|
Malgré la
peur que la situation dramatique de la Grèce commence à
instiller dans les esprits et les médias, nombre d'économistes,
de politiciens et d'analystes conservent un discours lénifiant, que
l'on peut résumer aux phrases clé suivantes: "non, les
problèmes d'endettement ne sont pas insurmontables", "une
réponse européenne coordonnée d'aide à la
Grèce permettra de stabiliser la situation", "une sortie en
douceur de la crise est possible", "la reprise est là et va
apporter les fruits de la croissance dont nous avons besoin".
Tout chef
d'entreprise sait que la dette est un instrument utile mais à manier
avec précautions, et dans le respect de certaines règles de bon
sens. Mais cela fait longtemps que les états ont abandonné
toute sagesse dans l'usage de l'endettement public. Et c'est pour cela que la
crise grecque - ou de la Californie, ou du New Jersey - n'est que la
répétition générale des très graves ennuis
qui attendent l'ensemble des économies occidentales. Essayons de
comprendre pourquoi, au delà de la superficialité propre
à notre société de l'information prête à
consommer.
------------
PREMIERE PARTIE :
DU BON USAGE DE LA
DETTE
Le nombre d'économistes, généralement
diplômés, qui affirment que "la dette publique est un faux
problème", voire qu'elle n'en est pas un du tout, est absolument
sidérant.
Tenez, il y a deux ans, dans
un livre par ailleurs excellent, intitulé de
façon pas du tout racoleuse "Sexe, drogue et économie",
Alexandre Delaigue et Stéphane Ménia, alias "les éconoclastes", affirmaient
que la dette publique était "un faux problème".
C'était le seul chapitre réellement critiquable, de mon point
de vue.
"Faux problème". Allez dire cela aux grecs
aujourd'hui. Il est plus que temps d'expliquer en quoi ce type d'affirmation
est dangereux.
Les auteurs, et ceux qui tiennent le même discours, nous justifient
leur assertion par un calcul financier classique qui montre que seule compte
la qualité de la dépense, de l'affectation des ressources, et
que peu importe le mode de financement de ces ressources, la valeur
créée à la fin est identique.
Mathématiquement, au premier abord, ce raisonnement est exact. Mais,
faut-il le rappeler, la dette a la désagréable
caractéristique de devoir être remboursée à
échéances régulières. Voyons ce que cela change.
Quel est le
raisonnement des éconoclastes ?
Je résume le raisonnement des éconoclastes, p.54 de leur
ouvrage:
Vous disposez de 1000 euros de capital
que vous pouvez soit dépenser, soit placer à 10%.
Vous disposez en outre d'une ligne de crédit qui vous coûte 10%
Vous devez acheter pour 100 euros de marchandises, par exemple des
vêtements.
Première
option: vous achetez au comptant. Un an plus tard (en
supposant que vos vêtements ne se déprécient pas), vous
avez 900 euros+10% = 990 Euros de fonds, et 100 euros de vêtements.
Deuxième
option: vous gardez vos 1000 euros, vous empruntez 100
Euros, vous achetez les vêtements avec, et un an plus tard, vous avez
toujours 100 euros de vêtements et un patrimoine net de (1000 euros
+10%) Moins (intérêts 10 %sur 100 euros) - (dette à
rembourser à échéance 100 Euros) = 1100-10-100=990
Euros. Tiens, exactement la même chose, nous disent les
économistes.
Les deux auteurs en déduisent que
peu importe la façon dont l'état se finance, l'important est
que l'état utilise correctement l'argent. Ils conviennent d'ailleurs
volontiers que c'est assez rarement le cas.
Leur raisonnement est celui d'un
économiste. Mais s'ils avaient été comptables, ils
auraient présenté la situation de façon
légèrement différente.
L'économiste
et le comptable
Le comptable vous dirait: Raisonnons en bilan plutôt qu'en flux. Dans
la première option citée par les éconoclastes, toujours
en négligeant la dépréciation des vêtements, votre
situation à un an est la suivante:
actif
|
passif
|
vêtements : 100
Trésorerie : 990
|
capitaux initiaux (#souscrits) :
1000
réserves nettes
: 90
Soit au total :
Patrimoine (#fonds
propres) 1090
dette : 0
|
Total des actifs : 1090
|
Total du passif : 1090
|
Dans la seconde situation, le bilan à un an s'écrirait ainsi :
actif
|
passif
|
Vêtements 100
Trésorerie 1090
|
Capitaux initiaux 1000
réserves
nettes: 90
patrimoine
(#fonds propres): 1090
Dette : 100
|
Total des actifs : 1190
|
Total du passif : 1190
|
La différence est claire: dans les deux cas, votre patrimoine net est
identique (ce que disent Ménia et Delaigue, qui n'ont donc pas tort,
formellement), mais dans le second, le total de bilan est plus
élevé que dans le premier et vous devez rembourser 100.
