Source: ABN Amro
L’une des plus grosses banques
hollandaises, ABN Amro, a mis en garde ses clients commerciaux contre l’arrivée
d’un taux
d'intérêt négatif sur ses comptes commerciaux. La banque met actuellement
à jour ses termes et conditions pour y inclure son droit de faire passer les
taux d’intérêt en-dessous de zéro. La banque chercherait à se « protéger »
contre les circonstances de marché qui ne cessent plus de changer.
Source: ewtdotorg.com
Bien que ce soit une décision
intéressante, elle n’est pas entièrement inattendue, le directeur de la
banque ayant déjà tâté
le terrain par le passé. Mais c’est là que les choses deviennent
intéressantes. ABN Amro est encore une banque gérée par le gouvernement,
auquel elle appartient. Le directeur de la banque, Gerrit Zalm, ne vient pas
du milieu financier, mais a autrefois été le Ministre des Finances des
Pays-Bas, un poste qu’il a conservé pendant douze ans.
Il est non seulement étonnant de
voir une banque dirigée par un bureaucrate plutôt que par un banquier être la
première à parler ouvertement de l’imposition de frais sur les comptes de ses
clients commerciaux, il est aussi intéressant de voir une banque appartenant
au gouvernement prendre une telle mesure avant toutes les autres.
Source: rapport trimestriel
ABN Amro a été nationalisée
pendant la crise financière globale. Un véhicule d’investissement du
gouvernement possède encore approximativement
77% de ses parts (voir l’image précédente) et bénéficie donc de toute
tentative de sortir de l’argent des poches de ses clients.
Mais peut-être faut-il voir les
choses dans un contexte plus large.
Dans notre commentaire
de la semaine dernière, nous nous disions étonnés de voir ABN Amro devenir
soudainement haussière sur les métaux précieux, après avoir été baissière de
nombreuses années durant. Voilà qui ressemble à un scénario à la « si
vous ne pouvez pas les vaincre, joignez leurs rangs ». Le marché n’a pas
cédé depuis le début de l’année, et puisque l’or s’est maintenu au-dessus de
1.000 dollars par once, l’objectif de prix de 800 dollars l’once établi par
Amro était définitivement trop bas.
Source: Bloomberg
En plus de cela, les gens ont
peut-être oublié (ce qui n’est pas notre cas) qu’ABN Amro était autrefois la
première banque à faire défaut de ses obligations de livrer de l’or à
certains de ses clients. Ces clients avaient le droit d’échanger un certain
investissement contre de l’or, un engagement qui n’a pas été respecté par
ABN, qui s’est contentée de leur offrir un versement en liquide.
Nous avons donc une banque
contrôlée par un gouvernement qui cherche à rapatrier son or, qui propose
aujourd’hui de faire passer ses taux d’intérêt en-dessous de zéro. Nous ne
croyons pas aux coïncidences.
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