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Cours Or & Argent

Pourquoi les signataires de l’Accord des Banques Centrales ont cessé de vendre de l’or

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Publié le 27 décembre 2012
1814 mots - Temps de lecture : 4 - 7 minutes
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Rubrique : Marchés

 

 

 

 

En 2009, les signataires de l’Accord des Banques Centrales sur l’Or ont cessé de vendre de l’or. Cet accord est le troisième de son genre, et restera effectif jusqu’au 26 septembre 2014. Pourquoi donc les banques centrales ont-elles adopté une telle attitude ?


En 1999, le premier de ces accords était ratifié par le Royaume-Uni et était alors appelé Accord de Washington. Cet accord reçut la bénédiction tacite des Etats-Unis et du Japon. Il fut ensuite suivi de la signature d’un Accord des Banques Centrales sur l’Or le 27 septembre 2004, qui demeura effectif jusqu’au 26 septembre 2009. Pour accommoder ostensiblement la vente de 403 tonnes d’or par le FMI, un troisième traité fut signé le 27 septembre 2009, dont la validité s’étend jusqu’au 26 septembre 2014. Mis à part la vente de sept tonnes d’or par la banque centrale Allemande visant à la frappe de pièces d’or, aucun des signataires du troisième Accord des Banques Centrales sur l’Or n’a vendu de métal jaune. A dire vrai, les ventes annoncées depuis le début de notre siècle n’ont jamais été honorées. Après que le FMI ait complété sa vente, plus aucune des banques centrales du monde développé n’a compté parmi les rangs des vendeurs d’or. Pourquoi ?


Leur absence sur le marché de l’or ne revient pas à un non-évènement. Elle soulève un point important en termes de décisions politiques quant à la vente et l’achat d’or. Si je décidais, en tant qu’investisseur, de vendre ou d’acheter de l’or, alors mon action traduirait mon opinion quant au futur du prix de l’or. La même loi s’applique à ma possession d’or. Il en va de même pour les banques centrales. Nous observerons ici les raisons pour lesquelles les ventes excessives des banques centrales Occidentales depuis 1999 ont poussé son prix à la baisse, et pourquoi la peur de ventes d’or de la part des banques centrales des pays développés a poussé les banques centrales des nations émergentes à devenir des acheteurs nets. A l’heure actuelle, très peu sont ceux qui s’imaginent que les banques centrales des nations développées vendront à nouveau de l’or dans le futur. Peut-être pourrons-nous en apprendre plus en observant l’évolution de la part de l’or dans leurs réserves de devises au fil des ans ?


Part de l’or dans les réserves des banques centrales en 2000, 2005 et 2012




Ce premier tableau présente les quantités d’or détenues par les banques centrales du monde suivies de celles détenues par les nations. Plus important encore, il indique le prix de l’or en 2000, 2005 et 2012. Regardons la part de l’or dans les réserves des banques centrales en 2000, alors que le prix de l’or était de 275,75 dollars. Comme vous pouvez le voir, les réserves d’or officielles ont chuté d’environ 2000 tonnes depuis cette date, mais la part qu’elles représentent dans leurs réserves totales a augmenté jusqu’à atteindre 75,9% pour les Etats-Unis.


Le fait que les banques centrales aient conservé leur or (bien que certaines en aient vendu une petite partie) confirme ce que stipule l’Accord des Banques Centrales sur l’Or : l’or est un important actif de réserve.


Les banques centrales qui ont vendu plus de 50% de leurs réserves d’or se le voient régulièrement reprocher. Celles qui ont vendu 20% de leur or s’en mordent les doigts. Et celles qui ont signé l’Accord et n’ont jamais vendu d’or sur le marché, comme l’Allemagne, ont un sourire jusqu’aux oreilles. Même les vendeurs d’or les plus téméraires tels que l’Angleterre et la Suisse ont vu la valeur de ce qu’il leur reste d’or être multiplié par six par rapport au dollar.




Je pense bien entendu que les personnes qualifiées qui peuplent les banques centrales savent très bien que la valeur de l’or va bien au-delà de son prix en dollars.


Il est clair que malgré le fait que les banques centrales des pays développés n’achètent pas plus d’or, leur volonté d’en vendre plus – qui était de rigueur jusqu’en 2000 – a été remplacée par un refus catégorique de vendre. Les banques centrales des pays émergents, quant à elles, achètent de l’or dès qu’elles en ont l’occasion.


