Lors du bail-in des banques chypriotes, bien que les
citoyens ordinaires se soient fait avoir, les insiders les plus avisés ont eu
le temps de sortir leur argent des banques avant que les comptes ne soient
gelés.
Notons aujourd’hui
ceci :
Les oligarques russes
proches de Vladimir Poutine ont eu une semaine pour sortir leur argent
d’Angleterre avant que des sanctions aient été imposées.
Les officiels de l’Union
européenne ont commencé mardi à préparer la liste d’hommes d’affaires et
d’officiels de Moscou concernés par ces sanctions.
Philip Hammond, secrétaire
des affaires étrangères, a fait part de la volonté de l’Angleterre de prendre
des mesures contre les membres du régime de Poutine, et décrété que les
« amis de Mr poutine et sa clique du Kremlin sont ceux qui devront subir
le plus de pressions ».
Certaines sources
britanniques ont cependant stipulé que les pays de l’union européenne ne
devraient pas avoir terminé leur liste d’individus concernés par les
sanctions avant la fin du mois.
La durée nécessaire à la prise
d’actions contre ces soi-disant amis de Poutine ne fait qu’augmenter leurs
chances de retirer leurs fonds avant que des sanctions ne leurs soient
imposées.
http://www.telegraph.co.uk/news/politics/1098...s-its-feet.html
Je ne me souviens pas
déjà avoir vu les citoyens ordinaires et les contribuables être prévenus que
leur argent était en danger. Habituellement, la pression qu’ils ressentent se
mesure en dollars, et non en nombre de jours qui leur reste pour sauver leur
capital.
Personne n’entend jamais
dire que son argent est en danger, parce que ceux qui se tiennent au sommet
de la chaine alimentaire financière savent qu’il est de leur intérêt de taire
leurs problèmes.
Les banques centrales, les
directeurs de banques, les politiciens… tous ces gens se concentrent
principalement sur le maintien de la confiance envers le système, et non sur
les solutions qui pourraient être apportées à leurs problèmes. Ils ne peuvent
pas discuter ouvertement des problèmes du système parce que le public se
rendrait vite compte qu’ils sont une source primaire d’inquiétude à leurs
yeux.
Vous souvenez-vous de 2007
et 2008 ? Le directeur de la Fed, ben Bernanke,
n’a cessé de répéter que la crise des subprimes
était contenue et que l’économie n’en souffrirait que très peu.
Et il n’était pas seul.
Presque tous les directeurs de banques ont passé l’année 2008 à dire la même
chose, qu’il n’y avait nul besoin de lever du capital, et que leur exposition
à des valeurs mobilières couvertes par des prêts immobiliers toxiques était
minime.
Beaucoup de banques ont dû
être rattachées à d’autres ou déclarer banqueroute.
Pour cette raison, vous ne
verrez jamais un banquier central, un directeur de banque ou un politicien
déclarer ouvertement ce qu’il se passe dans le système financier.
Même les plus petits
administrateurs et employés n’en parlent pas, parce qu’ils ne savent pas la
vérité concernant leurs institutions, ou seraient renvoyés s’ils le
faisaient.
Comme l’a dit l’ancien
banquier Jean-Claude Juncker, « quand la situation devient sérieuse, il
faut mentir ».
Mais pourquoi ces gens
mentent-ils ?
Les banquiers centraux le
font parce que leur pouvoir découle du fait qu’ils soient au-delà de toute
régulation ou de tout contrôle. A la minute où ils perdent ce pouvoir, il
devient évident que les banques centrales sont la cause première des
problèmes du système financier.
Les banquiers ordinaires
mentent parce que s’ils étaient honnêtes, leur banque s’effondrerait, ils
perdraient leur salaire, et feraient face à des poursuites.
C’est pourquoi une personne
qui occupe une situation de pouvoir ne dira jamais « telle ou telle
banque est en difficulté, il serait préférable pour vous de déplacer votre
argent ».
Ce que l’on nous dira, en
revanche, sera plutôt « nous avons besoin de confisquer une partie de
votre épargne pour sauver telle banque… si vous n’êtes pas d’accord, la
banque s’effondrera et vous n’aurez plus rien ».
Si on nous dit quoi que ce soit. Comme
les citoyens de Chypre ont pu s’en rendre compte, les choses ne sont parfois
pas dites du tout. Nous pourrions nous réveiller un matin pour voir nos
comptes bloqués.
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