Fermer X Les cookies sont necessaires au bon fonctionnement de 24hGold.com. En poursuivant votre navigation sur notre site, vous acceptez leur utilisation.
Pour en savoir plus sur les cookies...
Cours Or & Argent

Conflits autour de l’or de guerre

IMG Auteur
 
 
Publié le 06 avril 2014
1221 mots - Temps de lecture : 3 - 4 minutes
( 4 votes, 4,5/5 ) , 1 commentaire
Imprimer l'article
  Article Commentaires Commenter Notation  
0
envoyer
1
commenter
Notre Newsletter...
Rubrique : Or et Argent

Newsnight se penchait la semaine dernière sur une série de mensonges, sur l’or de guerre, et sur l’un des plus gros centres de raffinerie du monde.

Amjad Rihan, ancien partenaire d’Ernst and Young à Dubaï, a dénoncé la couverture d’activités illégales par l’une des plus grosses raffineries de Dubaï.

Kolati est le plus gros centre de raffinerie du Moyen-Orient, et devrait devenir l’un des plus importants au monde à l’issue de l’expansion de sa nouvelle usine l’année prochaine. A l’heure actuelle, la société raffine 45% de l’or traité aux Emirats. Sa capacité devrait bientôt passer de 450 à 1.400 tonnes et rivaliser avec le géant Valcambi.

Un audit mené par E&Y a déterminé que la société de raffinerie a été impliquée dans des activités de blanchiment d’argent et que de l’or de guerre provenant de la République du Congo et d’autres zones de conflit a intégré la chaine d’approvisionnement de la société en 2012.

Mr. Rihan rapporte que la raffinerie :

- A manqué de reporter des transactions suspicieuses d’une somme totale de plus de 5,2 milliards de dollars en 2012,

- A accepté en toute connaissance de cause près de quatre tonnes d’or dissimulées sous une couche d’argent en provenance du Maroc de la part de fournisseurs qui lui ont présenté des documents falsifiés,

- N’a pas vérifié l’historique de plusieurs tonnes d’or à haut risque en provenance du Soudan.

Qu’est-ce que l’or de guerre ?

Le Conseil mondial de l’or a annoncé que les caractéristiques de l’or telles que sa valeur et sa portabilité font du secteur minier une proie des groupes armés impliqués dans des conflits civils. Ces groupes ont recours à de l’or extrait illégalement pour financer leurs opérations, qui incluent des activités terroristes.

Selon le Conseil, l’or de guerre « représente probablement moins d’1% du métal extrait chaque année ». Il n’en est pas moins que le Conseil et d’autres organisations internationales et gouvernementales ont cherché à appliquer des standards et des lois visant à ralentir la demande en or de guerre.

En 2009, le Conseil mondial de l’or a mis en place un « étalon or sans conflit ». Il est applicable internationalement et affecte les « zones considérées à risques ou affectées par un conflit ».

Vient s’y ajouter le « supplément sur l’or » mis en place en 2012 par l’OCDE, qui se concentre sur la tracabilité des minéraux, notamment en provenance de la République du Congo et des pays voisins.

En 2010 aux Etats-Unis, la loi Dodd-Frank (section 4) a identifié l’or (ainsi que le tungstène, l’étain et le tantale) comme étant un « minéral de guerre ». La loi demande aux sociétés cotées en bourse aux Etats-Unis de pouvoir justifier de la provenance de leur métal.

Cette question de justification de provenance (comme l’a souligné Global Witness) est au cœur du débat autour de la capacité des sociétés à éviter l’or de guerre.

La République démocratique du Congo

Selon l'étalon or sans conflit établi par le Conseil mondial de l’or, la majorité des 22 tonnes d’or produites par la République démocratique du Congo en 2011 n’aurait pas rejoint la chaine d’approvisionnement officielle.

Les mines du pays ne sont pas gérées par les milices elles-mêmes, mais (à l’exception de la mine Twangiza) par de petits propriétaires artisanaux. En revanche, la nature de leur structure directionnelle en fait des proies idéales pour les groupes armés.

Leurs extorsions prennent la forme de taxes qui peuvent parfois être imposées par plusieurs groupes armés à la fois.

La majorité des mines contrôlées par les milices se trouvent au sud du pays, d’où provient 70% de l’or exporté par le Burundi.

Selon le groupe « Raise Hope for Congo », l’or de guerre serait principalement extrait à partir de 15 mines principales. Dans la chaine d’approvisionnement, il y a cinq étapes distinctes qui servent à transformer l’or en barres ou en bijoux.

