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Heureux les pauvres, car ils hériteront des lois

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Publié le 04 décembre 2013
652 mots - Temps de lecture : 1 - 2 minutes
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Rubrique : Editoriaux

 

 

 

 

L’accumulation des lois anti-discrimination débouche ou bien sur l’aggravation de l’exclusion ou bien sur l’absurdité la plus totale. 

___

L’Insee estime à 7,9% le taux de pauvreté en France pour l’année 2011 – 14,3% si le seuil est fixé à 60% du revenu médian au lieu de 50%. Ces chiffres n’évoquent rien de concret pour la majorité des Français, et pourtant : chaque jour la pauvreté imprime une marque indélébile sur la vie de millions de gens, entravant leur insertion sociale et les enfonçant toujours plus dans la précarité.


C’est pour sensibiliser élus et ministres à ces réalités que l’association ATD Quart Monde a lancé une pétition à l’occasion de la Journée mondiale du refus de la misère. Intitulée Je ne veux plus, la pétition braque le projecteur sur les multiples facettes de la discrimination « anti-pauvres », depuis le refus de soigner les bénéficiaires de la CMU jusqu’aux insultes des cours de récré en passant par le refus de vendre une prestation à un sans abri dans un salon de coiffure. Objectif : tordre le cou à ces idées reçues qui aggravent des situations déjà précaires.


La recherche d’emploi est le terrain de prédilection pour vérifier ou réfuter les soupçons de discrimination. Les testings réalisés par le centre d’observation ISM Corum sont venus confirmer l’analyse de l’association, les CV trahissant une situation de précarité sociale obtenant 11% de réponses positives, contre 17% pour les CV témoins. Éric Cediey, directeur d’ISM Corum, reconnaît que d’autres testings seront nécessaires. Mais il n’est besoin que d’un peu de bon sens pour comprendre que les difficultés des plus pauvres ne sont pas seulement matérielles, mais sociales.

Le président de l’association, Pierre-Yves Madignier, a raison de montrer du doigt l’éléphant dans le magasin de porcelaine. Hélas, de cet éléphant, Monsieur Madignier ne voit que la trompe. Pourquoi ne pas inclure les compétences professionnelles au nombre des motifs de discrimination sociale ?

Si la forme de discrimination dénoncée par ATD Quart Monde consiste à traiter les personnes différemment en raison de leur pauvreté ou de quelque autre caractéristique liée à leur pauvreté, il faut logiquement considérer comme discriminatoire le fait de recruter ou de ne pas recruter une personne en raison des compétences de l’intéressé. La relation de causalité réciproque entre niveau de vie et formation est aujourd’hui un lieu commun des sciences sociales. Pourtant, on continue de penser que les compétences professionnelles échappent aux pesanteurs du milieu social – du moins raisonne-t-on comme si c’était le cas.


Avec le combat contre la discrimination sociale, la boucle est bouclée : les seuls critères de recrutement légitimes deviennent suspects. Exiger de l’employeur qu’il fonde son choix sur les compétences du candidat et non sur les caractéristiques mentionnées àl’article

  225-1 du Code pénal   revient en effet à pénaliser les plus modestes qui n’ont pas acquis les compétences requises ou qui, pour certains, ont perdu toute aptitude au travail et perdu tout espoir.

Certes, le législateur n’ira pas aussi loin. On ne touche pas à la « méritocratie ». Du reste, l’association ATD Quart Monde, qui dit chercher surtout à « faire réfléchir », se satisferait d’une loi contre les formes de discrimination épinglées par l’étude d’ISM Corum… au risque de rejeter dans l’ombre d’autres formes de préjudice et, ce faisant, de les légitimer.


Car de telles lois fonctionnent comme l’expansion monétaire : ce sont les derniers servis qui en souffrent le plus. Plus étendue est l’intervention de l’État destinée à protéger les uns contre les préférences des autres, plus difficile est la situation des laissés pour compte dont aucune loi n’est encore venue reconnaître la détresse et dont, par conséquent, les souffrances paraissent dérisoires, sinon imaginaires. C’est l’angle mort de l’État providence.

Qu’on se le dise : le mépris des Français pour les assistés n’a d’égale que la générosité des aides sociales aux plus démunis. Peut-être est-il temps de se poser les questions qui fâchent ?

Remerciements à Nils/@snkwcz

 

 

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Nils Sinkiewicz est le principal rédacteur du blog catholique et libéral "Marché Gris", qui propose au public analyses et réflexions sur l'actualité socio-économique
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