Même si les internautes
réguliers ont entendu parler du Climate Gate, le mois
qu'on puisse dire est que la presse classique partisane-verte aura
parfaitement réussi son entreprise de non-information des masses sur
le sujet. Je suis sidéré de voir, parmi les gens
"normaux" (non accrochés la moitié de leurs nuits
à leur ordinateur), la quasi absence totale de notoriété
spontanée du terme, même si de nombreuses personnes
n'hésitent plus à affirmer haut et fort que "le
réchauffement climatique" leur parait un tantinet
exagéré.
Il est vrai que
du monde au figaro, en passant par Libé ou TF1, tout a été fait pour minimiser le
ClimateGate: tempête dans un verre d'eau,
problème d'interprétation sur UN mel, etc...
Le Climate Gate
est une affaire tellement peu importante, notre presse nous en a
assuré, que la NAMIC, National Association of Mutual Insurance
Companies, une des principales associations professionnelles d'assureurs
américaines, forte de 1400 compagnies membres encaissant 40% des
primes d'assurance des dommages à la propriété et
à la personne aux USA -- une
paille ! -- a publié une lettre (PDF - résumé
du New York Times) à l'intention de la NAIC,
principal régulateur de l'activité d'assurance aux USA, dans
laquelle elle présente les dangers, pour les compagnies, qu'il y a
à accepter la doxa réchauffiste sans discernement.
En effet, selon la NAMIC, le régulateur de l'assurance, en obligeant
les compagnies à définir et divulguer leur couverture du risque
à partir de modèles issus des résultats de recherches du
CIEC, lesquels deviennent hautement contestables du fait des
révélations du ClimateGate, fourvoie les assureurs. Pire
encore, il craint que les enquêtes effectuées par la "Task
Force du Changement Climatique" de la NAIC n'introduisent des biais de
réponses engageant de nouvelles décisions de régulation
mal guidées. Toute cette régulation... Qui a dit que les USA
étaient un pays ultra libéral ? Extraits de la
lettre (PDF):
This
letter is in response to the request by the Climate Change and Global Warming
(EX) Task Force for comments on the following three items pertaining to the Insurer
Climate Risk Disclosure Survey
(...)
In the
months leading up to its adoption by the NAIC, NAMIC presented several
arguments opposing the survey. One of these was that there is simply too much
uncertainty about the nature of climate change—e.g., the rate at which
it is occurring, the extent to which it is caused by human activity, its
relationship to natural catastrophes such as hurricanes and droughts,
and the economic trade-offs that would be entailed by various actions that
might be taken to prevent further warming—for regulators to assume that
all insurers have a material exposure to “climate risk”
sufficient to justify mandatory “disclosure” of this purported
risk to regulators and the public.
(...)
At the same time,
proponents suggested that there was little room for doubt that “global
warming is occurring,” as a 2008 Task Force white paper unequivocally
declared. The white paper disposed of the debate over the extent and
consequences of anthropogenic global warming in a single sentence:
“[The Task force] believe[s] that there is ample evidence in support of
this assumption in a variety of other reports and studies, so we have decided
not to focus on the scientific aspects of global warming.”
(...)
That
decision was certainly questionable in 2008. Today, it is untenable in our
view.
The
unauthorized release in November 2009 of thousands of e-mails containing
correspondence among scientists affiliated with the University of East
Anglia’s Climate Research Unit (CRU) makes clear that insurers, regulators,
and anyone else with a serious interest in climate change cannot afford the
luxury of simply assuming that the “reports and studies” to which
the Task Force white paper alludes present an accurate and unbiased picture
of what is known about climate change.
(...)
The
CRU e-mails show that a close-knit group of the world’s most
influential climate scientists actively colluded to subvert the peer-review
process (and thereby prevent the publication of research by scientists who
disagreed with the group’s conclusions about global warming);
manufactured pre-determined conclusions through the use of contrived analytic
techniques; and discussed destroying data to avoid government
freedom-of-information requests.
(...)
In
short, because serious questions have been raised about the integrity of
contemporary climate science, NAMIC believes it would be exceedingly risky
for any insurance company to make important business decisions based on an
uncritical acceptance of the dominant scientific paradigm on climate change.
Put differently, we believe there is considerable risk involved in an
approach to assessing “climate risk” that assumes the validity of
any particular theory or set of beliefs about anthropogenic global warming.
(...)
We
fear, however, that the wording of the survey questions, together with the
public pronouncements of some regulators, will inhibit the expression of what
might be viewed as unwelcome “contrarian” responses. This fear
was reinforced by the overall tone and substance of the Task Force-sponsored
Climate Risk Summit that took place in San Francisco on December 9, 2009.
Rather than thoughtfully assess the implications that the CRU e-mail scandal
holds for insurers and the Climate Risk Disclosure Survey process, all but
one speaker ignored the matter entirely. That speaker, in facilely dismissing
the e-mail scandal as a plot hatched by malevolent “contrarians,”
personified the doctrinaire partisanship and intolerance toward dissent that
is so clearly displayed in the CRU e-mails.
(...)
En très bref, les assureurs de la NAMIC estiment d'une part qu'il est
très risqué pour ses compagnies membres, aujourd'hui, de
prendre des décisions tranchées sur a base du "paradigme
dominant" en matière de changement climatique, et d'autre part,
ils craignent que les régulateurs refusent de constater que les
incertitudes sicentifiques nées du Climate Gate ne changent
l'évaluation des risques auxquels les assureurs sont réellement
exposés.
Cette gaminerie
d'un méchant Lobby capitaliste américain - En langage courant
réchauffiste: "secte négationniste satanique"
- est tellement insignifiante qu'elle fait juste l'objet d'un article dans le New York Times,
petite gazette locale sans intérêt. A part, ça, le
ClimateGate est une affaire secondaire, c'est notre presse de
référence qui le dit.
Il remet juste en
cause la politique de gestion du risque naturel adopté par les
compagnies d'assurance de la première puissance mondiale. Pas de quoi
lui trouver de l'importance, vous en conviendrez.
Vincent
Bénard
Objectif Liberte.fr
Vincent Bénard, bientôt la quarantaine, a
une formation d'ingénieur et est un ancien militant syndical de Force
Ouvrière, passé graduellement au libéralisme entre 94 et
2000, ayant fini par déduire de ses multiples expériences
personnelles et professionnelles que l'intervention de l'état ne
résolvait que rarement les problèmes de société
qu'elles prétendait combattre, mais qu'elle était au contraire
en grande partie le problème.
Vincent Bénard est Président de l'institut Hayek
(Bruxelles) et Senior Fellow de Turgot
(Paris), deux thinks tanks francophones dédiés à la
diffusion de la pensée libérale, et sympathisant des deux seuls
partis libéraux français, le PLD et AL.
Publications
:
"Logement: crise publique,
remèdes privés", dec 2007, Editions Romillat
Avec
Pierre de la Coste : "Hyper-république,
bâtir l'administration en réseau autour du citoyen",
2003, La doc française, avec Pierre de la Cos