Dans la
lignée d’un précédent article, nous revenons sur
la question suivante : un ordinateur est-il intelligent ?
Un exemple
intéressant en la matière est celui des traducteurs en ligne.
Nous avons bien vu que, malgré les progrès
réalisés depuis les années
1990, aucun n’était réellement performant parce que
l’ordinateur ne prenait pas assez en compte le contexte d’une
phrase et avait tendance à traduire mot par mot, de manière un
peu trop littérale. Cela débouchait inéluctablement sur des
contresens, la conséquence étant que les traducteurs
professionnels n’étaient pas intéressés par ces
outils en ligne.
Google a
quelque peu amélioré les choses grâce à un
fonctionnement par analogie,
en se fondant notamment sur les documents traduits par certains sites, tels
ceux des institutions de l’Union européenne qui proposent leurs
textes dans plusieurs langues.
Google et
comme Systran (un de ses concurrents dans ce
domaine), comptent de plus en plus sur leurs bases d’utilisateurs pour
améliorer leur outil, preuve, une fois de plus, qu’il est
utopique de se référer uniquement à l’intelligence
artificielle. De ce fait, les traductions ne pourraient être seulement
automatiques.
Quoi
qu’il en soit, malgré les améliorations qui ont
été apportées à ces traducteurs,
« l’analyseur parfait n’existe pas
encore », pour reprendre les termes de Marie Candito,
maître de conférences en linguistique. Et ce n’est pas la
traduction vocale qui amènera des palliatifs fiables à ces
imperfections.
C’est
bien la raison pour laquelle, comme le rappelait le professeur Rainer Schulte, il est totalement illusoire de s’imaginer
qu’à l’avenir, des outils pourront traduire, de
manière instantanée, des essais et des romans par un simple
clic informatique. Pour reprendre la boutade d’un expert traducteur,
Teri O’Connell, lesdits traducteurs
‘ont pas à s’inquiéter pour leur avenir
professionnel.
Néanmoins,
les chercheurs informatiques, à défaut de l’atteindre,
veulent toujours approcher la perfection. Ainsi, Apple a mis au point, en
2010, pour son iPhone, l’application Word Lens. Elle permet la
traduction de n’importe quelle phrase ou mot sur un panneau ou affiche
en n’importe quelle langue. L’intérêt majeur de
cette nouvelle application est que la traduction est instantanée.
Ainsi, l’utilisateur n’aura pas à attendre pour obtenir cette
dernière.
L’application
est gratuite mais Apple fait payer les packs de traduction. Cela dit, Word
Lens fonctionne hors ligne, ce qui permet à l’utilisateur
économe de ne pas avoir à s’acquitter
de la connexion à Internet durant un séjour à
l’étranger.
Cette
invention a fait parler d’elle et les concurrents d’Apple se sont
alors activés. Google, en février 2011, a ainsi présenté
ses nouvelles avancées dans ce domaine. Un système permet
désormais la traduction d’un texte à partir d’une
photo prise par un smartphone. Cette application,
Google Translate app, a l’avantage
d’être gratuite même si non réellement instantanée.
Une
société japonaise, du nom d’Omron
Software, a également élaboré une application mobile
permettant la traduction instantanée de textes en japonais par le
biais de la caméra du téléphone.
Mais, encore
une fois, malgré les avancées incontestables qu’ont
permises ces traducteurs, ils demeurent imparfaits. Word Lens est très
utile mais ne saurait être utilisée en toutes
circonstances : en effet, seules les lettres dactylographiées
peuvent être traduites par l’application.
Raison pour
laquelle la fameuse intelligence des machines demeure sujette à
débats…
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