Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,
Le Tafta c’est le projet d’accord commercial dit de « libre-échange » qui est en cours de négociation entre l’Europe et les États-Unis, ou plutôt entre les États-Unis et l’Europe.
Non en fait le Tafta ce n’est pas exactement cela, le Tafta en réalité c’est le totalitarisme marchand, c’est un outil servant aux plus grands profits des multinationales, qui ne sont ni gentilles ni méchantes en soi. Une multinationale poursuit sa logique de multinationale.
L’objectif est de tout faire pour « ouvrir de nouveaux marchés », pour faire encore plus d’affaires avec une seule finalité : augmenter les gains.
L’idée, dans cet accord entre les deux plus grosses économies de la planète, c’est de lever encore plus de freins et de contraintes pesant sur les grosses entreprises. La réalité des accords de libre-échange est toujours la même. Ils ont, ces accords, pour objectif de faciliter le commerce, de faire disparaître des normes ou encore des règles qui évidemment empêchent certains profits.
C’est ainsi que l’on préfère une justice « arbitrale », donc privée, à une justice publique et nationale comme c’est le cas aujourd’hui.
C’est ainsi que l’on pense supprimer des règles sanitaires en particulier sur les produits alimentaires.
C’est ainsi qu’il faut faire évoluer nos droits européens, nos règles et nos normes pour se préparer à ce Tafta que les mondialistes nous imposeront, par la force si nécessaire.
Dans tout accord de libre-échange, il y a toujours une victime collatérale. L’homme. Enfin l’être humain, les femmes étant évidemment tout aussi victimes, de même que nos enfants.
Avec un tel accord, les multinationales souhaitent faire en Europe ce qu’elles peuvent faire aux États-Unis et croyez-moi, ce n’est pas une bonne nouvelle. N’imaginez pas que les Américains soient coupables de vouloir nous imposer un tel traité. Le peuple américain est lui aussi victime du totalitarisme marchand que les autres peuples de la planète.
Traité de libre-échange Tafta : les négociations secrètes reprennent, la Commission européenne veut rassurer
C’est le titre de cette dépêche de l’AFP qui, une fois n’est pas coutume, sert de courroie de transmission à la bien-pensance mondialiste et atlantiste bruxelloise et cette dépêche est édifiante. Elle en dit long sur ce que sont devenues les institutions européennes et nos démocraties occidentales.
« Américains et Européens reprennent ce lundi 22 février les négociations sur le traité de libre-échange transatlantique. Alors que les termes du projet d’accord restent très secrets, suscitant de nombreuses inquiétudes, les commissaires européens aux Affaires économiques et au Commerce tentent de rassurer. »
Il y aurait bien une solution très simple pour rassurer : dire la vérité et donner aux gens la teneur des accords pour que la société civile puisse en débattre… Mais cette solution est trop simple pour le « commissaire européen »… Rien que le terme « commissaire » renvoie désormais aux heures les plus sombres de l’Union soviétique.
Face à l’inquiétude de nos agriculteurs et de nos éleveurs, Pierre Moscovici (celui qui n’a jamais rien compris à la crise lorsqu’il était ministre de l’Économie) explique qu’« il n’y aura pas de traité transatlantique défavorable à l’agriculture européenne et française. Il est hors de question d’accepter un traité dans lequel les normes sanitaires soient atteintes, dans lequel les marchés publics soient déséquilibrés, dans lequel l’emploi soit menacé ou dans lequel l’agriculture soit mise en danger ».
Sauf qu’il est très peu crédible lorsqu’il annonce cela. En fait non, c’est comme l’exception culturelle. La France bombera le torse et dira, fière, « nous avons refusé aux Américains l’essentiel et protégé le plus important, nous avons l’exception culturelle et trois steaks de plus pour nos éleveurs »… Sauf que dans la réalité, il ne s’agit-là que d’artifices de communication puisque les véritables enjeux ne sont pas là. Les véritables enjeux c’est par exemple breveter le vivant ou encore changer et harmoniser les normes juridiques, sociales ou encore sanitaires.
