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L'ambiguïté, voulue et à dénoncer, du pouvoir d'achat de ce qu'on dénomme "monnaie".

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Publié le 18 mai 2015
1418 mots - Temps de lecture : 3 - 5 minutes
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Rubrique : Editoriaux

 

1. Pouvoir d'achat de la monnaie.

Il y a plus de cent ans, Vilfredo Pareto (1896-97) n'avait pas de mot assez dur contre l'habitude des économistes, ou d'autres personnes, de parler du "pouvoir d'achat de la monnaie".

Il lui préférait d'ailleurs l'expression "puissance d'achat" étant donné que l'expression anglaise de référence "purchasing power of money" pouvait se traduire par l'un ou l'autre.

J'ai eu l'occasion de développer le sujet dans ce texte d'octobre 2014.

Deux tiers de siècle plus tard, Murray Rothbard (1962) reprenait, à sa façon théorique, sans mentionner Pareto, ce que ce dernier avait pu écrire sur le sujet.

Il s'opposait surtout à tous les économistes qui développaient depuis lors, sans discernement ou sans connaissance (par exemple des écrits de John Stuart Mill, 1806-1873), l'ouvrage d'Irving Fisher (1867-1947) intitulé The Purchasing Power of Money (1911) qui était intervenu entre temps et avait propulsé la notion ... mal définie.

2. Le cas en France.

L'expression est malheureusement bien installée en France malgré son énorme ambiguïté.

En effet, du temps de Fisher, n'ayant pas la capacité juridique de produire de quantité de monnaie, chacun ne pouvait obtenir de "monnaie" que des marchandises qu'il parvenait à offrir, de l'échange de cette propriété, étant donné les marchandises qu'il espèrait, et ensuite, tirer de la "monnaie" en question en échange, en achat.

Pour chacun, ce qu'on dénommait "monnaie" était une marchandise intermédiaire entre les marchandises qu'il avait les capacités d'offrir et celles qu'il voudrait demander.

Ce qu'on dénommait "monnaie" était ainsi l'ancre de ce phénomène qu'on dénommait "échange indirect" qui faisait se succéder l'offre de marchandises puis la demande d'autres marchandises et qui était commun à tout un chacun.

Le fait est que cet échange de marchandises n'était pas direct et ne supposait donc pas une double coïncidence des besoins/désirs de vous et moi qui allait déboucher sur un accord, une égalité ou un équilibre.

Et de ce principe de l'équilibre individuel, on pouvait bien sûr faire valoir un équilibre économique général qui n'avait aucun sens...

L'échange de marchandises était indirect et supposait deux "sous échanges" distincts qui allaient déboucher sur deux accords, égalités ou équilibres successifs.

De plus, il s'accrochait sur un premier échange indirect en cours et donnait lieu à un second échange indirect qui allait voir le jour.

L'offre de marchandises en question (soit "A") allait de pair avec une demande de marchandises antérieur (soit "A-") et la demande en question (soit "B") avec une offre ultérieure ( soit "B+).

Et de ces équilibres individuels successifs, on pouvait faire valoir deux équilibres économiques généraux: au marché conceptuel (A, A-) correspondait un marche de la monnaie conceptuel et au marché conceptuel (B, B+) correspondait un autre marché de la monnaie conceptuel.

L'"équilibre économique général" généralement évoqué, voire prétendument mesuré, n'en était qu'un des deux aspects.

Et il ne saurait être limité à l'un d'eux.

Il ne saurait l'être d'autant plus que chaque "sous échange" de marchandises reposait sur deux marchés différents, à savoir un marché des marchandises et un marché de la monnaie.

Et ces marchés de même nature ne sauraient être agrégés l'un à l'autre, comme ils l'étaient traditionnellement par erreur.

Admettons même qu'on pût agréger les deux marchés de la monnaie, on ne saurait le faire avec les marchés des marchandises.

3. Une quantité de monnaie.

Le pouvoir d'achat de la monnaie désignait donc, en particulier et entre autres, la quantité de monnaie qu'on avait acquise par les offres de marchandises réalisées en prévision des demandes de marchandises qu'on avait la potentialité ou qu'on désirait effectuer.

Ce qui était en question n'était donc pas l'achat de quantité de monnaie comme l'expression pourrait le laisser croire, mais l'achat de quantités de marchandises "non monnaie" que devrait permettre la quantité de monnaie disponible tirée de l'offre de marchandises.

Bref, l'important de ce qu'on dénommait "pouvoir d'achat de la monnaie" n'était pas la "monnaie", ni sa quantité, mais ce qu'elle cachait, à savoir l'échange indirect de marchandises des gens et, en particulier, son point de départ, à savoir leur offre de marchandises.

4. Le processus d'échange de marchandises.

Ce qu'on dénommait "monnaie" vers 1911 était, en définitive, le pénultième élément du processus d'échange qui avait vu le jour dans un passé immémorial et était devenu, de fait, "processus d'échange indirect".

