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Cours Or & Argent

Les régulateurs et les banques s'entendent sur le dos des épargnants

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Publié le 20 octobre 2014
522 mots - Temps de lecture : 1 - 2 minutes
( 15 votes, 4,7/5 ) , 3 commentaires
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Rubrique : Editoriaux

C'est souvent le week-end que les choses importantes se passent en finance, quand les marchés sont fermés, quand les négociations et les bruits de couloirs ne peuvent pas avoir de répercussions ou profiter à des initiés, et quand les médias tournent sur les faits divers et la météo. Un accord important a été signé samedi, 11 octobre, entre les grandes banques mondiales, "sous la pression des régulateurs", précise la dépêche AFP, et il concerne les produits dérivés et, plus spécifiquement, les CDS (Credit default swap). Ces derniers sont des assurances permettant de se couvrir contre le défaut d'un pays sur sa dette ou la faillite d'une entreprise.

L'idée de départ est séduisante, puisqu'il s'agit d'une protection contre la faillite d'un actif que l'on détient ; qui trouverait à y redire ? Le problème est que ces produits ont été vendus en grande quantité par les banques et qu'elles ne possèdent pas forcément les fonds propres nécessaires en cas de défaut, ce qui les mettrait elles-mêmes en faillite, provoquant un effet domino catastrophique. On a pu le voir, lors de la crise de septembre 2008, avec la faillite de Lehman Brothers, gros trader sur le marché de ces produits dérivés, qui avait donné lieu à un débouclage massif de contrats dérivés avec la banque, ce qui avait provoqué le chaos sur les marchés financiers.

Les régulateurs des grands pays font valoir qu'un délai, aussi minime soit-il, pourrait permettre à une banque défaillante de pouvoir se recapitaliser et éviter un effet de panique sur les marchés financiers. L'Association internationale des swaps et dérivés (ISDA), l'organisme représentant le secteur bancaire, a ainsi accepté d'abandonner le principe du débouclage automatique ("close out") des contrats, si une institution financière se trouve en difficulté. En cas de défaillance d'une grande banque "too big to fail", les régulateurs auront le temps de mettre au point une solution pour éviter une faillite "désordonnée" aux conséquences potentiellement explosives.

On peut penser que la signature de cet accord traduit le fait que le risque de faillite de grandes banques existe bel et bien, ce qui n’est pas rassurant. Néanmoins, cet accord constitue objectivement une bonne chose, puisqu’il éloigne un risque d'effet domino catastrophique. Mais attention ! On sait désormais comment les régulateurs s’y prennent pour résoudre les crises bancaires… la méthode a été inaugurée à Chypre, au printemps 2013, et écrite dans une directive européenne qui entrera bientôt en vigueur (le 1er janvier 2016). Ce sont les comptes des épargnants qui servent à renflouer les pertes bancaires ; une ponction est directement opérée sur leur épargne afin de restaurer la solvabilité de la banque. À Chypre comme dans la directive, seuls les comptes de plus de 100.000 euros sont concernés, mais cela ne suffira évidemment pas en cas de crise grave, et on peut être certain que tous les comptes seront touchés.

Cet accord arrange les régulateurs et les banques, qui éloignent ainsi un risque destructeur et très difficile à maîtriser, mais il faut bien comprendre qu'il se fait sur le dos de l'épargnant qui a placé ses économies dans le circuit bancaire et qui, lui, n’a pas son mot à dire.

