La pression s’accroît à nouveau sur
Google à Bruxelles. La Commission européenne réfléchit ainsi, selon nos
informations, à réclamer de nouvelles concessions au groupe de Mountain View pour mettre fin
aux pratiques anti-concurrentielles dont il est accusé. Cela pourrait
intervenir dès le mois de septembre.
Google est accusé de profiter de sa
position ultra-dominante (avec une part de
marché de plus
de 90 % dans la recherche) pour annihiler toute concurrence dans ce qu’on
appelle la « recherche spécialisée » - pour l’achat
d’un produit ou, pour des voyages, une recherche cartographique par exemple.
Actuellement, l’internaute qui veut acheter une
cafetière en passant par Google voit systématiquement mis en avant - outre
les liens ordinaires de la recherche naturelle - les services du moteur
spécialisé de comparateur de prix Google Shopping, au détriment des
concurrents comme Kelkoo ou Twenga.
C’est la question du « traitement préférentiel ».
Pour y remédier, Google a proposé que
les services de Google Shopping et de ses concurrents – choisis après une mise aux enchères des trois places disponibles – soient
placés côte à côte en haut de page, avec des photos du produit en
présentation.
Grâce
Il n’est donc
pas bon de voir 90% de clients satisfaits de la manière dont les choses
fonctionnent.
Si les clients
de Google n’étaient pas satisfaits ou s’ils pensaient qu’un autre moteur de
recherche était plus approprié à leurs besoins, ils se tourneraient vers un
autre service. Mais Bruxelles demande à Google de changer sa façon de faire.
Google a
offert de le faire, mais sa proposition a été rejetée. Ses compétiteurs
veulent plus d’argent gratuit à ses dépens.
Au Diable les
clients satisfaits.
La loi la
plus infâme de l’histoire de l’internet
Aussi ridicule
que cela puisse paraître, l’Espagne est montée d’un ton. C’est ce qu’Huky Guru explique dans The
Most Infamous Law in Internet History :
Aujourd’hui,
le 22 juillet, le Comité pour la culture et le progrès a voté à 22 voix contre
20 le projet de loi qui demande une modification de la loi sur le copyright –
sans aucun doute la loi la plus infâme de l’histoire de l’internet en
Espagne.
Le Congrès a
approuvé aujourd’hui le projet de la Fédération des éditeurs espagnols, aussi
connu sous le nom de taux Google : pour publier un lien vers un autre
site, vous devez désormais payer des frais.
Comme le
stipule la loi, Google News, Meneame, Zite, Flipboad, Facebook, les
fils RSS et Twitter devront payer des frais pour pouvoir publier des liens
vers des journaux espagnols.
La liberté d’expression n’existe plus en Espagne
En théorie, si un site publie un lien vers mon site internet
ou vers un autre blog, il y a des chances qu’il doive payer des frais, mais
j’ai fait enregistrer le contenu de mon blog sous la licence Creative Commons.
En Espagne, le droit de citer ou de commenter un article
vient d’être annulé.
Voici ce qu’en pense Bran, l’un de mes lecteurs qui vit en
Espagne :
- La
loi pénalise et criminalise presque les liens internet.
- La
Fédération des éditeurs espagnols pense pouvoir collecter 80 millions
grâce à cette taxe.
- Selon
Huky, il s'agit là d'un chiffre imaginaire,
parce que le seul site qui puisse vraiment être l’objet de frais est
Google News. Et Google News n’enregistre aucun profit en Espagne et
pourrait être fermé par Google.
Guru met dans
le mille dans son article, dont voici un résumé :
Google,
Twitter, Meneame, Facebook est les autres réseaux
sociaux sont la plus grosse source de trafic pour les sites internet et les
journaux en ligne. Les gens ne lisent pas spécifiquement El Pais, El Mundo, La Razon, ou Gurusblog. Ils sont sur des réseaux sociaux ou des
moteurs de recherche qui leur offrent le contenu qu’ils recherchent. La
disparition des liens réduit fortement le nombre d’entrée de ces sites. Les
liens nous permettent de découvrir, que ce soit de nouvelles pages ou de
nouveaux médias.
Que se
passera-t-il ensuite ?
Pour être
franc, je ne suis pas optimiste. Les conséquences seront dévastatrices et
iront à l’encontre de ceux qui ont promu cette idée, à moins que l’Union
européenne ne tue le bébé dans l’œuf.
Evasion
Guru propose
d’ouvrir son site dans un autre pays comme Belize pour pouvoir échapper à ces
frais.
En tant que
citoyen américain résidant aux Etats-Unis, je peux dire à l’Union européenne
d’aller se faire voir, comme je l’ai fait avec cette amende absurde que j’ai
reçue de la France et que je refuse de payer (pour plus de détails, voir Lawyer Advises Me "Don't Go to France")
La même chose
pourrait-elle se produire ailleurs ?
Avant de
répondre à cette question, voici une petite phrase qui vient de me traverser
l’esprit : « la stupidité se propage bien plus rapidement que le
bon sens ».