Vous comprenez certainement dans
quelle trajectoire nous mènent aujourd’hui les évènements. Le pays passera le
reste de l’été à être distrait par les confrontations raciales, alors que le
système bancaire continuera de s’effondrer, que prendront fin les accords
commerciaux et que se trouveront perturbées les chaines de distribution
complexes dont nous dépendons pour tous nos produits de la vie de tous les
jours, depuis le carburant jusqu’à la nourriture. A moins que ce qu’il reste
du parti républicain se montre responsable et remplace Trump par un candidat
plus apte, la nation n’obtiendra que ce qu’elle mérite : un clown à la
maison blanche.
Les évènements raciaux de ces
derniers jours résonnent encore dans un brouillard de dissonance cognitive.
Que s’est-il vraiment passé lors des incidents qui ont impliqué Philando
Castile à Falcon Heights, Minnesota, et Alton Sterling à Bâton Rouge, Louisiane ?
Trop de gens prétendent savoir exactement pourquoi ces deux hommes ont été
abattus par la police. Les vidéos qui ont été publiées sont ambigües. Dans le
cas de Castile, elle ne commence qu’après que l’homme ait été tué.
Compte tenu de la conscience que
nous avons tous du sentiment qui règne actuellement aux Etats-Unis, je doute
que des officiers de police choisissent de jeter leur gagne-pain par la
fenêtre pour quelques secondes trépidantes de malice. Ils savent parfaitement
ce qui se passe une fois que le pistolet sort de son étui : suspension,
enquête, fin de carrière, possible poursuite civile, avocats, encore des
avocats, et aucun moyen de subsister jusqu’à ce que l’affaire soit close. En
un mot : la ruine.
Ces deux incidents ont été suivis
par la fusillade à Dallas de douze policiers par un certain Micah Johnson.
Cinq n’ont pas survécu. Cette affaire n’a rien eu d’ambigu. Les autorités ont
rapidement déterminé ce qui s’était passé, et pourquoi. Il y a des chances
que cela génère de nouveaux assassinats d’officiers de police, parce qu’un
mécanisme social assez étrange donne aux gens la permission de remettre en
scène certains scénarios une fois que certaines lignes ont été franchies.
Nous l’avons vu avec les assassinats en chaine des années 1960. Les
décapitations auxquelles s’adonnent les Djihadistes, ainsi que de nombreuses
autres atrocités, fonctionnent de la même manière.
La possibilité de chaos offerte
par les conventions de Philadelphie et de Cleveland est bien plus sombre qu’il
y a quelques semaines. Hillary a tiré avantage de la crise raciale et esquivé
le coup que lui a porté le directeur du FBI, James Comey, au travers de ses
remarques publiques quant à l’affaire des emails. Elle a donné tout ce qu’elle
avait, elle a blâmé le privilège blanc pour les récentes énormités qui ont
impliqué la police et leurs armes. Bien évidemment, cela ne fera qu’alimenter
l’argument selon lequel les Blancs sont pleinement responsables de la
dysfonction des Noirs et ne fera que nous mener à davantage de conflits.
Le spectacle légal qui se joue
autour d’Hillary et du FBI pousse de nombreux Américains à se gratter la
tête. La scène la plus pathétique a impliqué le directeur Comey, qui a laissé
Hillary s’en tirer parce que ses actions extrêmement négligentes impliquant
le serveur d’emails n’avaient pas pour intention de violer la loi. Le
problème étant que les lois fédérales relatives à l’affaire ne nécessitent
pas de preuve d’intention. Les actions seules suffisent à incriminer. M.
Comey est passé outre. L’une des théories mignonnes qui circulent aujourd’hui
veut qu’il n’ait pas osé altérer le cours de l’Histoire en déclenchant des
évènements susceptibles d’élever Trump au rang de Président. Qui l’eut cru…
Nous n’avons pas fini d’entendre
parler de l’affaire des emails, parce que le véritable problème n’est pas de
savoir si elle a maintenu un serveur privé à l’encontre des régulations en
vigueur, mais de savoir si elle l’a utilisé pour renflouer le compte en
banque de la Fondation Clinton grâce à de l’argent amassé alors qu’elle était
Secrétaire d’Etat. Soyez certain que nous n’avons pas fini d’en entendre
parler, de l’affaire des emails comme des questions qui planent au-dessus de
ses honoraires de conférencière versés par les too big to fail.
Ce dernier problème finira par
attirer l’intérêt des électeurs cet été et à l’automne prochain, à mesure que
les troubles des banques européennes provoqueront une contagion de faillites
bancaires qui se propagera au travers de la planète et posera de gros
problèmes pour la vie de tous les jours au sein des économies que l’on
appelle avancées. Aucun de ceux qui gravitent autour du cercle du pouvoir aux
Etats-Unis n’est équipé pour gérer cette calamité, moins encore dans le
contexte d’une guerre raciale.