Les nouveaux
dealers passent à l'attaque !
La crise actuelle a fait revenir à
la mode les économistes néo-keynesiens et suscite une demande
politique irrationnelle en faveur de nouvelles interventions de l'état
"en faveur de" tel ou tel groupe de pression.
Pour appuyer ces demandes, le terme de
New Deal revient sans cesse sur le devant de la scène
médiatique. Entre le président de la CGPME qui voudrait un
New Deal pour les PME, et Daniel Cohn-Bendit ou l'ONU, par la
voix du très médiocre Ban Ki moon, qui appellent à un
"New
Deal écologique", en passant par le chroniqueur de
BFM et président d'Euroland Finance Marc Fiorentino qui réclame
un "New deal Européen", tel autre qui veut le New Deal de la
Fibre optique... Les New Dealers passent à l'attaque !
Je deales, tu deales...
Ah, le new deal... La main vertueuse de
l'état, incarnée par le preux (et démocrate, cela ne
gâte rien) Franklin Delano Roosevelt, FDR pour les intimes, main
salvatrice venue guérir l'Amérique des errements d'un
capitalisme devenu fou dans les années 20, suite à une
politique, comment dit on, déjà ? Ah oui,
"ultra-libérale" conduite par ses
prédécesseurs...
Cela ne vous rappelle rien ? Mais oui,
bien sûr, c'est exactement la même soupe qui nous est resservie
à 80 ans d'intervalle.
Pures billevesées ! Car pas plus
que la crise actuelle n'est une crise d'un
"ultra libéralisme" qui n'existe guère que dans les
fantasmes des gauchistes et les calculs des politiciens dirigistes, la crise
de 29 ne fut celle du capitalisme sauvage, moins que jamais, la gestion de la
crise par Herbert Hoover fut libérale, et surtout, les politiques de
Roosevelt, loin de résoudre les problèmes issus du Krach
de 1929, les ont au contraire prolongés.
Sources non-conformistes
Plusieurs livres ont tenté de déconstruire l'image idyllique du
New Deal bâtie par les interventionnistes au lendemains de la guerre,
profitant de ce que Roosevelt soit devenu une icône intouchable juste
après son décès avant la fin de la guerre, dont il
était considéré comme le grand triomphateur et
libérateur, à juste titre.
Digression : Je reconnais
d'ailleurs bien volontiers à Roosevelt un rôle politique plus
qu'essentiel dans le sauvetage des démocraties européennes
occidentales entre 1940 et 1945, dont je suis un bénéficiaire
très direct, ayant eu la chance de ne pas naître en Europe
Orientale. Rien que pour cela, je ne prétends pas déboulonner
totalement l'icône FDR, malgré toutes les turpitudes que de nombreux
ouvrages ont révélé à son sujet. Mais ce n'est
pas une raison pour ne pas tenter de rétablir un peu de
vérité dans l'océan de désinformation qui nous
est servi aujourd'hui autour de New Deal, pas vrai ?
Parmi les ouvrages recommandables, je
n'ai pas lu le récent "The Forgotten Man"
d'Amity Schlaes, dont l'auteur, chroniqueuse économique pour Bloomberg
TV, fait partie de ceux qui avaient averti en 2005 que le système
Fannie Mae courrait à sa perte. Les critiques sur amazon (US) sont
excellentes.
D'autres excellents livres existent sur
le New Deal. Le très classique "America's
great depression" de Murray Rothbard est excellent, et disponible
gratuitement en PDF depuis le site des flamands de WorkForAll, un
des tous meilleurs think tanks européens, et je pèse mes mots.
C'est clair, bien écrit et facile à comprendre malgré
une tenue intellectuelle de haut niveau.
Mais si le seul nom de Rothbard, l'idole
des anar-caps, vous fait fuir, Schlaes propose d'autres livres sur la page de
garde de son site web. L'un d'entre eux, le très technique "New
Deal policies and the persistence of great depression", publié
en 2001 par Cole et Ohanian, économistes à la FED de
Minneapolis, a le bon goût d'être disponible
gratuitement sur le site de l'université de Yale. Sa
conclusion: "le new deal a prolongé la crise de 7 ans".
Très intéressant pour un économiste, je dirais
même indispensable pour tout travail de recherche approfondi, mais
honnêtement pas très vulgarisateur. Mais vous pouvez vous
contenter de ce
communiqué de présentation en une seule page...