Certes, si dans le second cas vous remboursez 100 immédiatement, en
pompant dans votre trésorerie, votre situation s'apparente
immédiatement au cas numéro un. Mais tant que cette
opération n'a pas été effectuée, les deux
situations ne sont pas équivalentes. Les fonds propres sont identiques, mais le total du
bilan n'est pas le même. Les situations ne sont donc
pas stricto sensu équivalentes.
Pourquoi, dans ce cas, recourir plutôt à l'une ou l'autre des
options ? Devez vous financer votre achat sur votre capital ou
préférer la dette ? Avant d'aborder plus spécifiquement
la question de la dette publique, voyons pourquoi et comment les entreprises,
hors du monde financier, utilisent la dette.
Comment grossir pour
une entreprise
Imaginons que vous soyez à la tête d'une entreprise. Dans ce
cas, au lieu d'utiliser 100 Euros sur 1000 à acheter des
vêtements, disons que vous achetez une machine. Dans la plupart des business models de
type industriel, votre capacité à gagner de l'argent est
directement liée à la taille de vos actifs. Pas uniquement,
évidemment, sinon ce serait trop facile, mais enfin, si vous disposez
d'un four à pain capable de produire 1000 pains par jour, vous pouvez
produire 0, 800 ou 1000 pains, mais pas 1005 pains. Si vous voulez vendre
plus de 1000 pains, vous devez acheter soit un deuxième four, soit
remplacer votre four à 1000 pains par un modèle plus
performant, s'il existe. Vous avez donc besoin de plus de ressources
financières, donc d'accroître votre passif.
Par conséquent, si votre objectif est de faire grandir votre
entreprise, vous devez augmenter la taille de votre bilan. Vous pouvez le
faire de trois façons:
- soit en réinvestissant une
partie de vos bénéfices: vous augmentez vos réserves.
- soit en invitant de nouveaux
investisseurs à augmenter le capital de l'entreprise:
vous augmentez le capital social en diluant les actionnaires existants.
- soit en augmentant vos dettes.
Il existe plusieurs façons d'y parvenir, (dette obligataire,
bancaire, fournisseur, sont les principales formes - inutile de
détailler).
Notez que l'option 1 suppose que vous
fassiez des bénéfices, et qu'un prêteur raisonnable ne
consentira à vous ouvrir les vannes de l'option 3 que si vous avez
convenablement usé de l'option 1 dans les années
précédent l'emprunt. L'option 2 est quant à elle moins
fréquente. Nous avons déjà vu comment la fiscalité
favorable à la dette donnait une subvention
importante à l'option 3 par rapport à la seconde.
Donc, dans une entreprise privée industrielle classiquement
gérée, les augmentations de taille du passif, qui permettront
de financer la croissance de l'entreprise, se font principalement par une
combinaison entre augmentation des réserves et augmentation des
emprunts.
Naturellement, le chef d'entreprise espère, en augmentant la taille de
son bilan, pouvoir accroître son volume d'affaires, et, s'il
gère bien son entreprise, son bénéfice. Pour cela, il
faut que son investissement lui rapporte plus qu'il ne lui coûte. Par
exemple, si sa dette lui coûte 6% et son investissement lui
garantissent un volume d'affaires lui rapportant 12%, il est largement
gagnant. Inutile de dire qu'un tel succès n'a rien de garanti et
qu'une part non négligeable des investissements n'amène pas les
bénéfices escomptés. Bref, augmenter son bilan est
risqué.
C'est d'autant plus risqué si vous avez choisi de grossir par
endettement. Car lorsqu'une dette arrive à échéance,
vous devez en rembourser le principal. Donc, mécaniquement, ce
remboursement, lorsque son heure est venue, diminue le total de votre bilan.
Si vous ne voulez pas vous séparer d'actifs d'un montant
équivalent (trésorerie ou autre), vous devez compenser cette
diminution du bilan.
Pour cela, soit vous avez fait des bénéfices, et vous aurez le
choix entre remplacer votre dette remboursée par l'accroissement de
vos réserves (bilan à peu près constant), soit de
compléter ces réserves en renouvelant vos emprunts, voire en
les augmentant, ce que votre banquier devrait vous accorder si vous êtes
en bonne santé. Vous faites donc à nouveau grandir votre bilan,
mais de façon saine, par utilisation conjointe de l'accumulation de
réserves, d'emprunts de long terme.
Cas réels
Regardons le passif du bilan de deux grands groupes, Renault et Essilor,
choisis au hasard, et à titre d'information, regardons quel est leur
chiffre d'affaires 2009.
En milliards d'€
arrondi à la centaine de millions
|
Renault (2009)
|
Essilor (2009)
|
Capital
Réserves cumulées
Total Fonds
propres*
Dette long terme
Dette court terme & autre passif courrant
Total dettes
|
1,100
17,400
16,500*
11,600
35,800
47,400**
|
0,450
2,300
2,700*
0,450
1,000
1,450
|
TOTAL DU BILAN*
|
64,000*
|
4,150
|
C.A. 2009
Dettes financières LT / Ca
|
33,700
33%
|
3,200
14%
|
* le
total des fonds propres ou du bilan peut être légèrement
différent de la somme Capital + réserves + dettes, du fait des
normes en vigueur assez complexes pour ces grands groupes internationaux, des
provisions, des erreurs d'arrondi, etc... Ce sont les ordres de grandeur qui
comptent ici.