Les banques centrales ont cessé de rejeter l’or et l’aperçoivent aujourd’hui comme un membre à part entière du système monétaire, comme une réserve de valeur qui leur est aujourd’hui nécessaire. Si le système monétaire continue sur sa lancée, alors ce besoin continuera d’augmenter. Les banques centrales auront bientôt besoin de plus d’or.


L’or, un contrepoids pour les devises


Lorsqu’on lui a demandé pourquoi ne pas sauter sur l’occasion et vendre 600 tonnes de son or sous le second Accord des Banques Centrales sur l’Or, le directeur de la Bundesbank, Axel Weber, a déclaré ceci : ‘l'or est un excellent contrepoids contre les fluctuations du dollar’. Jamais personne n’avait expliqué si précisément pourquoi les banques centrales devraient conserver leur or. Weber a également ajouté que ‘l’or est un important facteur dans le maintien de la confiance envers l’euro’.


Le passé a été fait de changements, et le futur le sera à son tour. L’expérience d’un système basé sur les devises fiduciaires, même s’il parvient à durer plus de 40 ans, ne pourra jamais remplacer un système basé sur l’or. Les signataires de l’Accord des Banques Centrales sur l’Or ont prouvé qu’ils en étaient parfaitement conscients lorsqu’ils ont demandé à ce que soit ajouté comme clause première que ‘l’or demeurera toujours un élément important des réserves monétaires globales’.


L’Europe a subi trop de changements dévastateurs  au cours de ce dernier siècle pour avoir une confiance totale en un système monétaire qui, comme a su le prouver l’Histoire, finit toujours par s’effondrer sous la pression. Les Etats-Unis n’ont pas vécu la même expérience et ont donc une confiance totale envers l’hégémonie du dollar. L’Histoire nous indique pourtant qu’il est vulnérable et se dirige tout droit vers l’effondrement. Il suffit pour s’en rendre compte de regarder les menaces à la dominance des Etats-Unis sur l’OPEP et le prix du pétrole et l’arrivée inexorable du yuan sur la scène internationale. La dette des Etats-Unis et leurs difficultés à résoudre leur problème de déficit prouvent bien que les jours du dollar sont comptés.


Le comportement des banquiers centraux du monde développé, en tentant de maintenir en place le monde qu’ils ont construit, suffit à prouver que l’or est le seul actif de l’Histoire capable de faciliter le passage d’un système monétaire à un autre. Leur comportement montre bien que la confiance envers les nations et leurs systèmes finit toujours par s’estomper. L’or n’est pas une création humaine, c’est pourquoi il est capable de survivre à des évènements tels que les guerres et les échecs économiques.


Les pays signataires de l’Accord n’ont pour l’instant nul besoin d’acheter de l’or, puisque son prix actuellement en hausse a le même impact que des achats passés lors d’une staticité relative de son cours, comme les tableaux présentés ci-dessous nous le prouvent.


Contrôles et réalité


Les dirigeants de l'Histoire ont toujours tenté d’imposer des contrôles à leur peuple et ce, ‘pour leur plus grand bien’. Mais ils ont également eu à accepter les réalités de l’existence de leur nation. Lorsque naissaient l’euro et la BCE, cette dernière a demandé à pouvoir détenir 15% de ses réserves sous forme d’or. Si elle avait voulu s’en tenir à cela, elle aurait dû vendre une grande partie de l’or qui lui a été confié par les pays membres, parce que la hausse du prix de l’or fait cet or représente aujourd’hui 33,8% de ses réserves totales. Pour que les banques centrales puissent gérer prudemment la sécurité financière de leur pays, elles doivent prendre en compte la réalité des choses. Je pense que les signataires Européens de l’Accord s’entendent sur le fait que la BCE ne vendra pas son or malgré la part très importante qu’il représente dans ses réserves totales. Le prix de l’or en hausse agit comme une forme de contrepoids contre le déclin du système monétaire du monde développé. C’est pourquoi les signataires de l’Accord y sont tant attachés.


