L’état actuel des choses
Depuis 2007 et le début de la crise, le
système monétaire du monde développé a
été soumis à de fortes tensions. En a
découlé un ralentissement économique auquel les
gouvernements et les banquiers ont été incapables de mettre fin
et qui dure maintenant depuis cinq ans.
Le monde développé est dans une
situation telle qu’il ne pourrait faire face à une crise
supplémentaire comme par exemple une hausse du prix du baril de brut
jusqu’à 100 dollars.
-L’inflation du
prix des produits alimentaires se fait menaçante mais doit continuer
d’être contenue, sans quoi la réaction des
électeurs ne ferait qu’aggraver la situation du gouvernement et
du système monétaire.
-La confiance dans le
dollar et l’euro est au plus bas. Il est vrai qu’ils sont
toujours les moyens d’échange officiels et imposés aux
citoyens, mais la confiance générale dans
l’économie, le système monétaire et un certain
nombre de marchés est plus que jamais en déliquescence.
Il existe des lueurs d’espoir, comme par
exemple le retour de l’indice Dow Jones à son niveau de 2007,
mais cela ne signifie en rien que nous sommes revenus dans un climat d’investissement
d’avant-crise. La peur et l’instabilité endommagent les
marchés à mesure que la confiance se tarit.
Jour après jour, de nouvelles crises se
développent en Europe, multipliant les doutes quant au futur de
l’euro et la crédibilité financière de ses membres
les plus faibles. Des deux côtés de l’Atlantique, la
confiance des consommateurs continue sa chute libre malgré les efforts
des banquiers à ressusciter leur économie.
Pourquoi un tel fardeau est-il porté par
les banquiers centraux qui devraient se cantonner à supporter les
actions de leur gouvernement ? Parce que le gouvernement des Etats-Unis
se trouve dans une impasse politique et qu’il ne peut prendre les
mesures nécessaires à la restauration de la croissance.
Beaucoup se demandent s’il n’est pas déjà trop
tard.
De nouvelles prévisions de déclin du
dollar sont publiées chaque jour à mesure que la dette des
Etats-Unis grimpe. Avec la falaise fiscale à l’horizon et les
promesses incessantes des hommes politiques de se battre jusqu’au bout,
les consommateurs et les entreprises s’attendent à une
très importante augmentation des taxes qui viendra encore endommager
leur confiance. Verrons-nous une récession s’installer aux
Etats-Unis l’année prochaine ? Il y a de fortes chances que
oui. Elle n’aurait pu mieux choisir son moment.
En Europe, nous assistons chaque jour à des
discordes au sein des nations les plus puissantes économiquement et
les autres. La croissance paraît bien compromise dans le très
important bloc commercial qu’est l’Europe, déjà
plongé dans une profonde récession.
L’espoir
est éternel, mais aujourd’hui, la réalité le
mène au large.
Le système monétaire peut-il s’effondrer ?
Cette idée peut paraître
irréaliste aux yeux de beaucoup, puisque nous utilisons ce
système chaque jour. Mais la monnaie que nous utilisons ne repose que
sur les gouvernements et leurs banques centrales. Si leurs performances ne
sont pas en accord avec les critères requis par la monnaie, alors la
confiance envers cette monnaie finit par s’effondrer. Il est clair que
les devises ne s’en tirent actuellement pas très bien et que les
bilans d’une majorité de nations (sauf la Chine) sont de plus en
plus faibles. Si les nations étaient des individus, elles seraient
depuis longtemps en faillite.
Un simple coup d’œil à
l’Histoire suffit à prouver qu’aucun système de
devise papier n’a pu durer au fil des siècles, à
l’exception de celles qui ont été soutenues par l’or
et l’argent – qui ont quant à eux toujours
été des monnaies.
‘Mais plus aujourd’hui’ !
C’est ce que beaucoup se disent. Et j’aimerais vous dire que si, encore
aujourd’hui. Malgré toutes les politiques mises en place depuis
1971, l’or demeure la réserve monétaire de
référence lorsque la devise d’une banque centrale
n’est plus capable de faire l’affaire.
Comment s’effondre une monnaie ?
Regardez l’Argentine des années 1990
et vous verrez circuler des dollars. Le pays a fini par ne plus pouvoir
supporter l’utilisation de dollars, et s’est tourné vers
le peso. Il ne s’agissait là de rien de moins que de
l’effondrement de sa devise. Si les Grecs retournaient à la
drachme ou les Espagnols à la peseta, la situation serait
similaire : leur devise (l’euro) se serait effondrée au
sein de leur nation.
Le dollar peut-il s’effondrer ? Parce
qu’il est un système monétaire contrôlé par
le gouvernement, le dollar restera le moyen d’échange
qu’il est aujourd’hui, même s’il s’effondre.
Son effondrement pourra se manifester de
différentes manières :
-Son taux de change contre
les autres devises pourrait fortement chuter. Puisque le dollar est la devise
de référence, cela paraît assez peu probable,
puisqu’il supporte indirectement les autres devises du monde. Ses
partenaires commerciaux tenteraient de dévaluer leur devise
parallèlement au dollar pour protéger leurs échanges
avec les Etats-Unis. La même règle est applicable dans une
certaine limite aux autres blocs commerciaux du monde comme la zone Euro ou
la Chine. Vous avez certainement pu noter le faible écart entre le dollar
et l’euro (entre 1,21 et 1,45 dollars pour un euro) qui est
désormais maintenu depuis plusieurs années. La raison à
cela est le support mutuel entre la Fed et la BCE par le biais de swaps de
devises.
-Il pourrait
s’effondrer au sein d’une nation, et son pouvoir d’achat
pourrait chuter rapidement. Ce type d’inflation monétaire est
généralement causé par une impression monétaire
trop importante.
-Une autre forme
d’effondrement pourrait inclure un effondrement du marché des
obligations qui pousserait les taux d’intérêts à la
hausse au point que les gouvernements ne puissent plus rembourser leur dette.
Ce taux se situe généralement autour de 7% et nous avons
déjà pu assister à des épisodes similaires au
sein des PIIGS au cours de ces trois dernières années. Si ces
pays disposaient de leur propre devise, ils se seraient effondrés.
Mais au sein de la zone Euro, leur effondrement viendra s’orchestrer
après leur sortie de la zone Euro et leur retour à leur devise
passée.
-Au sein d’une
nation qui dispose encore d’une économie en bon fonctionnement,
un effondrement peut également s’exprimer par l’imposition
de contrôles de capital et d’échanges qui restreindraient
les flux monétaires entrants et sortants en vue de protéger le
capital à l’intérieur des frontière du pays. Ce
sont généralement les citoyens qui en paient le prix.
Le système monétaire global peut-il
s’effondrer ?
Selon moi, même si le système se
porte mal, il continuera de subsister jusqu’à ce que
l’économie tout entière s’effondre. C’est ce
qu’il s’est passé au Zimbabwe il y a plus de dix ans.
Après son effondrement, le dollar Zimbabwéen a continué
de circuler parce que le gouvernement imposait son utilisation au sein des
frontières de son pays. Dans le cas du Zimbabwe, le dollar US est
devenu la devise nationale, et l’est encore à ce jour.
Avant qu’un effondrement ne se produise, il
est certain que tous les individus vivant au sein du monde
développé prendront toutes les mesures qu’ils pourront
pour venir en aide au système monétaire. Ces mesures
empêcheront un effondrement total et permettront au système de
continuer à clopiner. Pour ce faire, il leur faudra adopter
l’or.
Les questions à se poser sont tout
simplement comment, et quand ?
|