Le Conseil international du
Shanghai Gold Exchange
La Chine continue de poursuivre son objectif de domination du marché de l’or,
et il est important de soulever quelques récents développements concernant le
marché de l’or et la Chine.
Suite au lancement du Conseil
international du SGE, les premières transactions ont été effectuées par,
entre autres, HSBC, MKS (Suisse), et quelques banques chinoises : la
banque industrielle et commerciale de Chine, la Banque de Chine et la Banque
des communications.
MKS est le groupe de négoce de
métaux précieux de Genève qui est aussi le propriétaire de la société de
raffinerie PAMP, en Suisse.
Il y aurait déjà quarante
participants enregistrés auprès du Conseil international du SGE, mais le SGE
n'a pas encore confirmé leur identité.
Comme le SGE domestique qui
compte parmi ses membres des raffineries de métaux précieux, le SGEI aura un
groupe de participants divers dont un certain nombre de raffineries
internationales ainsi que des banques commerciales et des maisons de
commerce.
Les raffineurs de métaux
précieux Metalor Technologies et Heraeus ont confirmé leur participation au
SGEI. Avec MKS, elles comptent parmi les plus grosses raffineries du monde.
Parmi les banques commerciales
internationales qui ont déjà confirmé leur participation au SGEI, nous
comptons entre autres ANZ, Standard Chartered et HSBC. Nous savons également
que Standard Bank, JP Morgan et Bank of Nova Scotia sont intéressées à y
participer. L’atelier monétaire de Perth serait intéressé d’y participer.
La présence de raffineries
internationales et d’ateliers de frappe parmi les participants directs au
SGEI devrait favoriser la liquidité et la découverte de prix sur le nouveau
marché international, et en faire un compétiteur sérieux pour la découverte
du prix de l’or qui a actuellement lieu sur le marché de gré à gré de Londres
et le marché à terme de New York.
L’un des facteurs
encourageants à propos du SGE et du SGEI est que beaucoup d’or passe par ce
marché. La découverte des prix ne sera donc pas uniquement basée sur une
pyramide inversée d’or principalement non-alloué (comme à Londres) ou de
contrats à terme sur l’or (comme à New York).
Comme toujours en Chine, le
SGE voit les choses en grand et emploie actuellement un réseau de 58 centres
de stockage qualifiés, dont 55 sont destinés au stockage d’or et 3 au
stockage d’argent. Ces 58 coffres sont localisés dans 36 villes chinoises qui
ont une importance en matière d’affinage et de consommation d’or. Une
livraison physique peut être organisée entre ces différents centres.
Avec le lancement du SGEI, le
Conseil international dispose désormais de son propre coffre dans lequel les
participants internationaux à son marché peuvent déposer du métal. Ce coffre
est géré par la Banque des communications et est localisé à Zhabei, non loin
de l’aéroport international de Shanghai. La Brinks sera le transporteur
officiel du SGEI.
Alliance du SGE et du
marché de l’or de Hong Kong
Quand la Chinese Gold and
Silver Society (CGSE), basée à Hong Kong, annonçait la semaine dernière son
projet de construction d’un nouveau centre de stockage de métaux précieux à
Qianhai, dans la région de Shenzhen, les implications de sa déclaration n’ont
pas été immédiatement appréciées.
Ce projet n’est pas l’unique
en son genre, et son objectif est de supporter la plateforme de négoce de la
CGSE à Shenzhen et la lier au SGE. Shenzhen est située à moins d’une heure de
route de Hong Kong.
La CSGE a 171 membres, dont 50
à 60 devraient opérer sur le nouveau marché de l’or de Shenzhen d’ici le mois
prochain.
Lors de l’annonce de la CGSE
la semaine dernière, Dr. Haywood Cheung, directeur de la CGSE, a confirmé le
lancement de négociations avec le SGE dans l’objectif de former une alliance
stratégique entre le nouveau marché de la CGSE à Shenzhen et le SGE.
L’objectif principal de cette
alliance, a expliqué Cheung, « est de rendre possible un accès mutuel à
la CGSE et au SGE aux participants aux marchés, en établissant une connexion
Shanghai-Hong Kong pour les métaux précieux. Cette alliance pourrait
permettre à l’industrie locale de l’or et de l’argent d’accéder au marché
domestique grâce au projet Qianhai ».
