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Après la sortie en salles du
dernier film de Steven Spielberg, Lincoln,
le Times magazine publiait une interview du réalisateur au cours de laquelle il
explique que son œuvre est inspirée du livre de sa conseillère historique
Doris Kearns-Goodwin intitulé Team
of Rivals, et dit s’être trouvé très
impressionné par l’érudition et l’abondance des détails qu’il contient. Goodwin elle-même dit avoir passé plus de dix années à
écrire son livre, certainement pour rassurer l’audience quant à la véracité
du film qu’elle a inspiré (ce projet est né peu de temps après qu’elle ait
été exclue du comité du Prix Pulitzer pour avoir avoué que son plus récent
livre était en réalité une œuvre de plagiat).
L’interview du Times était
accompagnée d’un article écrit par un autre historien qui fait des pieds et
des mains pour persuader les Américains que le film de Spielberg présente la
vérité historique qui se cache derrière le treizième amendement de la
Constitution qui a aboli l’esclavage. Ce dont le film traite avec exactitude,
sans pour autant entrer dans les détails, est le personnage de Lincoln, sa
capacité à mentir et à manipuler, et son habitude à contourner la
Constitution. Le film semble avoir été produit pour donner aux experts de
quoi user de l’encre et argumenter en faveur d’un Obama ‘un peu comme
Lincoln’, qui ignore les limites constitutionnelles à son pouvoir politique.
C’est exactement ainsi que se sont comportés les experts et pontes avant et
après les élections.
Quelques années avant la
sortie du film, Goodwin prêchait déjà sur les
plateaux télévisés quel grand homme était Lincoln pour avoir invité ses
anciens rivaux politiques dans son cabinet, chose qu’a également faite Obama
en conservant le Secrétariat de la Défense de Bush, par exemple. Dans un
article intitulé Teams of Liars, j’expliquais que de nombreux présidents en ont
fait de même des générations durant avant l’arrivée de Lincoln à la
présidence. Le thème principal de l’ouvrage de Goodwin
intitulé Team of Rivals
est donc trivial et erroné. Mais ce n’est qu’un exemple de ce que peuvent
faire les historiens ‘malhonnêtes’ comme Doris Kearns-Goodwin
pour manipuler l’histoire au service de l’Etat.
Dès la sortie du film de
Spielberg, j’ai tout de suite su qu’il n’avait rien à voir avec la réalité.
Dans un autre article intitulé Spielberg’s Upside-Down History, j’ai
expliqué que l’historien de Harvard et grand gagnant du Prix Pulitzer David
Donald, le plus grand expert de Lincoln de notre époque, a écrit dans sa
biographie de Lincoln que le personnage n’avait en fait rien à voir avec le
passage du treizième amendement, contrairement à ce que pourrait laisser
penser le film de Spielberg. En réalité, comme l’écrit Donald, lorsque les
abolitionnistes du Congrès lui ont demandé de les aider à ratifier le
treizième amendement, Lincoln a refusé. Il s’est même battu pour faire
accepter l’amendement Corwin en 1861 qui visait à
lier l’esclavage à la Constitution.
J’ai appris qu’un membre du
Congrès a récemment soulevé une erreur flagrante dans le film de Spielberg et
en a fait part au réalisateur. Le membre du Congrès, du nom de Joe Courtney,
était assis dans le cinéma de sa ville du Connecticut lorsqu’il a appris que
les membres du Congrès de son Etat avaient voté contre le treizième
amendement. Il s’est empressé de contacter le Service des Recherches du
Congrès qui lui a informé que les faits avancés par le film étaient pure
fiction, et que l’intégralité des membres du Congrès du Connecticut avait en
réalité voté en faveur de l’abolition de l’esclavage.
Courtney a ensuite écrit à Spielberg
pour lui demander de corriger son erreur dans la version DVD de son film mais
sa requête fut bien entendu ignorée. Si Spielberg avait fait ce que lui a
demandé le membre du Congrès, il aurait admis que son film contient des
erreurs et une sacrée dose de propagande, ce qui annulerait tous ses efforts
de persuader le public de la précision historique de son œuvre. Et s’il avait
ignoré la demande du membre du Congrès, il aurait risqué la publication de
communiqués de presse traitant de l’affaire. Son scénariste, Tony Kushner,
s’est donc empressé d’admettre l’inexactitude de cette information et
d’écrire dans USA Today qu’elle avait été ajoutée
volontairement afin que l’audience puisse comprendre exactement la manière
dont fut passé le treizième amendement. Selon un scénariste très célèbre
d’Hollywood, il est donc nécessaire de mentir au public pour lui transmettre
une réalité historique.
C’est exactement le genre de
jeu que jouent les gauchistes d’Hollywood avec leurs films de propagande. Ils
s’allient à des historiens distingués tels que la plagiaire Doris Kearns-Goodwin pour assurer au public l’exactitude historique de
leur film. Et lorsqu’ils se retrouvent pris la main dans le sac, ils plaident
la ‘licence poétique’ et expliquent que leur film n’est après tout rien de
plus qu’un film…
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