Article de Charles Hugh Smith, publié le 29 avril 2016 :
« La vérité inavouable est que les jours des systèmes financiers, que l’on pense éternels, sont comptés. Une façon d’évaluer le déclin de la résilience de ces systèmes est d’observer le temps qu’il leur faut pour récupérer lorsqu’ils sont mis sous pression, ou encore de jauger la vigueur du redressement.
Pour y parvenir, on peut aussi se pencher sur les extrêmes atteints avant le retour « à la normale ». Par exemple, les taux d’intérêt, qui au lieu de se normaliser après 7 années de répression, sont poussés en territoire négatif par des banquiers centraux de plus en plus désespérés.
L’idée la plus importante ici est de comprendre que les systèmes financiers et les économies fonctionnent comme des systèmes naturels. La planification centrale et les manipulations des banquiers centraux semblent contrôler le système, mais ce contrôle occulte la réalité de la fragilité grandissante du système, de plus en plus sujet à l’effondrement et pas uniquement en raison de ses dynamiques internes, mais en résultante des manipulations des banquiers centraux.
Les signaux d’avertissement d’une résilience qui se fissure sont visibles tout autour de nous. (…) Les systèmes dominants n’opèrent pas en vase clos. En dessous de la surface d’un système dominant cohabitent de nombreux autres systèmes, réprimés par le système dominant.
Alors que le système dominant s’affaiblit/ralentit, d’autres systèmes occupent les places laissées vides dans l’écosystème. À un moment donné, l’équilibre de l’écosystème est bouleversé ; c’est alors qu’un nouvel équilibre composé de nouvelles dynamiques devient dominant.
Dans l’univers des devises, la montée en puissance des crypto-monnaies est un parfait exemple d’un système naissant qui gagne du terrain alors que le système dominant ralentit, ou se décompose.
Dans le système financier, ce processus peut être au moins conscient : nous pouvons voir le paradigme dominant s’affaiblir et voir d’autres systèmes se développer, qui seront en concurrence pour occuper le vide laissé par le système principal. (…) »