La crise de 2008 n’était qu’un
échauffement.
La crise de 2008 était une
crise du système bancaire et des actions. Pour dire les choses simplement, les
banques ont alimenté leur effet de levier grâce à des produits dérivés de
prêts immobiliers toxiques, sont devenues insolvables et ont commencé à s’effondrer.
Ce début d’effondrement a engendré
une vente panique sur tout le système financier, parce que toutes les entités
financières ont remis en question la qualité des actifs qui garantissaient
son négoce d’instruments dérivés. Le marché des produits dérivés représentait
à l’époque plus de 700 trillions de dollars. Toutes les grosses banques du
monde étaient exposées à ce marché.
La Réserve fédérale, ainsi que
d'autres banques centrales, ont fait face à ce problème en réduisant les taux
d’intérêt jusqu’à les faire tomber à zéro, en ouvrant des guichets de prêt
pour les banques qui en avaient besoin, et en s’engageant dans des politiques
de quantitative easing.
L'objectif de ces stratégies
était de raviver la confiance en le système bancaire. En revanche, en
essayant de soutenir les grosses banques, la Fed a créé une bulle plus
importante encore que celle qui existait en 2007.
Cette bulle dont je parle ici,
c’est la bulle sur les obligations.
Avec des taux d'intérêts
proches de zéro, les banques, les institutions financières et les
investisseurs sont partis à la chasse aux rendements. Des centaines de
milliards de dollars de capital ont afflué sur des obligations aux niveaux de
risque variés.
Quand cet argent a été
redirigé vers les obligations, les obligations se sont ralliées, et leurs
rendements ont été forcés à la baisse. De plus importantes quantités d’argent
se sont dirigées vers les obligations à haut risque, puisque les
investisseurs ont dû se tourner vers des investissements plus risqués pour
enregistrer des rendements significatifs.
Le résultat ? La bulle
sur les obligations est si importante aujourd’hui qu’elle est difficile à
imaginer. Veuillez considérer les points suivants :
1) Les rendements
des obligations de nombreux pays d’Europe sont au plus bas depuis plusieurs
centaines d’années.
2) Les rendements
des obligations américaines n’ont été inférieurs à ce qu’ils sont aujourd’hui
que deux fois depuis 1790.
3) Les rendements
des obligations japonaises sont désormais négatifs.
Nous savons tous qu’une
majorité des nations souveraines sont en banqueroute. La ruée vers les
rendements est telle que certains sont aujourd’hui négatifs en termes réels. Une
situation extraordinaire.
Quand la bulle éclatera, la
vraie crise, celle de laquelle 2008 nous a donné un avant-goût, pourra
commencer. Le marché global des obligations mesure actuellement 100 trillions
de dollars. C’est près de deux fois le marché des actions global. Et la seule
raison pour laquelle les actions sont si élevées aujourd’hui est que les
investisseurs les utilisent pour enregistrer des rendements.
Quand cette bulle éclatera,
2008 prendra soudainement des airs de pique-nique.
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