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Cours Or & Argent

Finance islamique, marché des "subprime" et…

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Publié le 11 novembre 2009
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Rubrique : Fondamental

 

 

 

 

Depuis au moins le temps des absurdités malthusiennes ou marxistes, une tendance a été suivie par les politiques à des degrés divers selon les pays.

Elle consiste à dire que la réglementation étatique serait seule morale et que toute innovation serait à vouer aux gémonies.

Si l'innovation doit perdurer malgré tout pour la satisfaction de chacun, si, en particulier, les politiques ne peuvent s'opposer à son développement, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, la tendance consiste à mettre l'ensemble innovation et développement sous tutelle des hommes de l'Etat.

Dans le domaine de la finance, la tendance est exemplaire. Voici trois exemples, au premier regard sans lien.


1. Le système de retraite de sécurité sociale obligatoire en France.

Il y a le cas limite du système de la retraite de sécurité sociale obligatoire en France infligé aux "travailleurs" à partir des années 1941-45, qui oblige les gens à vivre au jour le jour dans ce domaine .

Rappelons qu'il prend aux uns pour donner aux autres, en se servant au passage.

" Prendre aux uns pour donner aux autres, violer la liberté et la propriété, c'est un but fort simple; mais les procédés peuvent varier à l'infini.
De là ces multitudes de systèmes qui jettent l'effroi dans toutes les classes de travailleurs, puisque, par la nature même de leur but, ils menacent tous les intérêts." (Frédéric Bastiat, 1850, chap.4)

Le système a été construit sur la base d'un procès stalinien fait au marché financier en général, et à l'assurance-vie en particulier, et dans des conditions extraordinaires, fort éloignées de celles de la démocratie, à savoir celles de la guerre et de la fin d'une guerre aux destructions sans précédent.

En fait, le cas était limite et il ne l'est plus.

Il était limite car, en toute rigueur, le temps ou la durée, condition de la finance, n'intervenait pas comme paramètres du système.

Mais maintenant que le système est déficitaire en permanence et que les politiques manipulent "âges de retraite" et "durées de cotisation" pour tenter de faire disparaître le déficit, la limite a été reculée.
On est entré de plain pied dans le périmètre de la finance car pour que le système fonctionne, il faut faire appel au marché financier et qu'il se laisse séduire.

La situation devient même cocasse quand on n'oublie pas que le système avait été construit sur le principe que la retraite ne devait pas être tributaire du marché financier (du taux de capitalisation ou d'intérêt).
Si le principe avait été respecté, si le marché financier avait été tenu à l'écart et n'avait pas innové depuis 1941-45, il y a longtemps que le système aurait disparu.

On ne sait pas encore la suite, mais on ne peut que la deviner.


2. Le marché des "subprime" aux Etats-Unis.


Il y a le cas récent du type de contrat financier disponible aux Etats-Unis et dénommé « subprime ».

Le temps ou la durée y intervient explicitement, mais pas la responsabilité des parties contractantes.
En effet, ce type de contrat est réglementé par le législateur de telle sorte qu'il est une opportunité de gain pour celui qui s'endette et une opportunité d'opprobre pour celui qui refuse de prêter, quand il ne court pas le risque d'être traîné devant un tribunal par tel ou tel groupe de pression pour le refus affiché.

Contrat pervers, sa perversité avait été divisée par sa décomposition via la titrisation. Mais elle a été multipliée dans un rapport autrement plus grand par la politique monétaire suivie (variations du taux d'intérêt à très court terme).

On sait la suite ... cf. "Subprime" "Sur crise" ? 


3. La finance islamique.

Troisième cas, celui dont on parle désormais en France, ici ou là et, en particulier, au ministère des finances depuis mi 2008, à savoir la finance islamique.

Dans une étude (2005) publiée par l'Université de Princeton (Etats-Unis) intitulée Islam and Mammon : The Economic Predicaments of Islamism , Timur Kuran a établi que les principes théoriques de la finance islamique ont une histoire relativement courte. Ils ont été formulés en grande partie par le théologien pakistanais Sayyid Abul Ala Maududi à partir des années 1940.
Il semblerait que la première banque islamique moderne ait été créée en Egypte, aux alentours de 1963.

Ce point de vue n'est pas partagé par Mohammed El Qorchi, "Deputy Division Chief" du département des "Monetary and Financial Systems" du F.M.I. dans un article de Finance et développement, 42, 4 décembre 2005 intitulé "Islamic Finance Gears Up".

Selon El Qorchi, la création de la finance islamique remonte à trois décennies, et, depuis lors, le nombre des institutions financières islamiques dans le monde est passé de 1en 1975 à plus de 300 aujourd'hui dans plus de 75 pays.

Qu'à cela ne tienne.