Mais rassurez-vous, si tout est négocié dans votre dos et en secret, c’est pour votre bien ! Même les députés français se sont offusqués de la façon dont ils avaient accès à de tels documents, dans une salle fermée, escortés par un garde, privés de téléphone et sans le droit de faire une seule copie évidemment… Chose hallucinante qui montre que les représentations nationales sont considérées désormais par le totalitarisme marchand comme un ennemi et un échelon démocratique (le seul) à détruire. Vous pourrez voir cette vidéo stupéfiante de l’un de nos députés courageux qui interpelle le gouvernement dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale à ce sujet à la toute fin de cet article.
On a tout à y gagner et c’est normal de négocier dans le secret : les perles de Moscovici !
Je dois vous avouer que les perles de Christine Lagarde ou d’un Moscovici me manquent terriblement depuis qu’ils sont partis sévir dans les cénacles des hautes sphères internationales. On ne marre nettement moins !
Mais heureusement, Mosco revient pour nous porter la bonne parole mondialiste et nous enchaîne deux « conneries » assez monumentales.
« Selon le commissaire européen, l’Europe a toutefois en théorie “plus à gagner” que les États-Unis avec le Tafta, “le marché américain” étant “plus fermé que le marché européen… »
Oui on connaît cet argument éclusé : on a tout à gagner à l’euro… Et pouf, on a tout à gagner à la mondialisation et pouf, etc., etc., et que même si on acceptait pas un tel accord, le soleil ne se lèverait plus demain et que la Terre cesserait de tourner… Tout cela est totalement faux et n’oubliez jamais qu’une affirmation ne vaut jamais une argumentation. Si l’on avait tout à gagner, alors les négociations seraient transparentes et nous serions tous ravis à l’idée de signer un tel accord. Le problème c’est que la réalité est très différente et nettement moins réjouissante.
« Quand on négocie quelque chose d’un peu sensible, on ne peut pas le faire devant les caméras »
Je trouve que cette phrase – que notre commissaire politique au totalitarisme marchand européen trouve de nature à rassurer les masses, ce qui était semble-t-il son objectif –, est un terrible aveu.
Ainsi, le Tafta serait « sensible »… Vous savez, les bonnes choses et les choses justes sont très rarement sensibles, au contraire, encore une fois : elles suscitent une adhésion instinctive des masses populaires que nous sommes.
Mais ce n’est pas tout ! Cet autre passage de la dépêche de l’AFP est lui aussi d’une immense cruauté pour le devenir de nos démocraties et les rapports de forces américano-européens, où bien entendu nous assistons à la soumission totale de l’Europe.
« La commissaire européenne au Commerce Cecilia Malmström a assuré vendredi 19 février que l’Union européenne faisait “le maximum” pour garantir “la transparence” des négociations sur le traité de libre-échange transatlantique. »
« Quasiment toutes les propositions européennes sont sur Internet, donc tout le monde peut les lire, a ajouté la responsable européenne »… Ha, c’est sur Internet, « quasiment » tout sauf ce qui fâche et aussi sauf tout ce qui émane des Américains, c’est-à-dire évidemment l’essentiel de l’accord !
Cependant, elle explique que les autres documents, notamment ceux soumis par les États-Unis, ne pouvaient pas être rendus publics du fait des négociations en cours. “Certains textes ne nous appartiennent pas, nous ne pouvons pas publier des textes américains”, a insisté Cecilia Malmström. Elle s’est dite favorable à une certaine forme de discrétion dans les négociations !! “Quand on négocie quelque chose d’un peu sensible, on ne peut pas le faire devant les caméras”, a-t-elle souligné.
Alors, encore une fois, c’est assez simple : demandez des négociations transparentes ainsi que des référendums populaires dans chaque pays européen, et je peux vous assurer qu’il n’y aurait plus aucune inquiétude à avoir.
Le problème c’est que les peuples ne sont pas si stupides que cela et qu’évidemment, nous serions tentés de voter contre le concept de totalitarisme marchand et de mainmise des multinationales pour privilégier l’idée de démocratie !
Hélas, il est peu probable que l’on demande l’avis des peuples… car le pouvoir, notre pouvoir, a en réalité été transféré à des commissaires politiques… fussent-ils européens !
En attendant mes chers amis, préparez-vous, il est déjà trop tard !
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Source dépêche AFP ici