Le piège dans lequel beaucoup d’analystes financiers se laissent prendre est de croire qu’une formule arithmétique domine la relation entre les mouvements des marchés. La relation entre le pétrole et l’or, ou l’or et l’argent, est simplement due à l’idée que se font les investisseurs du futur. La confiance et la perception d’un investisseur sont ce qui donne naissance à cette formule. Une formule suit un marché mais ne le dirige pas. Une formule est constamment changeante. En regardant le marché des actions aux Etats-Unis, nous pouvons voir que les investisseurs ont toujours confiance en une croissance des Etats-Unis dans le futur. S’il venait à s’avérer qu’ils se trompent, alors le marché des actions chuterait.


Quelle attitude adopteront les banques centrales envers l’or dans le futur ?


Les banques centrales des pays émergents achètent de l’or dès que du métal devient disponible et avant tous les autres acteurs du marché. Une production annuelle de 4000 tonnes (dont 1600 tonnes de débris de métal) est à peine suffisante pour elles. A partir du premier janvier 2013, il ne serait pas surprenant de voir naître une demande en or de la part des banques commerciales. En raison de l’entrée en application du traité de Bâle III, cette demande devrait tout d’abord apparaître en dehors des Etats-Unis. Toutes connaissent la date d’entrée en vigueur de Bâle III, et aucune d’entre elles ne voudra rester à la traîne. Si elles commencent à acheter de l’or à la manière des banques centrales, alors elles ne feront qu’attendre que l’offre se présente à elles. Mais ce qui est certain, c’est que l’offre sera bien vite insuffisante. La solution sera donc d’augmenter de prix de l’or.


Comme nous avons pu le voir depuis 2007, le souci principal des gouvernements est la santé du système bancaire. Dans la liste de leurs priorités, cette dernière passe bien avant les intérêts de leurs citoyens. Le système monétaire se délabrant de jour en jour, il faudra bientôt lui redonner de l’éclat, tant à l’étranger que chez soi. Comme nous avons pu le voir, la confiance des banquiers centraux et commerciaux est la première à devoir être protégée pour qu’ils puissent continuer d’agir en tant que vaisseaux sanguins de notre système monétaire.


Pour que cette confiance soit maintenue, l’or devra certainement devenir le domaine des banques centrales et commerciales. Il est cependant impossible pour moi que de prédire quand cela se produira.


L’inquiétude des banquiers fera à nouveau entrer l’or sur la scène monétaire d’un monde qui peu à peu s’éloignera de toute forme de globalisation. Les unes après les autres, les nations confisqueront l’or de leur citoyens, qu’il soit stocké chez eux ou à l’étranger. Que ces confiscations aient ou non les mêmes conséquences qu’en 1933, elles n’en auront pas les mêmes causes. Le seul dénominateur commun sera la confiance que portent les banquiers à l’or.


Julian D. W. Phillips



 

 

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L'excellent Monsieur Philipps fait un scénario bien improbable dans cet article. Le traité de Bâle III a été rejeté par les banquiers américains et l'Europe a en conséquence repoussé son application. L'or n'a pas été confisqué aux Etats-Unis en 1933, mais exproprié par le rachat par la Banque centrale au prix de 35$ l'once, ce qui est très différent. Nos Constitutions ne permettent pas la confiscation sans un juste dédommagement. D"autres mesures ont été prises dans l'histoire contre l'or. Le commerce des métaux précieux a souvent été interdit dans le passé ce qui a provoqué un marché noir florissant avec une hausse des prix. Les pouvoirs publics ont aussi le moyen de créer des taxes fiscales sur les vente d'or. Si elles sont trop élevées on en revient à l'interdiction du commerce des métaux précieux.
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Il est toujours mauvais de faire les peuples cocus jusqu'à les humilier.

Quand il sera public que les barres allemandes ne sont plus là où on le disait on peut s'attendre à tout, même d'un peuple civilisé.
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Tout ça est bien vrai, juste un détail : je doute que la banque centrale allemande ait un sourire jusqu'aux oreilles compte tenu des toutes quant à sa possession réelle des barres d'or, détenus par la FED mais qui refuse de les montrer.
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L'excellent Monsieur Philipps fait un scénario bien improbable dans cet article. Le traité de Bâle III a été rejeté par les banquiers américains et l'Europe a en conséquence repoussé son application. L'or n'a pas été confisqué aux Etats-Unis en 1933,  Lire la suite
YVES G. - 28/12/2012 à 16:46 GMT
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