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Cours Or & Argent

Ce que l’interdiction d’UberPOP montre de la calcification française

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Publié le 15 décembre 2014
1232 mots - Temps de lecture : 3 - 4 minutes
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Ouh là, il n’y a pas à tortiller : la situation du transport automobile de particuliers, en France, devient fort complexe. D’un côté, les taxis s’occupent de transporter des clients, sous conditions. D’un autre, les VTC font ça aussi, mais sous des conditions précises. Quant aux particuliers qui veulent s’arranger entre eux, ils le peuvent aussi, sous certaines conditions. Et bien évidemment, grâce à la clarté d’action de l’État, tout ce petit monde se chamaille.

Et c’est ainsi qu’Uber s’est retrouvé traîné en justice par les taxis et les VTC. UberPOP, une plate-forme électronique disponible sur smartphone, permet à des particuliers de s’organiser pour offrir un service de covoiturage rémunéré. Ce service, offert par Uber, a été rajouté à ses offres commerciales existantes en février, pour la région parisienne. Ceci a eu le don d’irriter assez vigoureusement les taxis, déjà passablement échaudés par la brutale rencontre de leurs pépères habitudes monopolistiques avec un réel nettement plus rugueux, tout en agaçant aussi pleinement les VTC qui ont assez vite compris que l’application mise en place par Uber leur taillait de généreuses croupières.

Et pif, et paf, deux sociétés du groupe Transdev (oui, cette odeur de capitalisme de connivence entêtante n’est pas fortuite), ainsi que la société de VTC LeCab, s’estimant victimes d’une « concurrence déloyale », ont alors saisi le tribunal de commerce de Paris en référé. Pour rappel, la « concurrence déloyale », c’est lorsqu’un concurrent fait preuve d’innovation et peut se placer en premier opérateur sur un marché qu’il a lui-même créé, et dans lequel vous ne souhaitez pas investir parce que le risque est plus grand que celui d’aller en justice.

Las. Les juges n’ont pas suivi les petits couinements des VTC et les plaintes lugubres des taxis et finalement, Uber obtient en partie gain de cause : le tribunal a refusé vendredi d’interdire le service controversé. Zut, flûte, caca boudin. Cerise sur le gâteau : le tribunal a décidé de transmettre à la Cour de cassation deux questions prioritaires de constitutionnalité, au motif que des dispositions de la loi Thévenoud pourraient porter atteinte à la liberté d’entreprendre et au principe d’égalité. On frémit d’avance de savoir qu’une loi votée par de si pétulants députés pourrait comporter quelques petits vices, chose inouïe au sein d’une république irréprochable.

24hGold - Ce que l’interdictio...

Nous sommes en France et comme d’habitude, tout se termine au choix par une chanson, une grève, ou les deux. Cette fois-ci, ce sera grève seulement, les chansons n’étant plus trop dans l’air du temps, décidément morose. Cette grève montre, encore une fois, à quel point détenir un monopole de droit peut nuire à la collectivité et aux individus : notez en effet comment les VTC, dont la position est nettement plus concurrentielle que celle des taxis, rouspètent mais ne font pas grève, là où les taxis, en position de force et de monopole, n’hésiteront pas à tenter le blocage de Paris pour obtenir gain de cause.

Cette attitude néfaste, résultat d’un lobbying féroce auxquels les autorités et les politiciens ont cédé avec d’autant plus de facilité et de veulerie que les liens entre G7 et le pouvoir actuel sont étroits, n’est finalement que la représentation légale d’une force, plus physique et cette fois-ci parfaitement illégale, qu’ils emploient sans tergiverser lorsqu’ils en ont l’occasion (on se souviendra à bon escient de VTC agressés par des taxis lors d’un précédent mouvement de « protestation » franchement musclé, ou même de blessures infligées à des clients par ces mêmes taxis, qui montrent bien l’écart qu’il peut y avoir entre ceux qui sont censés fournir un service et ceux qui pourraient, à l’occasion, décider de s’en passer définitivement).

En réalité, nous assistons aux soubresauts de combattants qui savent avoir déjà perdu. Petit-à-petit, les prix des licences, ou des médaillons comme à New-York ou Chicago, chute. Même en imaginant que ceux qui ont actuellement un taxi et la licence correspondante parviennent à faire interdire l’utilisation officielle d’Uber et ses concurrents directs, ce ne sera qu’un petit répit. D’une part, les particuliers trouveront toujours un moyen de s’organiser en dehors des contraintes administratives, parce que le jeu en vaut la chandelle. Et d’autre part, parce que, progressivement, les consommateurs se font à l’idée qu’ils peuvent avoir le même service pour beaucoup moins cher, les licences vont continuer à baisser. Jusqu’au moment où elles ne seront plus vendues, faute d’acheteurs : qui irait, maintenant, acheter (fort cher ou même bon marché) une licence de taxi alors que l’avenir est déjà visible et se passe très bien de ce colifichet administratif encombrant ?

La bataille à laquelle on assiste est bel et bien celle d’une arrière-garde. Ceux qui comprennent, ici et maintenant, qu’ils vendent un service de transport et non l’exclusivité de celui-ci au travers d’une licence s’adapteront aux désirs de leur clientèle. Ceux-là survivront. Les autres, qui continueront de toujours s’appuyer sur un monopole artificiel entretenu par l’État, ne feront au mieux que retarder l’échéance. Et au pire, ils se mettront durablement à dos leurs clients, ceux qui les font vivre, mécontents de ne pas les voir s’adapter en tarifs et en prestations à leurs demandes de plus en plus claires.

24hGold - Ce que l’interdictio...

