L’état déplorable du marché de
l’emploi frustre une génération entière. Et il y a peu d’espoir que la situation
s’améliore bientôt. Les jeunes sont exclus. Les étudiants n’ont aucun
débouché. Les trentenaires retournent vivre dans la cave ou le grenier de
leurs parents. Le désespoir fait aujourd’hui partie intégrante de la vie
publique américaine.
La question à se poser est la
suivante : pourquoi le taux de chômage ne semble-t-il pas pouvoir passer
en-dessous de 10% et atteint jusqu’à 30% pour certaines classes
démographiques ?
La réponse à cette question
est simplement que l’économie n’a pas entamé sa reprise. C’est vrai, mais
c’est une réponse superficielle qui n’explique rien. Nous avons un problème
très particulier sur le marché de l’emploi. Le percevoir comme rien de plus
qu’un symptôme d’une croissance lente n’est qu’une excuse utilisée par les
politiciens et les banques centrales pour avoir recours à des politiques
irréfléchies et de tenter de répondre au problème sans pour autant
s’intéresser à la réalité du terrain.
De récents chiffres publiés
par le Wall Street Journal nous aident à percevoir le cœur du problème en
détails. Dans l’environnement actuel, que le National Bureau of Economic
Research a l’audace d’appeler une reprise, les créations d’entreprises
capables de créer des emplois n’ont pas su contrebalancer les faillites.
En conséquence de la
récession, les sociétés n’embauchent plus autant qu’avant. Le nombre de
sociétés qui emploient au moins un employé continuent de disparaître à un
rythme inégalé depuis 18 ans. Tout le monde parle d’une reprise, mais rien ne
colle. Les créations d’emplois sont inférieures de 15% à la précédente phase
de reprise.
Essayons de comprendre ce
qu’il se passe. En période de croissance, les compagnies tendent à s’élargir,
notamment en termes d’employés. Le chômage est toujours associé à une
récession parce que les entreprises se débarrassent d’employés et s’attendent
à plus de productivité et d’efficacité de la part du personnel restant. De
nombreuses sociétés ferment leurs portes et perdent des employés.
Alors que les travailleurs
n'avaient autrefois aucun mal à trouver un emploi et à négocier leur propre
salaire, il existe aujourd’hui un surplus de travailleurs et un manque de
postes, du moins aux salaires demandés par les chômeurs.
Les nouvelles entreprises
viennent généralement combler le vide. En période de reprise, les
entrepreneurs lancent de nouveaux projets et emploient plus de personnes. Les
chômeurs sont généralement prêts à travailler pour un salaire moins élevé et
à apprendre de nouvelles connaissances au sein d’un nouvel environnement. Ces
nouvelles entreprises deviennent une source majeure de croissance économique
et d’amélioration du niveau de vie.
Sans ces nouvelles entreprises,
il n’y aurait pas de croissance de l’emploi. Au sein des économies
d’après-récession, ce sont ces nouvelles entreprises qui sont responsables de
l’absorption de l’excès de travailleurs. La raison à cela est que les
sociétés plus anciennes et plus larges ne désirent pas risquer d’employer
plus et se sont déjà ajustées à des effectifs restreints.
Jusqu’à ce qu’apparaissent ces
entreprises, le problème du chômage ne pourra pas être réglé. Et c’est
précisément ce qu’il se passe aujourd’hui. Maintenant que nous avons une idée
plus claire des mécanismes du chômage, nous savons quelles questions poser et
comment y répondre.
Quelles sont ces nouvelles
entreprises et pourquoi n’apparaissent-elles pas comme nous pourrions
l’espérer ?
Les nouvelles entreprises ont
besoin de pouvoir dépendre d’un environnement légal stable et d’une
perspective d’avenir. Ces deux facteurs manquent aujourd’hui. La supposée
reprise a été falsifiée de toutes les manières possibles :
nationalisation, mauvaise dette balayée sous le tapis, création monétaire par
la Fed… Plus personne ne croît à ces mensonges. La question n’est pas de
savoir si la reprise a été falsifiée, puisqu’elle l’est, mais de savoir ce
qui est réel et ce qui ne l’est pas. Personne ne peut plus en être certain.
Malgré les tentatives de la
Fed de fournir des océans de crédit gratuit, les banques sont réticentes à
l’idée de prêter de l’argent et les risques représentés par le prêt demeurent
extrêmement élevés. Cela signifie que les nouvelles entreprises doivent accumuler
leur propre capital à partir d’un stock de capital épuisé.
Au regard des risques, il
paraît bien plus sensé de n’employer aucun salarié au-delà de travailleurs
temporaires. Pensez à la taxe sur la masse salariale, qui représente un
véritable fardeau pour les employeurs et leurs salariés. Elle ne bénéficie à
aucun des deux partis. Elle n’est autre qu’un vol qui augmente énormément le
coût de l’emploi.
Le problème des bénéfices liés
à la santé est très intense. Les employés qui demandent à obtenir ce type de
bénéfices ont généralement à choisir entre les obtenir et obtenir un emploi.
Mais pour certaines sociétés et sous certaines conditions, elles sont
inévitables et tout bonnement impayables.
Les taxes sur les entreprises
sont simplement trop élevées. Les régulations liées aux entreprises se sont
intensifiées depuis des décennies. Aucune industrie ne leur échappe. Même les
secteurs anciennement frontaliers tels que le développement de programmes
informatiques font désormais l’objet de brevets, de protections et de
mandats.
Le salaire minimum est bien
trop élevé pour encourager la création de nouveaux emplois. Et au vu des
mandats légaux et des poursuites potentielles, chacun sait qu’une fois que
des employés sont embauchés, ils doivent le rester pendant un certain temps.
Il est possible de tâter le terrain. Mais il faut être sûr de soi, et ça,
personne n’en est capable.
Les entreprises se développent
dans un environnement libre. Et elles ne sont aujourd’hui plus libres du
tout. En période de croissance, les conséquences en sont moins évidentes.
Mais en période de récession, les régulations, taxes et mandats deviennent
plus décisifs que jamais.
Aucun de ces problèmes n’est
intrinsèque aux cycles économiques. Ils nous sont imposés par le
gouvernement. Les mêmes problèmes ont affecté l’économie lors de la Grande
Dépression, mais à l’époque, le système de planification centrale était
encore relativement nouveau. La situation est bien différente
aujourd’hui : la planification centrale nous étouffe de jour en jour,
même sans nouvelle législation.
Tout cela pourrait changer. Le
Congrès, le président et la cour pourraient tout renverser dès demain,
restaurer un environnement de liberté individuelle et d’entreprise. Le
secteur de l’emploi se relèverait rapidement. L’espoir renaîtrait sous
quelques semaines. Et l’économie pourrait entamer une reprise.
Qu’est-ce qui les empêche de
le faire ? Ils n’en ont pas la volonté politique, et l’Etat ne cesse
jamais de vouloir ronger nos libertés et notre propriété privée.
Ce n’est pas compliqué. L’Etat
est un parasite qui vit de notre niveau de vie et de notre espoir. Il doit
diminer pour que nous puissions revivre.