Plus superficielle, hélas.
Mais si vous recherchez un document synthétique, facile à lire,
gratuit, et limité à 15 pages, je vous aiguillerais sans
hésitation sur l'étude de Lawrence Reed, économiste et
président du MacKinnac Center, téléchargeable
en PDF ou lisible
en ligne.
Le journal de la crise de 1929 et du New
Deal
Pour ceux que l'anglais rebute, je vous
en ai fait un très rapide résumé :
La
FED, nouvelle banque centrale, déjà mal inspirée !
En
1913, l'état US met fin au système de monnaie privée qui
prévalait jusque là dans de nombreux états de l'union,
afin de pouvoir financer par la planche à billets les déficits
d'une guerre mondiale qui s'avérait inévitable, et parce que le
conflit rendait impossible les transferts d'or de banque à banque. Le
lien des monnaies à l'or n'est pas rompu, mais il est distendu.
Dès cette époque, les économistes autrichiens, au
premier rang desquels Ludwig Von Mises, prédisent que le nouveau
système sera instable.
Après
guerre, la FED manque de maitrise de son nouveau jouet, et augmente trop vite
les émissions de dollars, par une politique de taux faibles, pour
"soutenir l'expansion économique" des "roaring
twenties". Il en résulte une "bulle
d'actifs", laquelle oriente l'argent trop facilement
gagné, entre autres, sur les marchés d'actions, en plein boom.
(je reviendrai un jour prochain sur le problème des bulles, et des
politiques "bullaires" - Le mystère de la
localisation des bulles -- Pourquoi celle ci s'est produite sur les actions,
celle là sur les dotcom, les fonds asiatiques, ou l'immobilier ? ---
reste pour moi entier...)
L'expansion
monétaire provoque des craintes inflationnistes: en 1928, la FED
décide d'opérer une vaste contraction monétaire qui
aboutira à la disparition sur 3 ans de près du quart de la
monnaie en circulation. Un tel rationnement conduit à la
pénurie, dont le krach d'octobre 29 ne fut que la première
manifestation, mais pas la cause. Il faut d'ailleurs noter que le PER (Price
on earnings ratio) de la bourse avant le Jeudi noir était de 19, ce
qui est élevé dans l'absolu, mais pas explosif.
A
ce stade, vous noterez donc que ce sont des décisions d'état,
et un monopole octroyé par l'état à une institution qui
n'a de privé que l'apparence, qui ont créé les
conditions initiales favorables au déclenchement de la crise.
Une
bombe protectionniste
L'événement
qui met le feu aux poudres est l'entrée en discussion d'une loi
protectionniste, le smoot hawley act, qui fait anticiper aux acteurs de
marché une contraction du commerce mondial, provoquant les
premières hésitations de la bourse puis la panique
boursière que l'on sait. Mais si ce n'était pas cette loi qui
avait donné le signal de la fin de partie, ç'aurait
été autre chose: les bulles finissent toujours par
éclater, peu importe le signal déclencheur.
La
loi sera finalement votée en 1930. Elle prévoit une augmentation
des droits de douane sur plus de 3000 produits. En représailles, de
nombreux pays adoptent des lois similaires. Les volumes d'échange sur
les produits considérés sont massacrés. L'agriculture
US, ou les constructeurs automobile, perdent tous leurs
débouchés à l'export. Les surplus agricoles invendus
provoquent une chute des prix des deux tiers, poussant des milliers
d'agriculteurs à la faillite. La production automobile est
divisée par 4 entre 1929 et 1932.
Un
socialiste nommé Herbert Hoover
Rien
que la promotion de la loi Smoot-Hawley devrait faire taire le mythe d'un
président Hoover "libéral", adepte du laissez faire.
Mais
il y eut pire.
Inquiet
de la perspective de voir les salaires baisser, puisque les entreprises ne
pouvaient payer, Hoover convoqua une conférence entre syndicats et
patronats, qui aboutit à limiter autoritairement les baisses de
salaire bien en dessous de celles enregistrées par les prix. cela
entraîna un renchérissement de la main d'oeuvre qui aboutit
à pousser hors du marché du travail des quantités
d'employés.
Ce
n'est pas fini.
Hoover
augmenta considérablement les dépenses de l'état
fédéral, de 16 à 21% du PIB, et distribua des
"aides" et "soutiens" à qui mieux mieux. Pour ce
faire, il multiplia les nouvelles taxes. Même les chèques furent
taxés, ce qui eut pour effet de restreindre les opérations
financières.