Schématiquement, au fur et à mesure, il était arrivé qu'une marchandise devint prédominante dans le processus, d'une part, et, d'autre part, ne fut plus offerte pour être demandée et détruite (cas de l'échange direct), mais pour être à son tour échangée dans une autre marchandise, pour être intermédiaire (échange indirect).

Au départ, comme justifications de son existence, on pouvait dire qu'on y avait vu une matière précieuse, un joyau, objet de joaillerie, ou encore une relique sacralisée.

Peu importe.

Le processus s'est déroulé jusqu'à ce qu'il connût une innovation déterminante, à savoir celle qui avait permis à des firmes dénommées "banques" d'émettre des instruments juridiques dénommés "billets" comme substituts des "pièces de monnaie" (XVIIème-XVIIIème siècles).

Le succès de ces instruments a été renforcé par la création, par la suite, d'un autre type dénommé "dépôt bancaire".

Le processus a connu son firmament, en dépit de moult réglementations, au début du XXème siècle.

5. L'explosion de la marchandise intermédiaire du processus d'échange.

Tout a explosé, dans la décennie 1930, quand les hommes de l'état ont interdit aux personnes privées la substitution promise jusqu'alors et se sont donnés la même interdiction, d'un commun accord, au début de la décennie 1970 (cf. ce texte d'octobre 2011).

Ils ont explosé la marchandise intermédiaire du processus d'échange, l'ancre - comme aiment à l'écrire certains économistes américains -, qu'était la "monnaie".

A partir de là, les gens n'échangeront plus des (quantités de) "monnaies", mais des "substituts de monnaie bancaires" que les hommes de l'état (et leurs prétendus conseillers) se sont fait forts de dénommer dès le début, contre toute justification et malgré tout, "monnaies".

Et, contre toute attente, "la sauce a prise" auprès de l'opinion publique jusqu'à aujourd'hui.

Pour leur part, les personnes des pays d'une partie de l'Europe géographique se sont vues imposées à la fin de la décennie 1990, par leur gouvernement, un ensemble de réglementations monétaires sans précédent, à savoir ce qu'on dénomme "€uro", le mot "€uro" n'ayant aucune signification particulière autre que les réglementations (cf. ce texte de juillet 2013).

6. Un dernier mot.

Au total, ce qu'on dénomme "monnaie" aujourd'hui n'existe plus , le pouvoir d'achat de la "monnaie" avancé par Fisher et ses disciples, quelle que soit la définition qu'ils lui donnent (en quantité ou en prix en monnaie), les maîtres actuels, n'existe plus non plus.

Existent des "néants habillés en monnaie" (selon l'expression de Jacques Rueff, cf. ce texte de janvier 2014) que prétendent gérer des dirigeants de banques centrales des pays au nombre de qui se trouvent, par exemple, Madame Yellen ou Monsieur Draghi.

On rappellera que :

a) "Ms. Yellen earned her Ph.D. in economics at Yale in 1971 with Mr. Tobin as her thesis adviser.

As an academic, she specialized in the costs and causes of unemployment.

She embraced her mentor's conviction that government and especially central banks can help reduce it."

En français:

"Mme Yellen a obtenu son doctorat de sciences économiques à Yale en 1971 avec M. Tobin comme directeur de thèse.

En tant qu'universitaire, elle s'est spécialisée dans les coûts et les causes du chômage.

Elle a embrassé la conviction de son mentor que le gouvernement et, en particulier, les banques centrales pouvaient aider à le réduire".

(http://www.wsj.com/articles/SB100014240527023...109500690940692)

b) "The late Franco Modigliani, who won the Nobel prize in 1985 for his work on savings and financial markets, advised fellow Italian Draghi’s doctoral thesis in 1976 and co-authored scholarly articles with Greece’s Papademos.[...]

Draghi [...] doctoral thesis discussed, among other subjects, “the tradeoff between short-run stabilization policies and long-run plans” and found that an excessive focus on near-term fixes could prove counterproductive."

En français:

"Franco Modigliani, qui a remporté le prix Nobel de sciences économiques en 1985 pour son travail sur les économies et les marchés financiers, a été le directeur de la thèse de doctorat de son compatriote Draghi en 1976 et co-auteur d'articles scientifiques avec Papademos de Grèce. [...] 

la thèse de doctorat de Draghi a discuté, entre autres sujets, "le compromis entre les politiques de stabilisation à court terme et les plans à long terme" et a trouvé que l'accent excessif mis sur les correctifs à court terme pouvait se révéler contre-productif. "

target="_blank"(http://www.bloomberg.com/news/articles/201...matter-of-trust)

Bref, ce qu'on dénomme "monnaie" était loin d'être leurs spécialisations.

Quant à leurs recherches depuis lors ?

 

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Georges Lane enseigne l’économie à l’Université de Paris-Dauphine. Il a collaboré avec Jacques Rueff, est un membre du séminaire J. B. Say que dirige Pascal Salin, et figure parmi les très rares intellectuels libéraux authentiques en France. Publié avec l’aimable autorisation de Georges Lane. Tous droits réservés par l’auteur
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