Alors que le prix du
pétrole gravite autour des 44 dollars le baril, et que les inventaires
américains de brut atteignent des niveaux record, le consensus semble être
que bientôt, l’économie devrait être alimentée par un rebond des dépenses des
consommateurs, puisque les Américains devraient dépenser l’argent qu’ils
épargnent sur leur plein dans les magasins.
Mais sur le plan géopolitique,
la situation du pétrole est bien plus complexe, et ne peut possiblement pas
tenir dans les slogans propagandistes de trente secondes des commentateurs
financiers. Bien qu’une baisse du prix du pétrole puisse sembler être une
bénédiction pour l’économie américaine, les bilans des médias grand public ne
mentionnent pas les données fondamentales qui sont nécessaires à la bonne
compréhension du problème auquel nous faisons potentiellement face.
Comme vous le verrez
dans le micro-documentaire de Future Money Trends ci-dessous, nous sommes sur le point
de traverser de grandes difficultés. A commencer par le fait que la dette du
secteur de l’énergie est passée à 1,7 trillion de dollars au cours de ces six
dernières années, puisqu’on pensait que le prix du pétrole puisse demeurer
aux alentours de 80 voire 100 dollars le baril. Comme nous le savons tous, son
prix a récemment beaucoup baissé, ce qui signifie que toutes les sociétés qui
ont contracté de gros prêts ne sont plus capables de rembourser leur dette.
La conséquence en sera
une vague de défauts dans l’industrie pétrolière. Un véritable désastre que
nous devrions voir se développer ces quelques prochains mois.
Dans le contexte actuel
d’impression monétaire par les banques centrales, d’inquiétudes face à la
déflation et de guerres des monnaies, la baisse du prix du pétrole pourrait
être l’un des évènements les plus dévastateurs du monde économique depuis la
Grande dépression. Le prix du pétrole pourrait faire preuve d’une grande
volatilité et grimper de temps à autres pour s’écraser toujours plus, ce qui
effrayerait davantage les marchés déjà timides et détruirait tout espoir de
reprise économique. Et les Etats-Unis en souffriront plus que tous les
autres.
Guerres pétrolières :
ce que pourrait nous réserver l’avenir
(Regardez
la vidéo sur Youtube)
Des sociétés
multimillionnaires comme Sanchez Energy et Goodrich Petroleum ont perdu 80 à
90% depuis le mois de juin 2014. Non seulement notre secteur énergétique a
été drastiquement diminué, le reste de l’économie pourrait souffrir
davantage. Nous avons créé des structures financières qui ne fonctionnent qu’à
condition que la croissance économique soit constante. Et nous avons
quasiment perdu tout contrôle du système financier en 2008.
…
Pour la première fois en
dix-huit ans, les exportateurs d’or retirent des liquidités des marchés
plutôt que d’y injecter de la monnaie. Le monde approche aujourd’hui
rapidement d’un passage à une autre devise de référence. Si le prix du
pétrole restait le même pendant encore six à douze mois, l’industrie de
schiste des Etats-Unis serait anéantie. Et les effets que cela aurait sur les
obligations toxiques auraient de lourdes retombées sur le marché des actions
et l’économie des Etats-Unis.
… Et cette fois-ci, il
ne restera plus rien pour rattraper l’épée au vol avant qu’elle ne s’abatte
sur l’économie américaine. Ni la Fed ni le gouvernement ne pourront l’arrêter.
Les liquidités se trouveront gelées, notre note de crédit sera révisée à la
baisse, le marché boursier commencera à s’effondrer, et la Fed entrera en jeu
pour gonfler le dollar. Le monde abandonnera alors pour de bon la devise de
référence mondiale. La fin aura sonné pour le pétrodollar.
Bien que la baisse du
prix du pétrole ait pu s’avérer favorable aux Américains au travers de l’Histoire,
nous faisons désormais face à une situation complètement différente, puisqu’énormément
de dette est liée à une industrie qui autrefois se croyait irréductible.
Des centaines de
milliers de licenciements sont prévus sur l’ensemble du secteur, et de
nombreux analystes s’attendent à voir apparaître des récessions dans des
Etats comme le Texas qui dépendent énormément du pétrole. Ces licenciements
auront un impact immédiat sur les économies locales ainsi que sur le marché
de l’immobilier déjà fragilisé.
Ajoutez à cela la
panique qui apparaîtra lorsque les sociétés pétrolières commenceront à fermer
boutique et ne seront plus en mesure de rembourser leurs dettes, et vous avez
un cocktail susceptible de générer un effondrement des marchés financier
globaux et des instruments de la dette.