** Je ne peux pas dire
que la découverte des ratios d'endettement de Renault me rassure sur
l'avenir de l'automobile sous pavillon français...
Naturellement, nous aurions pu obtenir d'autres ordres de grandeur avec des
business models radicalement différents, tels qu'une start up du web,
une agence de pub, une société de logiciel, mais on peut
retenir quelques observations assez générales:
a) Le montant des réserves est
dans la plupart des entreprises anciennes assez élevé: cela
vient du fait que ces entreprises ont dans le passé
réalisé un pourcentage important d'exercices profitables et ont
conservé une part de ces profits dans l'entreprise.
b) Le CA de Renault est d'environ 52% de son total de bilan, celui d'Essilor
77%. Dans l'industrie, ce sont des ordres de grandeur assez
représentatifs.
c) Les dettes à long terme totales d'Essilor sont de l'ordre de 14% de
leur CA. Celles de Renault de 33%, et c'est sans doute trop. Retenez bien cet
ordre de grandeur.
d) La structure financière du passif d'Essilor est nettement plus
rassurante que celle de Renault: la ratio dettes/CA, dettes/capitaux propres,
ou dettes/bilan est nettement plus faible dans le cas d'Essilor, dont la part
des capitaux dans le bilan excède 65%, alors qu'elle n'est que de 25%
chez Renault. Naturellement, tous les constructeurs d'automobiles ont un
encours "dettes fournisseurs" et "dettes revendeurs"
assez élevé, dû à leur modèle d'entreprise
et au type de produit commercialisé: il ne faut pas comparer chiffre
pour chiffre Essilor et Renault, mais dans l'absolu, les deux structures
financières ne recèlent pas le même niveau de risque pour
les deux entreprises.
Impact de la crise
pour Renault
Ajoutons que les chiffres de Renault se sont considérablement
dégradés entre 2007 et 2009:
le CA est passé de 41 G€ à 33 G€, le
résultat net de +2,7 à -3 G€, et du coup, les capitaux
propres ont fondu de 22G€ à 16,5G€. Cela illustre le
rôle d'amortisseur des capitaux propres. Renault, pour passer ce
mauvais cap, a diminué son total de bilan, de 68 à 64
milliards, a fait fondre ses stocks -diminution
de l'actif du bilan-, et a nettement moins augmenté sa
dette que son déficit n'a cru. Sa situation est assez difficile (il ne faudrait pas que la marque
connaisse de nouveaux exercices aussi mauvais, et l'importance du passif
courant inquiète) mais loin d'être
désespérée.
Pas de profit, pas
de croissance durable
On voit donc toutefois que ces deux entreprises n'auraient pas pu atteindre
leur dimension actuelle si elles n'avaient pas accumulé des
réserves au cours de bon nombre d'exercices
bénéficiaires; En ce qui concerne Essilor, je n'ai pas souvenir
d'un seul exercice déficitaire ces 25 dernières années.
Pas de profit, pas de croissance ! Pas de réserves, pas de
sécurité en cas de retournement de conjoncture.
Mais si (comme Renault en 2009), elles se mettaient à accumuler des
exercices déficitaires, elles n'auraient d'autre choix que de maigrir
(ventes de filiale, gains d'efficacité dans l'emploi des ressources,
etc...) pour survivre et faire face à leurs échéances de
dettes.
Qu'est-ce que le
profit ? De façon simplifiée, voici quels
sont les grandes masses qui aboutissent au résultat net de
l'entreprise.
+ Chiffre d'affaires
---------------------
- Achats externes courants = valeur Ajoutée
- Masse salariale (y compris charges sociales)
- Dotation aux amortissements (#dépréciation annuelle des
actifs)
- taxes & impôts
- intérêts versés aux créanciers
---------------------
= Résultat net = (Dividendes actionnaires + Réserves si >0)
= (Réduction des réserves si < 0)
Vous voyez donc qu'une baisse du chiffre d'affaires assez brutale et
plutôt inattendue sur deux ans, ne peut que se ressentir durement sur
le résultat net, car il y a dans les coûts de nombreuses
composantes fixes et incompressibles, mais que les fondamentaux de
l'entreprise permettent de ne pas transformer intégralement le
déficit en endettement, ce qui serait intenable.
Mais qu'en est il pour l'état ? La dette de l'état peut elle
être comparée à la dette des grandes entreprises ?
DEUXIEME PARTIE:
L'INSOUTENABLE
LEGERETE DES ETATS
L'état, une
comptabilité d'amateurs
Notons d'abord que l'état ne produit qu'une comptabilité de
flux, le budget, et que la notion de bilan lui est étrangère.
