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Cours Or & Argent

La fin d’une époque : le pétrodollar est-il menacé ?

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oilprice.com
Publié le 11 novembre 2014
1304 mots - Temps de lecture : 3 - 5 minutes
( 17 votes, 5/5 ) , 6 commentaires
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Rubrique : Editoriaux

Les récents accords commerciaux passés entre la Russie et la Chine ont déclenché des signaux d’alarme en Occident, où les législateurs et les professionnels du pétrole et du gaz observent avec la plus grande attention le déplacement des marchés de l’énergie vers l’Orient.

Les raisons derrière le rapprochement des deux grandes puissances sont évidemment liées à la crise en Ukraine et aux sanctions imposées à la Russie par l’Occident, ainsi qu’au besoin de la Chine d’assurer ses réserves d’énergie sur le long terme. En revanche, l’une des conséquences de ce rapprochement économique de la Russie et de la Chine pourrait aussi être le début de la fin de l’hégémonie du dollar, ce qui pourrait avoir un impact profond sur les marchés de l’énergie.

Le règne du dollar

Avant le XXe siècle, la valeur de la monnaie était liée à l’or. Les banques qui prêtaient de l’argent étaient limitées par les réserves d’or à leur disposition. Les accords de Bretton Woods de 1944 ont établi un système de taux de change qui permettait aux gouvernements de vendre leur or au Trésor des Etats-Unis. Mais en 1971, le président américain Richard Nixon a pris la décision d’abandonner l’étalon or et de briser le dernier lien entre l’or et les devises du monde.

Le dollar a ensuite traversé une dévaluation importante, et c’est le pétrole qui lui a permis de grimper à nouveau. Nixon a négocié des accords avec l’Arabie Saoudite selon lesquels, en échange d’armements et de la protection des Etats-Unis, les Saoudiens effectueraient toutes leurs ventes futures de pétrole en dollars. Les autres membres de l’OPEP ont signé des accords similaires, et assuré ainsi une demande perpétuelle en billets verts. La domination du pétrodollar se poursuit encore aujourd’hui.

La Russie et la Chine se rapprochent

Les plus récentes informations qui ont émané de la Russie suggèrent en revanche que la domination du dollar puisse toucher à sa fin, en raison de la compétition des Etats-Unis avec la deuxième économie du monde et plus gros consommateur mondial de ressources, la Chine.

La Chine et la Russie ont signé des accords énergétiques qui laissent supposer leurs intérêts énergétiques mutuels. Le plus évident est l’accord sur le gaz de 456 milliards de dollars signé par le géant russe Gazprom avec la Chine en mai dernier. Mais il ne s’agissait alors que du plus gros maillon d’une chaine d’accords qui remonte à 2009. Cette année-là, le géant pétrolier russe Rosneft signait un accord de 25 milliards de dollars avec Pékin. Et l’année dernière, Rosneft a doublé ses exportations vers la Chine suite à un accord évalué à 270 milliards de dollars.

Suite aux sanctions imposées à la Russie par l’Occident qui ont eu pour effet déclencheur l’annexe de la Crimée par la Russie et l’abattage d’un avion commercial, Moscou s’est intéressé à son ancien rival de la Guerre froide en tant qu’acheteur clé de pétrole russe – source d’exportation majeure du pays. Liam Halligan, chroniqueur pour The Telegraph, est d’avis que le « vrai danger » de ce rapprochement entre la Russie et la Chine n’est pas l’éclatement des relations entre la Chine et les Etats-Unis, qui menacerait les routes commerciales de charbon et de GLN vers la Chine, mais son impact sur le dollar.

« Si la Russie se tourne vers l’Asie et que Moscou et Pékin commençaient à s’échanger mutuellement de l’énergie dans une devise autre que le dollar, le mode opératoire de l’économie globale s’en trouverait changé, et les Etats-Unis et leurs alliés verraient leur puissance diminuée, écrivait Halligan en mai dernier. Puisque la Chine est aujourd’hui le plus gros importateur de pétrole du monde et que la production domestique des Etats-Unis subit des pressions accrues, les jours du dollar en tant que moyen de paiement pour l’énergie, et donc de la dominance du dollar, sont comptés ».

Bien que personne ne sous-entende aujourd’hui que cela puisse se passer très bientôt, dans la mesure où le dollar est encore la devise de choix des banques, la proposition d’Halligan commence à gagner du terrain. En juin, la Chine a signé un accord de 29 milliards de dollars avec le Brésil dans un effort de promouvoir le yuan chinois en tant que devise de réserve, et un peu plus tôt ce mois-ci, les banques centrales russe et chinoise signaient un accord de swaps roubles-yuans. Selon les analystes, cet accord de 150 milliards de dollar, qui s’inscrit dans une série de 38 accords rédigés à Moscou, est un moyen pour la Russie de s’éloigner des accords commerciaux en dollars.

« Ces accords ne signifient pas à eux-seuls la fin du dollar en tant que devise de référence internationale, a expliqué Jim Rickards, gestionnaire de portefeuille chez West Shore Group et partenaire de Tangent Capital Partners à la CNBC. Mais lorsqu’observés aux côtés d’autres évènements comme la frustration ressentie par l’Arabie Saoudite face aux politiques étrangères des Etats-Unis à l’égard de l’Iran et l’appétit vorace de la Chine pour l’or, ils représentent un grand pas de plus dans la direction opposée au dollar ».

La montée en puissance du yuan

Il n’est un secret pour personne que Pékin tente depuis un certain temps déjà de promouvoir le yuan en tant que devise internationale alternative. Ce statut pourrait permettre à la Chine d’accéder aux marchés de capitaux du monde et de profiter de moindres frais de transaction dans le cadre des échanges internationaux, et verrait la puissance économique de la Chine se décupler en parallèle à la part croissante du yuan dans les échanges internationaux.

