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Cours Or & Argent

Pourquoi je suis un Anarcho capitaliste

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Extrait des Archives : publié le 13 mars 2014
1724 mots - Temps de lecture : 4 - 6 minutes
( 18 votes, 4,4/5 ) , 1 commentaire
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Rubrique : Fondamental

Un certain nombre de gens – voire une majorité d’entre eux – se disent aujourd’hui être les défenseurs d’un marché libre malgré la propagande incessante à son encontre. Cependant, ces démonstrations de soutien sont bien souvent suivies du fameux ‘mais’ : « mais nous avons besoin d’un gouvernement qui se charge de notre sécurité physique et de la justice », alors que ces deux services sont les plus importants de tous.

Presque sans y penser, les gens qui défendent l’économie de marché veulent mettre entre les mains du gouvernement la production du plus important de tous les biens et services. Beaucoup supportent un monopole du gouvernement pour ce qui est de la production de monnaie, et tous supportent son monopole de la production de services de protection et de loi.

Je n'essaie pas de dire que ces gens sont idiots. La quasi-totalité d’entre nous est d’abord passée par une phase de gouvernement limité – ou minarchisme – mais peu ont pris le temps d’analyser leurs prémisces.

Pour commencer, certains principes économiques de base doivent être rappelés avant de pouvoir décréter qu’une activité gouvernementale est souhaitable :

  • Les monopoles (dont le gouvernement lui-même est un exemple) conduisent avec le temps à une hausse des prix et à une baisse de qualité de service,
  • Le système de prix du marché libre redirige constamment les ressources de manière à ce que les désirs des consommateurs soient satisfaits à moindre coût,
  • Le gouvernement ne peut par contraste pas être organisé tel une entreprise, comme Ludwig von Mises l’a expliqué dans Bureaucracy. Comme une agence gouvernementale n’a aucune notion des pertes et profits qui permettent aux sociétés commerciales de valider leurs décisions d’allocation de ressources, les gouvernements ne savent pas quoi produire, en quelles quantités, et par quelles méthodes. Toutes ses décisions sont arbitraires d’une manière directement analogue au problème auquel fait face tout comité d’organisation socialiste (comme Mises l’explique dans Economic Calculation in the Socialist Commonwealth’).

En d'autres termes, pour ce qui en est de l’apport de biens et services par le gouvernement, nous avons de nombreuses raisons de nous attendre une qualité médiocre, à des coûts élevés, et une allocation de ressources arbitraire et peu économique.

Il y a de nombreuses autres raisons pour lesquelles le marché, l’arène des interactions volontaires entre les individus, n’a pas forcément besoin de l’Etat, et pour lesquelles nous ne devrions pas décréter que l’intervention de l’Etat est indispensable sans d’abord comprendre à quel degré le génie humain et les harmonies économiques du marché peuvent survivre sans lui :

  • L’Etat tire ses revenus de l’agression d’individus pacifiques.
  • L’Etat encourage le public à croire qu’il existe deux types de règles morales : le premier, celui que l’on apprend en tant qu’enfant, implique l’abstinence de toute violence et de vol ; et l’autre, qui s’applique uniquement au gouvernement, qui lui seul à le droit d’agresser les individus de quelque manière que ce soit,
  • Le système éducatif, que le gouvernement gouverne invariablement, encourage le peuple à considérer le caractère prédateur de l’Etat comme moralement légitime et le monde de l’échange volontaire comme moralement suspect,
  • Le secteur du gouvernement est dominé par des intérêts concentrés qui créent des lobbys de bénéfices aux dépens du public, alors que le succès du secteur privé ne s’obtient qu’en servant le public,
  • Le désir de satisfaire les groupes de pression est bien souvent plus grand que le désir de satisfaire ceux qui aspirent à une réduction des dépenses (et il semblerait que beaucoup de ces derniers n’aimeraient les voir partiellement réduites).
  • Aux Etats-Unis, le pouvoir judiciaire prend des décisions grotesques déliées de toute intention originelle depuis maintenant plus de deux siècles,
  • Les gouvernements apprennent à leurs sujets à brandir des drapeaux et chanter des hymnes en leur honneur, ce qui contribue à l’idée que résister ses expropriations est synonyme de trahison.

Cette liste pourrait s’étendre indéfiniment.

Il est parfaitement normal que la plupart des gens ne comprennent pas comment la loi, qui selon eux doit être appliquée du haut vers le bas, pourrait ne pas provenir de l’Etat. Il existe cependant de nombreuses études qui répondent à cette question. Si les gouvernements avaient historiquement monopolisé la production de n’importe quel bien ou service, nous entendrions aujourd’hui des objections à la privatisation de ce bien ou service. Si le gouvernement avait monopolisé la production d’ampoules électriques, on entendrait aujourd’hui dire que le secteur public est incapable de produire des ampoules. Le secteur public sera incapable de produire la puissance ou la taille d’ampoule dont les gens ont besoin. C’est ce qu’on nous dirait. Le secteur privé ne produirait pas d’ampoules spéciales pour un marché limité, puisqu’il n’en tirerait que très peu de profit. Le secteur privé produirait des ampoules dangereuses qui risqueraient d’exploser. Et ainsi de suite.

Puisque nous vivons depuis toujours avec des ampoules fabriquées par le secteur privé, de telles objections nous paraissent risibles. Mais dans le cas contraire, personne ne voudrait des scénarios contre lesquels nous mettent en garde ces critiques imaginaires, donc le secteur privé ne produirait pas d’ampoules.

Le fait est que les sources compétitives de justice sont loin d’être peu communes dans l’histoire des civilisations Occidentales. Quand le roi a commencé à monopoliser la fonction légale, il ne l’a pas fait en raison de son désir abstrait d’établir l’ordre, qui existait déjà, mais parce qu’il collectait des revenus à chaque fois qu’une affaire était entendue à la cour royale. Les théories naïves de l’intérêt-public du gouvernement, auxquelles personne ne croit dans un autre contexte, ne deviennent pas soudainement convaincantes.