Et si l’on peut noter autre chose, c’est aussi que personne ne leur a expliqué que cette adaptation était non seulement souhaitable, mais indispensable pour survivre. Personne n’a fait l’effort d’expliquer que la disparition du métier de taxi tel qu’il existe actuellement est inéluctable, et personne ne semble même vouloir faire mine de le faire. Personne n’a, semble-t-il, compris que les déplacements par covoiturage sont directement concurrents de ces taxis, mais aussi des Macron-bus et de la SNCF et que ces modes de déplacements vont devoir s’adapter dans des proportions qui semblent échapper complètement aux pouvoirs publics et, pire, aux politiciens dont les Français continuent d’attendre des solutions.

Ici, ce qui est vrai pour les taxis l’est aussi pour toutes les professions dont l’exercice dépend, ultimement, d’un droit accordé par l’État. En pratique, on a engoncé les Français dans l’idée que l’État pouvait accompagner les transitions économiques et technologiques, alors que, d’une part, il a tout fait pour les ralentir, et d’autre part, pour cocooner les gens, qui n’ont alors plus les messages essentiels de la réalité leur parvenant à temps. Prévenus trop tard, ils se retrouvent à réagir alors qu’il n’y a plus de choix, plus de temps, plus de latitudes d’adaptations. La réaction brutale, bien que parfaitement inutile et contre-productive, s’explique assez bien dans ce cas-là. Et les pouvoirs publics, au lieu d’encourager les professions à une saine remise en question, en fonction des besoins du siècle dans lequel elles s’inscrivent, font absolument tout pour retarder les échéances, brosser dans le sens d’un poil lustré par des monopoles de papier des organismes incapables, par dressage, de voir plus loin que le bout de leur nez.

Bien évidemment, la réponse politique, qui consiste à trouver des compromis, à tenter — encore une fois — par tous les moyens de supprimer les messages douloureux que la réalité envoie de plus en plus massivement, cette réponse ne fera qu’accroître la déconnexion du réel, et au final, la frustration, puis, évidemment, la colère.

On voit mal comment cela peut se terminer sur du velours…

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Source : h16free.com
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H Seize écrit sur http://h16free.com ses chroniques humouristiques d’un pays en lente décomposition, et apporte des solutions dans son livre, Egalité, Taxes, Bisous. Dans un monde toujours plus dur, et alors que la crise, la vilénie, les aigreurs et les misères allant de la maladie aux bières tièdes font rage, un pays fait courageusement face et propose toute une panoplie de mesures plaisamment abrasives qui permettront d'aplanir les aspérités, gommer les difficultés et arrondir les angles. Ce pays, rempli de gentils et d'aimables tous les jours mieux pensant, est devenu un véritable phare scintillant dans la nuit noire de l'obscurantisme des méchants et des vilains. Et pour mieux scintiller, il s'est doté d'une devise qui est parvenue à se hisser au rang de slogan, d'accroche et de modus vivendi : pour chacun et pour tous, il faudra de l'égalité, des taxes, et des bisous.
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L’État au sortir de la libération a décidé d'un monopole des taxis parisiens, ces derniers en ont profité sans vergogne. Les tarifs pratiqués par Uber et autres le montrent de façon aveuglante, les "charges" des taxis ne sont pas une excuse pour être dans certains cas 4 fois plus chers !
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Un taxi qui travaille 14h, nuits et dimanches, ne devient pas riche. Ca se saurait. Il reverse presque tout "aux autres".
Et comme ces autres sont gourmands, il est cher et a peu de clients.
c'est aux "autres" d'indemniser les taxis conjointement avec l'état, ils sont responsables de cette hérésie économique (les "autres" sont des proxénètes somme toute ...)
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Ces parasites là n'ont jamais indemnisé personne, quelles qu'aient été leurs malversations.
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"aux politiciens dont les Français continuent d’attendre des solutions."

FAUX, les gens n'attendent plus rien des politiciens. J'ai vu ça dans un article la semaine dernière (Le Soir) : "Les jeunes adultes n'attendent plus rien de la politique".

C'est fini, la lassitude s'est emparée du peuple, il n'y a plus que la violence, de toutes parts (l'état, via la justice et la police ; les syndicats ; les gens un peu partout)...

Aujourd'hui, grève nationale en Belgique , plusieurs incidents..... bien sûr l'un ou l'autre acte d'intimidation (syndicalistes ont fait sortir les chercheurs d'un laboratoire universitaire).... mais surtout, un nombre important de non-grévistes qui ont forcé des piquets en fonçant sur les grévistes avec leurs voitures...

Sur internet, ça chauffe, chaque camp insulte l'autre, la guerre des mots a déjà fait des blessés dans la rue..... (on a vu pareil aux USA lors des manifestations contre les jugements innocentant les policiers blancs qui ont tué des noirs désarmés... il y a une vidéo d'une voiture qui fonce à travers les manifestants)

Le monde sombre dans la violence, peu à peu
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Lorsque la corruption va de pair avec la lâcheté de l'état et que de surcroît celui-ci ne sait pas se faire respecter, c'est la violence qui s'installe.
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Parfois j'aime comprendre l'esprit des lois, ou celui du législateur.

Je me demande donc pourquoi, quand je suis capable de me payer l'usage d'une automobile, je doive payer cet usage à plein pot (pleines taxes) et attendre dans les embouteillages.
Par contre si j'ai les moyens de payer un chauffeur en plus du véhicule, alors j'ai le droit de rouler à l'essence détaxée, ainsi que d'emprunter les couloirs libres ("de bus").

Je précise aux flécheurs de tout poil que ceci est une question ouverte à laquelle je n'ai pas de début de réponse (à part l'éternel copinage et les avantajakis, bien sûr).
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