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Les constructeurs automobiles du monde fortement affectés par l’effondrement du rouble

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Publié le 23 décembre 2014
1059 mots - Temps de lecture : 2 - 4 minutes
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Rubrique : Editoriaux

Les Russes se remémorent avec une grande anxiété et les plus vifs souvenirs ce qui la dernière fois était arrivé à leur rouble : une destruction quasi-totale. Ils font confiance à leurs billets de banque tant qu’ils peuvent encore s’en débarrasser. Et ils ne restent pas les bras croisés. Ils convertissent leurs roubles en dollars et en euro, et contribuent ainsi à l’effondrement de leur monnaie. Ce qu’ils ne peuvent pas convertir en devises fortes, ils le convertissent en actifs de toutes sortes : mobilier, iPhones, bijoux… Les plus riches se tournent vers les voitures de luxe.

Les ventes de Lexus ont augmenté de 63% en novembre, et les revendeurs ont eu à recruter de nouveaux employés pour faire face à ce rebond de la demande. Les ventes de Porsche ont grimpé de 55%. Les ventes d’Infiniti, la gamme de luxe de Nissan, ont augmenté de 23%. Mercedes a enregistré une hausse de 7%. Au cours d’une année qui jusqu’il y a peu de temps s’était avérée désastreuse pour les constructeurs automobile en Russie.

En mars, pendant la crise de Crimée, Karl-Thomas Neumann, PDG d’Opel, qui appartient à GM, annonçait à Automobilwoche que sa société « commençait à ressentir les pressions du taux de change du rouble ». La Russie représentait alors la stratégie clé d’Opel, alors que les ventes chutaient depuis 2008 dans de nombreux pays d’Europe. A l’époque, il ne pensait pas que le fiasco puisse durer : « Il est certain que la Russie sera le plus gros marché automobile européen d’ici à 2020 ». Un sentiment alors partagé par beaucoup de constructeurs automobile, qui pensaient voir la Russie prendre la place de l’Allemagne d’ici quelques années.

Et puis le prix du pétrole a perdu 50%. Un effondrement similaire du rouble est apparu ensuite. Les ventes automobiles ont perdu 12% cette année de janvier à novembre.

Mais le mois de novembre s’est avéré bien moins catastrophique. La ruée vers les voitures de luxe, en conjonction avec les programmes de prime à la casse, a engendré un ralentissement de l’effondrement des ventes, qui n’ont perdu qu’1,1% sur le mois. Au mois de décembre, alors que l’effondrement du rouble devenait hors de contrôle, la situation s’est encore améliorée.

« Les voitures, quels que soient les budgets ou les premiums, se vendent comme des petits pains, expliquait Tatyana Lukovetskaya, directrice de la chaîne de concessionnaires et d’importateurs automobiles Rolf Group. Le marché n’avait pas enregistré un tel rebond depuis plus de dix ans ».

Les Russes tentent de tirer le meilleur parti possible d’une mauvaise situation. Les prix de vente sont fixés par les constructeurs bien avant que les ventes soient finalisées, et lorsque la devise plonge de 20, 30 ou 40% pendant l’intervalle, les acheteurs qui paient à l’aide de roubles dont la valeur se dégrade de jour en jour et à des prix fixés des mois à l’avance en tirent une bonne affaire : un « actif » qui perd de sa valeur plus lentement que le rouble a une certaine utilité et peut être revendu contre des devises fortes.

Mais à l’échelle globale, les constructeurs voient leurs ventes plonger à chaque fois que le rouble perd de sa valeur, puisqu’ils doivent convertir leurs revenus enregistrés en Russie en leur devise nationale. Avec l’effondrement qui survient aujourd’hui, ils enregistrent des pertes pour chaque véhicule envoyé en Russie. Leurs profits diminuent aussi pour ce qui concerne les véhicules construits en Russie, puisque les composants, qui représentent une majeure partie du coût de construction d’une voiture, proviennent de Chine, de Thaïlande, de Corée, d’Europe, des Etats-Unis et d’autres régions.

