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Les conséquences d’une sortie du Royaume-Uni pour l’Europe et le monde

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Publié le 16 mars 2016
1245 mots - Temps de lecture : 3 - 4 minutes
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Rubrique : Editoriaux

Le 20 février dernier, le Premier ministre britannique, David Cameron, a annoncé que le référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne promis lors de sa campagne aurait lieu le 23 juin prochain. L’issue  de ce vote pourrait avoir de lourdes conséquences, non seulement pour l’avenir de M. Cameron et de sa coalition, mais aussi pour le devenir du Royaume-Uni et du reste du monde, dont de l’Union européenne et des Etats-Unis. Il serait justifié de dire que ce référendum est le vote le plus important qu’attende le monde avant les élections présidentielles américaines du mois de novembre.

Bien évidemment, M. Cameron tente désespérément de convaincre les Britanniques de voter pour que son pays reste dans l’Union. Afin d’apaiser le très profond manque de confiance de ses citoyens pour l’Union européenne, Cameron a récemment obtenu lors de négociations à Bruxelles une liste de « concessions » qui permettraient au Royaume-Uni de conserver un statut particulier au sein de l’Union européenne. Malheureusement pour Cameron, le Président de la France, François Hollande, a exprimé ses doutes quant à l’inclusion de ces concessions à un traité mutuel. Les lignes de fractures sont évidentes, et les manœuvres politiques n’en finissent plus. Mais comme c’est aussi le cas aujourd’hui aux Etats-Unis, tout n’est pas que question de gauche ou de droite.

Une bonne compréhension de l’Union européenne nécessite la reconnaissance des idées qui ont abouti à sa formation. A la fin des années 1940, les chefs d’Etat européens, dont Konrad Adenauer, dirigeant de l’Allemagne de l’Ouest, et le Français Jean Monnet, rêvaient d’un super-Etat suffisamment puissant pour pouvoir négocier en tant qu’égaux avec les Etats-Unis et la Russie. L’abandon conséquent de leur souveraineté par des nations autrefois à la tête d’Empires n’a pas été facile. Jean Monnet aurait écrit à un ami en avril 1952 que « les nations européennes doivent être guidées vers un super-Etat sans que leurs peuples comprennent ce qui se passe. Nous pourrions y parvenir par étapes successives, établies sous divers prétextes économiques qui nous mèneraient inévitablement vers une fédération ». (The End of the Nation States of Europe, Philip Jones 9/12/09, rense.com)

Que Monnet ait ou non écrit ces mots, l’évolution vers une union politique européenne a bel et bien été constante, rigide et impitoyable. Le chemin a été pavé de financements ciblés et d’activisme par la Banque centrale européenne, qui a arrosé de largesses monétaires les nations européennes en difficulté. Bien que ces politiques de redistribution de richesses soient devenues de moins en moins populaires parmi les nations créditrices du nord de l’Europe, elles n’ont pas été suffisantes pour faire dérailler le train de la confédération. Il a fallu attendre la plus récente vague d’immigration en provenance de pays musulmans pour que les citoyens européens réalisent la part de leur souveraineté que leurs chefs d’Etat ont livré à l’Union européenne. Cette semaine, le parti chrétien-démocrate d’Angela Merkel, qui a longtemps défendu une intégration européenne accrue, a perdu énormément de voix suite aux élections locales en conséquence du soutien apporté par la chancelière à l’ouverture des frontières aux réfugiés venus du Proche-Orient. Les grands gagnants en ont été les partis d’extrême droite, qui s’opposent à l’ouverture des frontières et demandent un retour de la souveraineté nationale.  

Mais tout cela n’a encore eu aucun impact sur les politiques employées. Avec l’unique exception du Groenland, un territoire danois, l’Union européenne n’a autorisé la sortie ou la retraite matérielle d’aucune nation de sa course vers une union politique. Et face aux commentaires du Président François Hollande, de nombreux Britanniques doutent que le statut particulier promis à leur pays soit réellement particulier.