De plus, son compte de résultats ne fait pas apparaître de
dotation aux amortissements mais une notion de budget d'investissement bien
moins comptablement informative (ce
qui fait que l'état ne sait pas entretenir correctement son patrimoine),
et si l'état ne se verse pas d'impôt à lui même, il
ajoute à ses achats externes des "subventions" aux autres
organismes publics, qu'ils soient de sécurité sociale, locaux
ou européens.
Plus amateur que la comptabilité publique, tu meurs.
Le solde
budgétaire se calcule donc ainsi:
+ Recettes fiscales (principalement) et non fiscales (marginales), hors
emprunts
+ Reversements de certaines institutions publiques (e.g. Europe)
--------------------
- Achats externes courants
- Masse salariale
- dotations/subventions aux autres institutions publiques
- interventions (social, subventions aux entreprises, etc...)
- budget d'investissement pour compte propre
- intérêt versé aux créanciers
--------------------
= Solde budgétaire (excédent si >0 - pour mémoire...-
; déficit si <0)
Un déficit budgétaire est donc comblé par l'emprunt. Il
est donc, en complément de l'impôt, la seconde des deux sources
principales de financement de l'activité de l'état (il en est d'autres plus
marginales, non détaillées ici).
L'état ne publie pas de comptabilité de type patrimoniale et
donc de bilan. Mais si on devait tenter d'écrire un "pseudo-bilan"
de l'état français, l'on obtiendrait à peu près
ceci:
actif
|
passif
|
Actif immobilisé : inconnu
dépréciation: certaine
!
Participations: cotées : 105 Mds€
Stocks : pas de
consolidation des inventaires publics
Trésorerie: toujours
sur le fil du rasoir. Retards de paiement fréquents dans les
administrations publiques.
|
Capital souscrit : zéro
Réserves : hé,
ho, ça fait 30 ans qu'on est en déficit !
Dette financière : 1500
Mds€* (sans parler des engagements non provisionnés des
caisses de retraite, cf. rapport Pébereau)
Dette court terme: Aucune
consolidation des dettes fournisseur des administrations.
|
Total du bilan
: on-ne-sait-pas-!
|
pareil -
De toute
façons, la comptabilité, c'est intellectuellement indigne
d'un génie français issu de l'Ecole Nationale
d'Administration
|
Comment voulez vous que le gouvernement gère l'état de
façon saine avec une comptabilité pareille ? La seule certitude
est que les seuls actifs "facilement" négociables de
l'état, ses participations, représentent juste 7% de sa dette financière.
Ahem.
Quant au "Chiffre d'Affaires" de l'état, selon que l'on
considère l'état seul, ou l'ensemble des organismes publics du
territoire Français, il tourne grosso modo autour de 300 (état
seul) ou 900 milliards d'Euros
(état+sécu+retraites+collectivités). Certes, comparer le
produit d'un impôt au paiement forcé à un chiffre
d'affaires est très déplaisant, mais comptablement, cela se
justifie. Le Chiffre d'Affaires n'est rien d'autre que la mesure de la
capacité à faire rentrer de l'argent dans la caisse.
Si l'on veut comparer l'état à Renault ou à Essilor, on
constate que sa dette financière est égale à 166% du CA
public total, environ, ou 5 fois celui de l'état stricto sensu. La
dette de l'état est donc incroyablement supérieure à sa
capacité d'obtenir de l'argent de sa... "clientèle",
pardon, de sa base taxable.
Cumul des
déficits
Comme l'état, en déficit Chronique depuis 1974 (36
années de suite !), ne sait pas faire de réserves, ou encore
utiliser des excédents pour réduire sa dette, il enfile les
déficits comme les perles depuis cette date, tout simplement parce
qu'il n'a pas le courage de révéler aux français son
coût réel.
Contrairement aux entreprises privées qui ne convertissent pas la
totalité de leurs éventuels déficits en dette, parce
qu'elles essaient alors de réduire le total de leur bilan, on
l'à vu avec Renault -D'où
l'utilité de tenir un bilan-, l'état se contente
d'additionner les déficits à la dette, et, malgré
quelques opérations de marché de l'agence France Trésor
qui permettent de grapiller de ci de là quelques centaines de millions
par an, la dette augment inexorablement du montant des déficits
annuels.
Pire, cette augmentation de l'endettement a juste pour but de permettre de
passer les fins de mois. Elle n'a absolument pas pour finalité de
financer des investissements capables d'augmenter le "Chiffre
d'Affaires" de l'état, contrairement à l'endettement des
entreprises. Ce "chiffre d'affaires" de l'Etat est directement
corrélé au PIB de l'état considéré, lequel
ne sera en rien aidé par les emprunts effectués par
l'état, bien au contraire.
Imaginez que Renault compense la baisse de son chiffre d'affaires par un
recours exclusif au crédit pour présenter un budget constant
"de relance" truffé de dépenses totalement
improductives: tout gestionnaire d'entreprise verrait ses cheveux se dresser
sur la tête, les actionnaires vendraient leurs actions en courant, les
banquiers fermeraient leur porte... C'est pourtant ce que fait l'état
depuis 36 ans, et tout le monde trouve cela normal. Cherchez l'erreur.