Désolé,
je n'en ai pas encore fini avec Hoover, le soi disant héraut du
capitalisme triomphant, selon l'imaginaire keynesien. Non content d'avoir
endossé la politique de stop and go monétaire de la FED,
d'avoir promu des lois protectionnistes, d'avoir augmenté de
près d'un tiers le poids de l'état dans l'économie, et
d'avoir augmenté de nombreuses taxes, il commit en 1932 l'erreur
tragique d'augmenter le taux marginal d'imposition de 24% à 63% !!
Plus personne n'était incité à prendre des risques et
à créer de nouvelles richesses, à ce compte
là.
Résultat,
le taux de chômage passa de 3% en 1928 à 25% en 1933... Et
encore, nombre de salariés touchaient leurs salaires très en
retard. Les collectivités locales, entre autres, ne pouvaient plus
payer leurs personnels.
Et
Roosevelt dans tout ça ? Un candidat plutôt libéral...
Notons
que pendant la campagne présidentielle de 1932, Roosevelt fit campagne
contre l'interventionnisme débridé de Hoover, condamnant les
dépenses "imprudentes et extravagantes", et accusant le
président de mener les USA sur la voie du socialisme ! Et il avait
raison.
Roosevelt
promit une réduction des impôts, une réduction des
dépenses publiques de 25%, un budget fédéral en
équilibre, une monnaie "solidement basée sur l'or"
pour éviter toute manipulation... Pas du Ron Paul dans le texte, mais
pas si loin. Il promit de faire cesser de nombreuses interventions
gouvernementales.
Il
fut élu par 472 grands électeurs à 59 contre Hoover.
Jamais sans doute un président nouvellement élu n'avait
suscité autant d'espoirs à son arrivée.
...
Un président élu ultra socialiste
Pourtant,
dès son intronisation, il décida de faire tout l'inverse de ce
qu'il avait promis, provoquant la démission de plusieurs de ses
conseillers parmi les plus compétents, qui l'avaient soutenu pendant
la campagne.
La liste des actions contre productives de Roosevelt est impressionnante.
Les
tranches marginales d'imposition furent augmentées à 90%.
Roosevelt essaya même de les porter à 99%, mais se heurta
finalement au congrès. Il démonétisa totalement l'or,
interdit les transactions en métal, et ordonna que le prix de l'or soit
fixé par l'état.
Face
à la recrudescence des faillites bancaires, il fit d'abord fermer les
banques, ce qui provoqua une panique des épargnants, et 2000 faillites
de banques supplémentaires.
Les
dépenses budgétaires, que FDR avait promis de réduire de
25%, augmentèrent de 83% entre 1933 et 1936. La dette fédéral
augmenta de 73%. Il imposa un salaire minimal qui eut pour effet de sortir
plus encore les plus démunis du marché du travail.
Il
fit promouvoir le Glass Steagall act, qui interdit aux banques de diversifier
leurs activités. Alors que les banques canadiennes,
diversifiées et pouvant opérer dans toutes les provinces de la
fédération, résistèrent à cette
période (rigoureusement aucune ne fit faillite), plusieurs milliers de
banques US tombèrent.
L'industrie
en coupe réglée...
Il
créa une bureaucratie chargée de superviser une mise sous
tutelle de l'industrie, par une loi appelée National Industry Recovery
Act, votée en juin 1933, analysée de façon extensive par
Ohanian et Cole cités plus haut. La bureaucratie en charge du NIRA, la
NRA (rien à voir avec l'actuelle National Rifle association), National
Recovery Administration, sorte d'organisme de cogestion des entreprises par
les gouvernements et les syndicats, sous un régime de prix
contrôlés, de salaires minimaux, de codes réglementaires
imposés et d'embauches forcées. Le NIRA fut financé par
des taxes sur les entreprises contrôlées et entraîna une
augmentation des comptes de charges des d'entreprises de 40% !
