Alors que le marché haussier de
l’or suivait son cours, l’un des arguments cités en sa faveur était la
dévaluation du dollar. Les politiques monétaires employées par les Etats-Unis
ont été positives pour le prix de l’or, et ont créé l’illusion d’un marché
haussier sans fin.
Mais au cours de ces dernières
années, le prix de l’or a perdu près de 45% depuis son record de 2011.
Beaucoup de haussiers sont
étonnés de voir que malgré les politiques monétaires de quantitative easing
mises en place par les banques centrales, l’or ne se comporte pas de la
manière attendue. Au cours de ces quelques derniers trimestres, la Banque
centrale européenne a lancé un programme d’achat d’obligations. La banque du
Japon poursuit quant à elle ses politiques monétaires laxistes au travers de
ce qu’on appelle aujourd’hui l’Abenomie.
Plus récemment, la banque
centrale très agressive de la Chine a pris la décision de relâcher ses
politiques monétaires. Ses taux d’intérêt ont baissé cinq fois au cours de
ces neuf derniers mois. Les ratios minimums de réserve ont été abaissés, le
yuan a été dévalué, et de grosses quantités de liquidités ont été injectées
dans le système bancaire.
Cette quantité colossale de nouvelle
monnaie n’a pas été bénéfique à l’or, malgré le maintien par la Réserve
fédérale de sa politique de taux zéro. Voilà qui indique que, globalement, le
rôle de l’or en tant que valeur refuge est de moins en moins apprécié.
La récente hausse du prix de l’or
jusqu’à un record à la hausse sur six semaines a été largement lié à la
couverture de positions à découvert entre 1.075 et 1.170 dollars l’once sur
le Comex. Les traders ont décidé de couvrir leurs positions face à
l’instabilité des marchés boursiers, la faiblesse de la devise chinoise suite
à la dévaluation qui a eu lieu en début de mois, et le resserrement potentiel
des politiques monétaires américaines.
Les marchandises sont sous
pression, notamment celles qui sont exposées à la Chine. En tant qu’actifs
financiers, il peut être tentant de sortir de l’argent de leur marché pour le
réinvestir ailleurs.
Nous avons pu voir une certaine
positivité quant à l’assurance représentée par l’or, mais elle n’est pas
parvenue à surpasser tout le reste. La hausse de court terme du prix de l’or
servira eput-être de point d’entrée pour une potentielle chute jusqu’à 1.000
dollars.
La reprise du marché américain et
le caractère plutôt positif des données économiques ont quelque peu coupé l’élan
du prix de l’or, qui semble avoir atteint un plafond sur le court terme, et
devrait demeurer faible en raison des facteurs suivants :
- Nous vivons dans un
environnement de désinflation, de faible croissance, ce qui ne bénéficie pas
aux marchandises. Les marchés émergents continuent d’être pris de
convulsions, ce qui est inquiétant pour les marchés mondiaux.
- Vient s’ajouter à cette
incertitude la possible hausse des taux d’intérêt par la Fed suite à sa
réunion de septembre. Au vu de la volatilité de l’action des prix sur de
nombreux marchés, il est possible que la Fed repousse sa hausse des taux à
décembre, voire à l’année prochaine.
- L’or a manqué de remonter face
à la crise du marché boursier chinois. Les investisseurs, qui ont souffert de
la fin d’un marché haussier de douze ans, se tournent vers les actions et les
obligations plutôt que vers l’or dans l’attente de savoir ce que fera la Fed.
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Malgré les politiques chinoises, l’affaiblissement de la croissance globale
pourrait continuer d’avoir des conséquences baissières pour l’or à mesure que
la demande baisse.
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