Pourcentages
L'état, pour masquer l'incurie de sa gestion, exprime son
déficit en % du PIB plutôt qu'en pourcentage de son budget.
Le déficit, exprimé en % du PIB, paraissait
"raisonnable" jusqu'en 2008 (#3%), mais l'était nettement
moins exprimé en pourcentage du "chiffre d'affaires",
puisqu'il représentait déjà plus de 15% de son
"budget".
Aujourd'hui, le solde budgétaire de l'état, récession
oblige, est hors de contrôle. Le résultat est que selon le
périmètre retenu pour le "chiffre d'affaires" (300 ou
900 milliards), la dette de l'état, hors engagements non
provisionnés, est égale de 1,6 à 5 fois son revenu, et
que sur un an, cette dette va augmenter de presque 8% du PIB, soit 16
à 50% de ses revenus.
16 à 50% de son "CA" annuel selon le périmètre
retenu : L'état ajoute à sa dette, chaque année,
l'équivalent de la dette totale d'un groupe comme Essilor ou Renault,
comparé à sa capacité de faire rentrer l'argent dans les
caisses.
Tel est l'ampleur du "faux problème" de la dette publique.
Etranglement
financier
Examinons un pays qui avait 100% de dettes comparé au PIB il y a
deux ans, et 120% maintenant: la Grèce.
100% du PIB avec un taux d'emprunt moyen pondéré à 4%
représentent 4% du PIB de l'état en question, à verser
comme seuls intérêts de la dette. Cet état (tous niveaux
confondus) prélève environ 40% de la richesse nationale sous
forme d'impôts et assimilés, il doit consacrer 10% de ses
recettes hors emprunts à payer les intérêts de sa dette,
ce qui n'est pas négligeable.
Mais imaginons que, crise économique oblige, il arrive à cet
état ce qui arrive à Renault: une chute de ses recettes (son
"CA") de 10%. Contrairement à Renault, cet état ne se
montre guère capable de se restructurer : son déficit, qui atteignait
déjà 5-6% du PIB quand "tout allait bien", monte alors
à 13% de son PIB !
D'un seul coup, cet état se met à ajouter 12 puis 15% de PIB,
soit près de 40% de son CA annuel, chaque année, à sa
dette !
Les créanciers vont tout à coup se dire que prêter
à cet état est très risqué: le taux
d'intérêt exigé va atteindre 6, puis 10%... Si la
grèce devait emprunter à ce prix, même si elle devait
réussir à réduire de 25% (!!!) ses dépenses
publiques, elle se retrouverait dans quelques années avec
l'intégralité de sa dette représentant 140 à 150%
de son PIB, et des remboursements annuels d'intérêt
représentant 15% et plus de ce même PIB, soit plus du tiers du
total de ses recettes !
Et encore, stricto sensu, l'état en question ne prélève
"que" 20% du PIB, car le reste est prélevé par des
collectivités locales ou des caisses d'assurance sociales et
l'état ne peut pas y puiser comme bon lui semble ! Question: comment
un état en récession, qui ne peut donc pas augmenter
massivement les impôts sous peine de tuer son économie, et qui
doit payer en intérêts chaque année une part de ses
recettes qui gonfle hors de toute proportion raisonnable, peut il ne pas se
trouver en défaut de paiement ? Réponse: IL NE PEUT PAS.
L'état grec est en faillite, point barre, même s'il n'y a pas de
procédure de dépôt de bilan officiel, comme pour une
entreprise.
L'état grec est obligé de planter
soit ses créanciers, soit ses fonctionnaires, soit ses
retraités et autres bénéficiaires de versements sociaux,
soit l'Euro (dans le cas
où la BCE rachèterait, hors de ses statuts actuels, directement
des obligations grèques en créant de la monnaie ex nihilo).
Et sans doute un peu tout le monde, à diverses doses. Certes,
officiellement, il n'y aura faillite que si la première option est
retenue. Mais cela ne change rien au fait que la Grèce est incapable
de faire face à la somme de ses engagements actuels, ce qui est bel et
bien une situation de défaut de paiement.
Vous comprenez, maintenant, pourquoi la dette publique, lorsqu'elle est
accumulée sans retenue, devient un... vrai problème ?
Passé un certain "seuil", la moindre récession de
l'économie, si elle entraine le moindre doute des investisseurs sur la
capacité de l'état à honorer ses intérêts
se transforme en véritable catastrophe.
Bon, me direz vous, mais c'est la Grèce... Les grecs sont, de notoriété
publique, des gens peu sérieux. Ce n'est pas à des allemands,
des américains, ou des génies français que de tels
malheurs pourraient arriver, pas vrai ? On peut encore redresser la
situation. Non ?
Où en est on
ailleurs ? Le pavé dans la mare de la banque des règlements
internationaux.