Selon les anticipations de vote publiées aujourd’hui dans le Financial Times, 45% des Britanniques souhaiteraient rester dans l’Union, contre 40% qui souhaiteraient en sortir et 15% d’indécis. Le résultat des votes est incertain, et tout n’est désormais plus question que de campagnes de persuasion.

Peut-être le plus important développement politique de ces dernières semaines a-t-il été la défection de Boris Johnson, le charismatique et très populaire maire conservateur de Londres, en faveur du camp de la « sortie ». En se séparant des autres chefs de son propre parti, Boris Johnson menace de diviser les conservateurs (de la même manière que Donald Trump fissure actuellement le parti républicain). Mais, comme pour Trump, il y a peut-être plus que des motifs idéologiques derrière la décision de Johnson.

Même s’il était victorieux, David Cameron pourrait être perçu par la moitié de son peuple, et parmi les éléments conservateurs, comme ayant vendu les intérêts de son pays. Il se pourrait qu’il se trouve forcé de démissionner après le vote du 23 juin pour offrir son poste à son vieil ami, le Chancelier de l’Echiquier, George Osborne. Ce plan de succession est certainement ce qu’il manquait à Johnson pour joindre le camp de la sortie. Ses talents d’orateur, combinés à ceux du chef du parti de l’indépendance, Nigel Farage, pourraient jouer un rôle majeur pour les électeurs indécis.

Le camp de la sortie aura besoin de tout le soutien possible. Les forces pro-Union devraient bientôt déployer de très coûteuses campagnes publicitaires pour démontrer que la vitalité commerciale et économique du Royaume-Uni se trouverait réduite par une sortie de la zone euro. Même le Président Obama, qui demeure un personnage politique populaire au Royaume-Uni, prévoit de se rendre sur place en avril pour se prononcer en faveur de l’Union européenne. En réponse à sa décision, le maire de Londres a condamné  le Président Obama pour se mêler des affaires internes de son pays et soutenir un abandon de souveraineté que les Américains eux-mêmes n’accepteraient pas.

Le Royaume-Uni, qui est entré tardivement dans l’Union, a toujours été « à part » parmi les nations membres. Sa langue, sa culture, son système légal et des marchés financiers sont alignés de très près avec ceux des Etats-Unis.

Mais même en tant que membre culturellement « inadapté », le Royaume-Uni demeure d’une grande importance politique et économique pour l’Union européenne. Selon les chiffres publiés par le FMI en 2014, le Royaume-Uni est la deuxième plus grosse économie d’Europe. Il verse la deuxième plus grosse contribution à l’Union, et est un élément clé de sa viabilité. Ceux qui ont tenté de répandre la peur en parlant d’accords commerciaux perdus ont oublié de mentionner que l’Union européenne a toujours profité d’un surplus commercial avec le Royaume-Uni, qui s’élevait à plus de 6 milliards de dollars par mois en 2014 (Office for National Statistics).

Politiquement, le Royaume-Uni est une puissance nucléaire indépendante et un membre permanent du Conseil de sécurité des Nations-Unies. Il opère depuis des années en collaboration avec les Etats-Unis. Envieuse de cette relation discrète mais puissante, l’Union européenne pourrait la souhaiter brisée.

Les implications d’un vote en faveur d’une sortie de l’Union par les électeurs britanniques ne devraient pas être sous-estimées. Il pourrait même avoir des conséquences sur les élections américaines. Une sortie du Royaume-Uni pourrait représenter une précédence pour d’autres nations telles que la Grèce, le Portugal voire même l’Italie, qui souhaite peut-être déjà aujourd’hui abandonner la structure germanique de la zone euro.

Tout risque encouru par l’euro, la deuxième devise fiduciaire du monde, pourrait avoir des conséquences sur l’ordre monétaire international, établi sur des montagnes sans précédent de dette basée sur le crédit. Le caractère incertain de l’avenir politique de l’Union européenne, combiné aux coûts des taux négatifs, pourrait faire grimper l’intérêt des réserves de valeur alternatives.

Le 23 juin prochain pourrait sceller la destinée du Royaume-Uni comme celle du reste du monde.

 

 

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