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Le coût d’un défaut reporté à plus tard

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Mises.org
Publié le 07 avril 2014
1097 mots - Temps de lecture : 2 - 4 minutes
( 9 votes, 5/5 ) , 2 commentaires
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Rubrique : Editoriaux


Le crédit est un outil merveilleux qui permet de développer la division du travail et donc d’améliorer la productivité et la prospérité. L’accès au crédit permet aux épargnants d’étaler leurs revenus dans le temps, à leur convenance. En contractant des prêts, les investisseurs peuvent mettre en place des projets de dépenses productives qu’ils n’auraient pas pu élaborer grâce à leurs propres ressources.

Les bénéfices économiques du crédit ne peuvent cependant être ressentis que si le système monétaire et de crédit est basé sur des principes solides de marché libre. Les économies d’aujourd’hui ont donc un problème majeur : le régime monétaire et de crédit actuel est irréconciliable avec le système de marché libre.

A l’heure actuelle, les devises majeures – le dollar, l’euro, le yen et le renminbi – représentent du papier sponsorisé par des gouvernements et soutenu par rien. Elles sont des monnaies fiduciaires. Ces monnaies ont trois caractéristiques principales. En premier lieu, les banques centrales ont le monopole de la production monétaire. Deuxièmement, de la monnaie est créée par le prêt bancaire – ou « à partir de rien » - qui n’est pas supporté par de l’épargne. Et troisièmement, la masse monétaire d’une devise dématérialisée peut être élargie autant que politiquement désiré.

Un régime monétaire fiduciaire souffre d’un certain nombre de défauts économiques et éthiques. Il est inflationniste, et cause inévitablement des vagues de spéculation, provoque des mal-investissements et des cycles de type croissance-récession. Il encourage un endettement excessif. La monnaie fiduciaire favorise sans raison une poignée d’individus aux dépens de tous les autres : ceux qui reçoivent les premiers cette nouvelle monnaie en bénéficient aux dépens de ceux qui la reçoivent plus tardivement (« effet Cantillon »).

L’un de ces défauts mérite toute notre attention : le poids de la dette accumulée au fil du temps au sein d’un régime monétaire fiduciaire finit toujours par devenir intolérable. La raison principale à cela est que la création de crédit et de monnaie à partir de rien, accompagnée par des taux d’intérêts artificiellement supprimés, encouragent le mal-investissement, lequel n’a pas la capacité de rendement nécessaire au remboursement de la dette dans son intégralité.

Les gouvernements sont coupables d’accumuler une dette excessive, tâche à laquelle participent les banques centrales en fournissant une quantité infinie de crédit à un coût artificiellement bas. Les politiciens financent leurs promesses grâce au crédit, et les électeurs acquiescent parce qu’ils espèrent pouvoir bénéficier de la « corne d’abondance » de leur gouvernement. La classe dirigeante espère quant à elle pouvoir faire porter le poids de leur endettement aux générations futures.

Vient cependant un moment où les investisseurs privés n’acceptent plus de refinancer une dette arrivée à maturité, et encore moins de financer un endettement supplémentaire des banques, des corporations et des gouvernements. A ce moment-là, la croissance de la monnaie papier ne peut plus que s’effondrer : la crainte d’un défaut est l’ennemi mortel d’un régime fiduciaire. Une fois que le flux de crédit est asséché, la croissance se transforme en récession. C’est exactement ce qui a failli arriver dans de nombreuses régions du monde en 2008.

La faillite d'une devise fiduciaire peut rapidement se transformer en une dépression de grande échelle, ce qui signifie que des banques font faillite, que des corporations sombrent dans la banqueroute, et que certains gouvernements se cassent la figure. L’économie se contracte brutalement, ce qui engendre une vague de chômage. Ce peut être interprété comme étant un calvaire plutôt que la conséquence des ravages causés par la croissance de la monnaie fiduciaire.

Tout le monde, j’entends par là les dirigeants comme les dirigés, cherche invariablement à éviter le désastre. Menacés par de grandes difficultés économiques, leurs yeux se tournent vers la banque centrale qui, hélas, peut imprimer tout l’argent estimé politiquement nécessaire pour maintenir la liquidité des emprunteurs, et plus particulièrement des banques et des gouvernements.

