construire une barrière. C’est ce que font
les bons voisins. Un voisin garde votre chien et nourrit vos poissons en
votre absence, il vous prête sa camionnette lorsque vous avez quelque
chose à récupérer chez Brico-Dépôt.
Il n’existe entre vous pas de traité de défense mutuelle,
mais tout le monde sait que si l’un d’entre vous se retrouve
menacé – en dehors de problèmes familiaux – il peut
compter sur l’aide de l’autre. Mais ce type d’accord ne
s’étend pas à ceux qui vivent à l’autre bout
de la ville. Nous n’aiderions jamais quelqu’un sans raison
prédéfinie. Nous voulons conserver notre recours à la
violence pour des raisons qui menacent directement notre bien-être. La
vie est aussi simple que ça. C’est la réalité qui
est bien plus compliquée.
Chaque
année, à Noël, je donne à mon postier Morgan des
dollars d’argent. Je ne sais pas ce qu’il en fait. Il remarque
peut-être qu’ils valent plus qu’un dollar ordinaire et les
place dans le tiroir de sa commode. Tout ce qui compte, c’est que je
sache que je reçois chaque année un service exemplaire de sa
part. Pourquoi ? Parce qu’il sait que l’argent est une
monnaie honnête. Il ressemble un peu à un chrétien
non-pratiquant qui sait que Dieu existe pour la seule raison qu’on le
lui a inculqué. Mon postier n’étais pas encore né
lorsque les pièces d’argent circulaient encore en tant que monnaie,
mais en raison de la longue expérience qu’ont eu les Etats-Unis
de la monnaie saine, ses racines lui dictent de garder les pièces que
je lui donne.
Des
Américains honnêtes sont contrôlés par un
gouvernement malhonnête. Comment des gens honnêtes peuvent-ils
vivre sous le contrôle de personnes qu’ils élisent mais
qui elles ne sont pas honnêtes ? La réponse est
simple : ils ne le peuvent pas.
C’est
pourquoi les Américains, qui jusqu’alors étaient
perçus comme étant le plus honnête des voisins, doivent
demander l’audit complet de l’or du Trésor. Nos dirigeants
ne devraient pas pouvoir se contenter de refuser faiblement un appel à
la vente de l’or du FMI pour aider qui que ce soit. Selon moi,
l’idée de vendre l’or officiel ne représente aucune
menace réelle. Elle n’est rien d’autre que la clameur de
banquiers qui reviennent de temps à autres nous rappeler qu’ils
ont de l’or. Mais je suis certain qu’ils n’en ont pas. Des
preuves solides indiquent que l’or du Trésor a été
transféré dans son intégralité à la Fed
pour satisfaire les obligations de dettes contractées par le
gouvernement des Etats-Unis.
Les
amoureux de l’or devraient demander un audit complet et transparent des
réserves d’or officielles et ne pas se contenter de
‘s’il vous plait Massa, ne vendez pas notre or, nous serons de
bons garçons et utiliserons votre papier’.
Nous
avons besoin de voir notre monnaie comptée avant de pouvoir
établir des échanges libres et non régulés, avec
les nations de notre choix.
C’est
ce que font les bons voisins.
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