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Le taux d'intérêt "négatif" : encore un hochet pour être tranquille ?

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Publié le 12 avril 2016
1446 mots - Temps de lecture : 3 - 5 minutes
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Rubrique : Editoriaux

 

Depuis bien longtemps, il a été admis que l'activité des échanges était coûteuse (cf. Ulph et Ulph, 1975).

Et J.B. Say (1815) n'hésitait pas à définir ce qu'on dénommait "monnaie" comme un "intermédiaire des échanges".

Malgré cela, jusqu'à récemment (décennie 1960), les économistes ont laissé de côté le coût des échanges (hypothèse en opposition avec le simple bon sens, des économistes de la "théorie de l'équilibre économique général", de L. Walras à G. Debreu).

Ils ne l'ont pas pris en considération jusqu'à D.K. Foley (1970) si l'on en croît Ulph et Ulph (1975).

Les économistes de la théorie macroéconomique y sont restés insensibles.

Pour leur part, les économistes "monétaristes" ont fait l'hypothèse que le coût de ce qu'on dénomme "monnaie" était nul ("hypothèse monétariste").

1. Deux cas, une évaluation.

Cela étant, il y a aussi des économistes qui considèrent qu'il revient au même de supposer

- que le coût des échanges de marchandises n'existe pas ou

- que la monnaie a un coût égal à zéro ...

Reste que les coûts sont d'abord des "valeurs" et que ces valeurs ne sont pas objectives, mais subjectives, liées à chaque être humain ...

Reste aussi que, si le coût des échanges n'existe pas, les échanges n'existent pas, ni, par conséquent, ce qu'on dénomme "monnaie"...

Une chose est certaine : le coût des échanges de marchandises est nécessairement supérieur ou égal au coût de la monnaie.

Si ce dernier lui était supérieur, la monnaie n'existerait pas.

2. Imagination, maîtresse d'erreurs ...

Reste les malins, d'un autre type, qui considèrent qu'il revient au même de supposer

- que ce qu'ils dénomment "monnaie" n'existe pas ou

- que celle-ci a un coût égal à zéro.

Malheur à eux.

a. L'hypothèse fausse de l'inexistence de la monnaie.

Chaque fois qu'un économiste suppose que ce qu'il dénomme "monnaie" n'existe pas dans son cadre d'étude ou d'analyse, il se place

- dans un cadre d'étude ou d'analyse qu'il imagine, d'une part, et

- où, d'autre part,

1) "tout est plus cher",

2) le coût des échanges qu'il y évoque est supérieur au coût de la réalité où il vit,

3) des échanges de marchandises ne peuvent pas se faire en théorie alors qu'ils sont pratiqués dans la réalité.

Il n'est plus à démontrer, en effet, que la monnaie a contribué à amoindrir le coût des échanges dans le passé et à améliorer le bien être de tout un chacun par augmentation des échanges ..., exemple de progrès économique et social.

Mettre de côté la monnaie, supposer qu'elle n'existe pas, c'est mettre de côté ces phénomènes...

La démarche n'est pas une simplification, mais une complication puisque des échanges sont exclus de ce dont on parle ...

Tout ce que l'économiste avance est donc fortement biaisé.

Bien sûr, il peut toujours s'affranchir de ces biais, véritables erreurs au demeurant.

b. L'hypothèse fausse du "coût de la monnaie" nul.

A l'opposé, des économistes supposent que la monnaie a un coût nul, égal à zéro, le plus souvent sans la relier au coût des échanges.

Certes, il n'est plus à démontrer que l'amoindrissement à zéro du coût de la monnaie a contribué à amoindrir le coût des échanges dans le passé, dans certaines proportions, et à améliorer le bien être de tout un chacun ..., exemple de progrès économique et social.

Nécessairement, logiquement, le coût de la monnaie est inférieur ou égal au coût des échanges dont il est une composante.

Mais il ne dit rien sur le coût total.

En pratique, le coût de ce qu'on dénomme "monnaie" n'est pas nul et le coût des échanges lui est supérieur ou égal, peu importent les mesures proposées de ces coûts.

3. Coût théorique des échanges et coût de la réalité.

La question se pose néanmoins de savoir si ce coût des échanges est, en théorie, supérieur ou inférieur au coût de la réalité économique.

a. Coût des échanges supérieur en théorie.

Si on suppose que le coût théorique des échanges est supérieur au coût de la réalité économique, on retrouve le problème précédent où des échanges menés en pratique ne peuvent pas avoir lieu en théorie !

Comment justifier cette restriction théorique ?

On est dans l'absurde.

Exemplaire a été la démarche de Léon Walras, au XIXème siècle, qui faisait une analogie entre le concept qu'il dénommait "marché" et les "bourses" observables en pratique.

Il n'avait pas conscience que son analogie était d'une rare erreur économique puisqu'il laissait de côté tous les coûts amoindris par les gens qui avaient mis en œuvre les bourses en question ...