Les gouvernements de Chine et
de Hong Kong travaillent avec les autorités financières pour établir cette
alliance sur le nouveau marché des actions Shanghai-Hong Kong, qui est une
initiative prise par les marchés boursiers de Shanghai et de Hong Kong qui
vise à stimuler la liquidité et les transferts entre les deux marchés, ainsi
qu’entre les options chinoises A et H.
Les options A chinoises sont
les actions de sociétés domestiques chinoises échangées en yuans. Les options
H sont des actions enregistrées à Hong Kong qui s’échangent en dollars de
Hong Kong. Sous la nouvelle alliance des marchés boursiers se développeront
des flux quotidiens de liquidité dans les deux sens, malgré certaines
limites, entre Hong Kong et Shanghai. Cette alliance entre Hong Kong et
Shanghai sera effective dès le 13 octobre.
La CGSE prévoit de voir sa
plateforme devenir le deuxième plus gros marché de l’or chinois, et offrir à
Hong Kong et au marché international d’intégrer le marché de l’or domestique
chinois.
Cette nouvelle est de la plus
haute importance, et mérite d’être suivie au cours de ces prochains mois.
La Banque populaire de
Chine et l’or – la Chine utilise l’or pour faire de l’or une devise
internationale
Les récents commentaires de
David Marsh, cofondateur du groupe de recherche Official Monetary and
Financial Institutions Forum (OMFIF), illustre qu’un changement de paradigme
se développe également au sein du secteur officiel chinois pour ce qui est de
l’or et du renminbi.
Lors d’une interview à Pékin
la semaine dernière, Marsh a décrété qu’il ne « sait pas encore si la
Chine a continué d’accumuler des réserves d’or, mais qu’au cours de ces six à
sept dernières années, les autorités du pays ont probablement ajouté de l’or
à leurs réserves ».
Le plus récent commentaire de
Marsh résonne avec les commentaires similaires qu’il a faits en janvier 2013,
lorsqu’il expliquait que « les autorités chinoises continueront
d’acheter de l’or en des quantités modestes afin de ne pas faire basculer le
marché ».
Sur le sujet de la
diversification des réserves, Marsh a précisé à l’époque qu’il « n’y a
aucune raison pour laquelle la banque centrale chinoise devrait détenir des
quantités disproportionnées de devises étrangères comme le dollar ».
Il y a un peu plus d’une
semaine, le Trésor du Royaume-Uni a annoncé l’émission de sa toute première
obligation en renminbi, une décision qui est perçue comme une tentative de
soutenir l’internationalisation de la devise chinoise. Le fruit des ventes de
ces obligations seront intégrées aux réserves de devises étrangères du
Royaume-Uni, sur l’Exchange Equalisation Account (EEA).
Jusqu’à présent, cet EEA ne
comprenait que de l’or, des euros, des dollars, des yens et des dollars
canadiens. Certaines autres banques centrales comme la Banque de réserve
australienne possèdent déjà des renminbis, et d’autres, telles que la Banque
national suisse, considèrent aujourd’hui ajouter des renminbis à leurs
réserves internationales.
La semaine dernière, en
parallèle à l’annonce du gouvernement britannique, David Marsh publiait un
commentaire sur l’OMFIF au sujet de la diversification des réserves et de la
devises chinoise, intitulé « A Big Chinese step for Britain: UK moves to
forefront of Renminbi internationalisation ».
Marsh souligne qu’en 2015, le
FMI révisera la composition de ses Droits de tirage spéciaux, et que la
devise chinoise pourrait alors bénéficier d’une possible inclusion du
renminbi à ces Droits. Selon Marsh, « beaucoup pensent que la devise
chinoise présente désormais un certain nombre de standards de convertibilité
susceptible d’en faire une devise importante au même titre que le dollar,
l’euro, la livre sterling et le yen ».
Sous tous les aspects du
marché de l’or chinois, qu’il s’agisse du secteur commercial ou du secteur
officiel, l’importance de l’or en tant qu’investissement et comme garantie de
la valeur future des devises est explicitement soulignée par les autorités
chinoises.
Le reste du monde devrait
prêter attention aux projets de la Chine, qui sont généralement menés à bien.
Pour ce qui est de l’or, les Chinois voient les choses en grand, et la
prochaine phase de leur projet vaudra d’être observée.
Ces développements sur le
marché de l’or chinois sont haussiers pour l’or et devraient rassurer les
investisseurs inquiets de sa récente baisse de prix.