Toutes ces considérations théoriques sur
l'insoutenabilité des dettes publiques sont plus qu'amplement
confirmées par les projections de la banque des
règlements internationaux, qui est en quelque
sorte la "banque centrale des banques centrales". C'est entre autre
la BIS (BRI en français) qui est à l'origine des règles
de Bâle, présentées
et éreintées ici.
L'étude de mars 2010 (PDF)
vaut d'être lue. Il faut bien voir que ce genre d'organisme
international dont les membres, mêmes lorsqu'ils sont sous statut
privé, ont des liens très étroits avec les
gouvernements, utilisent en général un langage policé,
prudent et mesuré, nécessitant de savoir lire entre les lignes.
Mais pas dans l'étude en question ! Le résumé est
lapidaire (Caractères gras ajoutés):
Our
projections of public debt ratios lead us to conclude that the path pursued by fiscal
authorities in a number of industrial countries is unsustainable. Drastic
measures are necessary to check the rapid growth of current
and future liabilities of governments and reduce their adverse consequences
for long-term growth and monetary stability.
Nos projections de ratios de dette publique nous conduisent
à conclure que la voie suivie par les
autorités fiscales dans nombre de pays industriels est insoutenable. Des
mesures drastiques sont nécessaires
pour contrôler la croissance rapide actuelle et future des engagements
des gouvernements, et réduire leurs conséquences
néfastes pour la croissance à long terme et la stabilité
monétaire.
"Insoutenable", "mesures drastiques"... Quels sont les
éléments qui permettent à la BIS de se montrer
aussi catégoriques ?
Tout d'abord, la crise et les réactions des gouvernements, les
sauvetages et relances, ont provoqué un emballement, il n'y a pas
d'autre mot, de la dette publique. Voici quelques exemples de variations de
la dette publique entre 2007 et 2011 (estimation) :
- USA: 2007 : 62%. 2011: 100
- UK : 2007: 47% 2011 : 94
- Grèce: 2007 : 104% 2011: 130
- Espagne : 2007 : 42% - 2011: 74%
Etc...
Puis la BIS s'intéresse à l'évolution de la dette sur
trente années selon trois scénarios:
(1) Business
as usual, fuite en avant dans la dette et les "plans de
relance"
(2) Réduction modérée des déficits publics de 1%
du PIB chaque année pendant au moins 5 ans
(3) Réduction des déficits plus stabilisation du
pourcentage du PIB consacré aux prestations de retraite
Les graphes ci dessous parlent d'eux mêmes (cliquez dessus pour
agrandir) :
Le scénario 1 mène clairement à des niveaux de dette
insoutenables qui ne se produiront jamais: les emprunteurs auront
déserté le marché obligataire bien avant. En effet,
voilà ce qu'il signifierait en matière de paiement des
intérêts annuels en pourcentage du PIB:
Aucun pays ne pourrait consacrer 10 à 30% de son PIB au seul remboursement
des intérêts de sa dette, avant même de payer ses
policiers, soldats, instituteurs !
Peut-on encore
retourner la situation ?
Mais le plus intéressant est d'examiner les deux autres
scénarios:
Le scénario 2 (réduction graduelle des déficits)
n'empêcherait pas l'explosion de la dette à des niveaux
difficilement soutenables dans tous les pays étudiés sauf...
l'Italie. Il n'est pas habituel de trouver cette habituée du
"club med" aux places d'honneur, mais les italiens peuvent dire
merci au refus de leur gouvernement de se lancer dans des "plans de
relance" pour "vaincre la crise". Le gouvernement Italien
devrait avoir un budget en équilibre dès 2011.
Silvio Berlusconi est très loin de l'idéal libéral par
bien des aspects, mais c'est un chef d'entreprise qui sait ce qu'est une
dette, lui, et les keynesiens doivent trouver à qui parler lorsqu'ils
lui affirment que la dépense publique est le remède à la
crise. Ceci dit, les gouvernements qui l'ont précédé ont
tellement endetté l'Italie que je ne suis même pas certain de
partager la légère pointe d'optimisme de la BIS concernant la
péninsule.
Le scénario 3 de la BIS, plus drastique, permettrait d'inverser la
tendance dans tous les pays étudiés SAUF CINQ:
- France,
- Japon,
- Royaume un
- US
- Irlande
Et il opèrerait tout juste une stabilisation de la situation en
Grèce et en Espagne.
Autrement dit, cinq pays sont dans une situation tellement potentiellement
désastreuse que même un plan d'austérité d'une
ampleur jamais vue ne pourrait complètement stopper l'emballement de
leur dette. Et pas de chance, nous en faisons partie.
Enfin, la BIS a calculé quel niveau d'Excédent budgétaire
moyen les différents états devraient adopter pour ramener leur
dette au niveau de 2007 en 5, 10 ou 20 ans:
Naturellement, ces prévisions ne sont valides que si aucune rechute
dépressionnaire ne vient à nouveau dégrader les comptes
des pays considérés, ce qui, à horizon de 20 ans, est
absolument inenvisageable dans des pays flirtant constamment avec les limites
du surendettement.
