« Beaucoup de bruit pour pas grand-chose ! L’or
est remonté vendredi dernier là où il se tenait avant la
hausse soudaine du vendredi d’avant, de 1,4%, cotant à 1 730
dollars», écrit Adrian Ash
pour BullionVault.
Ce qui veut dire qu’il a
aussi déroulé la moitié du plongeon brutale de 2,0%
mercredi dernier. Le cours de l’or en dollars US est revenu là
où il était il y a un mois. Et où il était il y a
12 mois, au début de décembre 2011.
Et puis il s’est
effondré à nouveau, de 15 dollars, ce qui ramène
l’or à sa moyenne mensuelle pour novembre.
Beaucoup de gens sont surpris
par cette volatilité, et par ce manque d’action après
autant de bruit. Car la crise de la monnaie sur le long terme s’est
seulement empirée cette année, aplatissant la Grèce et
écrasant les épargnants et les retraités sous les roues
des taux d’intérêt à zéro. Et la menace de
la falaise fiscale aux Etats-Unis, immédiatement suivie par un nouveau
« plafond de dettes » en février 2013, plus des
remboursements urgents de dettes pour l’Espagne et l’Italie tout
au long de l’année prochaine, seront sûrement
bénéfiques pour l’investissement dans le métal
jaune. Les analystes en sont restés coi.
Le marché de l’or
est « nerveux » a affirmé l’un d’eux
aujourd’hui. Un autre a ajouté que la situation devenait
« de plus en plus confuse », prenant sa propre
confusion pour celle des millions d’épargnants, d’investisseurs
et de traders intéressés par la vente et l’achat des
métaux précieux.
A l’inverse de ces cinq
dernières années, il n’y a pas eu en 2012 de panique ni
de crash des marchés financiers dans l’ensemble. En effet, les
marchés boursiers ont globalement augmenté presque aussi bien
que l’or depuis la nouvelle année.
Cela interrompt une
période de sept ans pendant laquelle l’or battait le
marché boursier américain haut la main. L’or a seulement
sous performé deux fois contre le S&P500 depuis 1999. Il a
augmenté de 19,1% par an en moyenne depuis 2004, contre une hausse
moyenne de 3,8% du S&P500.
Maintenant, étirer cette
période sur 2013 pourrait sembler en demander de trop. Le rendement
à date de cette année sur l’or (quelques 12,0% selon la
plupart des fournisseurs de données) est aussi flatté par la
volatilité de la fin 2011 (comparé le fixing de l’après-midi à Londres
du 29 décembre au fixing du matin du 30 décembre). Mais alors
que l’absence d’une panique immédiate cette année a
laissé l’or peu changé jusqu’ici, le contexte de
crise et de stress monétaire est devenu beaucoup plus bruyant. Le fait
évident, comme le cours de l’or, reste inchangé aussi. Ce
fait est que les pays qui ne peuvent rembourser leurs dettes ont seulement
deux options, soit faire défaut, soit dévaluer.
Les pays
développés poussent pour essayer de diminuer leurs obligations.
La semaine dernière les créanciers ont accepté que la
Grèce commence à effacer 20% de sa dette. Mais si vous cherchez
un marché haussier sur une longue période, ne cherchez pas plus
loin que les dettes souveraines.
Les achats des bons du
Trésor américain ont offert des rendements négatifs
seulement au cours de quatre années sur les dernières 31.
Cette augmentation sans faiblir à abaisser les taux
d’intérêt à travers le monde. Car les paiements des
bons sont une somme fixe, tandis que l’intérêt
qu’ils payent montre cette somme comme un pourcentage de leur prix sur
le marché. Donc plus le prix est haut, plus le taux
d’intérêt est bas. Maintenant il est de presque de zéro.
A moins que les taux
d’intérêt deviennent négatifs (comme un petit
groupe de conseillers politiques à la banque
centrale le voudraient) alors les prix des bons ne peuvent vraiment pas
augmenter de beaucoup. L’or bien sûr ne paie déjà
rien en intérêts. Il a pris une longueur d’avance pendant
cette dépression, jusqu’ici. Il ne craint ni le gonflement ni la
défaillance à l’approche de 2013. Sans risque
d’impression ou de destruction, l’or est encore et toujours
l’opposée de la dette.
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