Soyons honnêtes : la situation économique mondiale n’est pas jolie jolie. Soit, d’habitude il n’est guère difficile de trouver quelques économistes pour prévoir de façon pessimiste l’un ou l’autre Armageddon économique ; mais il faut reconnaître que nous en avons actuellement plusieurs brochettes qui sont assez synchrones pour nous expliquer que les résultats boursiers observés actuellement tiennent plus de la bulle qu’autre chose (et je ne parle pas de Bitcoin, ici).
Par exemple, Philippe Béchade et Olivier Delamarche n’y vont pas avec le dos de la cuillère. Certes, ils y sont un peu habitué, mais si l’on ajoute, côté américain, des gens comme le prix Nobel Robert Schiller qui s’inquiète de la récente montée des indices boursiers, ou Michael Snyder qui liste 15 éléments qui laissent penser à un avenir sombre, il devient difficile d’écarter complètement l’hypothèse que ces gens aient raison. Du reste, le décalage entre d’un côté ces indices qui indiquent une euphorie générale des indices et de l’autre, la réalité palpable où on ne voit surtout que du chômage, parfois de la faim dans des pays industrialisés, et de la croissance anémique (voire négative) montre que la situation économique générale est très loin d’être résolue.
Ce n’est pas une raison pour se laisser dépérir, surtout lorsqu’on est en France. Pour cela, nous allons nous intéresser à l’empoisonnement supposé ou réel d’Arafat et nous allons nous pencher sur les petites glandes internes de François Hollande, qui défrayent actuellement la chronique parce qu’il faut bien se dire que des sujets aussi lourds et tristes que l’économie n’intéressent personne.
Non, je déconne.
Comme beaucoup de Français et au contraire de beaucoup de scribouillards qui sévissent actuellement dans la presse subventionnée, je n’ai absolument rien à faire des vicissitudes et rebondissements dans la mort d’un ancien terroriste, tout comme me sont complètement indifférents les problèmes de glandes du gros mammifère mou qu’on a placé à l’Élysée sur un malentendu. Je voudrais plutôt évoquer un certain nombre d’éléments qui m’ont été fournis par différentes sources, qui se reconnaîtront et que je remercie au passage. Ils brossent un tableau certes un peu inquiétant mais surtout très informatif de la situation, à l’exact opposé de ce que peuvent nous fournir, justement, les tristes pisse-copies obnubilés par des détails intimes et le goût du scandale.
Il y a tout d’abord ces deux récentes études de Natixis portant sur l’immobilier et sur l’indice PMI (indice composite de l’activité manufacturière). La première montre assez clairement qu’il constitue un frein assez puissant dans la redirection de l’épargne des Français puisqu’ils choisissent de l’y investir au détriment du reste de l’économie, comme les entreprises par exemple. Cela veut dire que chaque hausse de l’immobilier ou chaque mesure gouvernementale plus ou moins débile visant ou aboutissant à conserver son prix à des niveaux stratosphérique entraîne mécaniquement une baisse des investissements dans l’appareil productif français.
Pour résumer, plus les Duflot et autres Sellier s’acharnent sur l’immobilier, plus ils défavorisent l’investissement productif. Comme par hasard, l’une des raisons de la désindustrialisation française se trouve donc dans l’acharnement des politiciens à pousser les Français à devenir propriétaire… Voilà qui pourrait donner à Montebourg une raison supplémentaire d’en vouloir à son enquiquinante collègue. Cependant, il n’aura peut-être pas le temps de s’en ouvrir à elle puisque, si l’on en croit Charles Gave, généralement bien informé, l’immobilier est de toute façon bien trop haut et devra descendre d’une trentaine de pourcent pour revenir dans des niveaux acceptables. Voilà qui promet quelques sueurs froides à certains vendeurs dans les prochaines années…
L’étude sur l’indice PMI indique quant à elle que la France se dirige vers un sombre problème dans les prochains mois. À l’aune de cet indice, les prévisions de croissance qui sont dans les tuyaux à Bercy laissent songeur sur la capacité d’imagination de nos dirigeants, et leur détachement de plus en plus chronique avec la réalité.
Du reste, ce décrochage du pays avec le reste de l’Europe n’est pas nouveau. En mai dernier, différents articles paraissaient déjà pour constater comme un problème en notant que les gestionnaires de fonds étrangers avaient une tendance à se débarrasser des bons de la dette française. Cette tendance se confirme très clairement avec l’abandon par le plus gros fonds souverain du monde, celui de la Norvège, de la dette française et canadienne. Et les résultats plus que médiocres en terme de croissance et de réformes de la politicaillerie française incitent d’autres gérants à la plus grande prudence, voire de la défiance, vis-à-vis de la seconde économie de la zone euro. On s’étonne (enfin, façon de parler) de ne pas trouver dans la presse subventionnée plus de bruit de ces nouvelles dont l’impact sur les finances publiques est autrement plus important que l’état général des tissus mous du président pédalo-flambyste. En effet, si les principaux fonds ne veulent plus des papiers de Bercy, qui financera le Léviathan ?
D’autant qu’en parallèle, les rentrées fiscales sont bien moins que médiocres : elles sont carrément mauvaises. On sait déjà que l’objectif de réduction du déficit autour de 3% pour 2013 est largement enterré, avec un « dérapage » d’un tiers. Et question marge de manoeuvre, nos élites ponctionnaires doivent commencer à comprendre que les limites sont atteintes : la hausse marquée (de 10 à 15%) des demandes de délais et de remises gracieuses d’impôts montre que les Français peinent à payer leur écot au Moloch ; de son côté, l’administration montre par son attitude intransigeante que les finances sont extrêmement tendues. La fin d’année s’annonce délicate, et 2014 ne montre aucun signe d’amélioration.
Pendant ce temps, les expatriations continuent, ce qui accroît encore les petits soucis de trésorerie de l’État. Cette forme de résistance active finit ainsi par représenter 9.6 milliards d’euros que l’administration ne peut plus ponctionner…
Enfin, l’idée même d’un chyprage général des comptes bancaires européens fait son chemin. Plusieurs témoignages qui me sont parvenus s’accordent à dire que la Suisse connaît actuellement une augmentation du nombre de location de coffres pour des non-ressortissants de toutes nationalités, essentiellement européens. Peut-être certains sont mieux informés que d’autres, mais la consultation rapide du risque actuel porté par les banques montre que les françaises ne sont pas très bien placées… Déposer quelques billets dans un coffre d’un pays traditionnellement plus sûr qu’ailleurs n’est finalement pas une si mauvaise idée.
Comme on peut le voir avec les quelques paragraphes précédents, il y a, en matière d’analyse économique, pas mal de choses à raconter et on ne peut que s’étonner que si quelques unes de ces informations se retrouvent bien dans la presse française, le tableau d’ensemble qu’elles permettent de réaliser n’y est qu’assez rarement brossé.
Heureusement, nous avons maintenant l’assurance de tout savoir sur les paramètres médicaux de notre bon président. Ça ne nous aidera pas lorsque les finances publiques rendront leur dernier souffle, mais au moins, on aura l’assurance que François Hollande sera en pleine possession de ses moyens lorsque ça arrivera.
Je suis donc tout à fait rassuré.
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