Alors
que l'économie avait montré des signes d'une reprise vigoureuse
lors des 6 premiers mois de 1933 (hausse de l'emploi industriel de 25% !!),
le NIRA allait lui donner le coup de grâce: dans les 6 mois qui
suivirent sa promulgation, la production industrielle chuta de 25%. 2
millions d'entreprises et 22 millions d'employés furent concernées
par le NIRA. Lawrence Reed rapporte qu'un tailleur du New Jersey fut mis en
prison parce qu'il fabricait des éléments de costumes pour 35
cents alors que le code NRA prévoyait un tarif de 40 cents: et toute
l'industrie était gérée de cette façon, et les
méthodes des employés du NRA confinaient au Fascisme. En effet,
la NRA ne pouvait éviter que se développat un important
marché noir. elle eut recours à des méthodes
policières musclées, fascisantes, pour faire appliquer les
codes du NRA...
Cela
paraît difficile à croire tant cela est en décalage avec
l'histoire idyllique du New Deal que nous avons retenu de notre passage par
l'école, mais toutes les sources historiques fouillées
concordent: l'Amérique de Roosevelt était le siège d'un
dirigisme de nature très autoritaire. L'analogie avec Mussolini, dont
certains proches de Roosevelt étaient ouvertement admirateurs, n'est
pas dénuée de fondement. Fort heureusement, la solidité
de la constitution imaginée par les pères fondateurs de l'union
permit de préserver un minimum de libertés individuelles, qui
empêcha toujours un basculement vers un état
pré-fascisant.
Naturellement,
de nombreux bureaucrates du NRA choisirent de ne pas sévir moyennant
corruption. Comme en URSS, de nombreux fonctionnaires
préféraient fermer les yeux sur ces marchés
parallèles et prélever une dîme au passage: la corruption
a ici joué un rôle de soupape de sécurité du
système pour l'empêcher de sombrer. Loin de moi l'idée de
défendre la corruption, mais dans les régimes les plus
sévèrement dirigés, elle est souvent le seul moyen
d'acheter un peu de liberté...
Explosion
de l'appareil bureaucratique
Toute l'économie fut encadrée par des bureacuraties similaires.
Voici une liste non exhaustive des bureaucraties créées sous l'administration
Roosevelt:
1. AAA -
Agricultural Adjustment Administrati
2. AMA -
Agricultural Marketing Administration
3.
AOA
- Administration of Operation Activities
4. BCD - Bituminous
Coal Division
5.
BCLB
- Bituminous Coal Labor Board
6. BEW - Board of
Economic Warfare
7.
BIR-T
- Board of Investigations and Research Transportation
8. BOB - Bureau of
Budget
9. BPA - Bonneville
Power Administration
10.BWC - Board of
War Communications
11.CAA - Civil
Aeronautics Authority
12.CCC - Civilian
Conservation Corps
13.CCC - Commodity
Credit Corporation
14.CPA - Council of
Personnel Administration
15.CPRB - Combined
Chiefs of Staff
16.CEA - Commodity
Exchange Administration
17.CES - Committee
on Economic Security
18.CFB - Combined Food
Board
19.CMB - Combined
Munitions Board
20.CPRB - Combined
Production and Resources Board
21.CRMB - Combined
Raw Materials Board
22.CSAB - Combined
Shipping Adjustment Board
23.CWA - Civilian
Works Administration
24.DLC - Disaster
Loan Corporation
25.DPC - Defense
Plant Corporation
26.DSC - Defense
Supplies Corporation
27.EIBW -
Export-Import Bank of Washington
28.EHFA - Electric
Home and Farm Authority
29.EPCA - Emergency
Price Control Act
30.FCA - Farm Credit
Authority
31.FCC - Federal
Communications Commission
32.FCIC - Federal
Crop Insurance Corporation
33.FDIC - Federal
Deposit Insurance Corporation
34.FERA - Federal
Emergency Relief Agency
35.FFC - Foreign
Funds Control
36.FFMC- Federal
Farm Mortgage Corporation
37.FHA - Federal
Housing Administration
38.FIC - Federal
Insurance Corporation
39.FLA - Federal
Loan Agency
40.FNMA - Federal National Mortgage Corporation
(Fannie Mae)
41.FPA - Food
Production Administration
42.FPHA - Federal
Public Housing Authority
43.FRC - Facilities
Review Committee
44.FREB - Federal
Real Estate Board
45.FSA - Federal
Securities Administration
46.FSA - Farm
Security Agency
47.FSCC - Federal
Surplus Commodity Corporation
48.FTC- Federal
