Un lecteur
attentif me signale un article de Bloomberg qui pour une fois incite à
l'optimisme. Il y est écrit que, face au risque de
déferlante de faillites qui menacent l'économie réelle
des USA, des entreprises de taille significative et des pools de
prêteurs commencent
à négocier à grande échelle
des accords volontaires de restructuration de passif et d'échange de
dette contre capital, tels
que ceux dont je me suis fait l'avocat en diverses
occasions, et ce avant qu'une mise sous chapitre 11 ne vienne augmenter leurs
pertes.
C'est une
excellente nouvelle, qui prouve que les entreprises savent mieux que les
bureaucrates prendre les mesures qui s'imposent dans la tempête.
Hélas, comme le souligne mon correspondant, ces accords ne concernent
que l'économie non financière. Les banques assurées par
la FDIC et les géants de Wall Street ne s'y mettent pas encore,
puisque la doctrine du gouvernement est de payer tous les détenteurs
de dette avec l'argent du contribuable: pourquoi ces détenteurs
iraient ils aider leur débiteur à restructurer son passif dans
ces conditions ? Seul le groupe bancaire CIT, non assuré par la FDIC
(ce n'est pas un établissement de dépôts) et trop peu
important pour "être sauvé" par le gouvernement, est
en train d'y avoir recours.
Si, dès
les premières difficultés de Bear Stearns connues,
mi 2007, l'état américain avait clairement fait savoir qu'il ne
lèverait pas le petit doigt, les grandes banques auraient
commencé à entrer dans de telles recherches d'accord de
restructuration de passif "pré-banqueroute" dès 2007.
La crise n'aurait pas été évitée (la bulle de
crédit était là et bien là) mais elle aurait
été bien mieux absorbée, et la confiance dans
l'économie réelle serait bien plus vite revenue.
L'intervention de
l'administration Bush puis Obama dans la résolution de la crise
crée des incitations perverses qui vont au final catapulter la dette
publique américaine vers des sommets tout en prolongeant la mauvaise
période économique.
Vincent
Bénard
Objectif Liberte.fr
Egalement par Vincent Bénard
Vincent Bénard, bientôt la quarantaine,
a une formation d'ingénieur et est un ancien militant syndical de
Force Ouvrière, passé graduellement au libéralisme entre
94 et 2000, ayant fini par déduire de ses multiples expériences
personnelles et professionnelles que l'intervention de l'état ne
résolvait que rarement les problèmes de société
qu'elles prétendait combattre, mais qu'elle était au contraire
en grande partie le problème.
Vincent Bénard est Président de l'institut Hayek
(Bruxelles) et Senior Fellow de Turgot
(Paris), deux thinks tanks francophones dédiés à la
diffusion de la pensée libérale, et sympathisant des deux seuls
partis libéraux français, le PLD et AL.
Publications
:
"Logement: crise publique,
remèdes privés", dec 2007, Editions Romillat
Avec
Pierre de la Coste : "Hyper-république,
bâtir l'administration en réseau autour du citoyen",
2003, La doc française, avec Pierre de la Coste
Publié avec
l’aimable autorisation de Vincent Bénard – Tous droits
réservés par Vincent Bénard.
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