Conséquences
concrètes
Que conclure de cette avalanche de tableaux, chiffres et courbes ?
Que tous les états occidentaux,
sauf un, et pas celui auquel on aurait pensé de prime abord, ont
atteint le point de non retour et ont dépassé leur seuil
d'emballement dangereux de la dette. Quatre de ces états l'ont
tellement dépassé qu'ils sont dans une phase d'emballement
fatal.
Que tous ces pays
seront obligés de couper sévèrement dans leur masse
salariale publique, leurs interventions économiques et sociales, dans
les années à venir, et que cela
n'empêchera peut être pas des situations de défaut partiel
sur les dettes financières - Le marché obligataire de ces
états est à fuir absolument, et avec lui les produits
financiers qui, de par la loi, sont tenus de posséder ces produits
dans leur portefeuille: l'assurance vie, pour la France, est le placement
perdant des années à venir.
Que les dettes publiques de la France, des USA, et du Royaume Uni ne
méritent pas leur notation actuelle.
Que toute la réglementation actuelle de la banque et de l'assurance
fondée sur l'écart de risque entre les obligations
d'état et les autres produits est à jeter à la poubelle.
Il est aujourd'hui bien moins risqué de posséder des actions ou
des obligations Essilor (pour Renault, c'est à voir...) que des
obligations du trésor français ou britannique. Pourtant les
lois obligent les banques et assurances détentrices de ces produits financiers
émis par le secteur privé à constituer plus de
réserves en capital que si elles détenaient des bons
d'état.
Or, on peut hélas faire le pari
que la plupart des pays n'auront pas le courage politique de prendre les
mesures drastiques qui s'imposent pour dès à présent se
placer en situation de retour à l'équilibre budgétaire
ultra rapide, puis en position d'excédent pour résorber la
dette. Ils feindront de croire que "si la croissance revient,
l'économie sortira de la crise", et ils lanceront des
incantations d'appel à la croissance comme les druides invoquaient les
dieux pour faire venir la pluie.
Tout ça va mal finir...
Par conséquent, la plupart des pays vont évoluer pendant
quelques années entre les scénarios 1 et 2 : l'on voit mal
comment des crises graves sont évitables, soit par défaut de
paiement de certains états, soit par dérapage
hyper-inflationniste.
Certes, si la Grèce met en place réellement son plan
d'austérité, cela pourrait avoir une vertu pédagogique
pour les autres pays.
Mais d'une part, qui nous dit que la Grèce n'essaiera pas de tricher
une fois de plus, de faire semblant, de ménager la chèvre
financière et le chou de sa politique intérieure, de retarder
les échéances inévitables ? D'autre part, l'impression
dominante est que les opinions mondiales, et plus particulièrement
celles des employés des secteurs publics des grands pays industriels,
n'ont pas compris ce qui était en train de se passer.
Posez la question à un fonctionnaire français: il est
généralement persuadé que ce qui arrive aux grecs
"n'arrive qu'aux autres", que cela ne peut arriver dans son pays si
bien géré, avec un modèle social que le monde entier lui
envie. Il résistera bec et ongles aux propositions
d'austérité qui pourraient être faites avant la crise
fatale, parce que, c'est bien connu, "Il
n'ya a qu'à faire payer les riches et les banquiers".
Et comme tous ont bien appris que "C'est
la faute à la déréglementation débridée et
à la pensée unique ultra-libérale sauvage",
nous ne sommes même pas sur la voie du bon diagnostic.
Et maintenant ? Et
demain ?
Les scénarios possibles sont nombreux et ont déjà été évoqués ici.
Le scénario le plus probable, politiquement parlant, est que le plan
d'aide à la Grèce du FMI et de l'Europe ne fera que retarder
l'inévitable. Les chiffres de la BIS sont clairs: les tendances
actuelles, si elles sont poursuivies ou même seulement
infléchies, mènent à la faillite
généralisée. Seule l'échéance est
difficile à anticiper.
Dans un tel cas, tous les pays deviennent des canards boiteux incapables
d'aider le plus mal en point d'entre eux. Une des hypothèses les plus
crédibles est celle d'un rachat direct, par la BCE et les autres
banques centrales, par usage de la création monétaire ex
nihilo, des dettes publiques qui ne trouveront plus preneur sur le
marché financier privé, soit directement, soit par acceptation
de titres de qualité "illusoire" par la BCE comme
collatéral de prêts aux banques commerciales, ce qui reviendra
au même. En clair, des variations subtiles autour du thème de
"la planche à billets". Le défaut partiel sur les
dettes publiques des grands pays européens sera évité,
les gouvernements transférant leurs difficultés
financières sur les épargnants et les salariés
payés en Euros. Exactement comme s'ils faisaient défaut sur
leur dette, mais sans l'afficher officiellement.
