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Cours Or & Argent

Les différentes phases de la manipulation du prix de l’or

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Seasonal Charts
Extrait des Archives : publié le 23 janvier 2013
1475 mots - Temps de lecture : 3 - 5 minutes
( 30 votes, 4,5/5 ) , 4 commentaires
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SUIVRE : Crise L’or
Rubrique : Université de l'or

 

 

 

 

L’existence d’une manipulation du marché de l’or est bien connue des experts. Ce que très peu savent, en revanche, c’est qu’il existe des phases d’intervention distinctes, qui sont particulièrement essentielles à l’étude de l’état actuel du marché de l’or.

 

Voilà de nombreuses années que sont orchestrées, sur le marché, des interventions visant à supprimer le prix de l’or, la raison principale à cela étant la volonté des banques centrales d’étouffer les doutes quant à la stabilité monétaire. Mais malgré cet objectif primaire, motifs et interventions ne forment pas une unité cohérente. Il existe des phases d’intervention distinctes.


Phase I

 

Dès 1993, les banquiers centraux se sont inquiétés d’une possible hausse du taux d’inflation et de la durabilité du système monétaire. Le Fond Monétaire Européen venait de s’effondrer et le prix de l’or avait énormément augmenté au cours des six premiers mois de l’année. Si le prix de l’or continuait de grimper, il indiquerait clairement un retour de l’inflation. Certaines banques centrales, dont la Fed, se sont mises d’accord dès le mois de juillet pour ne pas laisser le prix de l’or franchir la barre des 400 dollars. Le prix de l’or fut livré quelques temps à son libre cours, jusqu’au 5 août 1993 à 8h27 du matin, heure à laquelle leur pacte entra en pratique. D’importantes ventes, notamment sur le Comex de New York, firent tomber le prix de l’or en chute-libre. Cette chute de prix soudaine était sensée déstabiliser les investisseurs et les persuader de garder leurs distances avec le marché de l’or. Aujourd’hui encore, les chutes soudaines de prix de l’or caractérisent des interventions systématiques des banques centrales sur le marché. Le graphique ci-dessous présente les fluctuations intra-journalières du prix de l’or le 5 août 1993, date de la première intervention des banques centrales sur ce marché.

 


Graphique 1 : Fluctuations intra-journalières du prix de l’or le 5 août 1993


Phase II

 

Le métal physique requis pour influencer le prix de l’or à la baisse a trouvé son chemin vers le marché par le biais de ventes et d’activités de prêt. Ce que l’on appelle le ‘carry trade sur l’or’ n’est autre que le prêt d’or à des participants au marché qui vendent ensuite le métal pour investir les recettes ainsi obtenues sur des actifs à plus haut rendement. Ceux à qui est prêté de l’or devront plus tard le rembourser, c’est pourquoi ils ont intérêt à ce que son prix diminue. S’ils peuvent rembourser leurs dettes lorsque le prix de l’or est plus bas que ce qu’il n’était lorsqu’ils l’ont emprunté, alors ils peuvent tirer un profit substantiel. C’est pourquoi ils se sont associés et ont lancé des campagnes médiatiques : en vue d’entraîner une augmentation des ventes et des prêts d’or et d’en faire chuter le prix. L’un des plus importants propriétaires d’or était autrefois la Banque Nationale Suisse. Lorsque cette dernière annonça son intention de vendre une partie de son or, ce qu’elle annonça en réalité n’était autre qu’une diminution du prix de l’or sur le plus ou moins long terme. Cette seconde phase d’intervention débuta le 21 novembre 1996 à 10h01 du matin.

 


Graphique 2 : les phases de la suppression du prix de l’or

 

L’une des caractéristiques principales de cette seconde phase est la présence de conflits d’intérêts. Ceux qui participaient au carry trade en vue d’en tirer profit voulaient une baisse du prix de l’or, alors que les banques centrales étaient satisfaites du prix de l’or et ne désiraient pas l’influencer plus à la baisse. Pour cette raison, les banques centrales se sont battues pour que le prix du métal jaune cesse de diminuer, et même Greenspan, qui était lui-même à l’origine des interventions sur le marché de l’or. Face à elles se tenaient les participants au carry trade et une poignée d’hommes politiques. Le conflit s’est achevé sur une vente d’or par le Royaume-Uni. Malgré une tendance à la baisse, une limite fut fixée à 300 dollars l’once, en plus d’un objectif de prix de 290 dollars sur les contrats à termes du Comex pour la fin de l’année.


Phase III

 

A mesure que les étagères des banques centrales se vidaient de leur or, il devint évident que le prix de l’or ne pouvait continuer à être maintenu à des niveaux très bas. C’est pourquoi en mai 2001, le plus célèbre des carry traders fut informé qu’une hausse du prix de l’or surviendrait avant la fin de l’année. Ce qu’il s’est passé ensuite pourrait tout aussi bien avoir été tiré d’un roman policier : de nombreux participants au marché qui désiraient tirer avantage de la situation forcèrent les carry traders hors de leurs positions à découvert à mesure que le prix de l’or explosait. Tout commença le 8 mai 2001 à 12h31, malgré leur récent échec à déclencher une flambée du prix de l’or. Cette fois-ci, il était clair que le prix de l’or ne pouvait plus continuer d’être maintenu à la baisse. En plus de cela, la structure des marchés à terme était en pleine transformation. Selon le Bureau des Statistiques des Etats-Unis, les traders commerciaux occupent depuis cette date des positions à la vente sur ces marchés sur une base permanente. Le graphique ci-dessous présente les positions des traders commerciaux sur les marchés à terme.

