En Russie, les 1 300 médailles destinées à récompenser les vainqueurs des
Jeux Olympiques de Sotchi 2014 sont en train d’être gravées. Mais
quelle est la valeur exacte de ces médailles ? Si les athlètes connaissent
très bien la valeur sportive de leur récompense, il est beaucoup plus
difficile de connaître celle du métal précieux… et s’il s’agit bien de métal
précieux !
L’or et le sport… un peu d’histoire olympique
Une médaille d’or est traditionnellement la récompense qui est remise au
vainqueur d’une compétition sportive. Pour les Jeux Olympiques, qui sont une
consécration dans le monde du sport, les médailles revêtent un caractère
particulier. Et depuis la couronne olympique des jeux olympiques grecs
jusqu’aux premières médailles, il a fallu attendre plusieurs siècles. Ce
n’est qu’en 1896 qu’on voit arriver les premières médailles d’argent et de
bronze. En 1904, la médaille d’or complète la récompense au trio de tête. Et
en 1912, les médailles d’or sont remplacées par le vermeil : c’est la
dernière année où le champion se voit remettre une médaille entièrement
composée d’or.
L’année dernière, l’histoire des médailles olympiques a été marquée d’une
nouvelle pierre : le champion de boxe ukrainien Vladimir Klitschko a été
vendue aux enchères un million de dollars. Cette médaille, remportée en 1996
à Atlanta, pesait 181 grammes pour un diamètre de 70 mm et une épaisseur de 5
mm. On est donc bien loin de la valeur de l’or, mais plutôt dans celle du
sport !
Sotchi 2014 : les médailles d’or dévoilées
L’année prochaine, les Jeux Olympiques d’hiver auront lieu à Sotchi, en
Russie. Lors de cette édition 2014 des Jeux Olympiques (qui suscite
déjà par ailleurs quelques polémiques), 1 300 médailles seront distribuées.
On connaît déjà le budget russe : la facture totale pour l’ensemble des
médailles des Jeux olympiques et paralympiques devrait atteindre les 10
millions de dollars.
D’autres informations viennent également d’être dévoilées autour de la
fabrication de ces médailles. Six kilos d’or, 2 tonnes d’argent et 700 kilos de bronze
seront nécessaires pour les fabriquer. Chaque médaille fera 10 mm d’épaisseur
et 10 centimètres de diamètres, et nécessitera 16 à 18 heures de travail
manuel. Traditionnellement, les médailles des Jeux Olympiques d’hiver
sont plus lourdes, plus grandes et plus épaisses que celles des compétitions
d’été.
La médaille de bronze sera la plus légère (460 grammes). Mais c’est bien
la composition des médailles d’argent et d’or qui devient intéressante. Les
médailles d’argent devraient être constituées d’argent à 100 %, pour un poids de 530 grammes. La médaille d’or sera elle
aussi en argent, mais plaquée de 6 grammes d’or.
La composition de certaines des médailles de Sotchi 2014 mérite quand même
un clin d’œil. Sept d’entre elles contiendront un morceau de la météore de Tcheliabinsk, pour commémorer le souvenir
du bolide qui s’est désintégré au sud de l’Oural, le 15 février 2013.
Mais on n’en sait pas plus, par contre, sur la pureté de l’argent. C’est
également la question qui s’était posée en 2012, pour les JO de Londres.
Reste qu’avec un poids de 530 grammes, une médaille en argent à 92,5 %
pourrait se révéler un bon placement… à condition de la gagner !
Londres 2012 : d’or et d’argent
En 2012, il avait fallu huit tonnes d’or, d’argent et de cuivre pour
confectionner les 4 700 médailles olympiques et paralympiques. Les métaux
avaient été extraits des sous-sols de la Mongolie et de l’Utah par la société
minière Rio Tinto.
Annoncées comme étant les plus chères des JO d’été, les médailles d’or de Londres 2012 avaient fait parler d’elles,
dans un contexte de rigueur économique dans le pays et dans le monde. Elles
n’étaient pas non plus en or massif : composées d’argent (92,5 %) et de six
grammes d’or, l’envolée de leur budget était surtout due à leur taille
et au cours des métaux précieux qui les composaient.
A quand un or vert pour les Jeux Olympiques ?
Si les médailles de Londres 2012 avaient fait parler d’elles, c’es
également parce que la société minière qui extrait l’or des médailles n’était
autre que la société Rio Tinto, dont les procédés d’extraction polluants
avaient été dénoncés lors d’une manifestation en avril 2012 à Londres.
Et si un porte-parole de la société minière avait assuré des standards
rigoureux observés par l’entreprise en termes de respect de l’environnement,
le doute est quand même permis. Il est d’autant plus dommage, quand on
connaît les valeurs des Jeux Olympiques, que le Comité international
olympique (CIO) n’oblige pas les comités locaux d’organisation à se tourner
vers un or vert et équitable. Pourtant, il existe des solutions, comme celle encadrée par la “Clean Extraction”.