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Philippe Herlin est chercheur en finance et chargé de cours au Conservatoire National des Arts et Métiers à Paris. Il est également contributeur sur le site Goldbroker.com
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Depuis plus de soixante-dix ans maintenant, les épargnants des pays développés ont appris à se fier sans réserves aux banques. La garantie de leur gouvernement de couvrir leurs pertes en cas de faillite de la banque et la réglementation sévère imposée par ce même gouvernement pour éviter que cela se produise ont conduit les non initiés que nous sommes à accorder une confiance aveugle au système bancaire.
Il faut dire que c'est l'avènement des produits dérivés il y a un peu plus de vingt ans qui a complètement changé la donne. Les législateurs n'ont pas compris que ces produits sensés protéger les positions risqués des banques et donc mettre ces dernières à l'abri des mauvaises surprises du marché ouvraient en réalité la voie aux pires abus que la soif insatiable de gains rapides des grands de la finance pouvaient imaginer dans leurs rêves les plus fou.
Ces abus ont permis aux banquiers d'amasser des fortunes colossales, de noyauter l'appareil gouvernemental en transformant le système électoral en propagande lobotomisante favorisant les candidats disposant du soutien inépuisable du monde de la finance et d'ainsi forcer ces mêmes gouvernement à les mettre à l'abri de toute éventualité en refilant systématiquement la facture aux payeurs de taxes.
Le capitalisme a ainsi trouvé le moyen de s'autodétruire. Poussé à ses extrêmes limites dans ce qu'il a de plus pervers, le capitalisme a perdu sa raison de croître et de prospérer: le partage équitable de la richesse permettant à la masse d'acheter les produits que les riches leur vendent. En s'accaparant ainsi l'épargne de la classe moyenne, ils tuent la "poule aux œufs d'or" et précipitent la chute du capitalisme qui ne manquera pas de les emporter eux aussi dans sa tourmente.
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Bon résumé de la situation telle qu'on peut la comprendre aujourd'hui depuis l'extérieur des directoires des banques centrales. Nos chers maîtres sont pourtant des gens très intelligents, ils ont toujours un coup d'avance... Il y a donc certainement un plan B. Le comprendre et le prévoir est donc le prochain défi; c'est le défi de chaque époque à vrai dire. S'il n'y en a pas et qu'eux-mêmes sont désemparés, alors, c'est que les machines ont déjà pris le pouvoir!
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Bonjour!

Commentaire sur votre commentaire : « Il faut dire que c'est l'avènement des produits dérivés il y a un peu plus de vingt ans qui a complètement changé la donne. »

- Les produits dérivés existent depuis longtemps (options, futurs et quelques autres que je n'ai pas présents à l'esprit). C'est leur généralisation et l'immédiateté permise par l'explosion informatique qui fait la différence.

« Ces abus ont permis aux banquiers d'amasser des fortunes colossales, de noyauter l'appareil gouvernemental en transformant le système électoral en propagande lobotomisante favorisant les candidats disposant du soutien inépuisable du monde de la finance »

- En fait, les banquiers tirent les ficelles depuis quelques siècles déjà. La démocratie représente pour eux un paravent idéal car elle permet la "fabrique du consentement", tactique beaucoup plus efficace et nettement moins coûteuse que la coercition. Ne pas perdre de vue que le système de démocratie représentative repose sur l'aptitude des candidats à convaincre et circonvenir leurs électeurs par des promesses alléchantes rarement tenues. Les candidats qui excellent dans ce genre de performances sont ceux qui sont les plus doués dans le domaine de l'escroquerie. Comme par hasard, on constate que les banquiers (les aristocrates parmi les commerçants) sont souvent de grands escrocs. Les escrocs ne peuvent survivre que sur le dos des naïfs imbéciles qui malheureusement constituent le grand nombre. Sans compter les femmes qui par nature adorent les contes de fées en raison de leur sensiblerie bébête de femme allaitante. Je généralise, bien sûr. Il faut être conscient que cette sensiblerie de femme allaitante a été retenue par la nature afin de permettre aux femmes d'élever leur progéniture au mieux, c'est à dire, de façon rassurante et non stressante. Si les mères de famille avouaient à leurs enfants à quel point la vie est une tartine de merde, seuls les enfants sourds survivraient...
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provisoire - 21/10/2014 à 13:34 GMT
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