  1. Les mines d'or du Congo contrôlées par les groupes armés sont exploitées par des travailleurs dans des conditions difficiles et dangereuses. 40% d’entre eux seraient des enfants.
  2. L’or extrait est vendu à deux principaux contrebandiers congolais qui transportent le métal vers l’Uganda, le Burundi et la Tanzanie.
  3. L’or est ensuite envoyé depuis ces pays vers Dubaï grâce à de petits réseaux de trafiquants.
  4. Il est plus tard vendu à des boutiques de rachat d'or qui le transforment à leur tour en bijoux ou le vendent à des raffineries. Le groupe Raise Hope for Congo pense que la moitié de cet or est affiné par des sociétés telles que Kaloti.
  5. L’or affiné est ensuite vendu aux banques sous forme de lingots ou à des bijoutiers à l’international.

Malgré ces efforts, la campagne Raise Hope for Congo a déclaré que « jusqu’à présent, aucune bijouterie ou banque n’a été capable de tracer et certifier son or ».

Dubaï et l’or de guerre

Selon une enquête menée en 2013 par Global Witness, « Dubaï est la destination privilégiée de l’or congolais blanchi par le Burundi ». Dans un plus récent rapport, il a été dit que de l’or provenant d’autres zones de conflit a également entré la chaine d’approvisionnement de Kaloti en 2012.

Global Witness et les Nations unies ont « exposé à plusieurs reprises les Emirats comme la destination clé de l’or servant à financer les groupes rebelles de l’est du Congo ».

Il est important de noter que les découvertes (qui n’ont pas encore été reportées) d’E&Y font référence à de l’or en provenance du Soudan. L’or de la province du Darfour est à haut risque depuis que des milices armées ont commencé à se battre pour le contrôle des mines de la région.

Selon Global Witness, « les querelles autour de la mine Jebel Amer ont entraîné la mort de plus de 800 personne et le déplacement forcé de 150.000 autres depuis janvier 2013. Un rapport stipule que Dubaï serait la destination privilégiée de l’or du Darfour ».

Livraison d’or et autres raffineurs

Depuis le mois de janvier 2012, le LBMA demande à « tous les centres de raffineries de barres Good Delivery de respecter le LBMA Responsible Gold Guidance ».

Kaloti, la raffinerie concernée par les récentes dénonciations, est un membre associé du LBMA. Si l’audit s’était révélé positif, la société aurait pu en devenir un membre permanent et être inscrite sur la très prisée London Good Delivery List.

Selon Global Witness, la raffinerie a demandé à être auditée quant à son respect de l’étalon or sans conflit établi par le LBMA.

La raffinerie est actuellement régulée et approuvée par le Dubai Multi Commodities Centre, qui a altéré ses lignes directrices après avoir eu vent des découverts d’Ernst & Young.

Les raffineries suisses et l’or de guerre

Ce n’est pas la première fois qu’une raffinerie est accusée d’être impliquée dans la chaine d’approvisionnement de l’or de guerre et des activités de blanchiment d’argent.

En novembre dernier, le Bureau des procureurs fédéraux suisses a mené l'enquête sur Argor-Heraeus, une société alors accusée de blanchir de l’or de guerre en provenance du nord-est de la République démocratique du Congo.

Ces accusations ont été avancées après qu’une ONG du nom de Trial ait annoncé l’affinage par la société entre 2004 et 2005 de 3 tonnes d’or fourni par un groupe armé congolais de la région de l’Ituri. L’or est arrivé en Suisse par le biais de l’Uganda.


Données et statistiques pour les pays mentionnés : Burundi | Etats-unis | Soudan | Suisse | Tous
Cours de l'or et de l'argent pour les pays mentionnés : Burundi | Etats-unis | Soudan | Suisse | Tous
<< Article précedent
Evaluer : Note moyenne :4,5 (4 votes)
>> Article suivant
Publication de commentaires terminée
  Tous Favoris Mieux Notés  
Finalement, ce n'est pas le tout d'avoir de l'or...encore faut-il que les lingots soient immatriculés pour être négociables !
Dernier commentaire publié pour cet article
Finalement, ce n'est pas le tout d'avoir de l'or...encore faut-il que les lingots soient immatriculés pour être négociables !  Lire la suite
merisier - 06/04/2014 à 20:18 GMT
Top articles
Flux d'Actualités
TOUS
OR
ARGENT
PGM & DIAMANTS
PÉTROLE & GAZ
AUTRES MÉTAUX
Profitez de la hausse des actions aurifères
  • Inscrivez-vous à notre market briefing minier
    hebdomadaire
  • Recevez nos rapports sur les sociétés qui nous semblent
    présenter les meilleurs potentiels
  • Abonnement GRATUIT, aucune sollicitation
  • Offre limitée, inscrivez-vous maintenant !
Accédez directement au site.