 


Graphique 3 : Positions des traders commerciaux


Cette troisième phase se caractérise par une hausse du prix de l’or. L’objectif n’est plus désormais de maintenir le prix de l’or à un niveau très peu élevé ou de l’influencer à la baisse, mais d’en prévenir une hausse trop brutale. La stratégie qui consistait à alimenter les marchés grâce à l’or des banques centrales a changé. Jusqu’en 2001, les banques de réserve ont supprimé le prix de l’or en vendant et prêtant des quantités de plus en plus importantes de métal physique sur le marché. Et cela a fini par les mettre en grand danger : leurs prêts s’élevaient à plusieurs fois la consommation annuelle et représentaient une quantité de métal que les banques avaient peine à récupérer par le biais des vecteurs ordinaires. Depuis 2001, les banques ne vendent plus que les quantités d’or qu’elles sont capables d’emprunter. En clair, elles se retournent l’or emprunté à elles-mêmes. Depuis que cette troisième phase a commencé, l’or a refait son chemin depuis le marché vers les coffres des banques centrales.


Phase IV?

 

Depuis 2008, il a été question de savoir si oui ou non les interventions sur le marché de l'or sont sur le point de prendre fin. Au début de la crise financière, la question de la stabilité de notre système monétaire a de nouveau été soulevée. Une hausse trop importante du prix de l’or peut encore être prévenue grâce aux interventions de marché. Depuis 2008, les fluctuations intra-journalières du prix de l’or ont été bien plus importantes qu’au cours des années précédentes. Mais qu’est-ce que l’or peut bien avoir à faire avec la crise financière ?


Ce dernier graphique présente la dette du monde et la compare à son potentiel économique. Les dettes des pays sont prises en compte, mais également celles des ménages et des sociétés, qui peuvent aussi être supportées par le potentiel économique. En plus de cela, la crise financière a prouvé que l’Etat doit accepter directement ou indirectement la dette du secteur privé sur ses bilans afin de prévenir un effondrement.

 


Graphique 4 : Dette mondiale et produit mondial brut

 

Depuis les années 1960, la dette mondiale a plus que doublé par rapport au produit mondial brut. Ce type de bulle sur le crédit se termine généralement par un effondrement et un défaut général. Aujourd’hui, les nations font tout leur possible pour éviter la déflation et la crise. Comment la Japon pourra-t-il s’en sortir, lui qui dès les années 1990 était déjà plongé dans un océan de dettes ? L’endettement du Japon a débouché sur une stagnation longue de dix ans, et non sur une catastrophe (du moins pas encore). Dans le meilleur des scénarios, il serait possible d’éliminer le problème de la dette à la manière du Royaume-Uni après la seconde guerre mondiale. En revanche, cette époque était très différente de la nôtre. Globalement parlant, cela fait plusieurs décennies que la dette n’a plus été réduite. Cela nous mène vers un autre chemin que peut suivre une économie surendettée : la dette d’un homme est le droit d’un autre. Si l’inflation augmente, alors ces droits pourraient entrer en circulation, ce qui se traduirait par exemple par une fuite d’actifs matériels. En raison des importantes quantités disponibles de monnaie papier, la demande et les prix sont en mesure d’augmenter. C’est une situation que nous ne pouvons pas encore apercevoir, mais si elle venait à se présenter, les avantages de l’or en tant qu’actif liquide entreraient à nouveau en jeu – ces mêmes avantages qui ont poussé les banques centrales à intervenir sur son marché depuis 1993.

 

 

 

 

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Dimitri Speck est le développeur du Quantitative Trading System de Staedel Hanseatic. Il est également l’éditeur du site seasonalcharts.com et auteur du livre (en allemand) « Geheime Goldpolitik (La politique secrete de l’or).
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Ne vous en faites pas, le contre pouvoir nous sauvera et libèrera le prix de l'or.

Sauf que ce dernier oeuvre étrangement (ou pas) au même plan que nos élites occidentales, la suppresion du cash, on l'a vu avec l'Inde, faisant pourtant partie des BRICS.

Alors quand y'aura plus de cash, et que les paiements se feront par mobile, que les banques demanderont systématiquement un justificatif sur les entrées d'argent, et que nos chères démocrates auront mis l'or au rang de monnaie de terroriste, là, il sera trop tard pour se poser les bonnes questions.

En clair quand le cash aura disparu, on aura perdu la guerre.

C'est juste pas démocratique, cette manipulation de l'or, mais c'est normal puisque la démocratie n'existe pas surtout en Amérique.
Et puis au moins cela prouve une bonne fois pour toutes, que ce sont les banques qui gouvernent et non les états. C'est clair ?
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"ce sont les banques qui gouvernent et non les états."

Les Etats gouverneraient si (et seulement si) ils équilibraient leurs comptes.
Le banquier est sans influence sur ceux qui ne veulent pas de son argent (ou de ses écritures).

Etre libre, n'être l'esclave de personne, pas même de soi même, et mépriser l'argent, c'est la définition de la noblesse.
Oui, on a besoin de noblesse dans l'exercice du pouvoir, mais ce n'est pas un scoop.
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je dois être fatigué parce que la fin de l'article me semble des plus fumeuses ...
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Dernier commentaire publié pour cet article
Ne vous en faites pas, le contre pouvoir nous sauvera et libèrera le prix de l'or. Sauf que ce dernier oeuvre étrangement (ou pas) au même plan que nos élites occidentales, la suppresion du cash, on l'a vu avec l'Inde, faisant pourtant partie des BRICS.  Lire la suite
Saphir - 27/01/2017 à 13:58 GMT
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