Il faut savoir que les institutions financières islamiques sont concentrées au Moyen-Orient et en Asie du Sud (avec le Bahreïn et la Malaisie comme centres les plus gros), mais elles apparaissent aussi en Europe et aux États-Unis.

Fin 2005, les actifs totaux dans le monde étaient estimés dépasser $250 milliards, et ils ont une croissance estimée à 15% par an (bien que les données transfrontalières restent rares).

Les produits financiers islamiques sont destinés aux investisseurs qui veulent se conformer à la loi islamique ("charia") qui régissent la vie quotidienne du musulman.

Ces lois interdisent de donner ou de recevoir des intérêts parce que tirer un bénéfice d'un échange de monnaie contre monnaie est considéré immoral ; elles font obligation que toutes les opérations financières soient fondées sur l'activité économique réelle et elles interdisent les investissements dans des secteurs comme le tabac, l'alcool, le jeu, et l'armement.

Les institutions financières islamiques offrent un éventail toujours plus large de nombreux services financiers, tels que la mobilisation de fonds, l'allocation d'actifs, les services de paiement et de règlement d'échange et la transformation et l'atténuation de risques.
Mais ces intermédiaires financiers spécialisés effectuent leurs opérations en utilisant des instruments financiers conformes aux principes de la charia.

Quelles sont les raisons avancées pour expliquer l'essor récent de la finance islamique?
 
Une raison est la forte demande d'un grand nombre de musulmans immigrés et non-immigrés en services et échanges financiers conformes à la charia.

Une deuxième est la richesse pétrolière croissante, avec la demande d'investissements adéquats flambant dans la région du Golfe.

Et une troisième est la compétitivité de la plupart des produits, attirant des investisseurs musulmans et non musulmans.

Pourtant, malgré cette croissance rapide, la banque islamique reste très limitée dans la plupart des pays et est minuscule comparée au système financier mondial.

Bref, ce sont la révolution du marché du pétrole dans la décennie 1970, une certaine liberté de circulation, beaucoup plus que l'innovation, qui semblent avoir contribué au développement de la finance islamique.

Reste que les lois islamiques interdisent de payer et de recevoir des intérêts.
Mais cela ne signifie pas qu'elles désapprouvent de gagner de l'argent ou encouragent le retour à un tout cash ou à une économie de troc.
Elles encouragent seulement toutes les parties à un échange financier à partager le risque et le profit ou la perte du projet.

Les déposants dans les banques islamiques peuvent être comparés à des investisseurs ou des actionnaires qui gagnent des dividendes lorsque la banque fait un profit ou qui perdent une partie de leur épargne si la banque affiche une perte.

Le principe est de lier le rendement d'un contrat islamique à la productivité et à la qualité du projet, garantissant ainsi une répartition plus équitable des richesses.

Les instruments financiers islamiques prennent ainsi la forme de contrats entre fournisseurs et utilisateurs de fonds pour gérer le risque.

Côté "actifs", les banques islamiques se lancent dans des investissements et des activités commerciales selon divers contrats disponibles.

Côté "dépôts", les fonds sont surtout mobilisés sur la base d'un contrat de Moudaraba ou un contrat de prêt libre d'intérêt (Qard Al Hasan).
Globalement, les banques islamiques offrent à leurs déposants quatre catégories de comptes:
- courants,
- d'épargne,
- d'investissement et
- d'investissement à fins particulières.

Alors que l'arbitrage et la vente à découvert ne sont pas acceptables en vertu de la charia, il semble que des opérations financières autres soient, en pratique, l'objet de diverses interprétations.
Par exemple, les opérations impliquant l'achat et la vente de "contrats de dette" sur les marchés secondaires sont admises en Malaisie et nulle part ailleurs.


4. Synthèse

4.A. Qu'ont donc en commun ces trois exemples ?


Ils illustrent la présomption des politiques d'organiser la finance sur des règles morales à quoi n'obéirait pas l'innovation financière depuis la nuit des temps.

En France, ce furent des règles socialo-communistes, matérialistes, dont la perversion n'est toujours pas perçue malgré la faillite à partir de 1989 des régimes entièrement communistes et fondées uniquement sur de telles règles.

Aux Etats-Unis, ce furent des règles "démocrates" dont la perversion a été mise en valeur par la politique monétaire suivie, au corps défendant de celle-ci - bien sûr -, avec les conséquences qu'on sait et qu'on vit aujourd'hui.

En terre d'Islam, ce sont des règles "révélées" qui ont acquis de l'importance économique mondiale en raison des perversions précédentes et des conséquences désastreuses qu'ont eues ces perversions sur les économies réglementées où elles sévissaient.

4.B. Dénominateur commun de ces exemples, l'absence d'innovation digne de ce nom.