Le "pot aux roses" sera véritablement découvert dans la décennie 1960 avec la finalité des "marchés organisés de futures" dans la décennie 1970.

b. Coût des échanges inférieur en théorie.

Si on suppose qu'il lui est inférieur, cela signifie qu'il comporte des échanges qui sont menés en théorie et qui n'existent pas en pratique par les gens.

Quels sont ces échanges ?

Les économistes en question sont muets sur la réponse.

4. Les banques centrales.

Ces derniers temps, la "banque centrale européenne" a décidé de pratiquer des taux d'intérêt "négatifs".

Rappelons, en passant, que cette banque n'a été créée, effectivement, qu'en 1998 et qu'elle réunit les banquiers centraux des pays qui ont accepté d'être partie dans la "zone €uro" et donc d'abandonner leur "monnaie réglementée étatique".

Toute proportion gardée, la "banque centrale des Etats-Unis d'Amérique" - la "Fed" - n'existe que depuis 1913 et n'a jamais demandé aux états américains d'abandonner leur "monnaie réglementée étatique" puisqu'ils n'en avaient pas.

Rappelons aussi qu'étant donné le privilège de monopole de ce qu'on dénomme "billet en monnaie" qu'elle a reçu et certaines autres réglementations qui lui apportent autant de prébendes, la B.C.E. peut acheter les titres financiers qui lui sont vendus en quantité par des banques de second rang, à certains taux d'intérêt, contre de la "quantité de monnaie" qu'elle offre en échange.

Rappelons enfin que certains financiers interprétent, depuis quelques décennies (décennie 1950), de façon très discutable, les taux d'intérêt des titres financiers comme des "prix du risque" accordés aux prêteurs ...

5. Un taux d'intérêt "négatif".

Par définition, un taux d'intérêt "négatif" exprime que le prix du titre financier attendu dans l'avenir par les parties au contrat (prêteur et emprunteur), pour son remboursement, a été convenu être inférieur à son prix présent.

Cela revient à dire que l'intérêt, périodique ou non, du titre revient à l'emprunteur, et non plus au prêteur.

Il cache ainsi un revenu, périodique ou non, qui correspond au revenu que l'emprunteur reçoit du prêteur ...

L'interprétation en termes de "prix du risque" du prêteur n'a plus aucune raison d'être.

La notion s'avère, pour le moins, mal fondée par les financiers qui l'ont construite ...

6. Question d'interprétations.

Cas particulier, extrême : si le taux d'intérêt négatif est pris comme indicateur général des taux d'intérêt, si on y voit le taux d'intérêt perpétuel d'un titre financier, il va de pair avec un prix en monnaie négatif puisque celui-ci est, par définition, l'inverse du taux d'intérêt.

Mais, dans ce cas, et selon la typologie des prix de la théorie microéconomique ordinaire, il ne correspond pas à un "bien économique", mais à un "mal économique".

Ce "mal économique" rejoint, à sa façon, le "prix du risque" précédent.

Pourquoi se formaliser de ces deux interprétations sinon qu'elles remettent en question les approches existantes de la théorie macroéconomique qui semblaient invulnérables à beaucoup depuis la décennie 1940 ?

Ces deux notions sont hors des approches de la théorie économique "majoritaire", elles en ont été exclues, explicitement ou non, par les savants économistes qui les ont construites.

7. Quid de l'économie politique ?

Sauf à retirer toute signification aux mots qu'on dit pour exprimer la réalité et à la logique qu'on suit ou devrait suivre, il faut convenir que c'est toute l'économie politique existante qui est remise en question par ce double fait du "mal économique" et du "prix du risque" qui n'existe pas en pratique, interprétations du taux d'intérêt "négatif".

A l'extrême, il semblerait qu'il faille abandonner cette "pseudo-science" tant la doctrine majoritaire a ignoré les faits dans ces développements.

Il faudrait, en particulier, fermer tous les organismes dont s'est donné le privilège de monopole de formation, l'"état" et qui sont chargés de l'enseigner ...

Les commentateurs semblent en être obsédés.

Ceux-ci ne peuvent que s'épancher sur la notion de "préférence pour la liquidité" keynésienne imperturbable depuis au moins la décennie 1930 ou sur telle ou telle demande de monnaie monétariste fonction du taux de l'intérêt, plus récente.

Seulement, le principe du taux d'intérêt "négatif" met à bas les approches de la théorie macroéconomique qui s'arc-boutent sur ces fausses notions puisqu'il en a été tout simplement exclu alors qu'il devrait y plastronner.

.

 

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Georges Lane enseigne l’économie à l’Université de Paris-Dauphine. Il a collaboré avec Jacques Rueff, est un membre du séminaire J. B. Say que dirige Pascal Salin, et figure parmi les très rares intellectuels libéraux authentiques en France. Publié avec l’aimable autorisation de Georges Lane. Tous droits réservés par l’auteur
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