Murray N. Rothbard aimait beaucoup citer Franz Oppenheimer, qui a su identifier deux manières de s’enrichir. La première manière de s’enrichir implique l’échange volontaire : créer un bien ou service pour lequel d’autres sont prêts à payer. Et la deuxième est politique, « l’appropriation non indispensable  du travail des autres ».

Quelle est la vision de l’Etat par les tenants de Rothbard ?  Non pas comme le fournisseur indispensable de justice, de sécurité ou de services publics (dont la théorie est criblée d’idées fausses), mais comme une institution parasite qui vit du capital de ses sujets et dissimule sa nature antisociale et prédatrice derrière des arguments d’intérêts publics.

Comme l’a dit Oppenheimer, l’Etat est une organisation qui a recours à l’enrichissement par la politique.

 ‘L’Etat’, écrit Rothbard, ‘est l’organisation qui tente de maintenir un monopole au sein de la société par la force et la violence sur un territoire donné. Il est la seule organisation de la société qui obtienne ses revenus non pas par la contribution volontaire ou le paiement contre services rendus mais par la contrainte. Alors que les autres individus et institutions tirent leurs revenus de la production de biens et services et par la vente pacifique et volontaire de ces biens et services à d’autres, l’Etat tire ses revenus par la force, par l’usage de menaces de prison et de baïonnette. Ayant utilisé la violence et la force pour obtenir ses revenus, l’Etat régule ensuite les actions de ses sujets individuels… Il fournit une machine légale et systématique de prédation contre la propriété privée. Il rend sûre et relativement paisible la vie de la caste parasite de la société. Puisque la production précède toujours la prédation, le marché libre est antérieur à l’Etat. L’Etat n’a jamais été créé par un contrat social, il est né de la conquête et l’exploitation.

Si cette description de l’Etat est vraie, et je pense que nous avons de bonnes raisons de le croire, le limiter est-il possible ou simplement désirable ? Avant de laisser de côté cette possibilité, pourquoi ne pas chercher à savoir si nous pourrions vivre sans lui. Le marché libre peut-il être le merveilleux outil de civilisation que nous le pensons être ?

Revenons-en à la Constitution et aux Pères Fondateurs des Etats Unis, disent souvent les gens. Ce serait certes une amélioration, mais mon expérience m’a appris qu’un gouvernement limité offre un équilibre instable. Les gouvernements n’ont pas d’intérêt à rester limités lorsqu’ils peuvent élargir leur puissance et leur richesse et étendant leur pouvoir.

La prochaine fois que vous insisterez sur le point que nous avons besoin d’un gouvernement limité, demandez-vous pourquoi aucun gouvernement n’est jamais resté limité. Ne courez-vous pas après une chimère ?

Et qu’en est-il du peuple ? Ne peut-on pas lui faire confiance pour maintenir le gouvernement au sein de ses limites ? La réponse à cette question est tout autour de vous.

Contrairement au minarchisme, l’anarcho-capitalisme ne s’attend pas à ce que le public accomplisse des tâches extraordinaires. Un minarchiste doit déterminer comment persuader le public que même si l’Etat a le pouvoir de redistribuer le capital et financer des projets, il ne devrait pas le faire. Un minarchiste doit expliquer à une personne après l’autre les problèmes relatifs à chacune des interventions de l’Etat, dans le même temps que les classes intellectuelles, les universités, les médias et la classe politique s’allient contre lui pour transmettre le message inverse.

Plutôt que d'apprendre à tout le monde ce qui ne va pas avec le financement des domaines agricoles, avec les plans de sauvetage de la Fed, avec le complexe militaro-industriel, avec les contrôles des prix – ou en d’autres termes, plutôt que d’essayer d’apprendre à chaque Américain l’équivalent de trois masters en histoire, économie et philosophie politique – l’anarcho-capitaliste demande du public qu’il prenne simplement conscience des idées morales qui sont communes à tous – ne pas faire de mal aux innocents, et ne pas voler. Tout ce en quoi nous croyons découle de ces deux principes.



Beaucoup d’œuvres littéraires s’attaquent aux objections les plus fréquentes et les plus évidentes de l’anarcho-capitalisme : la société ne s’enfoncerait-elle pas dans la violence à mesure que les bandes organisées vieendraient se battre pour agrandir leur territoire ? Comment les disputes pourraient-elles être résolues si je choisissais un arbitre et que mon voisin en choisissait un autre ? Ce petit article ne suffira pas à y répondre, et ce n’est pas son objet. 

Une blague circule maintenant depuis quelques années : quelle est la différence entre un minarchiste et un anarchiste ? Six mois.

Si vous vous targuez de forts principes moraux, de principes, de valeurs humaines et de justice et que vous êtes opposé à la violence, au parasitisme et au monopole, vous n’aurez certainement pas besoin d’autant de temps. Commencez à lire, et voyez où ces idées vous mèneront.


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Bel article qui explique comment l'honnête homme libéral finit forcément anarcho-capitaliste s'il continue à creuser.
Dommage que le traducteur n'est pas pris le temps de se relire pour corriger les fautes. Lew Rockwell méritait mieux.
Merci quand même d'offrir une tribune aux "anarcaps".
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Bel article qui explique comment l'honnête homme libéral finit forcément anarcho-capitaliste s'il continue à creuser. Dommage que le traducteur n'est pas pris le temps de se relire pour corriger les fautes. Lew Rockwell méritait mieux. Merci quand même d  Lire la suite
Piaulardot - 13/03/2014 à 07:46 GMT
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