Rick Rule, de chez Sprott Asset Management,
est sans aucun doute l’un des hommes les plus intelligents du monde de
l’investissement en ressources – mais aussi l’un des plus raisonnables –
c’est pourquoi les entretiens qu’il a donnés au cours de ces quelques
dernières années peuvent être quelque peu déconcertants. En-dehors de ses
commentaires évidemment positifs quant à la valeur de l’or et de l’argent sur
le long terme et de l’avenir brillant des meilleures sociétés minières, il
nous rappelle sans cesse que le secteur n’a pas encore enduré de phase de
capitulation – une période qui voit tout le monde baisser les bras et vendre
à n’importe quel prix, faisant plonger les prix et dressant la scène pour un
nouveau marché haussier.
Le fait de savoir que cette crise
existentielle est encore attendue a beaucoup réprimé la joie que je pouvais
ressentir en achetant des actions minières toujours moins chères. Que quelque
chose ne soit pas cher ne signifie pas que les prix ne pourront pas baisser
encore avant la fin du marché baissier.
Voici certains commentaires représentatifs de
la fin 2014 :
La
capitulation n’a pas encore eu lieu : Rick Rule
Henry Bonner, de
chez Sprott’s Thoughts, s’est entretenu avec Rick Rule, de chez Sprott US
Holdings, pour tenter de déterminer si les récents problèmes encourus par les
actions minières peuvent être la conséquence d’une capitulation, ou ne sont
liés qu’à une vague de ventes particulièrement violente.
Comme nous avons pu le lire :
En cas de capitulation, les actions
dégringolent et certaines ne sont plus achetées. Une telle situation ne s’est
pas encore présentée, ce qui signifie que nous sommes les témoins d’une
violente phase de ventes plutôt que d’une capitulation.
« Pour ceux d’entre vous qui aiment le
surf, a expliqué Rick Rule, la capitulation est un peu comme vous retrouver emporté
par une grosse vague. Vous vous retrouvez à valser sous la surface de l’eau,
désorienté. En 2000, la capitulation n’a duré que deux semaines. De la même
manière que lorsque vous avez du mal à ressortir la tête de l’eau, un tout
petit laps de temps peut sembler être une éternité. »
La plus importante chose à faire ? Vous
préparer psychologiquement.
« Abandonnez vos actions ‘espoir’ –
celles pour lesquelles il n’y a ni catalyseur, ni actifs, ni financements
suffisants pour que quoi que ce soit d’important se produise.
Débarrassez-vous des actions qui n’ont aucune raison de grimper, et
munissez-vous de celles qui en auront la capacité », explique Rick. En
cas de liquidation, une poignée d’investisseurs pourraient faire la
différence en termes de survie d’une action, ce qui signifie que vous auriez
peut-être à devenir l’un d’entre eux si la situation s’aggravait encore.
Ce qui nous amène à l’effondrement survenu ces
deux derniers jours sur les marchés de l’or et de l’argent. Le prix des deux
métaux est désormais inférieur à leur coût de production pour une majorité
des sociétés minières, dont les actions s’effondrent dans l’attente de
résultats de production très peu satisfaisants pour l’année prochaine. Voilà
qui ressemble de très près à ce que nous explique Rule.
L’un des votes en faveur d’un couvercle de
long terme (suivi par une hausse de prix jusqu’à de nouveaux records) nous
vient de Ned Schmidt, éditeur de la lettre Value View Gold, qui dans un
rapport intitulé $GOLD:
Prelude to a Double,
note qu’au vu des mesures historiques du sentiment des investisseurs et du
prix de l’or, nous en sommes là : « La dernière fois que Street
était baissier, nous étions en 2007, et l’or terminait l’année à 830 dollars.
Et puis l’or a plus de doublé ».