Les Chinois ont toutefois un problème. Le gouvernement n’a pour l’instant pas aboli les contrôles de capitaux qui permettraient l’établissement d’une convertibilité totale, de peur de déchainer des flux spéculatifs qui pourraient endommager l’économie chinoise.

« Il est pourtant clair que la Chine coule actuellement les fondations de l’internationalisation du yuan, a déclaré Karl Schamotta, stratégiste chez Western Union Business Solutions. Selon IBT, plus de 10.000 institutions financières effectuent des échanges commerciaux en yuans chinois, contre 900 en juin 2011. La quantité de yuans off-shore, qui était insignifiante il y a encore trois ans, s’élève aujourd’hui à près de 900 milliards de yuans (143 milliards de dollars). Et la proportion des exportations et importations chinoises réglées en yuans a été multipliée par six en trois ans pour passer à près de 12% ».

Théorie de la conspiration

Pour ajouter de la couleur à cette affaire, Martin Katusa, analyste spécialiste du secteur de l’énergie chez Casey Research, expliquait dans une récente chronique que la mort du PDG de Total, Christophe de Margerie, dont le jet privé est entré en collision avec un chasse-neige à Moscou, n’a peut-être pas été un accident. Selon Katusa, les mystérieuses circonstances autour de sa mort et la très faible probabilité d’entrer en collision avec un chasse-neige sur une piste d’aéroport pourraient avoir plus en commun avec les intérêts commerciaux de de Margerie en Russie qu’avec le simple fait de s’être trouvé au mauvais endroit au mauvais moment.

Selon Katusa, Total prévoyait de construire une usine de GNL dans la péninsule de Yamal, en partenariat avec Novatek. La société cherchait également à lever des fonds pour le développement d’un projet en Russie malgré les sanctions imposées par l’Occident.

« Total prévoyait de financer sa part du projet de 27 milliards de dollars en euros, en yuans, en roubles et en toutes autres devises sauf en dollars, écrit Katusa, avant de poursuivre : Cette menace directe pour le pétrodollar a-t-elle fait de cet « ami de la Russie » - comme l’appelait Poutine – l’un des ennemis des pouvoirs en place, qu’ils soient français, anglais ou américains ? »

Ce pourrait être tiré par les cheveux, mais les références de Katusa au dollar montrent qu’aucune décision qui contribuerait à un éloignement du dollar en tant que devise de référence internationale ne pourrait passer inaperçu.

 

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"...sanctions...qui ont eu pour effet déclencheur ..."

Qu'est-ce que peut bien être un effet déclencheur ??
Un déclencheur peut avoir des effets.
Un effet peut avoir été déclenché.
Mais un effet déclencheur ???

Ca doit être un truc comme une moisson semante ? Une eau incendiaire ? Une cicatrice blessante ?

Ceux qui écrivent ça doivent avoir une tête à déclencher des chutes de guano !
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si j' appuie sur la queue de détente d' un revolver, je déclenche la percussion d' une cartouche ( = effet ) ; si le canon est appuyé sur votre tempe, ça fera un très gros trou ( si c' est par exemple, un .357 Magnum... ) ; le fait d' appuyer sur la détente du revolver peut donc bien être considéré, selon moi, comme un exemple d' "effet déclencheur" d' un gros trou
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"EFFET, subst. masc..
A.− Au sing. et au plur.
1. Ce qui est produit par une cause physique ou morale. Synon. conséquence, résultat, suite.

Donc l'effet ne se trouve pas au départ d'une chaîne de conséquences. Tirer sur la queue de détente (début de phrase) n'est pas un effet.
(à moins qu'il s'agisse d'un système compliqué dans lequel le mouvement d'une porte tire une ficelle reliée à ladite queue de détente ??)

pff... c'est pas marrant de nous faire jouer sur les mots...
"Le plus évident est l’accord sur le gaz de 456 milliards de dollars signé par le géant russe Gazprom avec la Chine en mai dernier."

La phrase est mal tournée !
Le plus important dans cette information, ce n'est pas le montant de la transaction, mais le fait qu'elle n'est PAS libellée en dollars !
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Je crois qu'il n'est même plus besoin de conjectures en ces matières... A qui profite le crime? C' est la seule vraie question dans 90% des morts suspectes, comme le savent bien les bon enquêteurs. Et presque à chaque fois, les yeux se tournent vers les mafias légitimes (agences "d'intelligence") et autres criminels avec pignon sur rue (Etats dominants). Le conspirationnisme au sens le plus basique - géostratégique - devient donc la grille d'analyse la plus performante et en fait la seule sérieuse... Réjouissons-nous que les puissants se déchirent entre eux! Cela maintient un semblant d'équilibre. Car les seules valeurs qu'ils puissent décemment revendiquer sont encore les nôtres: l'égalité, la solidarité, le respect de l'autre; fût-ce même pour les détourner, il faut bien les énoncer!
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Un concert de louanges sans fausse note est aussi parfois la signature d'un crime.

Que les loups s'entredéchirent ne fait pas pour autant d'eux des anges.
Total a probablement aussi déjà fait couler du sang pour du jus noir. Tout n'est que rapport de force.
La pointe de vice par dessus le crime, c'est de perpétrer celui-ci sur le territoire de son ennemi.
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Dernier commentaire publié pour cet article
"EFFET, subst. masc.. A.− Au sing. et au plur. 1. Ce qui est produit par une cause physique ou morale. Synon. conséquence, résultat, suite. Donc l'effet ne se trouve pas au départ d'une chaîne de conséquences. Tirer sur la queue de détente (début de ph  Lire la suite
Pâris - 13/11/2014 à 12:14 GMT
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