Mettre en marche la planche à billets est donc souvent vu comme la solution la moins diabolique – une réaction qui a pu être observée à de nombreuses reprises tout au long de l’histoire des devises fiduciaires. Depuis la fin de l’année 2008, de nombreuses banques centrales sont parvenues avec brio à maintenir leurs banques commerciales à flot en leur offrant toujours plus de crédit à zéro pourcent.

Cette politique vise en fait à ce que les banques continuent de créer toujours plus de crédit et de monnaie fiduciaire. Plus de crédit, plus de monnaie, à des taux d’intérêts très bas. Ce que beaucoup perçoivent comme le remède aux problèmes issus d’une expansion du crédit et de la monnaie, à faibles taux d’intérêt.


C’est Ludwig von Mises qui le premier a compris qu’une croissance de la monnaie fiduciaire peut ultimement déboucher sur l’effondrement d’un système économique. La seule question ouverte est de savoir si cette conclusion passerait d’abord par une dévaluation de la devise :

La période de croissance ne peut pas se poursuivre indéfiniment. Il y a deux alternatives. Soit les banques continuent d’étendre le crédit sans restriction et de favoriser les hausses de prix et l’orgie spéculative, ce qui comme nous avons déjà pu le voir mène à un effondrement des systèmes de monnaie et de crédit. Ou les banques peuvent décider de s’arrêter avant que ce point critique soit atteint et refuser volontairement de poursuivre l’expansion du crédit et d’engendrer une crise. Dans les deux cas, une dépression apparaît. [1]

Une politique monétaire dédiée à éviter les défauts de crédit ne laisse présager qu’une chose : une dépression précédée par une inflation. C’est un scénario assez similaire à celui qui s’est déroulé en France, au XVIIIe siècle :

Selon Andrew Dickson White, la France a émis du papier monnaie…

« … en espérant trouver un remède un mal relativement bénin grâce à un mal bien plus dangereux. Afin de régler un problème temporaire, un poison mortel a été administré, qui a dissout les organes vitaux de la prospérité de la France.

Il a progressé selon une loi physique que l’on pourrait appeler la « loi de l’émission accélérée et de la dépréciation ». Il était relativement aisé de ne pas procéder à la première émission, mais les choses sont devenues bien plus complexes après la deuxième et la troisième émission monétaire.

Le commerce, les manufactures, les intérêts mercantiles, les intérêts agricoles, tout a été ruiné, de la même manière que tout aurait été détruit si un Hollandais avait ouvert toutes les écluses possibles pour irriguer son jardin en plein été de canicule.

Tout s’est terminé par la destruction financière, morale et politique de la France – de laquelle seul un Napoléon pouvait la sortir. [2] »


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"Tout s’est terminé par la destruction financière, morale et politique de la France – de laquelle seul un Napoléon pouvait la sortir."
Notre Napoléon du moment est peut-être né, mais il n'est pas encore là. Quant aux 15 ans de guerres qui ont suivi, on y est pas encore et on s'en passera volontiers !




Bonjour,

Napoléon, un corse ? ok.
Il suffit d'aller sur la terre natale de Napoléon, chercher un de ses descendants (braqueur professionnel si possible), et refaire pendant 15 ans une ré-édite des braquages qu'a fait Napoléon, avec tous les hommes en âge de porter des armes.
Ainsi, les français seront occupés dans le transfert violent des biens des voisins vers la France, et ne pourront pas porter atteinte à la paix civile sur le territoire national.
La sortie de crise et l'enrichissement de la France et des français sera ainsi accomplie.
C'est ce que l'on nomme, faire d'1 pierre 2 coups !
Non ? Mauvaise suggestion ?
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Bonjour, Napoléon, un corse ? ok. Il suffit d'aller sur la terre natale de Napoléon, chercher un de ses descendants (braqueur professionnel si possible), et refaire pendant 15 ans une ré-édite des braquages qu'a fait Napoléon, avec tous les hommes en âg  Lire la suite
lumbardum - 08/04/2014 à 13:11 GMT
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