Les achats des Russes devraient s’effondrer dès que des hausses de prix auront été mises en place ou que les épargnes en roubles se seront épuisées. Les constructeurs automobiles s’y préparent déjà. Volker Treier, directeur général de l’Association des chambres allemandes d’industrie et du commerce (DIHK), a annoncé que les sociétés allemandes ont déjà été fortement affectées par la baisse du pouvoir d’achat des Russes. L’année 2015 ne s’annonce pas meilleure. Les sociétés commencent à réduire leurs investissements en Russie, et certains constructeurs ont déjà commencé à licencier ou à recruter vers des employés à temps partiel.

L’une de ces sociétés est Volkswagen, qui a investi 1,3 milliard de dollars en Russie et planifiait d’y investir 1,2 milliard supplémentaire. Mais elle réduit aujourd’hui sa production à Kaluga et commence à licencier. Ses ventes ont diminué de 13% en Russie depuis le début de l’année.

Les constructeurs automobiles perdent trop d’argent. Et ils souhaitent mettre fin à cette situation. Mardi dernier, GM rapportait avoir mis fin à ses ventes de gros auprès des concessionnaires russes. Mercredi, Jaguar Land Rover, une filiale du constructeur indien Tata Motors, a également mis fin à ses ventes de gros en Russie. Jeudi, Audi, qui appartient à GM et Volkswagen, a admis avoir mis fin à ses ventes en Russie, en raison de la « volatilité du taux de change du rouble et dans le cadre de la gestion de ses risques commerciaux ». Le rouble s’est parfois effondré de 10%, voire même 20%, en une seule journée, et engendré des pertes pour de nombreux constructeurs automobiles en seulement quelques heures.

BMW commençait dès l’été dernier à réduire ses exportations vers la Russie. Alors que les constructeurs automobiles tentent de déterminer un prix qui pourrait leur permettre d’enregistrer des profits, le rouble continue de chuter. C’est pourquoi les ventes de gros diminuent aujourd’hui sur un marché qui jusqu’il y a peu de temps était l’espoir d’un continent au sein duquel la croissance a du mal à se matérialiser.

Voilà ce qui se produit lorsqu’une devise s’effondre. Et toutes les devises fiduciaires mal gérées finissent par le faire. Le rouble n’est pas la seule devise à se trouver durement affectée par le pétrole, les sanctions, sa banque centrale, la corruption et les fuites de capital. Mais il est la devise qui en souffre le plus aujourd’hui. Son effondrement, et les ravages qu’il cause en Russie, ont des répercussions tout autour du monde.

Alors que les Russes font tout leur possible pour sauver ce qu’ils peuvent, et que les sociétés tentent désespérément de mettre fin à l’hémorragie, le gouvernement vend les bijoux de la couronne pour mettre fin au chaos ne serait-ce que pour une journée. Lisez ceci : Ruble Spirals Elegantly out of Control as Functional Currency

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Voici un tout autre son de cloche, et entre nous, malgré que je ne suis pas un pro Poutine, je pense qu'on approche bien plus de la réalité sur le lien qui suit que dans l'article de Richter.

http://reseauinternational.net/et-si-la-chute-du-rouble-etait-voulue-par-la-russie-avec-la-complicite-de-ses-allies/

http://www.huffpostmaghreb.com/2014/12/22/john-maccain-remercie-arabie-saoudite-chute-prix-petrole_n_6365298.html
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Voici un tout autre son de cloche, et entre nous, malgré que je ne suis pas un pro Poutine, je pense qu'on approche bien plus de la réalité sur le lien qui suit que dans l'article de Richter. http://reseauinternational.net/et-si-la-chute-du-rouble-etait  Lire la suite
Electra - 23/12/2014 à 11:11 GMT
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