Trade Commission
49.FWA - Federal
Works Agency
50.HOLC - Home
Owners Loan Corporation
51.LOPM - Liaison
Office for Personnel Management
52.MLB - Maritime
Labor Board
53.MRC - Metal
Reserve Company
54.NBCC- National
Bituminous Coal Commission
55.NHA - National
Housing Authority
56.NHPC - National
Historical Publications Commission
57.NIC - National
Insurance Board
58.NLB - National
Labor Board
59.NLRB - National
Labor Relations Board
60.NMB - National
Mediation Board
61.NPPC - National
Power Policy Committee
62.NRA - National
Recovery Administration
63.NRAB- National
Railroad Adjustment Board
64.NRB - National
Resources Board
65.NRC- National
resources Committe
66.NRPB - National
Resources Planning Board
67.NWLB - National
War Labor Board
68.NYA - National
Youth Administration
69.OBCCC - Office of
Bituminous Coal Consumers Council
70.OC - Office of
Censorship
71.OCD - Office of
Civilian Defense
72.OCIAA - Office of
Coordinator of Inter-American Affairs
73.ODHWS - Office of
Defense and Health and Welfare Services
74.ODT - Office of
Defense Transportation
75.OEM - Office of
Emergency Management
76.OES - Office of
Economic Stabilization
77.OLLA - Office of
Lend-Lease Administration
78.OPA - Office of
Price Administration
79.OPCW - Office of
Petroleum Coordinator for War
80.OSRD - Office of
Scientific Research and Development
81.OWI - Office of
War Information
82.PAW - Petroleum
Administration for War
83.PCD - Petroleum
Conservation Division
84.PIWC - Petroleum
Industry War Council
85.PRA - Public
Roads Administration
86.PRP - Production
Requirements Plan
87.PRRA - Puerto
Rico Reconstruction Administration
88.PWA - Public
Works Association
89.PWRCB -
President's War Relief Control Board
90.RA - Resettlement
Administration
91.RACC - Regional
Agricultural Credit Corporation
92.REA - Rural
Electrification Administration
93.RFC-
Reconstruction Finance Corporation
94.RRB - Railroad
Retirement Board
95.RRC - Rubber
Reserve Company
96.SA - Sugar Agency
97.SEC - Securities
and Exchange Commission
98.SCS - Soil
Conservation Service
99.SMA - Surplus
Marketing Association
100.
SSB
- Social Security Board
101.
SSS
- Selective Service Board
102.
SWPC
- Small War Plants Corporation
103.
TNEC
- Temporary National Economic Committee
104.
TVA
- Tennessee Valley Authority
105.
UNRRA
- United Nations Relief & Rehabilitation Administration
106.
USES
- United States Employment Service
107.
USHA
- United States Housing Authority
108.
USMC
- United States Maritime Commission
109.
WDC
- War Damage Corporation
110.
WEPL
- War Emergency Pipe Lines, Inc.
111.
WMC
- War Manpower Commission
112.
WPA
- Works Progress Administration
113.
WPB
- War Production Board
114.
WRA
- War Relocation Authority
115.
WSA
- War Shipping Administration
Ah,
les emplois aidés...
Inutile
de dire que la productivité de ces administrations fut pus que
douteuse. L'un des volets les plus importants de la politique de FDR fut la
politique des emplois aidés pour les grands travaux.
Deux
administrations, la CWA puis la WPA, se succédèrent pour
créer des emplois publics destinés à réaliser des
ponts, des routes, des immeubles, mais aussi parfois à des
tâches essentielles comme des troupes de théâtre, et
autres... Si la mythologie populaire affirme que cette politque a permis de
relancer l'économie US, il n'en est rien. Pour quelques
réalisations spectaculaires (barrages, ponts, etc...) qui servirent
d'exemple, mille autres projets, en fait, plus de 200 000, soit n'aboutirent
jamais, ne furent pas achevés, ne servirent à rien (bridges to
nowhere), ou furent l'occasion pour les bureaucrates en charge de leur
achèvement, de toucher de juteuses contreparties occultes.
L'économie
commença à respirer quand la cour suprême, dont FDR avait
tenté de réduire les pouvoirs, déclara illégale
la NRA et le NIRA, ainsi que son équivalent dans l'agriculture, l'AAA,
en 1936. La cour a joué un rôle important dans cette
période, constituant souvent le dernier rempart contre les atteintes
répétées de l'administration Roosevelt contre les
libertés individuelles.