Une variante consisterait à créer un cartel européen des
états prétendûment bonne santé, en charge de
prêter l'argent aux pays malades, argent que la BCE lui prêterait
en échange d'un dépôt en collatéral des
obligations "toxiques" des états les moins fringants. Pour
sauvegarder les apparences, les pays bénéficiaires de ces
prêts devraient mettre en place un plan d'austérité,
comme la Grèce aujourd'hui.
Bref, de la création monétaire dépourvue de contrepartie
ayant la moindre valeur. Au vu des sommes considérables en jeu (on parle de dettes
supérieures à 100% du PIB, tout de même),
cela finira par casser la tendance déflationniste induite par le
dégonflement des bulles de dettes privées et relancera une
inflation dont on peut craindre qu'elle échappe rapidement à
tout contrôle, d'autant plus que, du fait du plan d'aide, les opinions
des pays "secourus" se croiront tirées d'affaire et n'auront
aucune raison de ne pas faire pression sur leur gouvernement pour assouplir
les mesures d'austérité.
Cette inflation sera-t-elle de l'ordre de celles que l'on a connues dans les
années 70 avec leurs taux à 10-20%, ce qui est très
ennuyeux mais pas irrattrapable ? Rien n'est certain, mais les ordres
de grandeur des "sauvetages par la planche à billets" font
plutôt craindre un scénario de type Russie des années 90
où Yougoslavie de la fin des années 80, avec des inflations supérieures
à 100%, totalement hors de contrôle.
Et dans les deux cas, l'évolution de ces pays a été
particulièrement indésirable vu de nos yeux d'occidentaux
habitués au confort des social-démocraties au
développement sans histoire: explosion de la très grande
pauvreté, guerres civiles ou éclatement de la nation,
croissance incontrôlable de l'économie mafieuse, régimes
politiques autoritaires et corrompus déguisés en
démocraties... Sans même parler de la façon dont a fini
l'Allemagne des années 20-30... Espérons que notre
"mémoire collective" de la démocratie nous permettra
d'éviter ces écueils, et d'envisager une sortie de crise dans
la douleur mais dans une relative sérénité, comme ce fut
le cas en Suède au début des années 90. Mais rien n'est
moins sûr, pas plus en France qu'en Grèce.
CONCLUSION
La
fausse croyance, largement partagée par les politiciens et les
déplorables économistes néo-keynésiens qui ont
leurs faveurs, que "la dette publique n'est pas un
problème", va au final plonger nos sociétés dans
une crise d'une ampleur sans précédent, dont les soubresauts de
2008 n'étaient que le hors d'oeuvre.
Une fois de plus, les états providence, dont les hommes nous ont
affirmé qu'ils avaient la solution à une crise qu'ils ont
attribué au grand méchant marché, se
révèlent être le problème numéro un des
sociétés occidentales. Ces
états tentaculaires et ultra-dépensiers nous ont
entrainé dans le piège mortel des dettes publiques
insoutenables.
Maintenant qu'ils vont, à l'évidence, bientôt
dépasser les limites de leur capacité à pressurer les
contribuables pour générer les recettes nécessaires au
paiement des intérêts de ces hyper-dettes, les pompiers
pyromanes de l'état s'agitent, accusent "les spéculateurs",
les "défaillances de marché", mais refusent de
traiter leurs populations avec le respect dû à des adultes, en
reconnaissant leur situation de faillite, et en se livrant à un examen
sans concession des missions que les états doivent maintenir
coûte que coûte et de celles qu'ils doivent abandonner ou
privatiser. Ils refusent, dans l'adversité, de "réduire le
bilan", comme le ferait tout chef d'entreprise qui se respecte.
Criminelle lâcheté ! Pour sauver les apparences, ils
préparent quelques mesurettes qu'ils présenteront comme des
ruptures. Ainsi bricolé, le système durera quelques mois ou
quelques années de plus. Jusqu'à ce que les tensions qu'il
affronte deviennent plus fortes que lui.
Vincent
Bénard
Objectif Liberte.fr
Vincent Bénard, ingénieur
et auteur, est Président de l’institut Hayek (Bruxelles, www.fahayek.org) et Senior Fellow de Turgot (Paris, www.turgot.org), deux thinks tanks francophones
dédiés à la diffusion de la pensée
libérale. Spécialiste d'aménagement du territoire, Il
est l'auteur d'une analyse iconoclaste des politiques du logement en France, "Logement,
crise publique, remèdes privés", ouvrage publié
fin 2007 et qui conserve toute son acuité (amazon), où il
montre que non seulement l'état déverse des milliards sur le
logement en pure perte, mais que de mauvais choix publics sont directement
à l'origine de la crise. Au pays de l'état tout puissant, il
ose proposer des remèdes fondés sur les mécanismes de
marché pour y remédier.
Il est l'auteur du blog "Objectif
Liberté" www.objectifliberte.fr
Publications :
"Logement: crise publique,
remèdes privés", dec 2007, Editions Romillat
Avec Pierre de la Coste : "Hyper-république,
bâtir l'administration en réseau autour du citoyen", 2003, La
doc française, avec Pierre de la Coste
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