L'innovation est nécessairement non étatique car la réglementation, l'arme du législateur, ne saurait innover, mais seulement connaître des variations, des réformes quand ce dernier est acculé dans ses retranchements. N'oublions jamais que :

"Ce qui limite la spoliation, c'est rarement la résistance des spoliés; c'est plutôt les pertes qu'elle inflige à tout le pays et qui retombent en partie sur les spoliateurs." (Vilfredo Pareto, 1896/97)

L'innovation qui perdure est nécessairement morale pour la raison que :

"[...] regardez à la fin d'un fait accompli, et vous verrez qu'il a toujours produit le contraire de ce qu'on en attendait, quand il n'a point été établi d'abord sur la morale et la justice." (François René de Chateaubriand, Mémoires d'Outre tombe.)

L'innovation ne peut enfin que remettre en question les réglementations existantes - révélant ainsi indirectement leur immoralité cachée qu'on faisait passer pour de la morale - et plonger les politiques dans les affres d'en trouver d'autres.

A défaut d'y parvenir, ces derniers s'imitent et "se font mousser".

En France, le ministère de l'économie et des finances en est donc arrivé à tourner la page de la "planification centrale à la soviétique" – même si, à certaines époques, certains l'ont revendiquée "indicative" – et se trouve désormais sur celle de la "finance islamique".  S'il n'y a pas perdu son latin, il va devoir apprendre son arabe.

"Sacrée évolution !" en près de soixante dix années.

 … N'est-ce pas vraiment le cas de le dire !

 

Georges Lane

Principes de science économique

  

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Georges Lane enseigne l’économie à l’Université de Paris-Dauphine. Il a collaboré avec Jacques Rueff, est un membre du séminaire J. B. Say que dirige Pascal Salin, et figure parmi les très rares intellectuels libéraux authentiques en France.

 

Publié avec l’aimable autorisation de Georges Lane. Tous droits réservés par l’auteur

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Georges Lane enseigne l’économie à l’Université de Paris-Dauphine. Il a collaboré avec Jacques Rueff, est un membre du séminaire J. B. Say que dirige Pascal Salin, et figure parmi les très rares intellectuels libéraux authentiques en France. Publié avec l’aimable autorisation de Georges Lane. Tous droits réservés par l’auteur
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Dérapage budgétaire: qui faut-il croire?

La polémique est lancée sur les comptes publics. L'UMP évoque un dérapage de 20 milliards d'euros en 2013.

EVIDENT .
J'adrrrre l'islame .
Malik Afridi, s'il avait vécu dans un village d'irréductibles Gaulois, aurait sans doute fait pâlir de jalousie tous ses habitants, tant sa longue moustache finement tressée de 76 centimètres attire l'attention. Elle ressemble à s'y méprendre à une paire de cornes dressées et solidement attachées sous son nez.

«Les gens m'ont toujours respecté» à cause de ma moustache, se targue ce solide gaillard âgé d'une quarantaine d'années. «Ils aiment prendre des photos avec moi. C'est mon identité», dit-il.

Pendant des siècles, le port de la moustache était le gage de virilité par excellence dans le sous-continent indien. Mais aujourd'hui, avec la montée en puissance des talibans et du salafisme au Pakistan, la barbe longue s'impose. De fait, elle y est de plus en plus imposée.

Il y a encore quelques années, Malik Amir Mohammad Khan Afridi était encore une star locale dans le district tribal de Khyber, repaire d'insurgés aux portes de l'Afghanistan. Il devait ce rang au système pileux de son visage qui lui confère des airs princiers.

Mais les hommes du Lashkar-e-Islam, un groupe islamiste armé aujourd'hui allié aux talibans, ne l'ont pas entendu de cette oreille.

Ils ont exigé de lui le versement mensuel de 500 dollars, en échange d'une «protection» lui permettant d'arborer sa moustache en toute quiétude.

De mauvais poil, le commerçant, qui importe au Pakistan des vêtements et du matériel électronique de Chine, a refusé de céder au chantage.

Kidnappé

Jusqu'à ce jour de 2009 où des insurgés ont frappé à sa porte. Il venait pour le kidnapper, raconte-t-il. Après un mois de captivité, une assemblée tribale locale, la traditionnelle +jirga+, a négocié sa libération en échange de sa moustache. Contraint de la raser, Malik Afridi, avoue avec regret avoir eu «peur qu'ils ne me tuent».

«C'est pourquoi j'ai sacrifié ma moustache», confie-t-il. Deux mois plus tard, il a quitté les zones tribales pour Peshawar, métropole du nord-ouest pakistanais. Entretemps, sa moustache a repoussé. Mais l'an dernier, l'intimidation à nouveau.

Des hommes menaçaient de l'égorger dans des appels téléphoniques anonymes.Malik a alors été contraint de s'éloigner de sa famille à Peshawar pour s'établir à Faisalabad, coeur de l'industrie textile dans le centre du Pakistan.
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clair et net - 08/08/2013 à 13:01 GMT
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