Mais
les hausses d'impôt sur les sociétés, les nouvelles
instances de représentation syndicales, et quelques autres
créations de l'administration Roosevelt, eurent tôt fait de
stopper l'embellie toute relative. Le chômage, malgré les
mesures de travail artificiellement fourni par l'état, resta
supérieur à 15%, pour remonter à 18% à la veille
de la guerre.
Je
passe sur les détails de nombreuses autres politiques socialistes aux
relents fascisants mises en place par FDR. Les relations entre syndicats,
employeurs et bureaucraties tournaient souvent à la confrontation,
parfois dure. Un employeur qui résistait au diktat conjoint de
l'état et des syndicats risquait parfois plus que son entreprise...
Le
secrétaire au trésor de FDR, un certain Henry Morgenthau,
écrivit dans son journal privé que "non seulement ce gouvernement n'avait tenu aucune de
ses promesses, qu'il y avait autant de chômage et plus de
pauvreté qu'à leur arrivée, et que la seule
évolution notable des années FDR fut celle de la dette publique
qui avait explosé".
Ah,
et FDR a légué à l'Amérique Fannie Mae. Le monde continue de payer,
d'une certaine manière, les tragiques erreurs de FDR.
L'Amérique ne s'est pas sortie de
la dépression grâce à la guerre, mais dans
l'immédiat après guerre, quand Truman, prenant acte des effets
pervers des politiques de FDR, en fit abolir une grande partie. Sans que les
années Truman puissent être qualifiées de
libéralisation outrancière de l'économie (le taux
marginal d'impôt sur le revenu resta à 90% !), l'abolition de
nombreux codes et la dissolution de nombreuses bureaucraties permit à
l'économie US de respirer enfin.
Le come back du
New Deal
Il est évident qu'aucun
gouvernement de ce monde, aussi incompétent soit-il, ne commettra les
mêmes erreurs avec la même amplitude que celles commises par
l'administration Roosevelt (si, le
gouvernement Argentin des Kirchner. Il faut bien une exception...).
Quand bien même l'on peut nourrir des craintes légitimes sur ce que fera le
probable futur président des USA, l'on voit difficilement
un président imposer une sorte d'état pré-mussolinien en
2009 aux USA, même avec une probable majorité très
à gauche au congrès.
Mais force est de reconnaître que
certaines mesures annoncées ici et là ont de forts relents des
années 30 qui ne laissent pas d'inquiéter... Sur notre bon
vieux continent, des thèmes tels que "l'Europe qui
protège", "l'état garant des emprunts
bancaires", "la relance", "un fond souverain
européen", "investissements stratégiques",
"emplois aidés"... Les gens qui soutiennent de telles
interventions devraient peut être se faire offrir le livre de Mme
Schlaes pour Noël.
Tout ceci évoque une mainmise
accrue de l'état sur nos économies, alors que les entreprises
et les individus ont avant tout besoin de liberté et de capital pour
se sortir d'une situation de crise. L'avenir parait bien sombre.
Que faudrait-il donc faire pour surmonter
la crise ? Cela fera l'objet d'autres articles. En attendant, une piste:
étudiez le programme de Franklin D. Roosevelt quand il n'était
que candidat !
Vincent
Bénard
Objectif Liberte.fr
Egalement par Vincent Bénard
Vincent Bénard, ingénieur
et auteur, est Président de l’institut Hayek (Bruxelles, www.fahayek.org) et Senior Fellow de Turgot (Paris, www.turgot.org), deux thinks tanks francophones
dédiés à la diffusion de la pensée
libérale. Spécialiste d'aménagement du territoire, Il
est l'auteur d'une analyse iconoclaste des politiques du logement en France, "Logement,
crise publique, remèdes privés", ouvrage publié
fin 2007 et qui conserve toute son acuité (amazon), où il
montre que non seulement l'état déverse des milliards sur le
logement en pure perte, mais que de mauvais choix publics sont directement
à l'origine de la crise. Au pays de l'état tout puissant, il
ose proposer des remèdes fondés sur les mécanismes de
marché pour y remédier.
Il est l'auteur du blog "Objectif
Liberté" www.objectifliberte.fr
Publications :
"Logement: crise publique,
remèdes privés", dec 2007, Editions Romillat
Avec Pierre de la Coste : "Hyper-république,
bâtir l'administration en réseau autour du citoyen", 2003, La
doc française, avec Pierre de la Coste
Publié avec
l’aimable autorisation de Vincent Bénard – Tous droits
réservés par Vincent Bénard.
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